Islands sera au Cercle le 12 septembre dans le cadre d’Envol et Macadam.
Par quoi commencer en rencontrant Nick Thorburn? Le groupe Islands ou le duo Human Highway? La sortie de Moody Motorcycle, le premier disque du musicien en collaboration avec Jim Guthrie, m’a trop intrigué pour que je puisse m’abstenir de l’interroger sur cette initiative imprévue. Avec sa pochette rétro-classique, qui fait écho à celles de Woodie Guthrie et du Dylan des premières années, on se demande si on n’est pas en face d’une quelconque réédition occulte.
Nick «Diamonds» Thorburn a tout simplement prolongé une rencontre de prédilection avec Guthrie, qui a joint le groupe Islands le temps de quelques spectacles à titre de guitariste, pour mettre en ouvre un corpus de miniatures musicales à la fois ludiques et folk. «Pendant la précédente tournée d’Islands, je savais que nous avions des affinités, explique-t-il. J’ai pu entendre son matériel solo et nous avons pris une chambre d’hôtel pour écrire ensemble et enregistrer au fur et à mesure avec un dispositif assez minimal. Ce fut très convivial et spontané comme façon de travailler. Avec Islands, je suis habitué à écrire en solitaire. Cette nouvelle dynamique pour Human Highway était rafraîchissante et nous imposait aussi un cadre précis pour la composition.»
Très mélodique et nous rappelant par moments les Everly Brothers, cette réalisation, sans être concept, coule sans heurt tout en mettant de côté la formule embryonnaire. Un bijou de pop si on s’attarde aux pièces Moody Motorcycle et My Beach. «C’est difficile de te préciser l’idée générale que nous avions en tête, indique-t-il. L’écriture était cyclique, et parfois elle communique quelque chose de romantique sans l’être vraiment. Il y a toujours un ton ironique, une forme de sens de l’humour qui gravite autour. Par exemple, avec Duties of a Lighthouse Keeper, les idées rebondissaient entre Jim et moi. Il y a deux atmosphères très distinctes qui s’exposent: l’illusion d’un constat dramatique et une forme de mélodie très naïve qui surgit de nulle part pour bercer le tout. C’est un accident et pourtant je trouve que cette chanson représente très bien l’ensemble du projet.»
À la veille d’une tournée européenne avec Islands, qui suivra l’arrêt à Envol et Macadam le 12 septembre au Cercle, Nick Diamonds tente de visualiser ce périple et le chemin parcouru depuis la sortie d’Arm’s Way, seconde parution du groupe (après Return to the Sea en 2006). «Pour l’album Arm’s Way, c’est notre première tournée, et je dois t’avouer que je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Est-ce que ceux qui nous ont déjà croisés en spectacle seront déçus par notre nouvelle direction? Aimeront-ils les nouvelles chansons? Seront-ils réceptifs? Je ne sais vraiment pas.»
Celui qui a déjà sillonné le sol européen avec le défunt groupe The Unicorns n’en est pourtant pas à ses premiers pas. Néanmoins, il semble subsister chez lui ce simple désir de défricher son territoire pour ce qu’il considère aujourd’hui comme un groupe mûr. Un fait qui, à ses yeux, ne s’est pas réalisé avec son précédent groupe. «Quand ce fut terminé avec The Unicorns, j’étais le premier surpris. Mais quand c’est impossible de se réconcilier sur certains points, on passe à autre chose. Ce fut un épisode plutôt désagréable et je suis encore très déçu. Ce n’était vraiment pas mon idée. Maintenant, je constate que c’était un passage obligé pour continuer et comprendre un peu mieux ce que je fais maintenant au sein d’Islands. Sans les Unicorns, je ne serais pas là aujourd’hui.»
ENVOL ET MACADAM
Passons au peigne fin la programmation de cette 12e édition du Festival Envol et Macadam. Une cuvée rehaussée par la venue des Bloc Party, K-OS, Metric, The Stills, Loco Locass, Les Wampas et Pennywise.
Au milieu de ces noms reconnus, la scène locale ne sera pas en reste avec la soirée Envole-toi pour la France!, présentée en association avec le festival français Garorock de Marmande. L’événement permettra à un groupe de Québec de faire le voyage pour s’y produire en avril 2009. Les groupes sélectionnés sont Lesbo Vrouven, Goreflex, Arcania Fades, Mute et Corrupted Suburbs. Ils se livreront bataille au Cercle le 11 septembre à 21h. Toujours du côté local, les groupes JeanPhilip, Ten Brothers et The Acousticolics se succéderont sur la scène Première Ovation dès 18h30 le 12 à l’Îlot Fleurie.
À surveiller, le passage de Sebastien Grainger (ex-Death from Above) en compagnie du groupe Land of Talk au Cercle le 13 septembre à 23h. Ce dernier est à la veille de faire paraître son prochain effort, intitulé Some Are Lakes, le 7 octobre prochain.
Sur un autre registre, les groupes punk-rock The A.K.A.S., The Creepshow, Black Lungs et Anti-Flag enflammeront l’Impérial de Québec le 12 dès 20h. Vous pouvez consulter l’ensemble de la programmation au www.envoletmacadam.com.
À SURVEILLER
Le vibraphoniste Warren Smith au Largo Resto-Club le 12 septembre à 20h30.
EN RAFALE
Richard Séguin sera à l’Espace Félix-Leclerc du 11 au 13 à 20h. Fredric Gary Comeau et Elisapie Isaac seront à l’Espace 400e le 13 septembre à 20h et le groupe Oregon investira la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm à 20h le même soir.
SE MÉTÉORENT DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE:
Ra Ra Riot, The Rhumb Line – Lykke Li, Youth Novels – Saint Alvia, Between the Lines – Lonely Drifter Karen, Grass Is Singing