Jason Bajada ouvrira le spectacle de Joseph Arthur à l’Impérial.
Vous l’avez peut-être remarqué lors de la dernière visite de Martha Wainwright au Palais Montcalm? Vous le remarquerez sans doute lors du spectacle de Joseph Arthur, en première partie, à l’Impérial le 17 janvier à 20h. Jason Bajada fréquente les grands en ce moment afin de présenter les chansons qui composent son troisième album, intitulé Loveshit, et il ne tarit pas d’éloges envers ces deux artistes qui lui permettent de s’afficher sans complexe.
«C’est la crème de la crème, précise-t-il sans détour. Lorsqu’on se retrouve à côté d’eux, on ne peut pas nier le fait qu’ils ont une notoriété acquise. En plus, on parle de deux artistes qui écrivent très bien. Avec Martha, j’étais en territoire connu, et ses musiciens sont de grands professionnels. Son batteur, Matt Johnson, était dans le groupe de Jeff Buckley pour l’album Grace, un disque incontournable. Le mari de Martha (le bassiste Brad Albetta) joue avec Sean Lennon. On plonge dans un univers assez unique et l’on se rend compte que ces artistes sont au centre de ce qui a influencé la musique au cours des dernières années.»
Après Up Go the Arms, paru il y a maintenant plus de deux ans, le chanteur a plongé encore plus loin dans le spectre de la mélancolie pour Loveshit. Cet exercice introspectif complété il y a maintenant un an fait la synthèse d’un épisode de vie douloureux. Malgré le temps qui passe, l’interprète ne se lasse pas de ces chansons qu’il est impatient de présenter intégralement le mois prochain lors de la sortie officielle de l’album. «L’une de mes chansons préférées de Martha, c’est Bloody Mother Fucking Asshole. Je prenais la peine de rester en coulisse pour l’entendre l’interpréter lors de cette tournée. Chaque fois, elle était capable d’avoir la même intensité. C’était toujours aussi bon et honnête comme interprétation, même si elle l’a chantée des centaines de fois. Quand tu es témoin de ça, c’est une claque en pleine face que tu reçois. Tu te chicanes un peu pour essayer de faire aussi bien et tu constates que c’est ton métier d’endosser une chanson sans compromis. Peu importe la routine ou encore le nombre de fois que tu l’as interprétée, tu te dois d’être conséquent.»
L’esthétique musicale que cultive le chanteur est ancrée dans la pop, et il ne nie pas l’influence des Beatles, qu’il prend même la peine de citer lors de ses prestations. Une balise parmi tant d’autres qui définit sa personnalité artistique. «Avec les Beatles, ou encore les Kinks, tu n’as jamais fini d’apprendre. Je considère que j’ai seulement gratté la surface. Pour les Beatles, tu ne peux pas te limiter à un seul aspect de leur musique. Que ce soit Strawberry Fields Forever ou encore Helter Skelter, ce sont deux univers distincts qui représentent bien leur évolution. J’ai souvent cette impression que plusieurs artistes issus de l’indie rock rejettent trop facilement ce qui caractérise une bonne chanson: une bonne mélodie, par exemple.»
À SURVEILLER
Mark Bérubé et son groupe The Patriotic Few au Cercle le 10 janvier à 22h.
OUVRENT L’ANNÉE DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE
Karkwa, Échapper au sort; Jason Bajada, Ten Days in Miami; My Morning Jacket, Aluminium Park; Wilco, Impossible Germany.