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Pop la poésie

 Yannick Duguay: "Je ne sais pas trop comment je pourrais m'y prendre sans Le Husky."

Avec son deuxième album La Fuite, Yannick Duguay, alias Le Husky, a délaissé les récits autobiographiques inspirés par le spleen de la solitude pour se laisser aller dans l'imaginaire et les scénarios aux décors ludiques. Sans retourner dans l'enfance et toujours friand de mélodies pop, Le Husky s'est tout de même réinventé tout en signant une production plus contrastée et moins linéaire que Chanson moderne pour cyniques romantiques.

"Avant, je me limitais surtout à décrire ce que je ressentais, avoue-t-il. Je restais très proche de la vérité qui était contenue dans les situations que je vivais. Là, je me sens beaucoup plus libre dans l'écriture. La chanson La Maison hantée, par exemple, ce n'est qu'un flash spontané. Tu peux t'imaginer assez facilement qu'il n'y a rien de vécu là-dedans. Je ne peux même pas dire que j'avais un intérêt quelconque pour les maisons hantées quand j'étais jeune. J'ai tout simplement trouvé ça beau comme image, deux enfants qui s'amusent et qui vivent leur premier baiser dans un tel décor."

Celui qui campe le personnage du Husky, cet alter ego romantique, cohabite encore avec ce personnage et ne l'a point trahi. "Je reste connecté à cet alter ego lorsque je compose, lorsque je suis sur scène et même lorsque je donne des entrevues. Je ne sais pas trop comment je pourrais m'y prendre sans Le Husky. Il représente aussi une partie de ma personnalité. C'est un peu le théâtre de ce que je serais, une forme de projection. Une partie de moi que j'ai magnifiée."

Ce romantique dans l'âme s'est aussi permis un duo (Dialogue) en compagnie de Fanny Bloom (La Patère rose) et signe même une collaboration avec l'auteure Marie Hélène Poitras (Chambre noire). Le poète Guillaume Apollinaire, lui, clôt ce disque réalisé en compagnie de Vincent Blain, que l'on retrouve dans le groupe L'Indice. "Pour agrémenter ses cours de poésie, l'un de mes professeurs au cégep invitait des chansonniers à venir en classe, explique Duguay. Pierre Bourdon, que je n'ai jamais revu, était un de ceux-là, et il chantait entre autres un texte de Guillaume Apollinaire. J'avais encore sa cassette de l'époque, que j'ai dû écouter au moins 150 fois. Ça faisait longtemps que je voulais faire quelque chose avec Si je mourais là-bas d'Apollinaire. Je me suis inspiré librement de la mélodie initiale de cette interprétation tout en ajoutant quelques arrangements."

Le Husky soulignera la sortie de La Fuite à l'Agitée le 30 avril à 21h, avec le groupe de Québec Colombier en première partie.

À SURVEILLER

Le guitariste Dennis Chang s'est fait remarquer lors de la tenue de la Bourse RIDEAU en 2009. Le virtuose, qui se spécialise dans le répertoire manouche et qui voue une passion sans bornes à Django Reinhardt, a remporté le prix Résidence de la Ville de Québec l'année dernière. Il sera au Café-spectacles du Palais Montcalm le 6 mai à 20h30.

ILS ABOIENT DANS L'AMPLI CETTE SEMAINE

Ariel, Chargez! – For Those About to Love, Together True – Paul Weller, Moonshine