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Vincent Gagnon

 Vincent Gagnon: "Je m'implique dans plein de projets, c'est vrai, mais je reste avant tout un pianiste jazz." / photo: John Broughton

Dernièrement, le pianiste Vincent Gagnon participait au Satori en hommage au poète Patrice Desbiens au côté du contrebassiste Normand Guilbeault. On le retrouve aussi parfois en compagnie du saxophoniste André Larue, ou encore de l'interprète Annie Poulain. Il y a plus d'un an, il s'est même joint au groupe du chanteur Keith Kouna. Vincent Gagnon multiplie les engagements tout en assumant la direction de son propre quintette, avec lequel il a signé un premier disque intitulé Bleu cendre sur Effendi l'année dernière.

Les choses vont donc bon train pour lui. Qui plus est, à la dernière édition de la Bourse RIDEAU, l'interprète et compositeur a récolté le Prix résidence de la Ville de Québec, une bourse inespérée qui souligne une carrière en plein envol. "Je vais sans doute me servir de cette bourse pour enregistrer à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, précise-t-il. Je commence à avoir certaines idées de concepts, une thématique musicale se développe. Je vais peut-être m'inspirer de la littérature aussi, mais rien n'est encore défini. Je laisse ça aller, sans précipiter quoi que ce soit."

Inspiré par Chopin, et avouant une passion pour Billie Holiday, le pianiste endosse un jazz acoustique teinté de lyrisme. Une esthétique qui lui est propre et qu'il continue de cultiver sans réserve. "Je m'implique dans plein de projets, c'est vrai, mais je reste avant tout un pianiste jazz. Même lorsque j'interprète de la musique classique en répétition, c'est pour nourrir le pianiste jazz que je suis. J'ai sans doute une ouverture d'esprit que je n'avais pas auparavant. Avant, c'était 100 % jazz. J'avais peur que d'autres activités musicales me fassent dévier de ce créneau. Aujourd'hui, mon style est parfaitement défini."

Parmi les quelques incursions musicales parallèles de l'artiste, celle qui surprend le plus est sans doute sa collaboration avec Keith Kouna. "C'est un coup de cour, avoue-t-il. J'avais bien aimé le disque Les Années Monsieur et je connaissais Tristan McKenzie, qui avait enregistré l'album. Je l'ai rencontré et je lui ai demandé si le groupe avait besoin d'un pianiste pour la tournée. C'était le cas. Je suis très content de faire ça. C'est un projet musical qui me recentre un peu. Avec Kouna, c'est une véritable cassure."

Appelé par le centre de traitement des dépendances de Québec Le Rucher pour monter un spectacle-bénéfice au profit de l'organisme, Vincent Gagnon se présentera sur scène avec trois projets distincts. Son quintette ouvrira la soirée et sera suivi de Pho Trio, un hommage jazz à Serge Gainsbourg qu'il a monté en compagnie de François Côté (batterie) et Renaud Paquet (contrebasse). Le concert se conclura en compagnie de l'interprète Annie Poulain. Un rendez-vous le 2 juin à 20h, à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm.

À SURVEILLER

Le trio Who Are You, qui participe au Carrefour international de théâtre dans le spectacle Où tu vas quand tu dors en marchant…? du 27 au 29 mai. Il sera à la station du parc Lucien-Borne en soirée.

EN CANICULE DANS L'AMPLI CETTE SEMAINE:

Elephant Stone, Lies, Lies, Lies – Wintersleep, New Inheritors – Male Bonding, Weird Feelings