Aut’Fréquences

Brian Wilson revu et corrigé

 Photo Rod Maurice

La formation belge My Little Cheap Dictaphone (MLCD) vaut le détour. Surtout pour son ambitieux projet The Tragic Tale of a Genius, sur lequel elle travaille depuis trois ans déjà et qui a fait des vagues de l'autre côté de l'Atlantique. Une production que nous pourrions qualifier de conte musical alternatif et multidisciplinaire, qui allie à la musique la photo, le cinéma, la poésie et le théâtre.

Ce qui nous attire encore plus, c'est le personnage qui a inspiré le leader du groupe qu'on surnomme Redboy (Michael Larivière, chant et guitare, qu'on retrouvait aussi au sein d'Hollywood Porn Stars): nul autre que Brian Wilson, le génie qui se cache derrière le succès du groupe californien The Beach Boys.

En fait, même les carrières de Johnny Cash et de Tom Waits ont nourri l'inspiration de l'artiste lors de l'écriture de cette anti-comédie musicale. Même si ce récit moderne chanté se traduit dans une histoire dont la chronologie pourrait nous faire penser à celles élaborées par le cinéaste David Lynch, il n'est pas question ici de musiciens aux prises avec l'interprétation d'un rôle. MLCD reste sur scène un groupe à part entière.

Parfois accompagnée d'un orchestre de chambre en Europe, cette création a pris de l'ampleur là-bas, au point que le groupe a remporté les grands honneurs en 2010 aux prix Octaves de la musique, récoltant celui du meilleur groupe de l'année. Le disque qui accompagne cette production scénique originale s'est lui aussi vu décerner un précieux trophée.

À l'écoute de quelques extraits, on peut se rendre compte de l'environnement qui caractérise ce spectacle. Comme si Arcade Fire et Radiohead se confondaient avec Nick Cave et le compositeur Ennio Morricone dans une trame sonore élaborée avec soin. Des noms qui reviennent sans cesse dans les critiques européennes lorsqu'on se bouscule dans les comparaisons. Prenez-les tous, et plongez-les maintenant dans un décor glauque des années 50. MLCD sera de passage au Cercle le 5 octobre à 21h.

JAZZ À QUÉBEC

En vedette cette semaine au Festival de jazz de Québec, le contrebassiste Normand Guilbeault, qui nous revient avec son ensemble – Nicolas Landré (chansons et narration), Sylvain Provost (guitare), Alexandre Côté (saxophone), Claude Lavergne (batterie) et Raphaël Lambert (projections VJ live) – pour nous présenter son spectacle Visions de/of Kerouac.

Comme le titre l'indique, l'auteur Jack Kerouac et son ouvre sont ici à l'honneur. Au programme: des lectures, des archives visuelles et, bien sûr, de la musique. La beat generation carburait au jazz (à autre chose aussi) dans les années 50 et la transposition musicale de cette page d'histoire littéraire américaine est naturelle. Ce spectacle est présenté au Cercle le 2 octobre à 21h.

À SURVEILLER

Le projet Évidence avec le Trio Cartier/Derome/Tanguay, qui rend hommage à l'ouvre de Thelonious Monk. À La Casbah le 1er octobre à 20h.

VALEUR SÛRE

Le guitariste John Abercrombie qui sera au Largo resto-club le 3 octobre à 20h30.