Dany Placard était en ville la semaine dernière pour commencer l'enregistrement du premier album de Tire le coyote, un projet musical lancé par Benoit Pinette. À table au café d'en face, ils se résument les deux journées passées au studio Le Bunker en compagnie du guitariste Shampouing (Benoît Villeneuve), du bassiste David Cimon et de Nicholas Pinette à la batterie. Un véritable sprint que Placard supervise à la réalisation.
"On a joué live, c'est plus méchant et c'est plus spontané que sur le EP que j'ai fait l'année dernière, indique le coyote. Dany et moi, on ne se connaissait pas beaucoup, mais je savais que ça marcherait. C'est quelqu'un de terre à terre. Quand tu as quelqu'un comme lui à côté de toi pour écouter tes chansons et les pousser plus loin, c'est l'idéal. Les yeux fermés, en face de la console, il est à l'écoute. C'est vraiment dans les détails que sa présence se fait sentir."
Dany Placard, lui, vient tout juste de sortir un album tout simplement intitulé Placard. On se demande bien comment il a pu y arriver en enchaînant les réalisations avec Caloon Saloon, Domaine Alary et pour le disque La Romance des couteaux de Chantal Archambault. "Avec mon groupe, j'avais déjà enregistré certaines musiques avant de me retrouver sur les autres projets. J'ai continué à composer après, la pièce Lisa et La Grande Kim, par exemple. Deux pièces qui, à la différence des autres, ont été composées au piano ou au Wurlitzer. Avec le groupe, on montait une toune par semaine, trois heures de studio bien placées. On ne réécoutait pas, on passait tout de suite à la suivante. J'ai même terminé deux textes en compagnie d'Alexandre Belliard lorsque j'ai enregistré les voix à la toute fin. J'étais rendu à trois semaines avant que ça parte au mixage, ça pressait."
Très différent de Raccourci, où se multipliaient les arrangements pour cuivres et cordes, le nouvel album aborde une thématique qui revêt un caractère particulier pour l'auteur. Dix destins de femmes y sont abordés sans pudeur, à la Placard, et touchent une corde sensible: La Prieuse, une diseuse de bonne aventure; Julie, qui atteint le fond du baril après avoir vécu son high; et Lisa, la fille qui chantait dans le band de rock qui voit son rêve américain tomber en miettes. "Je trouve ça plus percutant, le fait que ce soit des femmes. J'ai l'impression que si c'est un gars qui meurt, on s'en fout pas mal. Dans n'importe quelle tragédie ou catastrophe, c'est le décompte des femmes et des enfants qui va sortir en premier. Les hommes… On a l'impression que c'est moins grave et qu'ils vont s'organiser de leur côté."
Après le Coup de cour francophone à Montréal, où les deux artistes se produiront bientôt, Dany Placard et Tire le coyote seront au Festival folk le 12 novembre à l'Agitée. À suivre.
EN RAFALES AU FÉMININ
Marie-Pierre Arthur sera à l'Anglicane le 16 octobre à 20h et Jorane passera au Grand Théâtre de Québec, à la salle Octave-Crémazie, le 20 octobre à 20h.
À SURVEILLER
Ty Segall avec son rock garage incarné au Cercle le 19 octobre à 21h.