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Le jazz, ça se fête en grand

 photo Isabelle Moisan

Pour souligner son septième anniversaire, le Largo resto-club (situé rue Saint-Joseph) a décidé de faire appel au saxophoniste Michel Côté (photo), qui présentera une ouvre originale afin de célébrer en musique le jazz et les musiciens de la ville de Québec qui lui donnent vie depuis des lustres.

Ainsi, les saxophonistes André Larue, Alain Boies, David Parker, Janis Strepans, Roger Légaré (aussi flûtiste), le tromboniste Jacques Bourget, le trompettiste Ben Van Slyke, le pianiste Vincent Gagnon, le contrebassiste Pierre Côté et le batteur Raynald Drouin croiseront les cuivres, les cordes et les percussions dans une joute d'improvisations où l'art contrapuntique de cette composition-fleuve évoquera certains thèmes et mélodies de Charles Mingus, Thelonious Monk, Count Basie, Duke Ellington Charlie Parker et Lester Young. Rien de moins qu'une synthèse en plusieurs mouvements d'un genre musical qui a connu son lot de révolutions esthétiques au courant du siècle précédent.

Pour Michel Côté, ça ne fait aucun doute, il y aura de la vie lors de ce concert qui sera présenté le 3 février à 20h. "Réunir 11 musiciens, ça peut parfois être compliqué. Mais là, je suis très content, car tout s'est placé tout seul et je n'ai rencontré aucun obstacle, observe-t-il. Dans ces circonstances, tu te retrouves au centre de ton idée musicale. Ce sera d'ailleurs assez jouissif comme musique, car ce sont des mélodies connues. Avec le contrepoint, tous les thèmes ne commencent pas nécessairement au début de la forme, alors tout s'entrecroise. C'est comme une succession de mosaïques qui évoquerait chaque compositeur. Par exemple, la toute dernière pièce que j'ai écrite est une ballade qui cite In a Sentimental Mood, (In My) Solitude, Prelude to a Kiss, Sophisticated Lady et Mood Indigo de Duke Ellington."

Pour conclure, on s'en voudrait de ne pas revenir sur la disparition du trompettiste et compositeur Bill Dixon en 2010, une légende du jazz avec qui Michel Côté a beaucoup travaillé ces dernières années, entre autres sur l'album Tapestries for Small Orchestra. C'est d'ailleurs au Québec, avec notamment le saxophoniste québécois, que Dixon a donné son ultime concert, au FIMAV le printemps dernier.

"Travailler avec Bill Dixon, c'était très spécial, relate Michel Côté. Il amenait ses musiciens à bout et ensuite il commençait le travail. C'était très psychologique comme démarche, et il avait une forte emprise sur son entourage. Lors d'un concert à New York, où nous étions réunis au sein d'un orchestre assez volumineux, j'ai vu des musiciens craquer. Il pouvait se montrer despotique et il voulait avant tout arriver à ses fins. Très souvent, sa philosophie se résumait en quelques mots: here and now."

À SURVEILLER

L'ensemble de musique contemporaine Erreur de type 27, qui présentera un concert intitulé Espaces de mémoires au Musée national des beaux-arts du Québec le 28 janvier à 20h, et l'ensemble baroque La Chamaille, qui sera à l'église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier (avec un programme tout Telemann) le 29 janvier à 20h.