L'auteur-compositeur-interprète Alexandre Poulin (photo) mène sa barque depuis maintenant plus de trois ans et nous a présenté, à la fin de 2010, son deuxième album intitulé Une lumière allumée. Ce grand optimiste aime le folk et compile les histoires qu'il traduit en musique sans trop s'en faire avec les formules "classiques" de la chanson pop. "Les gens m'indiquent souvent que mes chansons n'ont pas de refrain, remarque-t-il. En France, ce n'est pas un problème. C'est un public plus habitué à la chanson, aux textes porteurs. Je suis à l'aise avec le fait d'être un conteur d'histoires. Avec un récit, je peux me permettre d'aborder des sujets qui, autrement illustrés, seraient peut-être banals ou même quétaines."
La chanson L'écrivain est un bon exemple. Alors que le décrochage scolaire est encore aujourd'hui un casse-tête pour les instances politiques, Poulin aborde cette réalité avec simplicité en illustrant une exception qui peut donner espoir. "J'ai étudié pour devenir prof et fait mes stages au secondaire en enseignant le français et l'histoire, se rappelle-t-il. Tu le vois lorsqu'un jeune qui a du potentiel se laisse aller. Peut-être que le ministère de l'Éducation pourrait me poursuivre pour ça, mais ça m'est déjà arrivé de faire passer un élève au lieu de le faire échouer. Tout simplement parce qu'il vivait un moment difficile, que ses parents divorçaient et qu'il était dans une mauvaise passe. Il faut faire preuve de discernement et donner une chance. L'élève en question m'a retrouvé sur Facebook, il est maintenant à la maîtrise en littérature. J'ai trouvé ça encourageant."
C'est plus fort que lui, l'artiste s'avoue allergique au pessimisme et préfère de loin faire confiance à la vie. Même Éric Goulet qui, avec son alter ego Monsieur Mono, nous a offert un plaidoyer musical larmoyant au possible, a goûté à la médecine de Poulin en réalisant son dernier album. "En effet, c'est tout un contraste! avoue-t-il en riant. J'ai adoré son travail avec Monsieur Mono: cette atmosphère planante et ce côté aérien… Le but avec ce deuxième album était de laisser de côté la facture sonore pop acoustique afin d'élaborer des arrangements mieux orchestrés. Pour ça, Éric était la personne toute désignée."
Les nouvelles chansons font maintenant leur chemin, et San Francisco s'affiche déjà comme un premier simple prometteur. "Je ne m'en fais pas trop avec les radios. Je crois beaucoup au bouche à oreille. C'est plus long, mais c'est plus sûr. La meilleure façon de découvrir un artiste, c'est encore lorsqu'un de tes amis te le suggère. C'est du solide et je cultive mon réseau en pensant à ça." Vous pourrez entendre Alexandre Poulin en formule trio, en compagnie de Mathieu Perreault (guitare) et Karl Surprenant (basse), à L'Anglicane le 21 avril à 20h.
À surveiller
La formation de Québec Corrupted Suburbs, qui a fait paraître l'album The Day They Walked the Earth, au Cercle le 22 avril à 21h. Le groupe Fade Wizard assurera la première partie.