Aut' Fréquences
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Quand indie devient avant-garde

C’est un mariage particulier entre un musicien folk passionné par les percussions africaines et un batteur amateur de heavy métal qui a donné naissance à The Dodos il y a cinq ans à San Francisco. Meric Long (voix, guitare) a trouvé chez Logan Kroeber le percussionniste idéal pour mettre en pratique sa direction musicale élaborée autour d’un noyau rythmique syncopé, illustrant ainsi ses mélodies folks avec des pulsations névrotiques.

Long a métamorphosé en très peu de temps ce projet au départ embryonnaire, rendu public en 2006 avec un premier EP en formule acoustique intitulé Bird. Trois ans plus tard, Time to Die confirmait l’originalité du nouveau tandem, et leur toute dernière réalisation, No Color, nous offre un autre chapitre éloquent. On y trouve même l’interprète Neko Case qui prête sa voix aux mélodies abrasives des Dodos.

Le groupe californien sera accompagné de la formation montréalaise The Luyas au Cercle, le 16 septembre à 21h. Un autre collectif, mené par Jessie Stein, qui aime bien expérimenter.

Lancement: Parc-X Trio

Pas mauvais du tout, ce deuxième disque du trio jazz Parc-X Trio (lauréat du Grand Prix jazz TD au FIJM) intitulé Cent questions sans réponse. Les compositions s’expriment avec circonspection et laisse place à de belles expositions. Le jeu de Gabriel Vinuela-Pelletier, principal compositeur, nous confirme ses talents d’arrangeur. Sans tomber dans la déconstruction harmonique laborieuse, le trio, complété par Alex Lefaivre (contrebasse) et Mark Nelson (batterie), illustre avec brio une thématique ambitieuse: une suite en trois mouvements. Même Daniel Bélanger est revisité avec Imparfait. À entendre le 15 septembre au Largo à 20h.

Dans les rangs

L’initiative d’Envol et Macadam d’inscrire le groupe de Québec Légitime Violence sur une scène secondaire (parrainée par Première Ovation) a fait du bruit. Certains ont porté plainte à l’organisation, choqués que les garçons rasés de près reprennent une chanson aux propos antisémites du groupe skinhead français Evil Skins et que la pièce Légitime violence (signée LV) fasse l’apologie de vous savez quoi tout en visant «les pédophiles» et «les gauchistes efféminés».

On retrouvait le groupe au mois d’août 2010 au Cercle (production de Get A Room) en première partie de The Business, une formation punk britannique Oi! Pas de controverse à l’époque: LV s’en est tenu aux préliminaires, fantasmant sur le Komintern. Semble-t-il que les prolétaires en question, issus de la capitale unifiée par la chute du Mail Saint-Roch, bûchent sur un disque depuis…

C’est sans doute pour ça qu’ils sont inscrits à la grille horaire à 13h au soleil, avec 25 minutes au chronomètre. À 1 minute 30 secondes la toune, c’est une sinécure. Et je précise, la sinécure n’est pas un gaz asphyxiant jadis utilisé par Himmler, plutôt une tâche insignifiante, octroyée à quelqu’un de docile et de résilient. Dans ces circonstances, on peut conclure que le groupe sort du sous-sol (merci Envol…) pour s’inscrire à l’école primaire du rock. Cette année, il risque bien d’être recalé.

À surveiller

La formation Mute qui revient du Brésil pour lancer son nouveau disque Thunderblast, le 17 septembre au Cercle. On y revient bientôt.