La course autour du monde
Aut’Fréquences

La course autour du monde

Le groupe Mute trimballe son punk-rock flirtant avec le métal sur les scènes du Québec depuis 1998. Il maintient depuis un rythme de croisière impressionnant et s’est donné un second souffle avec l’album Raven en 2008. Dernièrement, la formation de Québec n’avait pas encore eu le temps de souligner la sortie de son dernier album, Thunderblast, qu’elle se retrouvait au Brésil pour une tournée. Ce quatuor entreprenant n’attend pas les missions culturelles officielles du Ministère pour jouir d’un peu de lumière et de soleil.

Mais le batteur et chanteur Étienne Dionne nous confirme qu’il n’a pas eu le temps de soigner son bronzage en Amérique du Sud. C’est plutôt dans un camion de tournée qu’il a vécu avec ses collègues. «C’était de la route et des spectacles, indique-t-il. On est même revenus au Québec avec une bronchite tellement c’était intense. Ce qui est bien avec Internet, c’est que la musique circule librement et que le bouche à oreille fait le travail. Ensuite, c’est à nous d’en profiter. Dernièrement, on est entrés en contact avec un promoteur brésilien, on a vérifié son expérience, et on s’est lancés dans cette tournée. Tout s’est bien passé et les Brésiliens sont des fans fantastiques. Notre musique circulait déjà là-bas; les gens connaissaient même les paroles!»

On pourrait considérer ce groupe comme une véritable PME où chacun assume un rôle clé. De la production en studio jusqu’au visuel et à la confection des produits dérivés, chacun y met du sien et… de l’argent. Mute n’est pas une entreprise rentable, mais le feu sacré est toujours là et ces musiciens d’expérience ne veulent pas lâcher.

Après deux concerts à Montréal et à Québec la semaine dernière, c’est maintenant l’Europe qui attend la formation pour un mois de tournée. «On a tous un job, mais on ne veut pas s’empêcher de faire ce qu’on aime, précise Étienne Dionne. Cette année, on visitera l’Angleterre, la République tchèque et la Russie pour la première fois. L’album est distribué en Europe et cette tournée sera une belle occasion d’en faire la promo.» Il faudra donc s’armer de patience pour avoir droit à une autre prestation de Mute chez nous. Avant sa sortie chez tous les disquaires, vous pouvez trouver l’album Thunderblast à la boutique Exo Shop de la rue Saint-Joseph.

Et le gagnant est…

Arcade Fire. En voyant le groupe montréalais en lice pour le prix Polaris 2011, avec l’album The Suburbs, on pouvait dire que l’affaire était dans le sac. Parmi les 10 groupes et artistes qui se retrouvaient dans la courte liste pour la bourse de 30 000$ (10 000$ de plus cette année), seuls The Weeknd, Timber Timbre et Colin Stetson avaient une mince chance. Ron Sexsmith, le vétéran de cette cuvée, n’avait pas signé un chef-d’œuvre avec Long Player Late Bloomer, et les chances de Galaxie (le seul groupe francophone sélectionné) étaient presque nulles. Malgré tout, Olivier Langevin et ses complices auront pu jouir d’une belle vitrine pour faire connaître Tigre et diesel hors du Québec. Arcade Fire a connu une année exceptionnelle et trône au sommet de l’indie rock. Le jury a parlé.

À surveiller

L’ensemble vocal Chanticleer, qui ouvre la saison du Club musical de Québec le 28 septembre à 20h au Grand Théâtre de Québec.