Que des étoiles et du jazz
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Que des étoiles et du jazz

Le Festival de jazz de Québec bat son plein, et l’offre ne manque pas. Après David Liebman, le concert de Roberta Gambarini au Château Frontenac a marqué l’ouverture des festivités la semaine dernière, alors que l’interprète italienne conquérait l’auditoire malgré quelques problèmes logistiques et une sonorisation quelconque. On pourrait dire aussi que le pianiste Harold Mayburn nous a livré une leçon de jazz unique à titre d’accompagnateur. Mais jusqu’à maintenant, c’est la performance du batteur Ari Hoenig au Largo en début de semaine qui nous a soufflé. En compagnie du guitariste Gilad Hekselman (retenez ce nom et tendez l’oreille vers son album Hearts Wide Open), du contrebassiste Chris Tordini et de Tigran Hamasyan au piano, le percussionniste nous a offert une lecture originale de son dernier disque, Lines of Oppression. Le tout dans un contexte d’écoute exceptionnel, alors que le quartet aurait tout aussi bien pu se produire dans une salle de concert comparable au Petit Champlain.

La technique de Hoenig nous a abasourdi. L’interprète new-yorkais reproduit avec aisance des segments mélodiques à la batterie tout en s’amusant à la direction. Le terme punk-bop (une expression de Hoenig) serait réducteur pour décrire le son de cet ensemble qui enchevêtre les styles (bop, fusion, rock) dans un contexte d’improvisation expansif. La symbiose est parfaite et Tigran Hamasyan y trouve son compte. D’ailleurs, veuillez prendre note que le pianiste sera de retour à Québec le 9 février au Palais Montcalm.

Sprint final

Quelques noms attirent encore notre curiosité dans la grille horaire de cette programmation qui se conclura le 30 octobre. Tout d’abord, l’interprète canadienne Kellylee Evans, qui se produira au Club exécutif du Hilton les 28 et 29 octobre à 21h avec un hommage à Nina Simone. Un coup de cœur assuré. Juste avant, le 27 octobre à l’Agitée, la visite d’Akosh S. & Gildas Etevenard devrait ravir les amateurs de free-jazz et de musique actuelle. Le saxophoniste d’origine hongroise Akosh Szelevényi (qui a déjà collaboré avec Noir Désir) vient de réaliser l’album double Nem Kellett Volna en compagnie d’un percussionniste de prédilection. Pour oreilles averties. Enfin, du côté des Québécois, le saxophoniste et multi-instrumentiste Jean Derome passera au Largo le 27 octobre à 20h30 avec un hommage bien personnel à Billy Strayhorn, pianiste prodige et fidèle collaborateur de Duke Ellington dans les années 40 et 50.

Québec à l’ADISQ

Plusieurs artistes de Québec auraient pu se distinguer à L’Autre Gala de l’ADISQ lundi dernier. Tire le coyote, Isabeau et les chercheurs d’or, Webster et Millimétrik y faisaient bonne figure, mais n’ont pu rafler la précieuse statuette. Notre plus grande déception concerne la pianiste jazz Marianne Trudel (native de Québec), qui a connu une année exceptionnelle avec la sortie de son album Espoir et autres pouvoirs. C’est Alain Caron, avec son projet Septentrion, qui a finalement raflé le Félix, dommage…

À surveiller

Frank Turner, qui sera au Cercle le 31 octobre. Ce chanteur irlandais pour le moins engagé, anciennement du groupe Million Dead, nous arrive avec son dernier album solo, England Keep My Bones sous le bras. Une belle découverte cette année.