Aut’Fréquences

Le fantasme baroque

Bonne nouvelle. Lors du dévoilement de la 29e saison des Violons du Roy, on apprenait que l’orchestre et son chef Bernard Labadie feront bientôt partie du catalogue de la maison de disques anglaise Hyperion. Tout ça grâce au pianiste Marc-André Hamelin, qui a choisi l’orchestre pour interpréter deux concertos pour piano de Haydn, un programme présenté en concert le 28 septembre. «C’est un très bon match! Et Marc-André joue cette musique avec un bonheur rare. On a très hâte!» souligne un Labadie enthousiaste.

Autre fait marquant de cette programmation 2012-2013 (violonsduroy.com), l’inscription de l’oratorio Theodora de Haendel (en version concert), qui souligne aussi le rêve du chef de voir un jour une production opératique baroque à l’affiche à Québec. «On fera cet été nos premiers pas au sein du Festival d’opéra avec la soprano Karina Gauvin pour un récital Mozart (projet de disque avec ATMA) et on aimerait s’impliquer encore plus à l’avenir. Notre rêve serait d’être au cœur d’une véritable production scénique baroque. Il y a tellement d’opéras du 18e siècle qui conviendraient à notre orchestre. Des opéras qu’on n’entend jamais ici. On a bel espoir que ça puisse se réaliser un jour.»

Pourtant, l’opéra baroque jouit d’une diffusion régulière en Europe depuis de nombreuses décennies, en raison surtout du nombre important d’orchestres spécialisés en la matière. Les Violons, eux, s’y sont risqués au Québec avec Agrippina à l’Opéra de Montréal il y a plusieurs années. «Une chose à retenir, je crois qu’il est impossible d’interpréter ce type de production dans une salle de 3500 personnes. C’est un non-sens, c’est trop gros. Le type de voix et les registres qui sont requis, ainsi que la légèreté et la virtuosité qu’imposent ces pages de musique, font en sorte qu’il y a très peu de salles qui conviennent à ces productions. Il faudra du temps avant de voir ce répertoire prendre racine au Québec.»

D’ici là, les Violons du Roy nous présenteront la Passion selon saint Jean de Bach au Palais Montcalm, avec en vedette le ténor Ian Bostridge et Karina Gauvin, les 20 et 21 mars.

De surprise en surprise

Jean Leloup en derviche tourneur à Star Ac, et maintenant sur les Plaines au FEQ cet été… Quand tout bascule, ça ressemble à ça. Pour une fois, l’artiste pourra dire qu’il est le roi de l’absurde. Soixante mille personnes pour Jean Leloup? À moins de ressusciter Gainsbourg pour lui faire chanter Décadence avec le Wolf, ou de flanquer Brigitte Fontaine à côté de l’artiste pour un duo, je ne vois vraiment pas comment on peut justifier le choix de ce site.