«On trouve des fois que certains intellos de la musique et des médias qualifient de sous-genre la musique punk. Parfois c’est insultant, mais j’ai toujours fini par en rire. De toute façon, je préfère garder les bons souvenirs et je pense bien que les Sainte Catherines ont été respectés. J’ai l’impression qu’en général le groupe était aimé par le monde.» C’est avec ces mots que le chanteur Hugo Mudie nous résume les 13 ans de carrière du groupe qu’il forme avec Fred Jacques, Marc-André Beaudet et Louis Valiquette.
Depuis 1999, la bande a vécu son punk sans relâche au Québec, au Canada, aux États-Unis et en Europe. Un choix de vie que le chanteur de la formation montréalaise a assumé dès l’âge de 18 ans. C’est maintenant l’heure de fermer les livres et de passer à autre chose. «J’ai quitté l’école et ce fut les Sainte Caths, se rappelle-t-il. C’est sûr que ça finit par marquer ta personnalité. Les chicanes de couple et les break-ups, j’ai toujours vécu ça sur la route dans un truck de tournée. C’était mon choix et je l’ai jamais regretté. Quand tu choisis le punk, ou plutôt quand le punk te choisit, tu dois t’attendre à être dans la marge. Il y a des privilèges dont profite le monde de la musique populaire que tu n’auras jamais l’occasion de connaître dans un groupe punk. Sauf que nous, on se retrouve avec des fans fidèles. Des fans qui connaissent la musique et qui sont passionnés. Des personnes avec les paroles d’une chanson tatouées sur le bras. Pour les quatre derniers shows qu’on va faire avant d’arrêter, il y a des gens d’Allemagne et d’Angleterre qui vont faire le voyage pour nous voir sur scène. Ça, c’est unique!»
Quatre spectacles, à Toronto, à Rouyn-Noranda, à Montréal et un autre à Québec, pour dire adieu aux nombreux fans et à un style de vie qui, à 31 ans, s’encaisse plus ou moins bien. Le groupe punk peut tout de même se targuer d’avoir duré en moyenne plus longtemps que ses compatriotes québécois, si on se fie aux statistiques. «Il y en a pas mal qui sont plus là. Il y a cinq ans, lors du dernier concert à Québec de Fifth Hour Hero [sa tournée d’adieu], Olivier [Maguire, chanteur du groupe] m’avait pris dans ses bras sur scène et avait dit en pleurant: “Arrête jamais!” Ça m’a peut-être donné du gaz pour faire une couple d’années de plus! En musique, c’est toujours up and down… Déjà en 2003 et 2004, on pensait arrêter. Mais il y avait toujours une proposition sur la table: une invitation d’un band ou une tournée en Europe. Par contre, lorsqu’on a sorti Fire Works en 2010, on savait que c’était le dernier. Et c’était le disque qu’on voulait.»
On pensait d’ailleurs que les Sainte Catherines allaient poursuivre l’aventure avec le label américain Fat Wreck Chords pour cette suite à Dance for Decadence. Mais comme l’indique sa discographie, la formation n’a jamais été fidèle à une compagnie de disques tout au long de sa carrière, choisissant plutôt de renouveler l’expérience avec un nouveau partenaire chaque fois. «On s’est chicanés avec pas mal de monde! Mais pour moi, Fat Wreck Chords, ça reste du positif de A à Z. On montrait aux groupes du Québec et d’ailleurs au Canada que c’était possible de signer avec un label américain, et qu’on n’était pas inférieurs à qui que ce soit. C’est une expérience qui a contribué à la notoriété du groupe et c’est là qu’on a commencé à jouer devant beaucoup plus de monde. On passait de 50 à 400 personnes devant nous en Europe et ailleurs. Dancing for Decadence, c’est le classique des Sainte Caths! Tout était positif, sauf quand on a voulu nous dicter une certaine vision et une façon de faire. Dans ce temps-là, c’est pas compliqué, on “switche” de compagnie. On a toujours été comme ça.»
À part une compilation en format cassette – «notre premier album était sur cassette» -, les Sainte Catherines nous offriront un document vidéo retraçant cette dernière tournée. Pour Hugo Mudie et Fred Jacques, un album solo devrait paraître sous peu. D’ici là, célébrons pour la dernière fois les Sainte Caths au Théâtre Petit Champlain le 20 avril à 20h.
Lancement d’album
La chanteuse jazz Mireille Boily soulignera la sortie de son nouvel album intitulé Jardins d’enfance le 19 avril à 20h au Largo.
En bref
Le groupe punk de Québec Mute sera à l’Agitée le 14 avril en compagnie des groupes Aly et Summercheers. Et le 15 avril, ce sont The Planet Smashers qui fouleront les planches du Cercle dès 22h.