La saison estivale tire à sa fin et il serait difficile de ne pas revenir sur deux événements qui ont marqué le mois de juillet après le Festival d’été de Québec. Bien sûr, la tenue du spectacle The Wall sur les plaines d’Abraham et la création de l’opéra The Tempest dans le cadre du Festival Opéra de Québec.
The Wall
La compagnie de production 3E (qui gère aussi le Festival d’été de Québec) a remporté son pari et offert au public de la ville de Québec le spectacle le plus ambitieux à s’être tenu sur les plaines d’Abraham jusqu’à maintenant. Un rendez-vous exceptionnel qui soulignait le retour sur une scène extérieure, depuis Berlin en 1990, de ce spectacle emblématique du groupe Pink Floyd.
Plus de 70 000 spectateurs se sont réunis pour rencontrer un Roger Waters en pleine forme et même rayonnant. Sa réputation d’artiste arrogant et suffisant en a pris pour son rhume alors que l’artiste s’est exprimé en français pour dédier son spectacle aux victimes des États despotiques, tout en soulignant qu’il était intimidant de discourir dans cette langue devant un aussi grand nombre de… Québécois.
Si Waters n’a pas eu de mal à conquérir le fleuve d’individus rassemblés devant le mur, c’est le dispositif sonore et visuel qui les a médusés. Impossible de ne pas être soufflé par l’ouverture supportée par In the Flesh (pyrotechnie en prime), les projections dirigées sur le mur et la sonorisation quadriphonique.
Après un scénario aussi parfait (avec une météo de rêve), il sera difficile d’imaginer plus grande réussite dans un avenir proche.
The Tempest
C’est tout de même inusité que le Festival Opéra de Québec ait pu s’associer au Metropolitan Opera et au Staatsoper de Vienne pour nous présenter l’opéra The Tempest de Thomas Adès mis en scène par Robert Lepage. Pour une deuxième année, le festival a mis l’opéra à l’avant-plan en pleine saison estivale et proposé une nouveauté prestigieuse qui nous offrait le sentiment unique d’assister à une première qui poursuivra sa route sur les scènes de New York et de Vienne.
Avec le compositeur britannique à la tête de l’OSQ, les interprètes Audrey Luna (Ariel) et Julie Boulianne (Miranda) se sont démarquées avec brio dans cette distribution relevée où le ténor Frédéric Antoun nous a livré une performance inoubliable dans le rôle de Caliban, cet indigène pathétique qui se fera rouler par tous sur son île dominée par Prospero.
Dans cette tragédie de Shakespeare, le drame est source d’inspiration et le caractère surnaturel qui génère l’action a été traduit en tableaux saisissants par le metteur en scène, qui a transposé le décor de cette île à l’intérieur de la Scala de Milan qui s’offre à nous sous toutes ses perspectives. Si le deuxième acte souffre d’une mise en place un peu trop statique, le premier et le troisième nous captivent.
La facture contemporaine qui porte la musique d’Adès laisse tout de même place au caractère romantique et au lyrisme qui ponctuent les différentes scènes du drame. C’est le personnage d’Ariel qui supporte toute l’audace du compositeur qui a voulu démontrer avec brio la personnalité unique de cet esprit puissant et cabotin au service de Prospero, interprété avec majesté par le baryton Rod Gilfry. La soprano Audrey Luna y va d’une gymnastique vocale époustouflante.
Ce mariage Lepage-Adès est réussi et même les critiques new-yorkais devraient y trouver leur compte. Quant au Festival Opéra de Québec, on ne peut que le féliciter de cette entreprise audacieuse qui fait rayonner l’événement.
Le Festival Opéra de Québec se poursuit et deux représentations de Nelligan sont à l’agenda, les 2 et 4 août, à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre. Le jeu de Robin et Marion, opéra médiéval du 13e siècle, est lui aussi à l’affiche, les 2 et 3 août, à la Chapelle du Musée de l’Amérique française. festivaloperaquebec.com
Classik à l’OSQ
Outre les deux concerts extérieurs de l’OSQ les 8 et 11 août (en compagnie de DJ Champion), la série Classik recevra la soprano américaine Jessye Norman le 10 août au Grand Théâtre à 19h. Une visite prestigieuse qui devrait ravir plus d’un mélomane.
Exo Fest, le retour
C’est le retour de l’Exo Fest le 2 août à l’Impérial, et l’événement prend du galon sous la direction de la boîte District 7 avec un concert expansif qui réunira les groupes Whitechapel, Death Before Dishonor, GFK, Blind Witness, The Hunters, Get the Shot, Forever the Light, Withering Curse, Pray for a Sunset, Cardinal’s Pride, Dark Circle, Fullcount et Wrong Advice. Ouverture des portes à 14h.