B.P.M.

BPMLTJ Bukem

Le printemps est parmi nous et les premières terrasses se remplissent (de neige?): c’est le moment où les décapotables surgissent dans les rues comme dans les meilleurs épisodes de Miami Vice. Le temps plus clément voit aussi apparaître une nouvelle chronique qui saura (je l’espère) guider vos nuits endiablées. Je vous dirigerai vers les endroits les plus intéressants et vous conseillerai les événements les plus sympathiques. La musique électronique sera bien sûr au centre de cette chronique, mais il s’agit avant tout de dénicher les ambiances agréables. Chaque semaine, vous aurez droit au Top 3 d’un D.J. montréalais ou d’un D.J. de passage. Je suivrai aussi nos D.J. locaux dans leurs péripéties internationales afin de vous en faire part. De temps à autre, je vous présenterai un nouveau mixtape. Et, à la fin de chaque rubrique, vous retrouverez une section «à surveiller» décrivant certaines autres manifestations dignes de mention. Afin de créer une bonne synergie entre le public et les événements, il serait souhaitable que les promoteurs me communiquent le plus rigoureusement possible les renseignements sur leurs événements à [email protected] ou par fax au 848-9004. Je lance également cet appel aux D.J. afin qu’ils me transmettent leurs mixtapes ou qu’ils me racontent leurs péripéties de voyage. Enfin, lecteurs et lectrices, vous êtes conviés à me communiquer vos coups de coeur.
Il y a des publics très différents en musique électronique à Montréal, et cela rend la tâche plus ardue. Nous habitons en effet un bastion house avec des D.J. qui ont fait la renommée de notre ville (le public l’a compris puisqu’un party house est synonyme de succès). Il existe aussi un public de ravers inconditionnels où le goa, le trance, le techno et le hardcore règnent en maîtres à côté des suces et des pantalons en minou. Enfin, la musique drum’n’bass est plus importante que jamais et remplit elle aussi de plus en plus les salles.

LTJ Bukem
D’ailleurs, un des plus grands D.J. britanniques drum’n’bass, LTJ Bukem, sera à Montréal mardi prochain dans le cadre de la tournée Progressions Sessions Tour. Bukem est l’un des rares artistes drum’n’bass à avoir eu un impact majeur sur le genre: «Je suis content de ce que j’ai fait et j’espère que ça va permettre de garder la scène drum’n’bass bien vivante. Si l’on pousse plus loin, je crois qu’elle va être là encore dans dix ans», m’a-t-il dit en entrevue jeudi dernier. Il a fondé au début des années quatre-vingt-dix sa propre compagnie, Good Looking Records, afin de s’autoproduire. La popularité qu’ont apportée ses premiers succès (Atlantis (I Need You), en 1992, et Music, en 93) a incité des artistes comme Photek à collaborer avec Good Looking.
Mais voilà que le D.J. qui a permis au drum’n’bass de sortir des sous-sols vient à peine de lancer son premier album la semaine dernière: «Lorsque tout le monde sortait un album, il y a cinq ans, ce n’était pas le temps pour moi de le faire. Je ne sentais pas que la bassin d’adeptes de ce style était assez grand, et je trouvais plus important de produire de la musique comme entité (à travers Good Looking Records) plutôt que de me promouvoir seul en tant qu’artiste. C’est pour ça qu’on s’est plutôt concentrés sur les tournées de D.J., la production d’albums et de compilations.» Le D.J. n’a donc pas peur que le drum’n’bass ne soit qu’une mode: «Toutes les musiques underground traversent des étapes où les gens croient que c’est inutile de mettre des énergies pour pousser plus loin. Ensuite, ça devient une mode, et c’est alors que les gens veulent s’impliquer et que la presse s’y intéresse. Ça se passe toujours comme ça.» Au Cabaret le 18 avril avec les D.J. Blame, Rantoul, et les M.C. DRS et Conrad de Good Looking, ainsi que les D.J. locaux Double A & Twist, Backstabber et Bruckie. 20$ +frais chez Admission.

À surveiller:
*DJ Elmo (Croma/Jingxi) est inité samedi à la soirée Phono de DJ Slap au Liquid. Selon les promoteurs, la soirée se décrit comme du «deep-teck house minimalgroove».

* Loud, le 15 avril. Rave drum’n’bass, techno, trance et tous les styles qui commencent par «hard». Avec The Horrorist, de New York, un maître du hardcore un peu mélodique ou doomcore. Il devrait défoncer la baraque avec son set live. Aussi au line-up: Acrosome, DJ Nikadeemas, et Alan Sax (D.J. résidant du célèbre Tunnel de New York). De Montréal, on y retrouvera Iznogood et Indica. Promoteurs: Popsicle Crew et Clair Obscur. Ligne-info: 205-4489.

*Urban Haze, le 16 avril. Rave avec une salle drum’n’bass / hardcore et une salle techno, trance et goa. D’Angleterre: Andy B. De New York: Carl G (Unknown Soldier). D’Ottawa: Deacon Boombastardizer, A.T.A. (live). De Montréal: Vellocet (live), Double A, The Backstabber et MC Abracadabra. De Toronto: Krinjah. Promoteurs: Urban Sound Resistance et l’Émetteur. 15$ à l’avance, 20$ à la porte. Ligne-info: 306-5268