Agoraphobie98%Éternelle beauté
B.P.M.

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Agoraphobie

Tout s’annonçait mal dans la salle techno à Swirl 6, dimanche dernier, au CEPSUM. Luke Slater n’avait pas son équipement, Paul Van Dyk avait annulé (pour des raisons familiales) et la file d’attente à l’entrée était infernale. Avec un équipement tout neuf, Slater a tout de même pu livrer une performance live des plus puissantes malgré sa courte durée (de minuit à une heure). Il a construit des rythmes corrosifs et rapides avec un jeu très nuancé. Le Canadien Max Graham a ensuite pris sa relève et remplacé au pied levé le maître du trance progressif retenu en Europe. Il est parvenu à faire lever la foule avec une cadence assez rapide et efficace. Tiga a suivi à 4 h 30 avec un son plus techno et moins violent, puis ce fut Bad Boy Bill, aux influences plutôt breakbeat. Une très belle palette de D.J. mais une grande déception: la foule. L’endroit était nettement trop petit pour le nombre de personnes admises. Ce genre d’erreur est impardonnable car les promoteurs (514 Productions) sont très expérimentés. À l’heure de pointe (entre 4 h et 6 h) il était difficile de bouger sur la piste de danse, et ça m’a pris environ trente minutes pour traverser la salle principale et me rendre à la salle hip-hop. Qui plus est, le line-up pour accéder à la salle techno représentait, selon un bouncer, jusqu’à quarante-cinq minutes d’attente à certains moments. La chaleur tant physique que psychologique est donc montée à des sommets inhabituels. Mince consolation, l’éclairage était probablement le meilleur qu’il m’ait été donné de voir. Dans la salle hip-hop, de l’autre côté du CEPSUM, Kid Capri est tombé dans le r’n’b de type «fromage fondant» mais les trois comparses Appollo, Vinrock et Shortkut ont vite rattrapé ces lacunes à 3 h avec un set break et hip-hop. Le résultat a évidemment donné de très bon scratchs agressifs. Malheureusement, le système de son était tellement nul que l’on ne pouvait pas apprécier ces virtuoses à leur juste valeur.

98 %
J’avoue que je ne connais pas vraiment la scène gaie. Mais pour vous chers lecteurs(trices), je me suis rendu au Wild & Wet samedi soir dernier. Le contexte semble peut-être banal pour les connaisseurs: 98 % de gars, 98 % de torses humides et musclés, mais aussi 98 % d’ambiance de fête. Je dois en effet avouer que, malgré une musique peu recherchée (Peter Rauhofer a mixé de manière impeccable mais cette fois-ci avec des pièces orientées dance), on sait comment faire la fête. Pas d’ego ni d’orgueils mal placés. À cinq personnes par mètre carré, la foule, qui se frottait aisément, était plus tassée que dans un poulailler. Mais les gens s’en moquaient et le party était à l’ordre du jour. Si seulement toutes les fêtes pouvaient rassembler des gens aussi énergiques…

Éternelle beauté
Un rave un peu moins commercial du nom d’Eternal se déroulera en fin de semaine à Montréal. Les promoteurs NICE animeront en effet le 27 mai une salle acid techno et trance avec Aaron Liberator d’Angleterre (son frère Chris viendra aussi à Montréal pour Génétik). S4 vs. Indica y présenteront un set de trois heures de Nu-Nrg (style encore peu connu qui se veut une salade de presque tous les styles électroniques) avec Bubblecore et G. O’Brien. Dans la deuxième salle, on retrouvera du jungle, drum’n’bass et break avec la D.J. Twinstar de London (Ontario), Sase One et Double A de Montréal. Billets: 20 $, en vente dans les magasins spécialisés. Information: 302-4424 ou www.niceraves.bizland.com

Aussi à surveiller:
– Le jeune D.J. techno de vingt-cinq ans originaire de Naples, Marco Carola, sera au Sona le vendredi 26 mai prochain.

– L’exposition Post-Audio Esthetic reçoit Alain Thibault (live), Samü et Neurom le 26 mai, ainsi que Martin DuMais et Jeff Magnet du groupe Les Jardiniers, et le vétéran Mad Max (live) le samedi 27. Information: http://croma.ctw.cc/postaudio.

Frankie Knuckles, surnommé le «Godfather of house», sera au Stéréo le 27 mai. Dès le début des années soixante-dix, il évoluait sur les scènes de Detroit et de New York, d’où il est originaire. Il est devenu un D.J. et un réalisateur très respecté.

– Le D.J. résident du Sona, Laflèche, sera l’invité mercredi prochain, le 31 mai, à la soirée Karma, au Living.

– Le Britannique A Sides fera un saut au Jingxi à la soirée Absolut Drum’n’bass, le 31 mai.