Tout petit la planèteTigres du BengaleSpa un rave
Tout petit la planète
Il est un des artistes les plus respectés des scènes hip-hop et électronique. En fait, il est souvent élevé au rang de légende aux côtés de Kraftwerk et de Grandmaster Flash. Né Kevin Donovan, Afrika Bambaataa organisait dans les années soixante-dix des partys et des compétitions de breakdance dans son Bronx natal avant d’entrer dans le jeune monde du hip-hop. Reconnu comme un excellent D.J., c’est au début des années quatre-vingt qu’il inscrit son nom dans l’histoire en produisant son propre matériel: ainsi, le classique Planet Rock fusionnait pour la première fois l’électro au hip-hop en 1982. «La musique de l’époque m’influence toujours, tout comme elle influence beaucoup d’autres gens aujourd’hui, raconte-t-il au téléphone de sa chambre d’hôtel à Seattle. On change constamment le nom de ce style, tout le monde veut le renommer électronica, Miami bass, ou latin free-style; tout ça n’est en fait que de l’électro-funk qui reprend le groove, la basse et les paroles. Après tout, Planet Rock est le disque le plus échantillonné dans l’histoire du hip-hop», nous rappelle-t-il en riant.
Cette affirmation pourrait paraître prétentieuse, mais il a raison. Son disque est passé dans toutes les mains au cours des deux dernières décennies. Après ses premiers succès, Bambaataa s’est occupé à fusionner les styles, basant sa démarche sur la collaboration avec différents artistes comme l’ex-Sex Pistol John Lydon, James Brown ou Bill Laswell. Il a aussi mis en marche des projets à plus long terme comme Zulu Nation en compagnie de Queen Latifah, The Jungle Brothers, et plus tard De la Soul et A Tribe Called Quest. Toujours actif dans le milieu musical, il a travaillé l’an dernier avec le duo britannique hardhouse Leftfield sur la pièce Afrika Shox. «J’écoute de la musique de partout. Je suis à la fois un artiste électronique et un artiste hip-hop. En fait, je suis de toutes les musiques du monde. J’ai travaillé du flamenco avec des Espagnols, du funk avec toutes sortes de gens, et d l’électro-africain aussi. Ce qui est important, c’est que la musique prime, pas le genre.»
«Je dirais que l’interaction États-Unis/Angleterre est toujours très puissante aujourd’hui dans le monde de la musique. Cependant, toutes les musiques du monde participent au développement de la musique occidentale et je pense qu’elles participent toutes à la rendre plus funky!» Il est invité à la soirée Bounce du Tokyo, le 7 novembre, pour une prestation derrière les tables tournantes. (10 $ à l’avance au Vice, au Tokyo ou chez DNA. 15 $ à la porte.)
Tigres du Bengale
C’est la grande arrivée de Bombay Records dans le milieu des bars avec la soirée Culture au Kokino, tous les jeudis à partir du 2 novembre. «On voulait faire une soirée dans un bar et l’on attendait que celui du Stéréo ouvre ses portes, mais ça s’est avéré plus compliqué que prévu. Alors on a trouvé une place correspondant à nos attentes: une belle salle et un bon système de son», me confirme Patrick Dream. L’ambiance sonore sera donc assurée par les deux têtes pensantes de la chaleureuse étiquette house, Patrick et Nav Bhinder, en plus de Kurtis C et de Miguel Graça (accompagné ce soir du chanteur Darnel Robinson de Soulnotmind), On y servira des hors-d’oeuvre et des massages gratuits… Les amateurs de Bombay ne voudront pas manquer aussi la soirée Ritual, ce vendredi, au Stéréo, avec Nav et Patrick (20 $).
Spa un rave
L’expérience d’un rave n’exerce certainement plus l’attrait de la nouveauté. Le renouvellement de tels événements, selon Family Productions, réside peut-être dans de plus petites envergures comme à Beat Ween Us. C’est dans un jacuzzi, une piscine intérieure chauffée, ou sous la douche, que l’on pourra profiter de la chill room: 350 personnes sont invitées à apporter leur maillot le vendredi 3 novembre à l’hôtel Days Inn (5500, rue Sherbrooke Est). Les D.J. locaux Yaz, Module M et DJ Kal feront aller vos pieds sur terre comme sous l’eau. Les billets, au coût de 20 $, sont en vente chez Inside (2011, rue Sait-Denis). Information: 306-2369.
Aussi à surveiller:
– Jester spinne ce soir, le 2 novembre, au restaurant Folies (qui n’est plus Ludiques), au 701, avenue du Mont-Royal Est.
– La D.J. trance et house progressif Sandra Collins est de retour au Sona, le 3 novembre.
– Le Stéréo reçoit Mark Anthony, de retour à Montréal pour la soirée Ritual, le samedi 4 novembre (20 $).
– On n’est jamais prophète en son pays? C’est ce que tenteront de contredire les Productions Hardkore Pussy, le 3 novembre, lors du party consacré aux nouveaux talents montréalais baptisé Bedroom: Ravers in Pyjamas. Pour pousser le concept à fond, le party offrira des tables ouvertes à qui veut bien les prendre dans la salle chill, de 23 h à 2 h. Les billets, de 15 $ à 25 $, sont en vente chez Musik Hall. Information: 803-8983.
– Jaffa, la vedette montréalaise montante de l’étiquette Nude, offrira une prestation live au Living, le 8 novembre. (Voir Scène locale)
Top 3
Freeworm
1- Plone Plock (Warp)
«Écrasé en dessous d’un arbre pendant le lever du soleil… Y en n’a pas de problème.»
2- Mos Def Do It Now (Rawkus)
«Un bon break simple à faire fondre la gomme pognée sous les semelles.»
3- Loco Locass Manifestif (Audiogram)
«Un trip complet de breaks old-school, de textes enracinés et de production qui transpire la bonne odeur du fait maison.»
Artiste appliquant une démarche électronique aux instruments acoustiques, Freeworm lance son premier album le 3 novembre dans un loft du Mile-End (voir Scène locale).