Lourd de sensHouse partyTop 3
B.P.M.

Lourd de sensHouse partyTop 3

Lourd de sens

Les clubs ont vu apparaître dernièrement les artistes de Heavyweight (www.hvw8.com) et ont pris goût à leur peinture en direct. Créé à la demande du Festival de Jazz en 1999, dans le cadre des soirées consacrées aux D.J., Heavyweight Art Installation est maintenant reconnu comme l’un des acteurs importants de l’environnement des clubs montréalais. Entre le graffiti et le manga, leurs toiles sont le reflet de l’ambiance de chaque soirée à laquelle le trio artisan participe. Cela les a d’ailleurs amenés à accompagner la tournée nord-américaine du groupe The Herbaliser. Depuis samedi dernier, ils exposent à la Galerie Oboro (4001, rue Berri, local 301); j’ai profité de l’occasion pour discuter de ce lien qui les unit à la musique avec un des membres de Heavyweight, Gene Starship.

Choisi dans notre sélection de nouveaux visages en 1999, Heavyweight était, au départ, un collectif d’artistes pigistes voué à la production d’oeuvres pour les flyers ou pour les pochettes de disques. Le projet s’est ensuite transformé en un trio de peintres, toujours influencé par la musique urbaine. "Le milieu des clubs et de la musique est toujours notre inspiration première. Tyler Gibney, Dan Buller et moi avons développé et approfondi notre complicité au Festival de Jazz de l’été 1999, dont la musique a grandement influencé notre peinture." Le lien entre le peintre et le musicien est donc devenu le centre de la démarche artistique du collectif. "Par exemple, dans une soirée drum’n’bass, la peinture sera plus mathématique, elle aura une structure différente du groove house, plus fluide et relaxe."

À la Galerie Oboro, les toiles sont peintes à même les murs. Ils ont d’ailleurs poussé plus avant l’idée du rapport à la musique en invitant un band chaque soir pendant la durée de la création des oeuvres. "La musique donne un tempo qui inspire une onde de créativité. De la même manière qu’une musique envahit une salle, nous créons nos toiles. Quand tu es dans un club, lorsqu’il n’y a pas de musique, c’est la vie de tous les jours. Mais quand la musique joue, il y a des personnalités qui se réveillent parce que ça pousse chacun à agir différemment." Starship compare d’ailleurs le processus créatif de Heavyweight à celui d’un band qui jamme, puisque chacun réussit à transmettre son énergie à l’autre: "Souvent, c’est comme un dialogue visuel avec les autres artistes." L’exposition se termine le 11 février. Il est également possible de se procurer le catalogue des oeuvres de la tournée 1999 de Heavyweight (avec un 45 tours incluant des pièces d’Amon Tobin et de Kid Koala) à l’adresse suivante: [email protected].

House party
Né à Brooklyn, mais déménagé à l’âge de neuf ans dans le "Motor City" (Detroit), Kevin Saunderson compte parmi ces rares D.J. qui ont façonné le house et le techno. Son succès fait maintenant partie de l’histoire: il est arrivé rapidement au sommet après qu’il se fut associé à deux bons amis de l’école secondaire: Derrick May et Juan Atkins. Kevin sera de passage au Stéréo le vendredi 19 janvier.

Aussi à surveiller:
Cosmik Rooster renoue avec le Liquid pour la soirée techno mensuelle Roundhed Battlecock, le 18 janvier, en compagnie de Pfreud et d’Alek (6 $).

– Le New-Yorkais Junior Sanchez spinnera au Sona dans la nuit du samedi 20 janvier, à 4 h dans la salle principale, alors que DJ 3rd Rail de Chicago s’occupera de la salle hip-hop.

– Les soirées Music du Unity reçoivent ce dimanche 21 janvier Stéphane Grondin.

Adam L est l’invité de la semaine à la soirée Electric Lounge du Jazzi’z le 22 janvier.

– Une nouvelle soirée mensuelle prend son envol le 23 janvier au Blizzarts: avec le résident Alex Robbins, les invités Christian Pronovost, Troubleman et les Brass Knuckles. La venue du Britannique Phil Asher permettra aussi un lancement haut en couleur sous l’égide du house jazzy (8 $ à l’avance, ou 10 $ à la porte).

– Après deux passages à Montréal marqués de succès l’année dernière, le Living recevra D.J. Diz de Chicago à la soirée Karma, ce mercredi 24 janvier (10 $).

Top 3
DJ Food

1- I MonsterDaydream (Cerkle Records)

"Une superbe reprise électro de cette chanson de Gunter Kallman Choir. Elle est remixée par I Monster de Sheffield, et se trouve sur le nouveau maxi d’Add N to X."

2- MF DoomOperation Doomsday (Fondle ‘Em)

"Même si elle est déjà vieille de six mois, cette pièce s’avère meilleure à chaque écoute. Si vous aimez le hip-hop mal enregistré, qui ignore les règles du sampling et qui mélange des refrains de bandes dessinées complètement débiles avec du soul des années 80: c’est pour vous!"

3- Hot ChocolateHeaven’s in the Backseat of My Cadillac (RAK)

"Un ami m’a donné cette pièce à un party et c’est killer! Enregistrée en 1976, elle est à la jonction du funk, du disco et du pop. "Let’s do it, let’s do it baby": Errol Brown n’a jamais sonné aussi bien."

Strictly Kev, le D.J. du duo DJ Food, sera de passage au Tokyo Bar le jeudi 25 janvier. Attendez-vous à une performance très éclectique, il nous l’a confirmé lors de sa dernière visite au printemps dernier: "Mes sets sont vraiment autant poussés que retenus, je tends à passer à travers plusieurs styles de mix. J’étale donc plusieurs trucs par-dessus d’autres qui, à première vue, n’iraient pas ensemble. De vieux disques hip-hop avec de la nouvelle musique électronique au-dessous, du Kraftwerk dans du Pharoah Monch, par exemple. Ils n’ont à peu près pas de liens, mais quand je les mets ensemble, vous entendez qu’ils ont un sens et vous pouvez danser!" La soirée mettra également à l’affiche Dynamic Syncopation et Fink (voir les articles en page 32).