Mauvais rave Top 3 Casey Hogan
Mauvais rave
À la suite de l’annulation de Swirl, les forces policières avaient affirmé au printemps dernier vouloir s’attaquer aux afterhours et aux plus petits partys. L’annulation forcée de trois autres partys cet automne laissait donc supposer la continuité de cette politique. Mais il semble que l’on ne doive pas ces décrets aux forces policières: Could 4, Paradise 2 et Eos 2 auraient fait les frais de décisions du service des incendies.
"Dans le passé, on a toujours eu de bonnes relations avec la police, qui venait toujours vérifier l’état des lieux avant nos événements", mentionne un des membres de l’organisation Kirk6, responsable du party Could 4 qui a eu lieu le 10 novembre dernier (dans une petite salle au lieu des trois originellement prévues). "Je ne sais pas pourquoi, poursuit ce membre de Kirk6 qui désire garder l’anonymat, mais cet intérêt des pompiers est tout nouveau. Quelqu’un chez les pompiers (ou un politicien) a décidé que les règles seraient appliquées de manière plus stricte." Une des raisons qui permettent d’en arriver à cette conclusion est l’annulation pure et simple de Paradise 2, qui devait avoir lieu le 27 octobre dernier dans le fameux karting du métro De La Savane. Le karting a été l’hôte de dizaines de raves par année sans jamais connaître de problèmes avec le service de prévention des incendies. "Les policiers sont venus peut-être trois fois pendant la journée de préparation et nous disaient que tout était correct, affirme Louis-Philippe Charbonneau de Triptronik, coproducteur de l’événement. Vers 22 h 05, le service de prévention des incendies est arrivé. Après quelques remarques mineures (lumière sur une enseigne de sortie, etc.), on a fini par me dire que le bâtiment n’était pas conforme. Malgré mes protestations et malgré le fait qu’au moins une centaine de partys avaient déjà eu lieu ici, la personne en question m’a dit que c’était ce soir-là qu’ils commenceraient à sévir. On a offert de louer un camion de pompiers pour toute la nuit, ce à quoi on nous a répondu qu’il en coûterait 3 000 $ de l’heure." Il semble pourtant que, malgré ses affirmations à l’effet contraire, le propriétaire des lieux n’ait jamais eu en sa possession le permis approprié. En attendant, ceux qui détiennent encore un billet pour la dernière édition de Paradise devraient connaître les modalités d’équivalence ou de remboursement sous peu.
Le cas d’Éos 2 est plus nébuleux. Je n’ai réussi à parler à aucun des deux promoteurs, mais il semblerait qu’un de ceux-ci serait disparu avec l’argent (histoire connue…) et qu’un plus petit party remplaçant l’original aurait été interdit par les pompiers. "C’est normal, il faut que t’aies un permis pour utiliser une salle, souligne Étienne Marcotte du site technodium.net, une référence en matière de raves. Le propriétaire du karting a toujours dit en posséder un, et les pompiers n’avaient jamais vérifié la place avant. Les pompiers appliquent à la lettre les règlements depuis Paradise 2 et vont visiter systématiquement tous les prochains partys. Théoriquement, il faut avertir les pompiers 15 jours avant un événement. Ils vérifient ensuite la salle et t’envoient un fax avec plusieurs points à modifier. Si tu réponds à tout ça, il n’y aura aucun problème…"
Des opinions sur le sujet? Réagissez au www.voir.ca/bpm.
Post-mortem
Le Jaï vient de tomber. Ce bar qui avait réussi à réunir tant la foule chic de Saint-Laurent que les plus téméraires adeptes de musique et d’ambiance décontractées n’est plus. On le regrettera.
Aussi à surveiller:
– La soirée Tekstyle reçoit Mehmet K ce soir au Blue Dog.
– Les peintres urbains Heavyweight, qui jouissent maintenant d’une bonne réputation à l’extérieur de nos frontières (et pour cause!), reçoivent leurs collègues new-yorkais Barnstormers pour de la peinture et d’autres arts en direct sur les sons du poète-D.J. Rich Medina (Philadelphie), à la S.A.T., ce vendredi (10 $).
– Martin Dumais (Les Jardiniers) spinne au Jingxi à la soirée Destination ce vendredi.
– Mightykat commence une résidence au Ministry (l’ancien club du Unity) ce samedi (accompagné de Pfreud pour l’occasion).
– Le 15 décembre, l’excellente soirée consacrée aux breakbeats, Breaking Habits, réunira encore une fois Maüs et Soundshaper, en plus de Dubline et de Covert Ops (visuels), à la S.A.T. (10 $).
– Soirée chaude en perspective au Stéréo ce samedi avec l’Autrichien Peter Rauhofer et sa surprenante polyvalence.
Top 3
Casey Hogan
1- The Untouchables – Something Bugged [Strictly Rhythm]
"L’aventure en studio la plus intense et résolument la plus tripante de Kenny Dope. Prendre une grande respiration avant d’écouter."
2- Masters at Work – Voices in my Mind ‘Chicago Mix’ [Ministry of Sound]
"Voici ma définition d’une pièce house INVRAISEMBLABLE. Un pièce maîtresse. Les mots me manquent pour décrire ce chef-d’oeuvre: essayez et vous verrez."
3- Funky Green Dogs from Outer Space – High Up [Murk Records]
"Plus de beats dangereux. Du house minimal direct. Les voix laissent la tête engourdie. On ne peut faire mieux."
Casey Hogan a décidé de nous présenter sa sélection de 1994, meilleure année du house, selon lui. Le New-Yorkais spinnera au bar du Stéréo le 20 décembre pour la soirée Remote.