B.P.M.

Commercialisation?Bonnet blanc, blanc bonnetLe Stéréo renaît

Commercialisation?

Les afterhours sont à un point tournant de leur courte existence en sol montréalais. Pendant que plusieurs pionniers et précurseurs des sorties de nuit avouent délaisser cette vie trop tardive, une nouvelle génération prend la relève de ces clubs matinaux, et c’est pour répondre à cette nouvelle demande que les afterhours tentent de rajeunir leur son.

L’Aria, dès son ouverture au printemps dernier, offrait des vendredis soir aux tendances trance, imitées par le Sona cet automne (à tel point qu’ils se sont partagé pendant quelques mois le maître du genre à Montréal, G O’Brien, maintenant rallié définitivement au Sona). Pour ce faire, le Sona a engagé Mickael Swanty, responsable du booking et copropriétaire des Productions Millenium (The Arrival). On le sait, le trance a longtemps été l’apanage des petits raves. Aujourd’hui, il est plus populaire auprès des publics jeunes que des vétérans clubbers, ceux-ci préférant habituellement le house. Quoi qu’il en soit et bien que osée, la décision du Sona n’est pas surprenante puisque le public plus âgé délaisse les afters au profit des clubs traditionnels qui, eux, ferment leurs portes à des heures plus décentes…

Afin d’attirer cette clientèle, l’Aria avait d’ailleurs tenté, dès son ouverture, de rallier les sceptiques en proposant une salle axée sur le deep-house (et tous ses dérivés) les samedis soir. Les amateurs de cette salle sont pourtant restés sur leur faim samedi dernier. Changement de cap pour l’organisation de l’after, qui a décidé de consacrer sa petite salle au hip-hop, comme les vendredis soir. Un geste qui, selon les promoteurs, devenait inévitable vu la non-viabilité d’une salle deep-house dans un afterhours. Le hip-hop, quant à lui, jouit d’une scène très soudée qui permet un succès raisonnable avec peu d’organisation. Par ailleurs, les friands de deep-house et les fans des (anciens) résidents Christian Pronovost et Fred Everything pourraient être déçus du peu d’importance que l’on semble leur accorder dans les afterhours; il est sûr et certain qu’ils pesteront haut et fort devant la commercialisation de ce genre de clubs.

Bonnet blanc, blanc bonnet
Ce que je trouve plus inquiétant que cette fermeture, c’est que les deux plus gros établissements du genre soient maintenant en voie d’offrir des produits identiques: des vendredis tech-trance et des samedis tech-house dans leur salle principale, ainsi que du hip-hop les deux soirs dans leur petite salle. Lors de l’ouverture de l’Aria, la grande question était: "Est-ce que le centre-ville de Montréal a la capacité de soutenir deux afters d’envergure?" Maintenant que la preuve est faite que la scène locale n’est pas trop petite pour ces deux établissements, on pourrait plutôt se demander: "Est-ce que Montréal a véritablement besoin de deux afters clones?" La question est d’autant plus pertinente que l’Aria possède encore assez d’espace pour ouvrir une troisième salle, vraisemblablement un bar…

Et vous, dans quel afterhours sortirez-vous désormais? Réagissez au www.voir.ca/bpm

Le Stéréo renaît
L’afterhours Stéréo a quant à lui un public très spécifique. Avec un son house, tirant peut-être trop souvent vers la pop, il obtient les faveurs des habitués du Village, ce qui lui assure habituellement assez d’entrées. Mais cet endroit demeure une machine à potins qu’il faut parfois démentir. Non, le Stéréo ne fermera pas ses portes de sitôt, malgré les rumeurs de sérieux problèmes monétaires, maintenant résolus grâce à l’aide de D.J.-vedettes comme Danny Tenaglia et Peter Rohaufer, venus spinner amicalement le mois dernier. En bref, les employés gestionnaires de la place ont tous quitté leur poste au début décembre. À la suite de ce marasme, Nav Binhder a laissé l’étiquette Bombay Records pour s’installer de manière permanente dans les bureaux de l’after de la rue Sainte-Catherine. Aidé du nouveau Montréalais Angel Moraes, le nouveau copropriétaire s’attaquera à une restructuration plus rigoureuse de la gestion de la place. Le favori du Village, Victor Calderon, devrait d’ailleurs y spinner ce samedi, en compagnie de David Morales.

Aussi à surveiller:
Vendredi 18:

– Le Sona continue les confrontations entre les labels montréalais avec Hybrid Structure qui rencontre Center. Également au programme: DJ Rush de Chicago.

– L’Anglais Guy Ornadel est à l’Aria pour une soirée trance.

Samedi 19:

– Le petit événement In Da Jungle présente le retour de la Torontoise Jocelyne D, sa compatriote Vigilence ainsi que DJ Lucie de Québec. Information: 401-6774.

– Les Montréalais Double A & Twist n’ont pas spinné ensemble depuis quelque temps déjà. Les revoici au Sona pour un set funky et deep-house.

Tre’Lux (chanteuse du groupe gothique Switchblade Symphony) fait un retour en musique avec un projet trip-hop à la Sala Rossa, spectacle unique qu’elle réserve à Montréal. Avec DJ Satronica du label new-yorkais Things to Come et le Montréalais Midsegue.

– L’Aria reçoit l’États-Unien Sean Cusik pour une soirée de house progressif.

– Deuxième édition d’Électrolux au bar Les Conneries: une soirée électroniques variée dans un endroit rarement consacré au genre, avec Le Menuisier, Om Shanti et Olivié.

Creator et Uppercut sont les têtes d’affiche du party hard-tech et hard-trance Ravecity. Information: www.ravecity2002.com