S.A.T.: déjà l’âge de raison? Ministère amer Saint-Valentin: la vie en rose
Devenu un lieu incontournable du milieu électronique, la S.A.T. n’a pas mis longtemps à atteindre une maturité certaine. Des événements comme Passage 2, présenté vendredi dernier, ou encore Neon, la semaine précédente, ont permis de comprendre la sagesse et l’expertise de ses artisans. Passage 2, organisé au profit du fanzine de musique électronique Trance 5000, a attiré une foule bigarrée dont le look intello n’excluait pas une certaine humeur trance. Mélange également à Neon, où les publics anglo et gai se sont intégrés facilement dans l’atmosphère.
Fondé il y a un peu plus d’un an, cet organisme communautaire est voué aux arts technologiques, et les oiseaux de nuit comme les amateurs d’art contemporain s’y retrouvent autour de concepts techno-artistiques. La salle est donc dédiée autant aux expositions traditionnelles qu’aux expérimentations nocturnes. Après avoir connu une période carrée où la rigidité des murs impressionnait les visiteurs, la S.A.T. affiche aujourd’hui une rafraîchissante malléabilité. Passée "d’un Titanic à un Love Boat", comme le dit si bien Monique "Nini" Savoie, directrice de l’endroit, la S.A.T. est devenue un endroit où l’imagination est la seule limite. Un vif bravo à ce lieu unique qui pousse encore plus loin les élans artistiques montréalais.
Ministère amer
Ministry. Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom affreux? Inutile de rappeler qu’il s’agit de la nouvelle incarnation de l’ancien Unity, qui a vécu une période transitoire de deux mois sous le nom d’Arena, méga-club hyper commercial ayant raté sa cible. Repensé de fond en comble, le concept a aujourd’hui radicalement changé, et l’ère du Ministry laisse entrevoir de la lumière dans le paysage local malheureusement de plus en plus morose. Très inspiré par le nouveau son intello poussé par le Laïka, le Ministry offre un vrai gros club, au sens classique du terme: amortisseurs sous la piste de danse en bois, système de son particulièrement bien calibré et des employés qui semblent avoir autant de plaisir que la clientèle. Celle-ci est encore ténue mais on préférera toujours un petit public mélomane aux grands élans commerciaux sans âme. La soirée électro de Mini et DB y fait par contre un tabac les jeudis, et pour cause. Samedi dernier, Pfreud accompagnait Mightykat dans une prestation hard-house et techno particulièrement raffinée (le premier disque mixé de Pfreud devrait sortir le 1er mars). Un petit truc pour les intéressés: inscrivez-vous sur la liste courriel du club, ce qui vous permettra d’entrer gratuitement chaque semaine.
Saint-Valentin: la vie en rose
Dans le Village, Saint-Valentin rime avec BBCM, qui y organise des festivités du 14 au 17 février. L’événement principal de cette fin de semaine, le party Red, aura lieu au Spectrum avec Mightykat, les Stereomovers (live, comme toujours) ainsi que le vétéran du house suave new-yorkais Hex Hector, qui devrait ravir le public avec son deep-house vocal.
Aussi à surveiller
JEUDI 7 FÉVRIER
– Deuxième édition de la résidence hebdomadaire des Jardiniers au Jingxi. Mad Max et DJ Mir (Christian Miron) les aideront dans cette tâche.
– Neerav est l’invité de la soirée Tekstyle ce soir au Blue Dog.
VENDREDI 8 FÉVRIER
– Party de famille à l’Aria avec Adam X et son grand frère Frankie Bones, qui se partageront les platines. Les deux D.J. sont reconnus pour avoir été parmi les premiers à apporter le techno sur la Côte-Est, au début des années 90.
– Le Sona invite deux D.J. que l’on n’aurait jamais pu imaginer y retrouver il y a à peine un an. Issus de la scène rave londonienne, D.A.V.E. The Drummer et Chris Liberator font dans le techno proche de l’acid et du trance.
– Jester, Alain Vinet et les Stereomovers ont concocté une petite soirée toute spéciale dans l’after du Stéréo.
SAMEDI 9 FÉVRIER
– Le 9 février, Maüs célèbre son anniversaire au Ministry avec les D.J. Scoy et Yaz.
– Le party Kumiko présente Eddy Jasmin, Joeslim, Candela, Jul-Hy et Mike (25 $ à l’avance, autobus compris). Information: (450) 429-8101.
Top 3 – Alain Vinet
1- Brown&Brown – Goodlife (M.A.S. Collective Anarcrusan Club Remix) (Azuli UK)
Brown&Brown, c’est Jocelyn et Kathy, accompagnés pour l’occasion par Jacquee Bennett; donc, une performance vocale incroyable remixée par le duo M.A.S. Collective. Excellente production, surtout si vous aimez le son deep de D. Tenaglia…
2- Chemical Brothers – Star Guitar (Pete Heller’s Expanded Mix) (Virgin)
Heller, encore une fois, ne déçoit pas: une production impeccable, des sonorités incroyables et une énergie très positive.
3- Rob Mello feat. Cecile – Fantasize (Classic UK)
Rob Mello est pour moi en ce moment la meilleure relève du son "Derrick Carter". Cette fois-ci, il nous offre une production inspirée par White Horse de Laidback, succès incontournable des années 80. Très bonne réaction sur n’importe quel dancefloor…
Alain Vinet, Jester et les Stereomovers seront au Stéréo le vendredi 8 février, à compter de 2 h.