La musique drum’n’bass
La musique drum’n’bass habite un espace qui lui est propre. Après sa mort annoncée par les médias (à la suite de l’interruption simultanée de presque toutes les soirées montréalaises consacrées au genre et, de façon plus globale, avec l’arrivée du 2-step en Angleterre), les magnats du drum’n’bass refont surface. J’ai abordé la question avec le D.J. montréalais Double A, leader d’opinion dans ce milieu, grâce entre autres à l’apport de son étiquette de disques Dune Recordings et à la nouvelle soirée qu’il dirige le au bar du Stéréo, et qui s’est donné l’objectif de rassembler à nouveau ce milieu.
"Je crois que les médias ont toujours besoin de parler de quelque chose, rapporte le principal intéressé relativement aux observations nécrologiques de la presse. Dire que le drum’n’bass est "toujours vivant et en santé" est un peu moins excitant que d’écrire sur sa disparition prochaine, que ce soit vrai ou pas. Cette ville n’aime pas vraiment les gagnants, les gens qui ont du succès. Et il ne faudrait pas oublier le facteur "tendance" inhérent à toutes les scènes musicales du monde (l’électro est cool, le drum’n’bass, c’est dépassé)."
La musique drum’n’bass en général, tout comme la scène des D.J. montréalais, est actuellement en redéfinition ("J’écoute la plupart de la merde qui sort ces jours-ci et ce n’est pas surprenant si plusieurs gens n’aiment pas le drum’n’bass: la moitié des disques ne contiennent que du bruit!"). En même temps, comme le milieu drum’n’bass est passablement petit, un esprit communautaire a très souvent régné sur cette scène. "Vous pourriez demander aux gens concernés, et presque tous vous diraient qu’ils ne sont pas trop contents de l’état des choses en ce moment. Nous avons TOUS fait des erreurs dans le passé, notre manque de coopération et notre élitisme n’étant pas les moindres. Ceci a fait en sorte que la scène s’est beaucoup fragmentée. Les amateurs s’identifient maintenant à des mini-scènes, plutôt qu’à l’idée d’ensemble." La spécialisation à outrance serait courante (l’obsession pour un seul sous-genre, le dark drum’n’bass, par exemple). "Mais ceci étant dit, nous nous entendons TOUS mieux maintenant, et nous apprenons à coopérer pour le bien de la "scène" en général. Un des thèmes principaux de notre soirée sera d’ailleurs celui de… l’inclusion. Nous sommes peut-être naïfs de penser que les gens viendront tout d’abord pour la musique, mais bon…" La soirée Big Love débute le 27 février avec Corey K, Jordan Dare, Spinal, Stabba et Double A. Du propre aveu de Double A, les résidents seront tous des D.J. locaux.
à SURVEILLER
JEUDI 21 FÉVRIER
– Le D.J. Baby Dino fait un tour à la soirée Blue Dog pour le retour d’un genre oublié: l’acid-house.
VENDREDI 22 FÉVRIER
– Jay Denham, du label Disko B, exhibera son talent de D.J. (il a entre autres travaillé avec Derrick May) dans l’after du Sona. L’événement est précédé du retour de Tiga dans le bar pour célébrer l’électro et sa compilation mixée American Gigolo.
SAMEDI 23 FÉVRIER
– Retour en ville de Robert De La… Gauthier lors du gros party Access Denied (Productions Dream). Ce sera l’occasion de voir le D.J. (naturalisé hollandais) spinner en duo avec Alexander Defreitas (du Sona), suivis dans la même salle de ce qui promet être mémorable, un nouveau set électro de trois heures de Mini et G O’Brien. Le party offre également une salle trance (25 $ à l’avance). Information: 896-3871.
– Les D.J. house-progressif de Washington Saeed & Palash, ceux-là mêmes qui ont signé le duo montréalais Stereomovers sur leur étiquette Addictive, reviennent spinner à l’Aria.
LUNDI 25 FÉVRIER
– DJ Wig, très proche de l’étiquette Ninja Tune à Montréal, est le D.J. invité à la Casa Del Popolo.
MERCREDI 27 FÉVRIER
– Retour vers le futur avec le D.J. torontois Marty Mcfly, invité à la soirée breaks Broken du Blue Dog.
Top 3 – Fat Jon
1- Dudley Perkins – Flowers [Stones Throw]
"J’aime la voix et le beat incroyable. Chill, relax et positif avec un message qui rend la vie agréable."
2- Prefuse 73 – Last Night [Warp]
"Le rap y est incroyable, même si je ne comprends pas du tout ce qu’il dit…"
3- Venus Malone – Cliché
"J’ai un bon feeling à l’écoute de cette pièce, surtout en raison des arrangements de piano et de la voix. Chill-out et jazz avec des rythmes hip-hop."
Fat Jon est un membre en règle du collectif Wannabattle, qui comprend les artistes Talib Kweli et Hi-Tek. Le D.J. et producteur proche de Prefuse 73 débarque en ville pour promouvoir son disque Wave Motion. Son set, qui se tiendra au 3616, boulevard Saint-Laurent, coïncide avec la première édition de la soirée mensuelle The Joint en compagnie des résidents Spinna et Bobbito "The Barber" Garcia.