PheekInévitables bilansTop 3 – Stabba
Les événements Epsilonlab font l’unanimité: chaque fois, la juste dose de déco, éléments visuels et musique est mise en place pour que l’ambiance lève. La nouvelle édition de cette soirée sera l’occasion de célébrer doublement, puisque le Montréalais Pheek y lancera son premier album, Paysages matriciels, sur l’étiquette d’Epsilonlab. "Si côtoyer Mitchell Akiyama m’avait fortement incité à élaborer des rythmes plus complexes et originaux, souligne Pheek, travailler avec Epsilonlab m’a poussé à faire la fête! Je me suis perdu, après le dernier Mutek, à vouloir faire une recherche musicale plus complexe et intellectuelle, mais Éloi (Brunelle, d’Epsilonlab) m’a demandé tout bonnement de sortir un disque à tendance house, un des traits bien particuliers de ce collectif. J’ai donc combiné les deux: le côté ludique dans la recherche."
Comme pour le titre, toutes les chansons du disque sont en français. Bien que la plupart des musiciens électroniques d’ici soient francophones, ils font trop souvent le passage vers l’anglais en pensant rejoindre un plus grand public à l’international. L’artiste et journaliste Ghislain Poirier est de ceux qui refusent ce dogme, et il a inspiré Pheek. "D’une part, je n’arrivais pas à trouver une description aussi juste en anglais de ce que j’avais en tête. J’ai passé un certain temps à essayer de traduire Paysages matriciels, mais ça n’avait pas la poésie de ce nom-là. Je me suis finalement trouvé bizarre de chercher des choses qui sont loin de moi alors que je pouvais simplement m’exprimer en français. C’est un peu comme ces disques aux titres allemands que j’achetais voilà 10 ans. Ça reflétait un côté honnête et intègre de la culture de l’auteur. J’espère juste que d’autres suivront." La neuvième soirée Epsilonlab est présentée à la S.A.T. ce samedi 9 mars avec Samü et DJ GD, suivis des sets de laptop de Pheek, bien sûr, ainsi que d’Éloi Brunelle et Alain Thibault (DATmachine). Côté visuel: Cinetik, Pillow, M. Edgar, Hein? et Yan Breuleux, en plus des installations de Catherine Tessier.
Inévitables bilans
Le Gala des MIMI affichera toujours un gros clash entre les différents milieux musicaux locaux. C’est ce qui fait autant la force que la faiblesse de l’événement. Globalement, l’électronique a été mieux digéré par l’organisation des MIMI cette année. Ceci s’est manifesté par des dizaines de courriels d’étiquettes électroniques locales promouvant un de leurs artistes en nomination pendant la période du vote du public (sur le Web). Ça contraste avec le néant qui régnait l’année dernière. Mais l’événement restera toujours indéniablement rock, comme le démontre l’incongruité d’offrir un micro en guise de prix au D.J. de l’année. Une très bonne note doit tout de même être accordée à Freeworm pour le prix de la reconnaissance sur la scène internationale (prix ICBM), à Maüs dans la catégorie "D.J. club" (sic) ainsi qu’à Akufen pour le prix expérimental ADSR/L’Enveloppe. Mauvaise note toutefois à l’organisation du "showcase" électronique qui a dû se rabattre dans des Foufs désorganisées à la suite de la fermeture du Ministry (même les artistes entendaient la musique rock de la salle adjacente!).
Aussi à surveiller:
JEUDI 7 MARS
– La vedette du techno Carl Cox participera aux célébrations du 6e anniversaire du Sona avec une soirée lui étant entièrement consacrée.
– Un des meilleurs D.J. locaux, Algorithm, est invité à la soirée Tekstyle du Blue Dog.
VENDREDI 8 MARS
– La salle hip-hop/lounge du Sona reçoit le champion mondial DMC (trois fois plutôt qu’une) DJ Craze.
SAMEDI 9 MARS
– Un des trois D.J. à qui l’on attribue généralement l’invention du techno s’appelle Kevin Saunderson. Le père fondateur sera dans l’afterhours du Stéréo.
MARDI 12 MARS
– Lancement, au Newtown, du disque White is Pure, mixé pour le Bal en blanc par Luc Raymond (avec Nic B. et Simon P.).
Top 3 – Stabba
1- Stakka & Skynet – Clockwork LP [Underfire]
"Un classique provenant de pionniers de la drum’n’bass-tech, contenant le remix de Planet Rock d’Afrika Bambaataa et des titres comme Biosphere et Isolation. Stakka sera le premier invité de ma nouvelle soirée mensuelle au Living."
2- Cause 4 Concern – Lucas (TeeBee remix) [C4C Limited Edition]
"Ouch! L’original faisait toujours partie de ma sélection partout où j’allais, mais le remix de TeeBee est excellent, plus trancy et dark, un mix qui bouge beaucoup. Très facile de se laisser transpercer par la monstrueuse ligne de basse…"
3- Dom & Roland – Imagination (Kemal remix) [Moving Shadow]
"L’original est très progressif et sombre, le remix de Kemal lui apporte un côté plus tech et rapide avec cette petite touche schizophrénique qu’on aime tant!"
Deuxième anniversaire de la soirée Urban Sound Resistance. Chaque vendredi, le petit espace du Blue Dog se transforme en un univers reggae et jungle absolument dément. Cette semaine, c’est le retour des résidents Stabba et Krinjah, accompagnés de plusieurs D.J. locaux (4 $).