La culture détrône la culture
La culture détrône la culture
La Société des Arts Technologiques planifie présentement son déménagement. Cet endroit maintenant au centre de toute l’activité culturelle numérique montréalaise, et qui propose la grande majorité des soirées de musique électronique novatrice, devrait avoir pignon sur rue dès septembre prochain dans un nouvel édifice du quartier. Au moment d’aller sous presse, le futur site de la S.A.T. n’avait toujours pas été révélé. Avec cette annonce, l’établissement, qui a vu naître des collectifs comme Epsilonlab, réagit à la démolition du quadrilatère Sainte-Catherine – Jeanne-Mance communiquée par le gouvernement. Cela suit en effet de peu la controverse entourant la démolition des buildings abritant la S.A.T. et l’afterhours Sona afin d’y construire une salle de spectacle pour l’Orchestre symphonique de Montréal ainsi que les bureaux montréalais du premier ministre du Québec. En fait, la dizaine d’organisme culturels logeant dans ces édifices ont été pris de court par l’annonce sans étude d’impact de leur expropriation. Pour ce qui est du Sona, le déménagement annoncé depuis plusieurs années et réitéré depuis le rachat de l’afterhours par les Productions 514 l’an dernier semble de plus en plus inévitable (une des multiples rumeurs parle du Vieux-Montréal). La très peu loquace direction des Productions 514 a donné la consigne à toute la boîte de rester muette sur la question, alors que plane même l’hypothèse d’une fermeture.
Tandis qu’il clame haut et fort son implication dans l’innovation, est-ce que le gouvernement québécois, en encourageant des organismes établis comme l’OSM et le Conservatoire de musique et de théâtre, ne défavoriserait pas justement cette innovation? Comment peut-il dépenser près de 300 millions de dollars en infrastructures pour deux organismes tout en laissant en plan les poumons de l’avant-garde montréalaise? Comprenez-moi bien: je ne suis pas contre de tels projets mais il ne faudrait pas favoriser les formes classiques d’art au détriment des arts émergents. Montréal ne peut se permettre de perdre la S.A.T. (qui, sans l’aide gouvernementale, risque de mourir), ni le Sona. Ceci ne ferait que détruire toute l’ouverture sur le monde que ces organismes ont établie depuis quelques années.
Aussi à surveiller:
JEUDI 14 MARS
– Les jeudis Tekstyle du Blue Dog reçoivent cette semaine Insomniak qui devrait jouer live avec deux boîtes à rythmes analogiques Roland TR-808, une machine au centre de la musique électronique et urbaine depuis les années 80. Il sera suivi par DJ Kikit.
– Les jeudis Ethikal du Angel’s présentent une soirée entièrement consacrée au drum’n’bass avec le Torontois Rick Toxic ainsi que le résident Corey K.
– Mini est l’invitée au Saphir ce soir.
VENDREDI 15 MARS
– Le groupe hip-hop Lone Catalyst est en spectacle au Café Campus pour une prestation live.
– Le techno de Marco Bailey de Belgique se fera entendre à l’Aria. Il sera accompagné de Damon Jee (France).
– Surgeon et Dietrich Schoenemann, de New York, passent par le Sona.
– Tigerhook Corp. est un collectif de D.J. house de Philadelphie réunissant Deep C, Chris Udoh et Hito. La documentation officielle affirme que leur nom provient d’une arme chinoise de kung-fu coupante de tous les côtés, reflétant la diversité de ce projet. Ils seront au Stéréo.
SAMEDI 16 MARS
– Le Japonais Satoshi Tomiie, proche du collectif Tigerhook Corp. qui joue la veille, passera par le Stéréo.
– Le Hollandais Sander Kleinenberg spinnera à l’Aria en compagnie de Steve Porter.
DIMANCHE 17 MARS
– Premier anniversaire de la soirée Shredder avec les résidents Mini, DB et kikit. Au menu: sushis, champagne et visuels pour célébrer en grand l’électro.
Top 3 – T’Cha
1. Peaches – Fuck the Pain Away [Kitty-Yo]
"Rap intello-porno, beat rétro-hip-hop flyé. Remplit la piste de danse à tous coups, et ce sont les femmes qui mènent la charge."
2. Freq Nasty – Amped (Dub) [Skint]
"Le producteur breakbeat le plus tripant du moment. Fréquences basses capotées, rythmes qui foncent et sensibilité absolue pour le fonque."
3. DJ Scissorkicks – Livin’ For Kicks [Plastic Raygun]
"Une pièce rigolote avec du bon bounce. Refrain robotique amusant. Festif et anti-prétentieux – comme l’artiste lui-même."
De jour, T’cha Dunlevy est journaliste musique pour le quotidien The Gazette. La nuit, toujours accompagné de son acolyte DJ Bliss, il se transforme en DJ T’cha (il enlève ses lunettes?) et devient le plus jovial des D.J. en ville, tant en personne qu’à travers sa musique breakbeat funky. Sérieusement, T’Cha est en fait le surnom d’un super-héros d’une bande dessinée dont ses parents étaient friands. Il fête ce soir (jeudi) au Blizzarts son anniversaire dans le cadre de la soirée The Grill. Ce sera assurément un party relevé.