Ballon d’essai

Tremolo et la bande de macaques

C'était dans l'optique de nous réunir tous ensemble, fait rare, famille éclatée oblige. L'activité nous avait été offerte aux Fêtes: on a mis tout ce temps à aligner nos flûtes pour finalement privilégier le parcours de soir. Dispersés dans Montréal et ses environs, nous nous donnons rendez-vous sur place pour pique-niquer avant l'aventure: 25 Nord jusqu'à Saint-Esprit, puis direction Rawdon pour s'engouffrer dans la forêt: Arbraska nous accueille!

Une fois bien repus, nous gagnons le chalet pour remplir le formulaire de dégagement de responsabilité (m'en vais faire du sport extrême, moi là?). Les harnais bien installés, on nous remet un casque avec frontale… Ainsi, nous n'allons pas nous contenter de jouer aux braves dans un parcours aérien d'hébertisme: nous allons l'explorer en pleine noirceur! Misère… Qui a eu l'idée de cette sortie, déjà?

À hauteur d'arbres

Départ prévu: 20 h. Après avoir été gavés des règles de sécurité (être toujours attaché au câble au moyen des deux mousquetons; jamais plus de trois personnes sur les plateformes et de deux sur les jeux, etc.), on se dirige vers Le Grand Pic, en compagnie de notre guide Tremolo. L'aventure de nuit comprend un parcours intermédiaire difficile, suivi d'un difficile et de deux extrêmes, pour une durée approximative de trois heures.

Sans trop réfléchir, je grimpe à la première échelle en assimilant le code de conduite: attache le mousqueton au fil d'acier, détache, rattache et ainsi de suite d'un arbre à l'autre. Traversée sur des billots de bois ballants, attache-détache-rattache, promenade sur un fil de fer… Les réactions fébriles de mes compères devant certains jeux me parviennent, mais je poursuis ma route aérienne telle une automate. Mal m'en prendrait de laisser aller cette imagination trouble-fête: le caractère téméraire et le facteur risque de l'affaire me gèleraient sur place! Nous sommes maintenant tous dispersés au sommet des arbres comme une bande de macaques désordonnée: un pont de corde, une passerelle ballante et halte-là! une première tyrolienne. Si la première fois demande un certain courage pour se lancer ainsi dans le vide en s'accrochant à la poulie, les suivantes deviennent vite des récompenses: on en redemande de cette adrénaline en tube! Après une demi-heure de toute cette mascarade de haute voltige, on retouche enfin terre. Et les parcours iront en se complexifiant?

Un mélange d'excitation et de crainte me mène vers la seconde structure suspendue: La Batèche. Grimpe dans les filets, marche sur rouleaux, traversée de tubes, attache-détache… le parcours ne semble pas plus exigeant que le premier – sommes-nous tout simplement plus habiles et échauffés? Si on se gelait les os à notre arrivée, on suffoque maintenant dans nos gants et vêtements souples. Les muscles, l'équilibre, la coordination, la maîtrise de soi sont sollicités à la puissance 10. Le corps obéit.

Retour au sol: Tremolo nous rappelle que les deux prochains parcours sont de beaucoup supérieurs en termes d'exigence physique et technique. Allons-y! On progresse lentement mais sûrement: une traversée épineuse où l'on doit se rattacher à chaque pas débouche sur des murs d'escalade. On monte et monte. Les oreilles bourdonnent, la fièvre arrive, je déclare forfait. La sinusite reprend ses droits… ce que j'aurais pris mon pied en ayant toute ma forme! Après la première moitié du parcours extrême, les trois Jane regagnent donc le chalet pour se réchauffer devant un chocolat chaud, laissant les six Tarzan s'éclater sans retenue. Quota de sensations fortes atteint. L'activité se termine avec la plus longue tyrolienne: 700 pieds de délire pour les garçons qui s'en donneront à cour joie, une, deux, puis trois fois.

Album souvenir /

– Les odeurs de notre BBQ ont fait des envieux: on a donc cru bon offrir nos derniers burgers à d'affamés employés du centre qui terminaient un parcours, pour finalement se rendre compte que c'étaient de simples clients!

– Un constat: en prenant part à l'activité nocturne, on a moins conscience de la sensation de hauteur que de celle du vide. On prend certes conscience de son statut d'oisillon haut perché, mais à se lancer dans le vide ou à jeter un coup d'oil (rapide!) en bas, on ressent plutôt un vertige du néant…

– 23 h passées: les paupières se fermaient toutes seules mais je ne pouvais quitter sans voir la performance des gars au défi lancé par Tremolo: remonter la tyrolienne géante en sens inverse (à la simple force des bras après une petite course). Frérot n'a peut-être pas battu de record, mais il aura néanmoins battu le temps du guide avec son score de 1 minute 15!

Adresses /
Arbraska Rawdon
: 4131, rue Forest Hill, Rawdon, 450 834-5500
Deux autres parcs Arbraska: 85, chemin Bourget, Rigaud, 450 451-5527
45C, chemin du Sous-bois, Mont-Saint-Grégoire, 450 358-8999

www.arbraska.com