Une semaine après avoir dévoilé son éclatante programmation, laquelle comprend 288 films en provenance de 52 pays, le 41e Festival du nouveau cinéma annonçait une autre belle surprise. Le 20 octobre à 15h, au Cinéma Banque Scotia, le FNC présentera en avant-première l’adaptation du roman de Yann Martel, qui assistera à la projection, Life of Pi d’Ang Lee, en 3D. Encensé par la critique américaine (le film a été lancé la semaine dernière au 50e Festival du film de New York), Life of Pi prendra l’affiche le 21 novembre.
Dans la prochaine édition, je vous ferai part de quelques suggestions, mais puisque le festival débute le mercredi 10 octobre, je me permets de vous glisser un mot à propos du film d’ouverture, La mise à l’aveugle, écrit, réalisé, monté et produit par Simon Galiero (Nuages sur la ville). Mettant en vedette l’excellente Micheline Bernard, La mise à l’aveugle raconte avec un réalisme troublant et une bonne dose d’humour décapant le désarroi d’une femme divorcée qui, après une carrière fructueuse dans les affaires, retourne vivre dans son quartier populaire natal.
Snobée par son parvenu d’ex (Julien Poulin), méprisée par son fils (Pierre-Luc Brillant) qui a repris les rênes de l’entreprise familiale, cette femme réservée et secrète trouvera du réconfort auprès de ses voisins Éric (Marc Fournier) et Paul (Louis Sincennes), ces derniers se partageant les faveurs de l’aguichante Julie (Christine Beaulieu), qui l’initieront au poker.
Portée par une faune pittoresque à la langue colorée, laquelle évoque avec bonheur l’univers des Carle et Forcier, cette deuxième réalisation de Galiero s’avère un émouvant et nuancé portrait de femme doublé d’une savoureuse peinture de milieu. La mise à l’aveugle sera projeté le 10 octobre à 19h au Théâtre Maisonneuve, et le 13 octobre à 15h30 au Quartier Latin. Décidément, la quarantaine s’annonce belle pour le FNC. Renseignements: nouveaucinema.ca.
Cinemania frappe fort
Lundi dernier, l’équipe du Festival de films francophones Cinemania dévoilait les films d’ouverture et de clôture de sa 18e édition, qui se déroulera du 1er au 11 novembre. Sans contredit l’un des plus beaux films présentés à Cannes cette année, De rouille et d’os, puissant mélodrame de Jacques Audiard (Un prophète) avec Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts, ouvrira le bal, tandis que L’homme qui rit de Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes), d’après l’œuvre de Victor Hugo, clora les festivités. Rappelons que ce drame très attendu met en scène Marc-André Grondin dans le rôle-titre et un certain Gérard Depardieu dans le rôle du forain qui recueille ce jeune homme défiguré par une cicatrice lui donnant un sourire en permanence. De rouille et d’os, qui a été vu par plus de deux millions de spectateurs en France, prendra l’affiche le 14 décembre; aucune date n’a encore été annoncée pour L’homme qui rit, film de clôture de la dernière Mostra, dont la sortie en France est prévue le 26 décembre. Le reste de la programmation (et la liste des invités!) de Cinemania sera annoncé le 22 octobre. Renseignements: festivalcinemania.com.
Coup de cœur: Ce vendredi à 20h, à l’église Westmount Park United Church, Le Cinéclub/The Film Society vous propose non pas un mais deux chefs-d’œuvre de l’expressionnisme. Afin de souligner le 100e anniversaire de la mort de Bram Stoker, père de Dracula, le C/FS présentera Nosferatu de F.W. Murnau (1922) avec accompagnement musical du groupe montréalais Sweet Mother Logic. Cette projection sera précédée du Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (1919). Notez que les deux films seront projetés sur écran géant en 16 mm. Pour en savoir davantage: cineclubfilmsociety.com.
Haut-le-cœur: La semaine dernière, j’ai eu le malheur de me rendre à l’avant-première de Pitch Perfect de Jason Moore, indigeste croisement entre Glee et Bridesmaids mettant en vedette l’insupportable Anna Kendrick, qui y démontre toutefois un talent certain pour le chant. Ayant l’habitude de me taper des navets, je ne croyais pas passer une si désagréable soirée jusqu’à ce que les deux individus à ma droite décident de poursuivre leur dialogue à voix haute une fois les lumières éteintes. Malgré mes quelques raclements de gorge pour leur signifier de se taire et le «excusez» poli de mon confrère à ma gauche – le pauvre s’étant fait regarder comme s’il commettait un délit – , rien n’y fit et le duo a repris de plus belle son babillage. Je veux bien que l’on chuchote parfois au cinéma lorsqu’on manque une réplique ou que l’on n’arrive plus à démêler l’intrigue, mais je ne supporte pas que l’on papote allègrement comme si l’on était dans son salon. Ce n’est pas parce que l’accès aux avant-premières est gratuit que l’on doit ruiner la soirée des autres spectateurs: un peu de civilité, svp!