Du 7 au 18 novembre, se dérouleront les 15es Rencontres internationales du documentaire de Montréal. Afin de souligner le coup, les RIDM ont invité 15 personnalités marquantes issues du cinéma et de la musique, dont Philippe Falardeau, Agnès Varda et Philip Glass, à choisir le documentaire les ayant le plus marqués. Ce sera ainsi l’occasion de voir ou revoir L’homme à la caméra de Dziga Vertov grâce à Gilles Jacob, Into the Abyss de Werner Herzog, choisi par Kim Longinotto, ou Reel Injun de Neil Diamond, coup de cœur d’Alanis Obomsawin.
Lors de la soirée d’ouverture, les cinéphiles pourront assister en primeur à la nouvelle expérience sensorielle de Peter Mettler, The End of Time. Exploration audiovisuelle hypnotique s’il en est, cet essai-documentaire s’intéresse à notre rapport au temps en amalgamant réflexions scientifiques, philosophiques et religieuses.
Il y a 10 ans, j’avais rencontré Mettler pour la sortie de Gambling, Gods and LSD, qu’il appelait son «film blanc», concept inspiré du spectre solaire. En relisant ses propos sur cette odyssée spirituelle, j’ai été surprise de constater que ceux-ci pouvaient tout aussi bien s’appliquer à The End of Time, qui prendra l’affiche en décembre.
«J’ai commencé à faire des films à 16 ans. Quand j’étais très jeune, j’ai étudié la musique, le piano. J’ai fait beaucoup de photo. Je crois que mes films (Les plaques tectoniques, Picture of Light) sont des compositions audiovisuelles et que leurs influences tendent davantage vers d’autres formes d’art que le cinéma. Car en fait, je ne suis pas si intéressé par les intrigues, ni par le fait de raconter des histoires. Je suis beaucoup plus intéressé à créer des expériences sensuelles, à observer la perception elle-même, ou à susciter des émotions.»
Dans les deux prochaines éditions, je vous reviendrai avec mes choix, dont Leviathan de Lucien Castaing-Taylor, où l’on visite les entrailles d’un bateau de pêche industrielle, Le dernier cabaret de Catherine Proulx, où l’on pénètre dans les coulisses du Café Cléopâtre, et Room 237 de Rodney Ascher, qui sonde les arcanes de la mystérieuse chambre de Shining de Kubrick… ridm.qc.ca.
Revoir Renoir
Les 8 et 10 novembre, le Festival de films francophones Cinemania présentera Renoir de Gilles Bourdos, qui met en vedette Michel Bouquet et Vincent Rottiers dans les rôles d’Auguste et Jean Renoir. Film aux lumineuses couleurs impressionnistes, Renoir relate la rencontre entre les Renoir et celle qui devint leur muse, Andrée (Christa Theret, qui sera de passage à Montréal pour l’occasion), pulpeuse rouquine rêvant d’être actrice de cinéma.
Alors que se poursuit jusqu’en janvier l’exposition Il était une fois l’impressionnisme au MBAM, la Cinémathèque québécoise propose jusqu’au 16 décembre le Cycle Renoir. Au menu cette semaine: Renoir… politique, regroupant La Marseillaise (1er nov.), Le crime de M. Lange (3 nov.) et La vie est à nous (4 nov.). Le mois prochain, parfait complément de programme à l’exposition du MBAM, sera présenté Renoir… impressionniste, incluant Partie de campagne (8 déc.) et Le déjeuner sur l’herbe (9 déc.). Pour connaître le cycle complet: cinematheque.qc.ca.
Coup de cœur: La fabrication du vin californien n’est peut-être pas ancestrale comme celle des grands crus européens, mais elle vaut tout de même la peine qu’on s’y intéresse, si l’on se fie à Vin d’ici: vin nature en Californie, documentaire de Martin Carel où des vignerons défendent avec passion le fruit de leur labeur. Pour le découvrir et le savourer pleinement, le chroniqueur vin Rémy Charest dirigera un panel de vignerons après la projection du film. Par la suite, le public est invité au Salon du vin nature et bio où des bouchées seront servies par le restaurant Pastaga. Au Cinéma du Parc, le 5 novembre, à 18h30. Entrée: 20$. winefromhere.com.
Haut-le-cœur: Mardi, sortait sur DVD Cloclo: la légende de Claude François de Florent Emilio Siri où Jérémie Renier interprète le blondinet et sautillant chanteur. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir sur le boîtier que j’y étais mal citée, en anglais de surcroît: «Prodigious!» aurais-je écrit à propos de ce film. Eh bien non! Ce mot n’apparaît pas du tout, pas plus en français qu’en anglais, dans ma critique. En réalité, j’ai utilisé le qualificatif «prodigieux» pour décrire l’acteur dans l’absolu, dans un autre texte où je rapportais ses paroles. Tel que le mentionnait François Lévesque dans Le Devoir la semaine dernière, les propos d’Odile Tremblay au sujet de Cloclo auraient subi un sort semblable. Pour mémoire, j’ai attribué deux étoiles à ce dégoulinant biopic…