A Tale of Two Sisters, drame d’horreur de Kim Jee-woon (Corée du Sud, 2003)
Ce très beau drame d’horreur aux accents poétiques propose une histoire de revenant malheureux où deux sœurs (Lim Su-jeong et Moon Geon-young) sont aux prises avec une belle-mère hystérique (Yum Jung-ah) et un père indifférent (Kim Kap-su). Après une entrée en scène ensoleillée et idyllique, le récit bascule graduellement dans l’horreur jusqu’à ce que la vérité éclate cruellement au grand jour. Une exploration déroutante de la psychose que n’aurait pas reniée Polanski.
Kamikaze Girls, comédie de Tetsuya Takashima (Japon, 2004)
Entre deux séances intensives de shopping, Momoko (Kyoko Fukada), ado de 17 ans passionnée par le rococo et la broderie, s’ennuie à mourir dans son bled perdu en banlieue de Tokyo. Goth lolita de son état, la jeune fille sort de sa torpeur le jour où elle se lie d’amitié avec Ichiko (Anna Tsuchiya), adolescente rustre au style yanki qui appartient à un gang de filles de scooters. Récit d’apprentissage de Tetsuya Nakashima, Kamikaze Girls traite avec force apartés rigolos, sauts dans le temps farfelus et clins d’oeil fantaisistes du spleen des jeunes filles en fleur. Un des films les plus craquants vus à Fantasia.
The Taste of Tea, comédie dramatique de Katsuhito Ishi (Japon, 2004)
Vivant dans une banlieue campagnarde près de Tokyo, la famille Haruno coule des jours tranquilles et paisibles tout en s’évadant dans son imaginaire délirant. Ainsi, pendant que maman (Satomi Tezuka) fait du dessin animé sous les conseils de l’excentrique papi (Tatsuya Gashûin), la benjamine de six ans (Maya Banno) tente de se débarrasser de sa jumelle imaginaire géante qui la suit partout. Une émouvante et jolie chronique familiale bercée par une douce folie aux accents surréalistes qui rappellent Jeunet, Magritte et Dali.
Let the Right One In, drame d’horreur de Tomas Alfredson (Suède, 2008)
Un garçon victime d’intimidation (Kåre Hedebrant) se lie d’amitié avec une jeune vampire (Lina Leandersson). Plutôt que de miser sur l’horreur sanguinolente et les effets-choc, le réalisateur se penche sur le drame intérieur de deux ados en marge de la société. Fort d’une esthétique glauque, d’une atmosphère feutrée et d’un rythme contemplatif, le tout s’avère un film à la fois sobre, sensible, prenant et original qui mélange bien les codes du film de vampires et le drame de moeurs.
Secret Reunion, thriller de Jan Hung (Corée du Sud, 2010)
Drame policier au rythme haletant et à la photographie soignée, gracieuseté du directeur photo du magnifique A Tale of Two Sisters, Lee Mo-gae, Secret Reunion donne à voir un irrésistible duo d’acteurs composé du débonnaire Song Kang-ho et du ténébreux Gang Dong-won. Tour à tour exploration du conflit entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, illustration du trafic humain en Asie et drame de mœurs, Secret Reunion s’avère grâce à ses dialogues savoureux, ses cascades bien orchestrées et sa charge émotive un explosif divertissement. En Corée du Sud, ce film s’est classé devant Avatar de James Cameron au box-office.
Est-ce que I saw the devil fait partie de cette catégorie?