Cinq films en souvenir de Marie Trintignant
Le 1er août 2003, l’actrice Marie Trintignant, née le 21 janvier 1962, succombait aux coups que lui avait portés quelques jours auparavant Bertrand Cantat, son partenaire de l’époque. Fille de Nadine et Jean-Louis Trintignant, elle tourne son premier film à quatre ans sous la direction de sa mère en compagnie de son père, Mon amour, mon amour. Bien qu’elle songe à devenir vétérinaire, elle suit des cours de théâtre et poursuit sa carrière d’actrice de cinéma. Corneau, Chabrol et Salvadori seront parmi les metteurs en scène qui lui offriront ses rôles les plus mémorables. L’actrice tournait le téléfilm Colette, une femme libre sous la direction de sa mère au moment de sa disparition.
Série noire, drame policier d’Alain Corneau (1979)
Adaptation d’un roman de Jim Thompson bénéficiant des dialogues de Georges Perec, Série noire dévoile une Marie Trintignant à la fois fragile et fougueuse dans le rôle d’une fille de 17 ans poussée à la prostitution par sa grand-mère. Grâce à la complicité d’un petit colporteur aux idées de grandeur, incarné par l’exceptionnel Patrick Dewaere, à qui elle apprend que sa grand-mère cache une forte somme à la maison, elle tente d’échapper à son destin. Le patron de l’homme (l’inoubliable Bernard Blier) les attendra au détour.
Une affaire de femmes, drame social de Claude Chabrol (1988)
Mise en nomination pour le César du meilleur second rôle féminin, Marie Trintignant interprète avec sensibilité une prostituée liée d’amitié à une faiseuse d’anges (Isabelle Huppert) mariée à un prisonnier de guerre (François Cluzet) dans la France de Vichy. Un fait divers prenant raconté avec brio par le grand Chabrol.
Betty, drame de Claude Chabrol (1992)
Dans cette rencontre au sommet entre Stéphane Audrant et Marie Trintignant, aussi bouleversante que vénéneuse, Claude Chabrol dépeint la troublante et complexe amitié entre la maîtresse d’un restaurateur et une jeune femme bannie par sa riche belle-famille pour cause d’adultère. Un portrait élégant et incisif de la bourgeoisie provinciale tiré d’un roman de Simenon.
Cible émouvante, comédie policière de Pierre Salvadori (1993)
Un tueur à gages vivant encore chez sa mère (Jean Rochefort) voit sa vie et sa carrière chamboulées lorsqu’il s’éprend d’une jeune voleuse (Marie Trintignant) que son apprenti (le regretté Guillaume Depardieu) et lui doivent abattre. Si l’actrice n’avait pas son pareil pour incarner des personnages de femmes torturées et paumées, elle ne donnait pas non plus sa place lorsque venait le temps d’embrasser le registre comique.
… comme elle respire, comédie dramatique de Pierre Salvadori (1998)
Cinq ans après Cible émouvante, Marie Trintignant retrouve Guillaume Depardieu. Tous deux incarnent en parfait diapason une mythomane se faisant passer pour une millionnaire et un arnaqueur à la petite semaine qui voudrait bien mettre la main sur son pognon.