La liste du vendredi: cinq films québécois pour célébrer la fierté LGBT
Cinémaniaque

La liste du vendredi: cinq films québécois pour célébrer la fierté LGBT

Alors que l’événement Fierté Montréal bat son plein jusqu’à dimanche, pourquoi ne pas se remémorer quelques films québécois où évoluent des personnages marquants appartenant à la communauté LGBT? Spontanément, la bande de travestis colorés à la langue bien acérée d’Il était une fois dans l’est (1974), où André Brassard réunit des personnages de Michel Tremblay, dont la Duchesse de Langeais (l’impérial Claude Gai) et Hosanna (l’intense Jean Archambault), vient à l’esprit.

Comment ne pas se rappeler aussi celui de Claude, homosexuel craignant d’être séropositif, interprété de façon nuancée par Yves Jacques dans Le déclin de l’empire américain de Denys Arcand (1986)? Qui pourrait oublier le fougueux Roy Dupuis en prostitué gay avouant un crime passionnel dans Being at Home with Claude de Jean Beaudin (1992), d’après la pièce de René-Daniel Dubois? De même, on ne pourrait passer sous silence l’interprétation tout en finesse de Denis Mercier en transsexuelle dans Le sexe des étoiles de Paule Baillargeon (1993), d’après le roman de Monique Proulx. On se souviendra aussi d’une toute jeune et pétulante Karine Vanasse troublée par une belle enseignante (Nancy Huston) lui rappelant Anna Karina dans Emporte-moi de Léa Pool (1998). Et Paul Doucet en flamboyant chroniqueur mondain dans Funkytown de Daniel Roby (2011), n’était-il tout simplement pas génial? Sans plus tarder, voici donc cinq films abordant des thématiques LGBT.

À corps perdu, drame psychologique de Léa Pool (1988)

La filmographie de Léa Pool comporte plusieurs œuvres, dont La femme de l’hôtel (1984) et Anne Trister (1986), où elle traite avec discrétion de l’homosexualité. Dans À corps perdu, basé sur le roman d’Yves Navarre, elle aborde frontalement le thème de la bisexualité à travers le parcours d’un photographe (Matthias Habich)  qui se remet difficilement de la fin du ménage à trois qu’il formait avec ses amis (Johanne-Marie Tremblay et Michel Voïta).

Mambo Italiano, comédie de moeurs d’Émile Gaudreault (2003)

Adaptation tonique et colorée de la pièce de Steve Galluccio, Mambo Italiano d’Émile Gaudreault met en scène un jeune Italo-Canadien (Luke Kerby) qui passe bien près de faire mourir ses parents (Ginette Reno et Paul Sorvino) en leur annonçant qu’il vit le grand amour avec un séduisant policier (Peter Miller). Une comédie de mœurs avec des personnages plus grands que nature où l’esprit de famille vient à bout des préjugés.

C.R.A.Z.Y., chronique de Jean-Marc Vallée (2005)

Chronique familiale bercée par des airs de rock, de Patsy Cline et d’Aznavour, ce bouleversant récit basé sur les souvenirs de jeunesse du scénariste François Boulay et magnifiquement mis en image par Jean-Marc Vallée nous a révélé le talent de Marc-André Grondin, criant de vérité dans le rôle d’un jeune homosexuel cherchant l’approbation de son père (Michel Côté).

Laurence Anyways, drame sentimental de Xavier Dolan (2012)

Après avoir tracé le portrait fébrile d’un adolescent gay (J’ai tué ma mère), raconté les tribulations d’un couple d’amis épris d’un éphèbe à la sexualité ambiguë (Les amours imaginaires), le prodigieux Xavier Dolan relate avec panache le déchirement d’une femme prisonnière d’un corps d’homme (Melvil Poupaud). Comment ne pas avoir hâte de voir son adaptation de Tom à la ferme de Michel-Marc Bouchard?

Sarah préfère la course, drame psychologique de Chloé Robichaud (2013)

Ce n’est plus un secret pour personne: Sarah (Sophie Desmarais) préfère les filles aux garçons. Et lorsqu’entre en scène la belle Zoé (Geneviève Boivin-Roussy), son cœur s’emballe. Ponctué de touches d’humour et de brins de fantaisie, ce délicat portrait de jeune femme en forme de récit initiatique impressionniste que propose Chloé Robichaud en guise de premier long métrage s’avère le subtil récit d’un coming out à venir.