La liste du vendredi: Arthur Lamothe en cinq temps
Cinémaniaque

La liste du vendredi: Arthur Lamothe en cinq temps

Le mercredi 18 septembre, le grand cinéaste engagé et défenseur du peuple Innu Arthur Lamothe nous quittait à l’âge de 84 ans, entouré des siens. Né en Gascogne, Sud-Ouest de la France, en 1928, Arthur Lamothe immigre au Québec en 1953; il poursuivra des études en économie politique à l’Université de Montréal, puis écrira sur le cinéma pour les revues Cité Libre et Liberté. Travaillant à Radio-Canada et à l’ONF, il y rencontre celui qui deviendra l’un de ses principaux collaborateurs, Gilles Carle, avec qui il écrira notamment le scénario de La mort d’un bûcheron. Devenu l’un des pionniers du cinéma vérité avec le documentaire Bûcherons de la Manouane en 1962, Arthur Lamothe a réalisé au cours de sa prolifique carrière une centaine de courts, de moyens et de longs métrages documentaires et de fiction.

Bûcherons de la Manouane, court métrage documentaire (1962)

Dans ce magnifique hymne au courage des 165 bûcherons travaillant dans les forêts du Haut-Saint-Maurice, Arthur Lamothe fait découvrir les rigueurs de l’hiver, la beauté des paysages enneigés et les dures conditions de vie de ceux qu’on appelait encore les Sauvages en partageant les ambitions, les rêves et les déceptions de ces hommes ayant quitté leur foyer pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Visionnez le film sur le site de l’ONF

Poussière sur la ville, drame psychologique (1968)

Adaptation soignée du roman de Gilbert Langevin, Poussière sur la ville illustre par petites touches impressionnantes le triste sort d’une femme (Michèle Rossignol) contrainte de vivre dans une ville minière auprès de son mari médecin (Guy Sanche) et qui se lancera à corps perdu dans une liaison avec un camionneur (Henri Norbert).

Mémoire battante, documentaire (1983)

De son regard d’ethnologue empreint de respect et d’admiration, Arthur Lamothe propose une incursion dans l’univers des Montagnais du Nord-Est du Québec doublée d’une dénonciation virulente de l’ethnocentrisme de l’homme blanc.

Équinoxe, drame (1986)

Campé dans les îles de Sorel, filmées dans toute leur splendeur par Arthur Lamothe, ce drame écrit par Gilles Carle met en vedette Jacques Godin dans le rôle d’un homme ayant fait de la prison qui revient chez lui après 30 ans d’absence. Accompagné de sa petite-fille (Ariane Frédérique), il part à la recherche d’un vieil ami, responsable de son emprisonnement; ils croisent au cours de leur périple trois ouvriers avec qui ils ont maille à partir.

Le silence des fusils, drame social (1996)

À travers cette fiction inspirée de faits réels écrite avec Jean Beaudry, où un biologiste (Jacques Perrin) et une Amérindienne (Michèle Audette) enquêtent sur la mort suspecte de deux Montagnais peu après l’ouverture de la saison de la pêche sur la rivière Moisie, Arthur Lamothe, ardent défenseur des droits des autochtones, dénonce avec véhémence le manque de respect des Blancs envers les Premières nations.