J'arrive de Montréal. Toujours cette tension morbide qui m'attire vers cette ville, sporadiquement, quelques fois par année. Le Musée des arts contemporains… Lors de ma dernière visite, l'exposition des oeuvres d'Anselm Kieffer avait transcendé tout ce que j'avais vu auparavant. Cette fois, ce sont les squelettes de Brian Jungen qui m'ont particulièrement impressionné. Aussi, l'édifice du Belgo, à quelques pas de là, où convergent artistes et amateurs d'art… Enfin, ces restaurants authentiques, offrant des mets traditionnels tibétains, indiens, japonais, libanais… Repenser à ce goûteux shish taouk que je me suis enfilé derrière la cravate me remet illico en appétit. Ou la tendre pâte bouillie des momos (tibétains) gorgés de viande savoureuse, le curry et les épices indiennes… Pas facile de trouver tout ça par ici. J'aime ce dépaysement de l'intérieur, cette diversité affriolante…
Pourtant, lorsque j'entends des gens dire que Montréal est une belle ville, je décroche. Pour en arriver à énoncer cela, il faut soit savoir par où passer et ne jamais en sortir, soit avoir la capacité étonnante de pouvoir déambuler les yeux fermés, ou encore n'être jamais venu à Saguenay.
Et lorsque j'entends quelque urbain branché, zen et écolo, faire la morale aux gens de chez nous parce que nous utilisons trop nos voitures, je n'en peux plus et m'insurge. Si notre système de transport en commun était aussi développé et efficace qu'à Montréal, la comparaison serait toujours possible… Nous avons ici un rapport très étroit à la nature. Je pense à nos loisirs, à tout ce qui a trait au plein air… Mais je pense aussi à l'industrie du tourisme et à ces milliers d'emplois directement reliés à la qualité de l'environnement.
J'ai même eu droit à une glorification de la densité de la population comme solution aux problèmes de la pollution. Il semblerait qu'empilés dans des boîtes en carton – à condition qu'il y ait un métro qui vienne faire giguer tout ça -, les gens causeraient une pollution per capita moindre que chez nous. Je dois dire que je suis demeuré perplexe devant cette thèse. Comme si la densité de population n'entraînait pas une concentration dramatique des polluants, de laquelle la nature a bien plus de difficulté à se relever… D'ailleurs, n'est-ce pas justement la concentration qui fait craindre le pire à certaines populations à propos des industries porcines?
Je vous dis que certains travaillent fort dans les coins pour se convaincre qu'ils sont bien… Ou peut-être pour se consoler de devoir vivre dans cet univers de béton poisseux à l'atmosphère oppressante. Pour ma part, le choix est facile. Je préfère les grands espaces, la beauté brute du fjord, le fracas assourdissant des torrents, l'odeur de sapinage au petit matin, tout ça à quelques coups de pédale du domicile familial… Il me semble moins illusoire de développer un night life intéressant ici que de nettoyer l'île de Montréal…
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RENDEZ-VOUS SUR LE PLATEAU
C'est dans les hauteurs venteuses de Saint-Honoré que vous êtes invités, pour un festival des plus aériens: Saint-Honoré dans l'vent. |
Pas question de vous convier parmi les foules désordonnées et indélicates du lointain plateau Mont-Royal, là où, avec l'été qui commence, le stationnement est aussi rare qu'une véritable bouffée d'air frais… C'est plutôt dans les hauteurs venteuses de Saint-Honoré que vous êtes invités, pour un festival des plus aériens: Saint-Honoré dans l'vent. Pour l'occasion, nous pourrons admirer des objets du bout du monde (vaisselle, cerfs-volants, etc.) au centre récréatif, transformé en "pavillon du Japon". D'autres activités (ateliers de calligraphie, dégustations de sushis) sont aussi à prévoir. Nous pourrons même observer l'un des plus grands cerfs-volants du monde! Suivez le vent et découvrez les autres activités qui sont organisées lors de cet événement. Entre autres, une soirée country, le vendredi soir, avec danse et animation, ainsi qu'un hommage à Joe Dassin, le samedi soir. Il est aussi possible de faire des tours d'avion ou d'hélicoptère, et même de faire le grand saut, un parachute au dos. Pour information sur la programmation du festival: 590-1000.
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POIGNÉES D'AMOUR
Prenant distraitement votre copie du journal Voir, vous aurez remarqué qu'il prend du mieux… Entre le pouce et l'index, une pincée dans la chair culturelle régionale… C'est que non seulement les événements sont au rendez-vous, mais vous êtes nombreux à développer cette habitude d'effeuiller ce journal que nous peaufinons pour votre plaisir. 24 pages d'information culturelle, grâce à de nombreux collaborateurs… Tous ces gens qui croient en la nécessité de notre travail. Parce que c'est ensemble que nous forgeons l'identité culturelle de notre région.
Monsieur Caron a bifurqué de nos routes régionales pour parcourir celles de Montréal. L’homme a pris maîtresse pour quelques jours et il revient à la maison coupable et chauvin.
J’aime ma région par coeur et par choix, mais j’aime aussi Montréal pour y avoir vécu. Les midi spectacles dans le hall de la Place des Arts, les concerts en plein air, les musiciens dans le métro, le marché Jean-Talon, les pistes cyclables, le fleuve, les restos aux multiples saveurs du monde, les gens de toutes provenances, le jardin botanique, les nombreux festivals, le parc Maisonneuve, le village où nous voyons le meilleur et le pire, les petites escapades à proximité en dehors de l’île, les vitrines des grands magasins, décorés avec tant de magie à Noël, le vieux et son port, le Mont Royal et la vue sur la ville, le cimetière Côte des neiges où il y a une diversité impressionnante d’oiseaux, l’imposant Oratoire, les vieux campus universitaires qui nous transportent ailleurs, Saint-Denis qui ne s’est pas trop dénaturée au fil du temps, ce qui n’est pas le cas de Saint-Laurent, les galeries, les musées, les cafés, les bistrots, les clubs de jazz et de blues, le mat, même si son stade vieillit mal, les théâtres, les écoles de danses, le conservatoire, les fleurs que l’on peut acheter à peu de frais dans les kiosques en été, la bibliothèque nationale, les friperies, les bouquineries de livres usagés, les librairies, les fêtes multiculturelles, les terrasses, le fameux pont Jacques-Cartier, l’île Notre-Dame et plus encore, m’ont permis de mettre un peu de baume sur la peine que j’ai eu aussi à voir, la pauvreté, l’itinérance, les piqueries, la prostitution, les guerres de religion, les enfants jouant à la campagne dans les ruelles, les règlements de compte au fusil à proximité de mon logement, l’opulence outrageuse etc.
L’art transpose le beau et ce qui l’est moins. Au royaume, cachons-nous trop bien ce qui dérange, comme-ci ce que l’on ne voit pas, n’existait pas?
Pour toutes les beautés de la nature qu’on peut trouver hors des couloirs sous-terrains de la grande ville et pour tout les gens fantastiques que l’on rencontrent partout ailleurs dans la belle province. T’as bien raison également de regarder les milliers d’étoiles briller dans le noir du ciel et ainsi rêvasser en voyant ces lacs scintiller quand la lune brille.
T’as bien raison aussi d’aimer la chlorophylle des plantes vertes à structure moléculaire semblable à celle de l’hémoglobine qui représente le sang végétal. T’as aussi certainement raison d’aimer Montréal qui favorise l’ouverture de l’esprit et qui offre mille et une découvertes et événements à faire.
Peu importe où tu te situes, il y aura toujours un bon et un moins bon côté. Le plus important, c’est que tu sois bien avec toi-même. Ainsi, tu pourras trouver l’équilibre autant dans une clairière verdoyante aux accents bucoliques qu’à l’heure de pointe bien tassé dans le métro.
Je pense que la comparaison entre Montréal et le Saguenay ne tient pas la route. C’est comme comparer des baleines et des buildings. Quand on a envie de voir des baleines, de respirer le sapinage et l’air frais, on va au Saguenay et si on veut de l’action, du bouillonnement culturel, de la frénésie urbaine, on va à Montréal.
Vous avez une région merveilleuse. J’ai adoré la visiter. J’aime Montréal aussi, pour d’autres raisons.
Saint-Honoré dans le vent est une merveilleuse idée. C’est toujours joli de voir flotter dans le ciel les cerfs-volants. Il y a quelque chose de notre enfance là-dedans: l’émerveillement. Si je puis me permettre une suggestion sur les cerfs-volants, je vous dirais de vous précipiter pour lire Les cerfs-volants de Kaboul. Wow! Quel livre! Je sais, ça n’a pas beaucoup de rapport, mais c’est l’été, on a du temps pour lire et ce livre est si beau.
Bon succès à Saguenay et bonjour à vous tous, gens chaleureux!
Je viens tout juste de terminer mes études, que j’ai effectuées au Saguenay. Je me souviens, la première fois que j’ai parlé de me rendre à Jonquière, tout le monde me disait . « Dans quel coin, ça? Ça doit être loin, non? ». Oui ce l’était. Et croyez-moi, je ne regrette en rien mon aventure de l’autre côté du Parc. Les gens sont nettement plus sympathiques, pas de problèmes d’allergies causées par le smog, petits boisés et plages à proximité, de la neige en hiver, de la chaleur en été : que demander de plus?
Je suis maintenant une Montréalaise, pour quelques mois encore, et bien que j’aime la vie trépidante qu’on peut y mener, une grosse partie de mon coeur est encore dans votre belle région…
En ce qui me concerne, j’ai été plusieurs fois, aussi bien à Montréal qu’au Saguenay et lorsque j’entends les gens dire que Montréal est une belle ville, je me dis que c’est vrai pour certaines choses. Par contre, pour d’autres choses je préfère le Saguenay. En fait,
je me dis qu’il est impossible de comparer deux endroits qui offrent des choses aussi différentes. D’un côté on a la beauté et la tranquilité qu’offre de vivre près de la nature et de l’autre les avantages d’une vie plus trépidante culturellement parlant. Il faudrait vraiment déambuler les yeux fermés, pour ne pas reconnaître cela…!
Cette phrase résume bien la pensée de la majorité des gens! On connaît des petits endroits sympatiques et on est prêt des gens que l’on aime. Moi, je suis une fille de ville et pour rien au monde, je ne voudrai partir de cette grande métropole mais je sais aussi apprécier le plaisir et le charme de la campagne. Pour prendre des vacances, le Saguenay est une destination alléchante. On doit arrêter de mettre en compétition toutes les belles régions du Québec. Elles ont toutes un cachet qui leur est particulier!
Il est évident que la majorité des gens qui demeurent à Montréal vont vous énumérer les avantages d’y rester par rapport à une région comme le Saguenay. Mais, ils oublient vite que même si le transport en commun est bien organisé à Montréal parce qu’ils n’ont pas seulement l’autobus mais aussi le métro, c’est dans leur ville que le smog frappe et non dans les grands espaces verts comme ceux du saguenay. Il ne faut quand même pas nous prendre pour des valises.
Habiter Montréal ou la région est une question de choix et il dépend de nos priorités et parfois de notre vie professionnelle.Il y a des régions où l’emploi est rare et alors Montréal apparaît comme un eldorado financier.
Personnellement,je suis une souris de ville et j’aime Montréal pour tout ce qu’elle offre au point de vue culturel.Il est vrai qu’à ce niveau,les régions s’améliorent et j’en vois la preuve en lisant les différentes versions de VOIR.Ce n’était pas le cas dans les années 80-90.Mon ex était originaire de Ville-marie au Témiscamingue et nous avions l’habitude d’y aller à chaque année pour la période des vacances d’été:un seul cinéma avec un film à l’affiche pendant 1 mois,un seul café terrasse et pas de librairie.Si nous avions envie de sortir de la brousse,il fallait se taper 200 milles jusqu’à Rouyn-Noranda.
C’est bien beau la nature et les p’tits oiseaux mais je peux très bien trouver cela sans avoir à prendre de voiture à proximité de Mtl.Sinon je peux aller me promener dans les nombreux parcs tous accessibles par le métro.Je suis tout près de mon travail et je n’ai pas à me taper des heures de route à la queue leu leu sur une autoroute.
C’est vrai qu’il y a du bruit;surtout l’été lorsque les conducteurs circulent toutes fenêtres ouvertes avec les décibels au plafond sans aucun respect pour les autres MAIS lorsque je vais chez ma soeur qui habite le Nord dans l’intention justement de me dépolluer l’esprit,je me fais doucement réveiller à 8hre du matin par la tondeuse du voisin,lorsque celui-ci a terminé,c’est l’autre voisin qui décide de scier son bois pour 2 ans d’avance et puis surprise!un autre voisin envieux du terrain de l’autre décide d’y mettre un terme en tondant lui aussi sa pelouse.On repassera pour le chant des oiseaux et le silence majestueux de la campagne…Sans compter les « party » dont l’écho nous parvient de l’autre côté du lac à 3hre Am!!
Finalement,l’important est d’être bien où l’on est sinon on va se faire voir ailleurs…