Complètement Martel

Les claques de Bush

<p>Elles ont fendu l’air sans grâce, et pourtant, nous les avons admirées. Avec une satisfaction difficile à contenir. Elles sont devenues les chaussures les plus populaires du monde. Tellement qu’on ne serait pas surpris que soit lancée une nouvelle mode: après la botte italienne, les 301, les loafers et tous ces amours de semelles que nous avons aimé chausser, nous voudrons porter la chaussure iraquienne, aussi appelée «la volante du journaliste».</p>
<p>Moment jouissif, n’est-ce pas, de voir George W. Bush manger sa plus belle paire de claques à vie, servie par ce journaliste délicieusement effronté, lors d’une conférence de presse donnée par le président sortant le 14 décembre dernier, en Iraq… </p>
<p>Les uns se surprennent de l’agilité et de la souplesse de ce cher W. Certains s’inquiètent que le type ait réussi à lancer ses deux projectiles avant de se faire maîtriser par les services de protection. Il est vrai que, même si les journalistes sont parfois de drôles d’animaux, il doit être assez inusité de voir un reporter se déchausser en pleine conférence de presse. La compagnie T-Enterprise a même conçu Bush’s Boot Camp, un jeu en ligne qui propose au gamer de protéger le président en tirant sur les méchants souliers qui surgissent de toutes parts. (<em>Voir au bas de ce billet pour tenter l'expérience.</em>)</p>
<p>D’autres encore regrettent que les projectiles n’aient pas atteint leur but. Moi, je me dis qu’une claque n’a pas besoin de faire mal pour avoir l’effet escompté. Si George W. l’avait reçue en pleine bouche, il aurait fait pitié. Ça ne l’a pas touché? Il est la risée du monde entier. Et tous les anti-Bush de la planète, même modérés, se seront bien tapé sur les cuisses et continuent de le faire.</p>
<p>Dans un pays où montrer sa semelle est déjà une insulte – il semble que ce soit le cas en Iraq –, on pèse le poids d’un tel affront. Ce n’est certainement pas au Québec qu’on verrait un tel Jackass de l’information en pleine action. Est-ce que ça signifie que personne ne mériterait de se faire remettre à sa place? Pas sûr…<br /> <br /><strong>MES PROPRES CLAQUES<br /></strong> <br />Une paire de souliers à claquettes vers ce cher Stephen Harper (cible de choix!) pour l’ensemble de son œuvre. Si tous les artistes empoignaient un tel projectile, peut-être qu’ensemble on réussirait à l’atteindre au moins une fois. Mais n’est-ce pas ce qui s’est produit au Québec lors des dernières élections fédérales?</p>
<p>Une paire d’escarpins-dorés-de-nymphette-de-Banquier en direction de Pierre Karl Péladeau pour la façon dont il a traité ses journalistes dans le conflit avec le Journal de Québec. Non, «scabs», ce n’est pas une marque de chaussures.</p>
<p>Une paire de pantoufles en phentex à Mario Dumont, qu’il ait un peu de réconfort pour sa très attendue retraite. On pourrait mettre une brique dans chacune pour être certain qu’elles se rendent – et qu’il ne change pas d’idée. </p>
<p>Une paire de bottes de caoutchouc en vieux tires recyclés aux Jean Charest et Jean Tremblay, et à tous ceux qui comme eux croient que la reprise économique passe nécessairement par le béton et l’asphalte, donc par la voiture. Si on cherche à retrouver le chemin qu’on empruntait déjà, on ne pourra que se rendre rapidement compte qu’on allait dans la mauvaise direction. Ne pourrions-nous pas profiter de la crise pour changer de mœurs?<br /> <br /><strong>LES CLAQUES DE JOËL MARTEL</strong><br /> <br />J’ai demandé à notre collaborateur régulier et blogueur invétéré Joël Martel de dresser la liste des paires de claques qu’il estimait les plus méritées sur la scène régionale. Voici ce qui a retenu son attention au cours de la dernière année…</p>
<p>«Une paire de Converse à la tête du gars qui a disposé les tables et les chaises lors du spectacle de Damien Robitaille à l’Opéra – cabaret urbain de façon que la moitié du public soit dos à la scène. Au prix qu’on paie notre billet, la moindre des choses est de voir le show. En souhaitant que Robert Hakim ne l’engage pas pour la rénovation de l’Auditorium Dufour…</p>
<p>Une paire de Dr. Martens au crétin qui a eu la brillante idée de “pitcher” une bouteille de bière sur le stage du Côté-Cour lors du lancement de l’album de Phano l’Imposteur. Le batteur Réal Gagnon a passé proche être défiguré, et des beaux musiciens comme lui, on n’en a pas des milliers dans la région. Faut les préserver. Et il y a aussi que ça brise un momentum…</p>
<p>Une paire de bottes à cap d’acier au monde que tu entends raconter leur vie pendant les concerts de chansons à texte. Ouvrez-vous un blogue ou bien apprenez le langage des signes. Il y a des bons sites pour ça. </p>
<p>Une paire de gougounes à la “comédienne” de Sorel qui a dit que les Clowns Noirs sont surestimés par le public régional et que leurs pièces tiennent beaucoup de l’inside. Va refaire ton cours avec Michaël La Chance et sois bien attentive quand il te parlera des créations qui ont une portée universelle. Je te donne un indice, ce sont celles qui s’adressent d’abord à des petits ensembles et dans lesquelles les gens peuvent se reconnaître…»</p>
<p>Comme nous, vous avez eu le goût de lancer vos propres chaussures récemment? Il suffit parfois de se déchausser… Visez bien!</p>
<p><br /><em>(Je tiens à remercier <a class="" href="http://www.voir.ca/blogs/joelmartel/default.aspx" target="_blank">Joël Martel</a> pour son aimable contribution à cette chronique.)</em></p>
<p><br /><strong><u>Bush's boot camp</u></strong></p>
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<embed src="http://www.t-enterprise.co.uk/flashgame/flashgames/bushbootcamp.swf" type="application/x-shockwave-flash" width="400" height="300"></embed></p>
<p>NB: Moi, à votre place, je ne passerais pas mon temps à tirer sur Bush… Juste au cas où la CIA serait branchée et vous retracerait. (Je blague, bien sûr.)</p>