Excréments fiables

Scoop du siècle. On n’a pas marché sur la lune. Même Tintin n’y serait pas vraiment allé. Dans sa célèbre bédé, Hergé aurait plutôt choisi de dessiner son reporter hypopituitaire dans un studio permettant de simuler le voyage spatial. C’est d’ailleurs autour d’un verre que le dessinateur aurait fait cette confidence à un agent secret de la CIA. Celui-ci aurait révélé à son tour la troublante information à son organisation, qui aurait mis en branle un projet semblable, mais dans le monde réel. L’idée pour l’Amérique était de prouver sa puissance et d’ainsi mieux damer le pion des Russes (ce qui aurait été moins facile si elle avait attendu quelques années de plus alors que Garry Kasparov promettait beaucoup de succès avec ses échecs). <a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_saguenay/moon-landing-hoax.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_saguenay/moon-landing-hoax.jpg" style="width:339px;height:441px;" align="left" border="0" alt="" /></a>Vous riez? Pourtant, des gens y croient dur comme fer. L’un des plus célèbres tenants du complot lunaire, Bart Sibrel, est allé jusqu’à manger une mornifle des plus convaincantes lorsqu’il a confronté, en septembre 2002, le deuxième homme à avoir marché sur la lune, Buzz Aldrin. Devant les insultes qui lui étaient servies, ce dernier a condensé toutes ses frustrations de second en un droit percutant qu’il a asséné sur la gueule de son interlocuteur. Big bang. Ça ne prouve absolument rien quant à la théorie du complot, mais c’est particulièrement distrayant de voir sur YouTube un homme de 69 ans faire preuve d’une telle vigueur. Vous en voulez d’autres, des histoires à dormir debout? Suffit d’un peu d’imagination. Julie Payette ne serait absolument pas en orbite. On dit que toute la station spatiale internationale serait une imposture, une mise en scène en papier mâché créée de toutes pièces dans un studio qui se trouverait, pourquoi pas, dans le bout de Saint-Honoré. Le directeur technique de La Rubrique, Serge Lapierre, aurait semble-t-il profité de son expérience au théâtre pour participer à la conception des décors de ce studio. D’autres sources, excréments fiables, révèlent même qu’après avoir réussi à faire gravir le chanteur et poète Leonard Cohen sur la scène obsolète de l’auditorium Dufour, le directeur des Productions Hakim, à nul autre pareil et au-dessus de tout homme, demi-dieu contemporain s’il en est, aurait réussi à retrouver quelques célébrissimes disparus pour les parquer sur une scène de son festival. Dans une enveloppe brune glissée sous un essuie-glace de ma voiture, on trouve inscrits les prénoms d’Elvis, Janis, Jim, Kurt, et celui du petit dernier à avoir trouvé le chemin du paradis des vedettes, un certain Michael. On dit que la clique des disparus se retrouvera incognito dans la rue Racine avec des dreads et des tam-tam, parmi les festivaliers qui s’y masseront pour profiter de la programmation des Rythmes du monde. Ce serait d’ailleurs Michael Jackson qui aurait racheté la part que le Théâtre du Saguenay avait dans la salle de spectacle de l’Opéra. Le déficit de 180 000 $ essuyé par le plus grand diffuseur de spectacles de la région serait épongé par cet acquéreur fantôme… On sait que ce montant équivaut à des pinottes pour la star pop. Jackson aurait d’ailleurs prévu de ressusciter aux yeux du monde dans le petit cabaret urbain où il entamera une tournée mondiale. Vous en doutez? Le journaliste américain Derek Clontz, spécialisé en phénomènes paranormaux (un titre qui lui apporte beaucoup de crédibilité), aurait aperçu la dépouille de la star bouger dans l’hélicoptère qui devait la mener à la morgue, ce qui appuie justement cette thèse. Donc, si tout va bien, d’ici quelques semaines, Jackson aura réussi son effet là où Jean Leloup a échoué. Enfin, si la semaine prochaine il n’y a pas de publication de Voir, ce ne sera pas parce que je suis en vacances. Bien sûr que non. Ce sera parce que je me serai fait enlever par des extraterrestres ou des forces gouvernementales après vous avoir tout révélé. Je ne reprendrai évidemment ma place derrière le clavier que lorsque j’aurai été dûment lobotomisé. On devrait réussir à me faire ça en dedans d’une semaine. Les nouveaux contes Évidemment, je ne crois pas à toutes ces rumeurs et théories loufoques. Seulement, j’aime les canulars. Parce que ceux qui les inventent font preuve d’une imagination rare. Il y a d’ailleurs un courant artistique qui tourne autour de l’imposture. Et ce n’est pas loin du travail des réalisateurs de documenteurs. L’artiste cherche à faire croire… et souvent réussit. Les canulars sont des mythes contemporains. Nos nouvelles légendes ne se perpétuent plus de bouche à oreille: elles ont trouvé le chemin d’Internet pour y arriver. Et le diable, les sorcières, puis tous ces autres sombres personnages, ont simplement laissé leur place à des héros contemporains. Des vedettes usées qui n’ont pas cessé de faire rêver. Paparazzis demandés Je ne crois pas aux théories du complot et à toutes ces rumeurs, mais ce que je sais, c’est que la rue ne meurt pas. Et que le festival s’en vient. Ne soyez pas crédules non plus. Il n’y a à peu près rien de vrai dans ce que vous venez de lire, j’espère que je ne vous l’apprends pas. Mais juste au cas, regardez bien par-dessus votre épaule lorsque vous irez faire un tour au Festival international des Rythmes du monde. Et apportez votre appareil photo numérique. Vous m’enverrez par courriel les photos que vous prendrez du roi de la pop, d’Elvis, de JFK, de René Lévesque ou de votre disparu préféré. Je m’engage à publier sur Pop culture Saguenay toute photo évoquant un disparu célèbre qui serait prise pendant le festival. À dans deux semaines, lobe frontal en moins. Et bon festival.

*******EXTRA (pour internautes seulement!)*******

Le droit de Buzz Aldrin

Aussi Un «petit» magazine fait la preuve que Jackson n’est pas mort. <a href="http://www.zupton.com/minimag/" target="_blank">Voir minimag 03 (par Denis Raby)</a>.