Complètement Martel

Une marée de blogues

<p>Ça grouille sur le Net. Ça se répand. C’est viral. Et pourtant, ce n’est encore rien de plus que les premiers signes d’une pandémie. Le blogue va débloquer, c’est certain. </p><p>Bien sûr, aujourd’hui, on se demande encore parfois s’il n’y a pas plus de blogueurs que de lecteurs de blogues. Et c’est à peine exagéré. Mais ça va changer.</p><p>Trouver un manque, combler ce manque. Belle devise pour un inventeur (dixit Bigweld dans le film d’animation <i>Robots</i>, 2005). C’est la même chose pour les blogueurs. Suffit de trouver un manque, d’écrire un blogue.</p><p>Il est de bon ton de croire que tout a déjà été écrit chez les littéraires de ce monde: c’est une marotte qu’on entend jusqu’à plus soif sur les bancs d’école quand on est passé par des études en littérature. Or, si tout a été écrit, tout n’a pas été publié. </p><p>Certains no name, qu’ils écrivent de façon anonyme ou non, ont déjà su tirer leur épingle du jeu. Ils ont trouvé un manque, comblé ce manque. C’est le cas de <a href="http://www.cliqueduplateau.com" target="_blank">La Clique du Plateau</a>, dont les billets incendiaires ont fait frémir la gent artistique (et médiatique) du Québec. Il faut dire que la critique manque tellement dans le milieu qu’on s’est jeté dessus comme des chiens sur le premier os de poulet, quitte à l’avoir pogné dans la gorge ensuite.</p><p>On pourrait parler aussi du blogue <a href="http://conanlelibraire.wordpress.com/" target="_blank">Conan Les bibliothécaires</a> (anonyme, <a href="http://www.toutlemondeenblogue.com/blog/6133/details.aspx" target="_blank">mais si on se fie à la plateforme Tout le monde en blogue</a>, un palmarès créé par Canoë, il serait écrit à Chicoutimi… Tiens, tiens! On ne verra plus jamais nos gentils bibliothécaires de la même façon!). Racontant le point de vue ironique de bibliothécaires acariâtres, Conan (malgré un français souvent approximatif) a été récemment cité par Steve Proulx (<a href="http://www.voir.ca/blogs/steve_proulx/archive/2009/04/09/confessions-d-un-biblioth-233-caire.aspx" target="_blank">voir.ca</a>), Chantal Guy (<a href="http://blogues.cyberpresse.ca/guy/?p=98" target="_blank">Cyberpresse</a>) et même à la Première Chaîne de Radio-Canada par Christiane Charrette dans le cadre d’<a href="http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2009/CBF/ChristianeCharette200910220905_2.asx" target="_blank">une entrevue avec le nouveau PDG de Bibliothèque et Archives nationales</a>. Rien de moins.</p><p>Il y a donc une place pour certains blogues, même si quelques initiatives méritent sans doute de sombrer dans l’océan du Web.<br /><br /><b>Les boomers qui réécriront<br /></b><br />Phénomène qui méritera une lecture attentive au cours des prochains mois et des prochaines années, on verra l’arrivée massive dans la blogosphère de boomers retraités de l’industrie de l’information. Délestés du poids de la ligne éditoriale du conglomérat médiatique qui l’employait (évidemment, persooooone n’admettra que de telles contraintes existent), le journaliste retraité qui a encore à cœur la démocratie et qui croit en la nécessité d’informer la population pourrait bien, en effet, se tourner vers ce nouveau moyen de communication. </p><p>Avec à leur actif des dizaines d’années d’expérience sur le fil de presse, ayant déjà un lien privilégié avec nombre de lecteurs, parés d’une reluisante réputation, ils sauront pour plusieurs apprivoiser le blogue. L’administration publique et les organes médiatiques actuels – qui se vantent d’être garants de la démocratie – devront vivre avec.</p><p>Soudainement, le blogue acquerra ses lettres de noblesse. Ce ne sera plus l’outil de prédilection de quelque p’tit cul en mal d’attention, mais la poursuite d’une œuvre journalistique entamée bien plus tôt et libérée de toutes les contraintes qui ne sont pas inhérentes au journalisme. </p><p>Je jubile déjà.<br /><br /><b>Un orage sur l’océan<br /></b><br />Au chapitre des journalistes retraités qui reprennent la plume, <b>Christiane Laforge</b>, qu’on a lue dans le <i>Progrès-Dimanche</i>, pave la voie pour ses suivants. Cette semaine, elle a d’ailleurs pris à bras-le-corps le dossier de la nouvelle salle de spectacle.</p><p>Sur son blogue intitulé<a href="http://oragesurocean.blogspot.com" target="_blank"> Orage sur océan</a>, elle propose <a href="http://oragesurocean.blogspot.com/2009/11/salle-de-spectacle-go-multemedia-se.html" target="_blank">un dossier étoffé</a>, avec des liens fort pertinents (différents articles récemment publiés par le Progrès-Dimanche et un accès à <a href="http://www.ville.saguenay.qc.ca/pdf/maville/etude_salle_de_spectacle.pdf" target="_blank">l’étude réalisée par Go Multimédia à la demande de la Ville de Saguenay</a>). Elle rappelle entre autres que le Théâtre du Saguenay, aujourd’hui réputé préférer la rénovation de l’auditorium Dufour, avait déjà donné son aval à la construction d’une salle polyvalente de 1200 places, un projet alors proposé par des gens d’affaires de Saguenay. C’était en 2005, avant qu’une décision unilatérale des élus ne sabote l’entreprise. Après ce revirement de situation, le TS avait d’ailleurs vu partir son directeur général, remplacé depuis par Robert Hakim, dont l’un des mandats à l’embauche était justement de mener à bien le projet de rénovation de l’auditorium.</p><p>Laforge met en lumière la nécessité de connaître les véritables investissements qui seront nécessaires de la part de la Ville avant de se prononcer par voie référendaire. Elle s’applique aussi à montrer l’importance d’évaluer les retombées économiques (et ajoutons les retombées culturelles) de chacun des projets. Et dans un souci de rigueur, elle va jusqu’à poser la question d’une troisième option (par exemple, une nouvelle salle construite en un autre lieu). </p><p>Enfin, on apprend que la réalisation d’un stationnement dans le secteur de la nouvelle salle de spectacle est déjà prévue dans un projet de réaménagement du centre-ville de Chicoutimi, et ne devrait donc pas être comptabilisé dans les coûts associés à ce projet… Eh bien!</p><p>On dit de vous que vous avez passé le flambeau, Madame Laforge. Et pourtant, vous voyez toujours très clair. Il faut croire que vous l'avez toujours en main, votre flambeau, qu'il n'est toujours pas éteint.</p><p>Une analyse à lire absolument: <a href="http://oragesurocean.blogspot.com/" target="_blank">oragesurocean.blogspot.com</a>.</p><p> </p>