Les rois de la brosse
Complètement Martel

Les rois de la brosse

 

Cette année, j'ai fêté la Saint-Jean à la canadienne. En d'autres mots, j'ai déménagé ce jour-là.

C'est quand même fou quand on y pense. On vit dans un drôle de coin. Traditionnellement, le jour où on célèbre le Québec, on est presque considéré comme un traître à la nation si on ne se pète pas la fraise à coups de caisses de 24. Là, n'allez pas penser que j'essaie de vous faire croire que je suis un saint et que je n'ai jamais déambulé complètement ivre sur une plage lors de la Saint-Jean. Pour ça, j'ai donné un peu. Pas au point de détenir un quelconque record de roi de la brosse, mais bon…

Il faut savoir que j'entretiens un passé plutôt trouble avec la Fête nationale. En fait, ma première vraie Saint-Jean a été plutôt poche. Cette année-là, Guilis, Ti-Fred et moi, on était des adolescents assoiffés de sensations fortes. On avait beaucoup entendu parler d'histoires de fameuses brosses de la Saint-Jean, et on se sentait prêts à faire partie de la gang.

J'ai peu de souvenirs de cette première Saint-Jean. J'aimerais bien vous dire que ce fut la cuite de ma vie, mais non. En fait, tout ce que je me rappelle de cette soirée, c'est qu'à un moment, la gang autour du feu s'est mise à chanter en chour Skyscraper de Bad Religion, et comme ce n'était pas mon truc, je me suis fermé la gueule et j'ai écouté. Je pensais silencieusement: "C'est-tu moi ou ça n'a juste pas rapport de chanter du Bad Religion un soir de Saint-Jean? J'avoue que c'est un ben beau moment pour eux autres, mais là, je me sens plus que jamais pas dans la gang. Un jour, tu vas voir, j'vas en parler une semaine après la Saint-Jean dans une chronique quand je serai rédacteur en chef d'un journal. By the way, le 11 septembre 2001, ça va être l'enfer."

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ON VA FAIRE ÇA À TA FÊTE. Avec Google, ils sont nombreux, les mystères niaiseux que l'on pourrait résoudre en un seul clic. Cependant, il y a des énigmes qui méritent de demeurer incompréhensibles. C'est une leçon que j'ai apprise il y a une dizaine d'années quand j'ai su le secret de la Caramilk. Et là, je ne vous bullshite vraiment pas. Je connais le secret de la Caramilk.

Par contre, s'il y a un secret dont je suis très heureux de ne pas posséder la clé, c'est bien celui du 1er juillet. Là, je ne vous parle pas nécessairement de la fête du Canada; j'ai quand même passé mon histoire de secondaire 5 avant l'avènement de la réforme. En réalité, ce qui m'intrigue, c'est le comment qu'on en est venus à décider que ce jour-là, on allait tous déménager à l'unisson?

Je serais bien curieux de savoir combien de pays dans le monde jouissent d'une telle attention? Tu voudrais faire plus cynique que ça et tu ferais venir à tes frais un prince et sa femme pour célébrer ta fête.

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LE POÈTE. C'est difficile de ne pas éclater de rire quand tu tombes sur un article à propos d'une compétition mondiale de pédalos. L'idée est bonne et un des buts derrière ça est de faire sourire, donc c'est mission réussie pour les gens de Desbiens.

Par contre, le passage qui m'a presque fait m'étouffer de rire avec mon café n'était probablement pas volontairement drôle.

Dans ledit article, on fait mention de l'ex-boxeur Stéphane Ouellet, et quelques lignes plus tard, on le présente comme étant le Poète. Oui oui. Pas un poète parmi tant d'autres. Le Poète avec un gros "P" majuscule.

Mets ça dans ta pipe, Nelligan.

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POLICE ACADÉMIE. Cette semaine, des motocyclistes se sont rassemblés à l'hôtel de ville d'Alma afin de contester la vague de contraventions remises par un policier zélé qui, semble-t-il, a quelque chose contre eux. C'est vrai qu'intervenir auprès de 400 motocyclistes en moins de deux ans, ça fait une assez grosse moyenne au bâton. On ne peut pas dire du gars qu'il se pogne le beigne. (Deux coups de caisse claire suivis d'une cymbale.)

C'est quand même drôle – pas le jeu de mots qui précède – parce que l'an passé, j'avais eu vent d'un policier qui interceptait tous les automobilistes à une intersection du centre-ville pour les avertir d'être vigilants. Selon lui, un policier plutôt zélé s'en donnait à cour joie, et ce, à quelques rues de là. Genre que c'est ça que ça donne quand tu ne fais pas travailler ensemble le policier smatte et le policier pas fin.

Maintenant, j'ignore si le policier zélé en question était le même dans les deux histoires, mais si c'est le cas, je suggère fortement à tous les scénaristes en panne d'inspiration de le suivre pendant une semaine. Me semble qu'il doit lui en arriver des choses à ce gars-là.