Complètement Martel

Le festival de la couille

Personnellement, je n’ai rien contre la boxe. C’est juste que je m’en sacre. Oui, je sais que c’est plus qu’un simple sport, que c’est un art noble même, mais anyway, moi pis le sport, ça fait vraiment deux.

J’ai souvenir d’avoir essayé de m’y intéresser à un jeune âge, mais en vain. J’ai même déjà eu une casquette des Bulls de Chicago que je portais fièrement. Je savais que Michael Jordan était le meilleur, que Dennis Rodman était un excentrique, que Magic Johnson avait le VIH, que Larry Bird était l’exception qui confirmait la règle voulant que les Blancs ne savent pas sauter, que Shaquille O’Neal était cool, bref, j’en savais juste assez pour avoir l’air de connaître ça, du moins, le temps d’un chips.

J’ai aussi souvenir d’avoir essayé de regarder RDS et de trouver ça captivant. J’avais passé le week-end chez mon cousin Mario, et lui, il était plus vieux que moi et il aimait ben ça RDS. Arrivé chez moi, j’ai fait mon possible pour triper sur les compétitions de motocross et les championnats de soccer, mais disons que MusiquePlus a rapidement repris la place qui lui revenait dans ma télé.

Bref, c’est pas faute d’avoir essayé. Ce n’est juste pas dans mes gènes. Et c’est un peu triste, car j’aurais aimé ça aimer ça. Tsé, c’est pratique d’aimer le hockey, par exemple. C’est pas comme triper sur les biographies de créateurs déchus comme le chanteur de Love, genre. Disons que ça intéresse à peu près personne.

Mais bon, le nouveau chic, c’est de triper sur la boxe. Ça paraît bien. Ça en jette toujours au lendemain d’un combat de demander en combien de rounds ça s’est terminé.

C’est quand même drôle parce que me semble qu’il y a quelques années à peine, à peu près tout le monde se crissait de la boxe. Y avait Rocky, pis pour les plus jeunes, y avait aussi Mike Tyson’s Punch-Out au Nintendo. Sinon, c’était pas mal ça.

Là, tout d’un coup, tout le monde connaît ça, la boxe.

Ça faisait un bout de temps que ça me gossait, mais là, ça m’a vraiment frappé en fin de semaine en regardant Salut, bonjour. Pendant toute l’émission (en fait, pendant tout le boutte que j’ai pu endurer avant de me mettre à saigner du nez pis à murmurer sans savoir pourquoi: «Qu’a bu l’âne au quai, l’âne a bu l’eau»), tout revenait au match de Lucian Bute.

Y a la guerre à quelque part? Le mouvement Occupy? Il va faire beau? Ça pue? Tout était en synchronicité avec le combat de Bute de la veille.

À un point tel que le chroniqueur culturel du week-end (tsé le gars qui ressemble à Monsieur Showbiz pis qu’on dirait qu’il a été engagé parce que c’est le mononcle du producteur de l’émission et qu’étant donné qu’il était déjà abonné à toutes les revues à potins…) a présenté un topo en lien avec le match de Bute. Et pas n’importe lequel!

Le gars a couvert l’espèce de tapis rouge du match, et question de renforcer encore plus ma théorie selon laquelle il a eu la job parce que c’est le mononcle du producteur, il a concentré son reportage sur les vedettes de TVA qui étaient présentes.

On a donc eu droit à des témoignages de comédiens de téléromans de TVA à propos de leur passion pour la boxe (c’est dans quel sens qu’il faut se tailler les veines pour que ce soit efficace, donc?), l’équipe «très unie» de TVA sports s’entre-pognait les épaules de fébrilité (ça va-tu fonctionner une bouteille de 30 aspirines même si c’est les moins fortes?), et enfin, en guise de conclusion épique en matière de clichés les plus marde qui puissent être, on a revu tous ces beaux visages qui y sont allés de leur prédiction.

On dira ben ce qu’on voudra de TVA, on fera ben toutes les enquêtes radio-canadiennes possibles, avouez qu’ils sont forts. Tsé quand la nouvelle devient un véhicule promotionnel…

Bravo à toi, Chose qui ressemble à une copie cheap de Monsieur Showbiz. Tes boss doivent être fiers de toi.