Complètement Martel

Demande d’entrevue à Jean Tremblay

Salut Jean,

Tout d’abord, tu me pardonneras de te tutoyer, mais j’ai comme l’impression qu’on se connaît parce que j’ai quand même travaillé pour toi pendant cinq ans. Je me rappelle la fois où tu étais venu à la bibliothèque. Tu étais rentré et tu avais fait le tour et après tu étais sorti. Je sais pas si c’est moi qui me suis imaginé ça par après, mais me semble que tu m’avais fait un léger hochement de tête comme pour me dire bonjour. Une chose est certaine, une fois tu m’as salué dans la rue et j’avais trouvé ça le fun.

Là, tu te demandes certainement pourquoi je t’écris dans ma chronique?

Vois-tu, c’est pour t’inviter. C’est qu’en janvier prochain, je prévois faire un journal spécial à propos de l’état de la culture au Saguenay. Genre qu’on se questionnera au sujet du post-Saguenay Capitale culturelle par exemple.

Si je veux tant que ça avoir un entretien avec toi, c’est tout simplement parce que je juge que tu es un acteur important de la scène culturelle au Saguenay, et ce, un peu malgré toi parfois.

Tu sais, en plus d’être maire, tu es en quelque sorte devenu un des producteurs de spectacles les plus importants de la région avec Diffusion Saguenay. C’est pas rien. Sur papier, tu n’es pas le patron, mais officieusement, on ne se leurrera pas, tu as une influence. Ça revient un peu à mon affaire de bibliothèque, tu n’étais pas le boss, mais tu l’étais aussi d’une certaine façon.

J’aurais pu passer par la méthode traditionnelle et contacter le responsable des communications de la Ville de Saguenay, mais pour être franc avec toi, ça me faisait un peu peur. J’ignore si c’est encore le cas, mais je sais qu’à un moment donné, tu refusais les entrevues à Radio-Canada, et disons que par extension, j’ai un feeling que Voir Saguenay, ça ne doit pas tant t’allumer que ça. N’est pas Patrick Lagacé qui le veut bien…

Voilà pourquoi je profite de ma tribune publique afin de t’inviter à une entrevue en ma compagnie. Ça me ferait un beau cadeau de Noël et fais-moi confiance, mon but n’est pas de te peinturer dans le coin. Je veux vraiment te laisser tout le champ libre. Je pense qu’on donne souvent la parole à tes opposants du milieu de la culture et que ce serait la moindre des choses de pouvoir connaître ton point de vue sur l’état et le rôle de la culture ici au Saguenay.

Je me répète, mais j’aimerais vraiment ça que tu acceptes.

À plus!

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LE CLIENT: Depuis quelques semaines, j’avais l’impression d’écrire un peu dans le beurre. Après ma correspondance avec Robert Hakim, j’avais tenté d’inviter le maire d’Alma, Marc Asselin, à manger un barbecue chez nous et c’était resté lettre morte. Ensuite, je m’étais adressé à Monette, le populaire animateur de KYK Radio X, et je me suis buté à un silence radio.

La semaine passée, je me plaignais du fait que le film de Sébastien Pilote, Le vendeur, n’était pas à l’affiche du cinéma à Alma et voilà que non seulement le réalisateur m’a écrit, mais en plus, ce dernier m’apprenait que son long métrage serait présenté dans ma ville à partir de vendredi.

Honnêtement, peut-être que ça n’a juste pas rapport avec ma chronique précédente, mais je me plais à imaginer que oui. En fait, je me dis que ça a peut-être eu au moins une petite influence.

Donc la prochaine fois qu’un film qui vous fait triper ne sera pas à l’affiche du cinéma le plus près de chez vous, écrivez-moi et on va voir si ça fonctionne. C’est ben beau de chialer qu’on a pratiquement juste des films poches dans nos salles de cinéma, mais j’ai foi qu’en tant que clients, on peut avoir un certain pouvoir.

Faut ben que ça ait un avantage d’être pogné dans un système capitaliste.

En tout cas, c’est toujours mieux que de créer un grand mouvement de société juste pour faire revenir la pizza chez McDonald’s.

Vous riez, mais un jour, ça va arriver.