J’aime la nouvelle génération. Par nouvelle génération, j’entends ceux et celles qui sont entrés au cégep au cours des dernières années. Disons quatre pour se donner un bon tableau. Parmi eux, on trouve même ceux et celles auxquels les anciens font référence avec de la terreur dans les yeux en les nommant les premiers enfants de la réforme.
J’ai la chance de les rencontrer lorsque des profs de cégep m’invitent à m’adresser à leurs étudiants (oui, oui, je vais parfois détourner les esprits de vos enfants), et il arrive même souvent que j’assiste aux mêmes concerts qu’eux. On jase de tout et de rien. Mais surtout, ils me font toujours triper.
Vous vous en êtes certainement rendu compte, plusieurs médias se plaisent à véhiculer une image très débilitante de la nouvelle génération. Tout d’abord, on s’amuse à prendre les trois plus imbéciles de la gang et on leur pose des questions mettant à l’avant-plan leur idiotie pour ensuite vous les présenter au bulletin de nouvelles en vous disant: c’est ça les professionnels de demain. Là, les vieux capotent et les experts dans l’art de pourfendre le système ont des munitions pour les semaines à venir.
Et pourtant… Peut-être que je vois la vie avec des lunettes roses, mais la perception que j’ai de la nouvelle génération est tout à fait différente. Vraiment.
À titre d’exemple, et c’en est un parmi des dizaines allant dans le même sens, je parlais il y a quelques jours avec un étudiant désormais à l’UQAM qui était revenu dans la région en tant que renfort au mouvement de grève du Collège d’Alma. Évidemment, le gars était en faveur d’un arrêt des cours. Comme le scrutin s’était soldé par une décision de ne pas entrer en grève, je m’attendais à une certaine amertume de sa part. Surtout que c’était une histoire de six votes de différence… «Oui, mais le taux de participation a été de 85%, m’a-t-il dit. Il y a de quoi être fier. Pratiquement tout le monde s’est déplacé pour faire valoir son opinion. Que l’on soit pour ou contre la grève, on a tous gagné, en quelque sorte.»
Bang! Non mais, ne venez pas me dire que ça ne vous donne pas un peu d’espoir, ça? On est à des milliards de kilomètres de la mauvaise foi de Pauline Marois, qui s’enthousiasmait en 2008 d’avoir récupéré l’opposition, alors qu’en réalité, seulement 57,3% de la population s’était rendue aux urnes. C’est gênant. Le plus désolant dans tout ça, c’est que les 42,7% de gens qui n’ont pas été foutus d’aller voter sont probablement les mêmes qui se plaisent à dénigrer la nouvelle génération en ressortant des clichés de marde comme «Ah… tant que les jeunes ont leur iPod, ils se sacrent ben du reste du monde.»
Voyez-moi comme une espèce d’optimiste déconnecté si ça vous plaît, mais si la nouvelle génération, c’est ça les électeurs de demain, je commencerais sérieusement à freaker si j’étais politicien.
Ils ne laisseront pas les autres décider pour eux.
Va falloir finir par vous en occuper, et ce n’est pas simplement en vous ouvrant une page Facebook que vous réussirez à les séduire.
Ils sont bien loin d’être des cons.
Chers décideurs, les vacances sont finies.
MYSTÈRES DU SHOWBIZ – CHAPITRE UN: Ça commence par les faiseurs de tendances qui gonflent une bulle à propos d’un artiste. La grosse machine décolle. Ça finit invariablement par impressionner les diffuseurs en région. Ils paient le gros prix et enfin, seulement une quarantaine de personnes se pointent au concert.
À trois rues de là, un band local attire 80 personnes avec deux posters.
Le showbiz, c’est souvent mystérieux.
Et surtout, c’est parfois cruel.
Il ne faut surtout pas perdre de vue, c’est que si les jeunes générations sont « réveillés » et qu’ils se sentent concernés par les enjeux sociaux, c’est parce qu’ils sont éduqués, c’est parce qu’ils sont la troisième génération d’un Québec instruit. Continuons de sabrer dans l’éducation, et vous serez étonnés de constater à quel point un peuple peut redevenir mouton. Il n’y pas de démocratie sans éducation.