Il y a quelques jours, le populaire animateur de KYK FM Carl Monette apprenait à ses auditeurs qu’il allait bientôt quitter la région.
Dans quelques semaines à peine donc, sa douce voix ne se fera plus entendre sur les ondes de la radio. Du moins, ici dans le 02.
Je le dis sans ironie: je compatis énormément à la tristesse que ses fans doivent ressentir à la simple pensée de son départ. C’est toujours plate de perdre un point de repère dans lequel on se reconnaît. Par exemple, je ne me suis toujours pas remis de l’annulation du Show du matin avec Gildor Roy. Que voulez-vous, j’aimais ça, moi, prendre mon premier café de la journée en tête à tête avec Gildor. Je le trouvais relax, et surtout, j’aimais le ton de son émission.
Je ne vous ferai pas de cachettes, je n’ai jamais compté parmi les fans de Monette. La raison en est bien simple: je ne me reconnais juste pas dans ce que KYK FM propose. Et pourtant, je vous mentirais si je vous disais que je ne leur ai jamais laissé la moindre chance. Il m’arrive parfois de syntoniser la station et d’y jeter un coup d’oreille pendant quelques minutes. Et puis, chaque fois, le même feeling m’envahit: je n’ai pas l’impression de faire partie de la gang.
Car c’est bien là une des choses qui contribuent le plus à la popularité de Radio X. Au-delà des idées qu’on véhicule sans cesse concernant cette station (comme quoi on y tient des propos pas possibles ), il y a quelque chose de tout simplement socio-affectif. Le public de Radio X adhère à son contenu et à ses animateurs car il ressent une proximité.
Ce serait réduire une réalité à sa plus simple expression que de prétendre que les auditeurs de Radio X souhaitent seulement se faire bourrer le crâne à grands coups de sophismes et tout le tralala. C’est même une attitude que je juge extrêmement condescendante.
En fait, si l’on partait d’un tel point de vue, on prétendrait alors que tout ce qu’on entend sur les ondes de la radio de Radio-Canada est d’une sagesse inouïe. Non mais tant qu’à donner dans les extrêmes, pourquoi pas?
Je me ferai peut-être des ennemis, mais il y a déjà un bon moment que j’ai cessé de calculer le nombre de fois où les questions ou commentaires de Doris Larouche et de Jean-Pierre Girard m’ont fait soupirer. J’en conviens, dans un tout autre contexte idéologique que lors de mes expériences radio-x-iennes, mais quand même.
Combien de fois ai-je été tout simplement troublé par le fossé identitaire qui semble me séparer de Girard et Larouche? À combien d’occasions me suis-je demandé si ces animateurs vivaient dans le même monde que moi? Et à combien de reprises me suis-je questionné quant à la pertinence du choix de leurs invités? Probablement que certains d’entre vous se sont aussi adonnés aux mêmes réflexions lors de mes très rares apparitions sur leurs ondes.
Voilà donc que d’un côté, on a droit à une station de radio qui doit composer avec une réputation que plusieurs associent à l’univers sémantique des ordures, et que dans l’autre coin du ring, on a plutôt affaire à une station nous offrant du tellement propre que les cheveux nous en blanchissent presque instantanément.
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Ironiquement, la majeure partie des gens qui s’enthousiasment du départ de Monette ne sont pas des auditeurs de Radio X. Alors, qu’est-ce que ça changera dans leur vie? Pensent-ils vraiment que celui qui lui succédera citera Jean-Paul Sartre entre deux tounes de Foster the People et de Metallica? Et surtout, croient-ils sérieusement que Monette puisse être à l’origine de toutes les idées de marde qui circulent dans la région? Aux dernières nouvelles, ce n’est pas McDonald’s qui vient chez toi.
Maintenant, suis-je content de savoir que Monette quittera bientôt le paysage médiatique régional?
Oui.
Je suis content pour lui.
Monettte a un peu couru après sa déchéance; ses derniers propos concernant les assistés sociaux tenaient presque du néo-nazisme. J’ai l’impression que ta réalité n’est pas la même que tout le monde. Personnellement, j’écoute Espace Musique qui est une radio intéressante, variée et surtout pas quétaine et c’est tout de même Radio-Canada. Je dois avouer que je prète souvent l’oreille à la radio dite « poubelle », car j’ai besoin d’être influencé pour pouvoir ensuite tirer profit de mon libre arbitre. Je l’ai toujours fait; avoir des influences et m’en dégager par la suite. Ça s’applique autant à la musique, à l’écriture ou à la peinture et ça fonctionne; Monette aurait pu tirer avantage d’un tel enseignement….