Culture Club

Cordonnier mal chaussé

Il y a deux semaines, j’ai dû passer quelques jours dans la métropole pour une réunion de rédaction au sommet avec toute l’équipe du Voir. En feuilletant l’édition mauricienne se laissant justement désirer sur la table, mon collègue Kevin Laforest, qui connaît bien la région pour y avoir travaillé, m’a lancé: «Heille Marjolaine, tu dois être déçue de manquer le Salon des métiers d’art de Trois-Rivières.»

Fichtre (le mot qui m’est venu en tête à ce moment-là était juste un tantinet moins cute). En réalisant que j’étais effectivement en train de manquer mon rendez-vous annuel de l’avent avec les artisans de ma région, j’ai un peu hyperventilé. J’ai fait ça discrètement, sans sac en papier brun: c’est quand même moi qui avais signé le texte donnant tous les détails de l’événement…

Je sais pas si c’est un truc de fille, mais j’ai comme ce besoin vital, cette pulsion viscérale qui m’entraîne habituellement de kiosque en kiosque pour admirer tout ce que les gens sont capables de fabriquer de leurs mains agiles. Je les admire, moi qui dois encore faire sept trous dans le mur pour poser un seul cadre. Et encore, on me considère comme une excellente bricoleuse! Je songeais à toutes ces œuvres que ma pupille aurait dû contempler. Aux créateurs avec qui j’aurais pu discuter. Et au cadeau de Noël de ma mère, que j’avais prévu y acheter. Maman, je m’excuse à l’avance pour le présent probablement made in Taiwan et acheté dans une grande surface que tu trouveras sous le sapin.

Heureusement, les contes de Noël se terminent toujours bien et la vie m’a envoyé, quelques jours plus tard, la jolie EMA. EMA, comme dans Expérience métiers d’art, le nouvel espace présenté par le Regroupement des métiers d’art de la Mauricie et Culture Mauricie. EMA vient d’ouvrir ses portes à Trois-Rivières et y présente des expositions temporaires, en plus d’offrir des rencontres d’expérimentation, des formations ou des cours de perfectionnement animés par les artisans. Et SURTOUT, EMA possède un espace boutique qui permet au public de se procurer les créations de 25 artistes et artisans de la Mauricie.

Ce sera comme un minisalon des métiers d’art à longueur d’année, qui deviendra le théâtre de mes achats compulsifs artisanaux. Contrairement à mon portefeuille, mon honneur est – à peu de chose près – sauf. Et le cadeau de Noël de ma mère aussi!