C’est pas mon genre de m’insurger (ce qui n’est pas vraiment l’idéal pour une journaliste devant écrire une chronique hebdomadaire). En plus, y’a Noël qui approche dangereusement, et il vaudrait beaucoup mieux rester sage. Mais un événement de l’actualité culturelle des derniers jours m’a fait faire une montée de lait… Et je ne suis même pas enceinte, c’est dire!
Il se trouve que je suis reliée, grâce aux réseaux sociaux, à une ancienne collègue de classe qui porte le nom de Brisson. Brisson comme dans Francis Brisson. Comme dans Maison de la culture Francis-Brisson. Cette semaine, elle se disait profondément blessée, tout comme le reste de sa famille, par la démarche de citoyens ayant lancé une pétition pour rebaptiser cet important joyau patrimonial du secteur Grand-Mère. Plus de 800 signataires demandent que l’appellation du bâtiment historique fraîchement rénové soit désormais Maison de la culture Grand-Mère.
C’est un peu comme si on décidait tout à coup de renommer le Complexe culturel Félix-Leclerc (Félix qui?) Centre des arts de La Tuque. Ou de troquer Bibliothèque Maurice-Loranger contre Bibliothèque du Bas-du-Cap… Tant pis pour le membre fondateur de la Société d’histoire du Cap-de-la-Madeleine.
Les instigateurs de la pétition ont assuré que, de toute façon, 95% des signataires ignoraient qui était Francis Brisson. Vous savez quoi? Je l’ignorais moi-même. Mais ça ne prend pas la tête à Papineau (encore un dude qu’on ne connaît pas – devrait-on modifier l’expression?) pour savoir que lorsqu’on se donne la peine de baptiser un bâtiment au nom de quelqu’un, c’est souvent parce que cette personne a marqué l’histoire.
Un petit googlage rapide m’a permis d’apprendre qui était cet homme, décédé il y a 13 ans. Outre le fait d’être le grand-papa d’une fille avec qui j’ai étudié il y a des lustres, celui qui a enseigné la musique durant de nombreuses années a aussi été chef de l’Union musicale de Grand-Mère durant 37 ans, et chef de la fanfare du 62e Régiment de Shawinigan.
Cette polémique a tout de même du bon: ça donne l’occasion de rappeler à la population qui était ce bâtisseur de notre culture. Et surtout, pourquoi on se doit de faire vivre son nom et d’honorer sa mémoire.
3 années plus tard.
Bonjour Marjolaine et j’espère que vous este remise de vos montée de lait… Même si j’ai seulement pris connaissance de tout ce brou haha a propos de Francis Brisson voici quelques mois seulement, je voudrais certainement ajouter quelque mots a votre articles ayant grandement bénéficier du dévouement de Francs Brisson.
Alors ma cher Marjolaine who the f*** is Francis Brisson, well, let me tell you, who he is!
Francis Brisson c’était celui qui dirigeait l’Union musicale de Grand-Mère et l’Harmonie du Sacré-Cœur pendant plus de 37 ans quand elles jouaient dans les parcs de l’église St-Paul ou l’église St-Jean-Baptiste de Grand-Mère pendant les chaudes soirées d’été.
Francis Brisson, c’était celui qui dirigeait les deux fanfares de Grand-Mère lors de la course de canots à Grand-Mère et à Shawinigan ou lors de tout autres évènements important dans la ville.
Francis Brisson c’était celui qui dirigeait la fanfare du 62 eme Régiment d’artillerie a Shawinigan, la fanfare du 12 eme Régiment blindé a Trois-Rivières et la fanfare des cadets de Grand-Mère.
Francis Brisson c’était celui qui dirigeait les pratiques de l’Union musicale et celle de l’harmonie du Sacré-Coeur à toutes les semaines, sans conter les nombreuses pratiques individuelles et de groupes supplémentaires.
Francis Brisson c’était celui qui dirigeait la fanfare lors de la parade du Père-Noel ou celle du festival western à Sainte-Tite ou durant de nombreux autres évènements pour la ville de Grand-Mère.
Francis Brisson c’était celui qui en novembre de chaque année honorait nos anciens combattants jouant La dernière sonnerie et le Réveille.
Mais encore plus important Francis c’était celui qui a donne un sens a ma vie dans une période très difficile de celle ci. J’avait 8 ans quand Francis a commence a m’enseigner. La musique est rapidement devenu mon refuge et Francis mon inspiration. Mais moments passés avec Francis à l’Union musical sont mes plus beaux souvenirs de jeunesses. Ces moments me permettaient d’oublier une enfance plutôt malheureuse.
Francis a dit à ses enfants que si il avait pu sauver qu’une seule personne avec sa musique il aura réussi sa vie. Alors je peux vous assurer qu’il a réussi sa vie, mon seul regret est de ne jamais avoir eu la chance de lui dire merci. Je peux vous dire avec certitudes que les choses auraient tourné différemment pour moi si je n’aurai pas eu Francis et L’Union Musicale de Grand-Mère.
Jean Fontaine
Harmonie du Sacré-Cœur et Union Musicale de Grand-Mère 1968 à 1976