L’autre jour, mon copain m’a dit que j’étais «tellement belle avec mes petites fossettes». C’était mignon de sa part. Ça l’aurait été encore plus si j’avais vraiment des fossettes. En fait, il parlait – merci à sa belle naïveté – de mes rides d’expression. Vous savez, celles qui apparaissent lorsqu’on rit beaucoup?
Donc oui, je suis d’un naturel plutôt ricaneur. Je ris lorsque je fais une chute inélégante. Je ris en lisant un roman. Je ris juste pour le plaisir, parce que la vie est belle. Je ris quand je vais voir la LIM. Je ris en regardant le Bye-bye, puis en voyant la controverse qui suit sur Twitter. Je ris un peu des erreurs des autres, et beaucoup des miennes, parce que si on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose. Je ris de me voir si belle en ce miroir, surtout quand je ressemble à Elvis le matin. Je ris des jeux de mots, des sarcasmes, des palindromes, des calembours, de l’humour intelligent… Je ris même des jokes de pets (faites avec parcimonie)!
Malgré tout, je ne suis pas bon public pour les spectacles d’humour. Je m’esclaffe rarement en salle, et lorsque je le fais, mes éclats de rire sont discrets, frêles, fragiles, voire défaillants et déficients (des synonymes pour dire «plates à mort»). Je souris, plutôt. Même les shows les plus prisés par le public me laissent souvent de glace (cher Daniel Lemire, ce n’est pas toi, c’est moi. On peut rester amis?). Peut-être parce que ma vie abracadabrante et mon entourage sont déjà tellement drôles que le reste ne peut que me sembler un peu terne.
Voilà pourquoi, lorsqu’un humoriste me fait rigoler, j’ai tendance à lui être fidèle. C’est le cas de la formation Les Zapartistes, qui utilise le pouvoir de l’humour pour changer le monde (bon, on parle ici d’un work in progress, mais quand même..). Je suis de ceux qui attendent la traditionnelle revue annuelle de la troupe d’humour politique avant de passer à autre chose, histoire de ressasser une dernière fois le vieux stock. En 2011: les occupants de Wall Street, les inondations dans la vallée du Richelieu, le Printemps arabe, la marée orange au Québec, sans oublier, je l’espère, Muguette Paillé et la disparition du Madrid après 55 ans de présence sur l’autoroute 20.
Franchement, si l’indécrottable blasée de l’humour en moi a déjà peur pour sa rate, c’est qu’il faut voir Les Zapartistes. Le 6 janvier à 20h, au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières, parce que «rire est une si jolie façon de montrer les dents»!