Culture Club

Débobinée

Dans l’édition de cette semaine, je reprends un article de ma collègue Manon Dumais sur la rentrée culturelle cinématographique. Un bon texte de 2,5 feuillets (ce qui équivaut à 3750 caractères-espaces-compris en langage statistique microsoft-wordien, ou à environ trois quarts de page de journal, pour faire plus simple) dans lequel j’ai dû passer à grands coups de hache, que dis-je, de chainsaw!

C’est plus de la moitié de son papier que j’ai charcuté. Un genre de liposuccion culturelle, tellement fallait couper dans le gras… Non pas par manque d’espace (ça, c’est une autre histoire), ni parce que la plume de la chef de section Cinéma du Voir Montréal laisse à désirer (c’est plutôt le contraire). Non. C’est parce que la majorité des films qui y étaient mentionnés ne seront tout simplement pas à l’affiche des cinémas de notre région. Les quelques bobines rescapées de cette coupe à blanc seront-elles toutes projetées dans une salle près de chez vous? Laissez-moi en douter. En douter fortement.

On apprenait cette semaine que le film Incendies du Bécancourois Denis Villeneuve figure à la liste des British Academy Film Awards, la version britannique des oscars, et pourtant, ma région a mal à son cinéma. Les distributeurs sont frileux, les exploitants de salles se la jouent safe. C’est ben certain que Polisse de Maïwenn ou un drame irlando-britannico-français genre Albert Nobbs, c’est pas mal moins sexy que le dernier Twilight. Franchement, si seulement tous les réalisateurs respectaient la règle des «3S»: sang-sexe-sports. On le sait: c’est ça qui vend. Tchi-ching!

Vous ne verrez donc probablement pas sur les écrans d’ici: Roméo Onze, Toutes nos envies, Habemus Papam, We Need to Talk About Kevin, et plusieurs autres. Too bad pour les cinéphiles. Mais n’ayez pas peur à vos blockbusters. Vous pourrez certainement voir une énième version d’American Pie, du popcorn au beurre plein la gueule, en étouffant une éructation d’avoir trop ri d’une blague de tarte aux pommes. Tsé quand ton 1,2 litre de Coke Diet passe pas dans le bon tuyau…

Heureusement, dans la région, on a des gens qui font du beau boulot pour pallier tout ça. Merci Ciné-club Les beaux lundis et Ciné-Campus de Trois-Rivières de diffuser des films de répertoire souvent boudés par les cinémas. Merci Par::court et Les p’tites vues d’offrir une scène aux courts métrages québécois.

Et toi qui fête justement ton 15e anniversaire, merci Nouveautés de l’ONF de Trois-Rivières de nous faire découvrir des films d’animation et des documentaires comme Trou story (encore jamais projeté dans la région, près de trois mois après sa sortie). Et dire que c’est gratuit en plus… Tchi-ching!