Pourquoi le Québec devrait-il emboîter le pas et augmenter le salaire minimum à 15$
Le 29 novembre 2012, à Manhattan, une centaine d’employés travaillant dans le secteur de la restauration rapide ont choisi de quitter leur emploi pour aller manifester pour de meilleures conditions de salaires. Payés 7,25$ de l’heure, ils ont éveillé l’attention de leurs pairs et de l’opinion publique quant à la précarité dans laquelle ils se trouvaient, devant compter sur les timbres alimentaires et un second emploi pour joindre les deux bouts. Trois ans plus tard, des dizaines de milliers de personnes manifestaient dans plus de 200 villes américaines et scandaient leur soutien au mouvement alors appelé #fightfor15.
L’accroissement des inégalités ne fait malheureusement pas exception au Québec, bien qu’il soit moins prononcé ici. Avec un seuil de pauvreté établi à 23 000$ pour une personne vivant seule, il est simplement inacceptable que quelqu’un qui choisit de travailler à temps plein ne puisse le dépasser en étant payé au salaire minimum.
Faisons le calcul: le salaire minimum passera à 10,75$ le 1er mai prochain. Donc, quelqu’un qui travaillerait 40 heures par semaine gagnerait annuellement 22 360$, ne dépassant donc pas le seuil de la pauvreté.
Quelque chose doit être fait
Mais ne devrions-nous pas viser à tirer les plus pauvres vers le haut plutôt que de tirer les plus riches vers le bas? Avec un taux d’imposition marginal qui atteint maintenant 54%, une taxe de consommation de 15% et des impôts fonciers qui ne cessent d’augmenter, est-ce vraiment raisonnable d’en vouloir davantage de la part des 25% des Québécois les plus riches qui versent déjà 77% des impôts perçus?
Et si on augmentait nous aussi le salaire minimum de façon importante? Prenons par exemple le secteur du détail, dans lequel œuvre une grande proportion des employés qui sont payés au salaire minimum, qui représente un pan important de notre économie. Avec des revenus d’environ 110 milliards annuellement, ce secteur représente près du tiers du PIB du Québec. Une hausse de près de 50% du salaire minimum ne se ferait pas sans impact. Cette hausse ne pourra être limitée aux employés qui touchent le salaire minimum. Elle devra se répercuter dans une bonne partie de l’organisation afin d’être cohérente et équitable. Cette augmentation représenterait une hausse de 20% du coût total de la main-d’œuvre. Ce n’est pas une mince affaire.
Quel serait l’impact pour le secteur de l’alimentation, celui qui offre les marges nettes les plus basses? En fonction du type de commerce, la main-d’œuvre représente entre 6 et 10% des frais d’exploitation. Une hausse de 20% des salaires augmenterait donc les frais d’exploitation du détaillant en moyenne de 1,6%. Il faut ajouter la hausse des coûts liés aux produits fabriqués ici et celle liée au transport. Cette hausse totale estimée à moins de 4% serait facilement absorbée par l’augmentation des ventes des détaillants et par une légère inflation du prix des produits. Une inflation qui sera largement compensée par la hausse des salaires des moins nantis et qui sera tout à fait acceptable par les plus riches, certainement plus qu’une autre hausse d’impôts. Nos détaillants ont de bien plus importantes sueurs froides avec notre dollar.
Parce que, ne nous leurrons pas, un salaire de 30 000$ annuellement n’est pas une panacée. Il n’entraînera pas une augmentation importante de la thésaurisation. Une grande majorité de ces augmentations seront dépensées dans nos commerces et remises au gouvernement en taxe de vente.
De nombreuses entreprises ont compris que le traitement qu’elles offrent à leurs employés avait un lien direct avec la qualité du service offert à leurs clients, la diminution du taux de roulement, les coûts de formation et leur productivité globale. Et malgré ces salaires plus élevés que ceux payés par leurs compétiteurs, elles figurent parmi les entreprises les plus performantes dans le secteur des bas prix. On pense par exemple à Costco. Ce dernier, qui offrait déjà les meilleures conditions de l’industrie, a récemment annoncé que le salaire minimum qu’il offrait au Canada était haussé à 13,50$. Un caissier qui y travaille depuis cinq ans gagne environ 25$ de l’heure. Vous avez bien lu, 50 000$ par année. Costco semble y trouver son profit.
Si votre modèle d’affaires est uniquement basé sur l’embauche d’employés au salaire le plus bas possible, peut-être qu’il ne fonctionne pas et qu’il mérite d’être éliminé.
Il y a bien autres avantages à l’augmentation du salaire minimum. En augmentant le fossé entre ce que l’on obtient des prestations d’aide sociale et le salaire qu’un travail à temps plein ou à temps partiel peut procurer, il est évident que d’aucuns considéreront retourner sur le marché du travail et que cela entraînera une diminution des coûts sociaux assumés par l’État.
De plus en plus d’économistes réalisent que la morosité dans laquelle est plongée notre économie est directement reliée aux inégalités croissantes présentes en occident. Il reste bien sûr plusieurs défenseurs d’un salaire minimum le plus bas possible, comme l’Institut Fraser, «think tank» de droite, qui s’évertue à faire la promotion du libertarisme économique. Heureusement, d’autres voix s’élèvent, et non les moindres. Dans une lettre adressée au président Obama, 75 économistes réputés, incluant sept prix Nobel, dont Joseph E. Stiglitz, ont plaidé en faveur d’une augmentation importante du salaire minimum. De nombreuses études récentes réfutent les prophètes de malheur qui associent une hausse du salaire minimum à d’énormes pertes d’emploi, surtout chez les plus jeunes.
De nombreux États ont choisi d’emboîter le pas, influencés par le leadership de New York. La Californie procédera par référendum en novembre prochain afin de déterminer si elle aussi atteindra 15$ l’heure d’ici 2022. La ville de San Francisco l’a déjà fait, comme Seattle. Au Canada, l’Alberta a haussé le salaire minimum d’un dollar en octobre et vise à atteindre 15$ d’ici 2018. Il est grand temps que le Québec se joigne à ce mouvement qui nous servira tous: viser 15$ d’ici cinq ans.
Joignez-vous à cette révolution et réclamez, vous aussi, #15$minimum. Par équité et justice. Pour notre bénéfice à tous.
Bravo M. Taillefer pour votre lucidité et votre bon jugement. Vous-même, vous offrez un salaire décent aux chauffeurs de taxis Téo en leur offrant 15$ de l’heure. Je m’ennuie de vous à Dans l’oeil du dragon!
Taillefer est la preuve qu’on peut avoir du succès en affaire sans le faire avec la misère de ses employés. Bravo!
Oui à un salaire minimum à 15$.
Mais, Alexandre, si je puis me permettre, il serait aussi sage de viser le revenu des super riche, qui compose le 1% de la population, si ça peut soulager de l’angoisse fiscal qui habite le 25% de plus riche. Je ne pense pas qu’il sagira d’un nivellement par le bas. Mais plutôt une contribution de la juste part qu’ils doivent.
…est-ce vraiment raisonnable d’en vouloir davantage de la part des 25% des Québécois les plus riches qui versent déjà 77% des impôts perçus?
Ça me semble une juste part…
Je ne suis pas d’accord. « Payer sa juste part », pour moi, c’est contribuer proportionnellement à sa richesse. Si je prends la décision de dormir 4 heures par jour pour faire évoluer mon revenu, je n’apprécierais pas que l’on vienne m’enlever ce que je me suis acharné à faire de plus.
Le mot « juste » est relatif, c’est pourquoi il est sain d’être méfiant du gouvernement en tout temps. La redistribution de la richesse ne doit pas être telle qu’elle DÉCOURAGE les gens à se dépasser.
C’est soit vous n’y avez pas pensé, ou alors vous ne savez pas que le 1% des plus riches de sont pas nécessairement des millionaires.
Bonjour, la problématique est probablement dans le fait que si je gagne 17$/h présentement et que le salaire minimum passe de 10,75 à 15$, il va falloir augmenter mon salaire aussi, car il est basé sur mes études et mes compétences alors j’exgigerer au moins 21$ est-ce que ma compagnie va réussir à augmenter le salaire de tout ses anciens employés? Et les services et les aliments vont simplement augmenter de prix, car iga ne pourra pas prendre l’augmentation pour lui, il va la refiller dans les prix des aliments.. Alors ça va être un cercle vicieux
Bonjour Anne,
je ne suis pas économiste et mes connaissances en la matière sont limitées. Par contre, je crois que vous sur-estimez le lien entre le salaire minimum et la valeur de votre travail. Laissez-moi m’expliquer: Votre salaire de 17$ est ainsi parce que votre employeur et le marché du travail (et vous, plus ou moins, si vous avez acceptée ce salaire) croit que c’est ce que vous valez. Autrement dit, votre expérience et vos études font que vous pouvez être rentable et l’entreprise peut faire un profit lorsque vous êtes payée 17$ de l’heure.
Le salaire minimum, lui, est un décret du gouvernement qui tranche en disant « Vous ne pouvez pas payer vos employés moins cher que ceci parce que sinon, ceux-ci sont dans des conditions indécentes. » Que 15$ devienne le nouveau standard pour ce qui est un salaire » décent » ne veut pas dire que vous avez soudainement acquis plus d’expérience et d’études pour « valoir » plus cher que 17$ aux yeux de votre entreprise. Je comprends que d’une certaine façon, vous êtes rendue à valoir « seulement 2$ de plus que le salaire minimum », mais ce n’est pas la bonne façon de voir les choses(selon moi).
Cette hausse serait inclus dans la phrase : « Cette hausse ne pourra être limitée aux employés qui touchent le salaire minimum. Elle devra se répercuter dans une bonne partie de l’organisation afin d’être cohérente et équitable. Cette augmentation représenterait une hausse de 20% du coût total de la main-d’œuvre. Ce n’est pas une mince affaire. »
Je ne crois pas que ce serait une hausse équivalente, mais bien pour garder une cohérence. Une hausse à 19-20$/h pour un salaire de 17$/h semble être ce qui a été évalué dans l’article.
Comme il l’explique déjà dans son texte, OUI, il y aura des augmentations, mais ce seront des augmentations mineures. Si des entreprises, comme IGA, se mettent à faire des augmentations majeures, tandis que d’autres ont une hausse de prix raisonnable, l’entreprise fermera tout simplement ses portes, car personnes continuera d’y consommer. De plus, je crois qu’avec tous l’argent que fait l’entreprise, une hausse des salaires ne doit pas leur enlever autant d’argent dans leur porte-feuille, surtout qu’ils attirent beaucoup de consommateur avec leur promesse du prix le moins cher.
Ce que les détaillants risques de faire.
Non, il y a peu de chance que tu sois augmenté à 21$/h. Cependant bonne nouvelle, tu à de bonne chance de gardé ton emploi.
Ton employeur risque de graduellement vouloir automatisé des tâches et processus à fin de réduire le coût de ca mains d’oeuvre. Donc certains employés risques d’être remplacé par de nouvelles façon de faire et une augmentation de l’utilisation de machine.
Les caisses libres services pourrais être par example généralisé et ce même si actuellement la clientele préfère l’humain.
Example on vois de nouvelle caisses libres services dans les McDonald actuellement. On essai aussi d’automatisé le travail en cuisine.
Plus le salaire minimum sera haut plus les entreprises aurons avantages à innové pour remplacé l’humain. Des robots pour nettoyer les allés?
Donc ceux avec peu de compétence aurons de faible chance d’être engagé au nouveau salaire minimum et perdrons la chance de pouvoir en aquérir.
Des grandes entreprises comme IGA serons en réalité heureuse de ce nouveau salaire minimum, car leur compétition aura le même problème. Ca ne les mets pas en difficulté contre Metro.
Cependant les plus petites entreprises n’aurons pas la possibilités de compétitionné aussi facilement pour automatisé leur entreprise et risque fortement de mourrir pour le bénéfice des plus grandes.
A cause de tout ca des gens vulnérable vont perdre leur emplois ou la possibilité dans trouvé un afin de gagné de l’expérience et comme toi gagné sensiblement plus que le salaire minimum. Ces gens seront privé d’une possibilité d’amélioré leur sort.
D’autre personne comme moi vont bénéficier de tout l’argent que les entreprises vont devoir investir afin d’automatisé ces processus. Donc des programmeurs, des ingénieurs vont gagné encore plus cher que présentement grâce à l’augmentation de la demande pour leur services.
Donc ce beau salaire minimum va profité à quelques personnes et nuire à beaucoup d’autre qu’on ne verra pas.
Beaucoup de gens qui aurais pu commencé à 10$/h pour éventuellement en faire 17$ et plus.
Bonjour,
Personnellement j’ai travaillé longtemps au salaire minimum. J’ai retourné aux études et je travaille maintenant au-dessus de 20$/H. Tout le monde contribue à payer tes études, mes études… Ce n’est pas donné à tous d’avoir la capacité de faire des études. Alors, moi, je serais prête à gagner moins pour permettre aux gens au salaire minimum de passer à 15$. Permettre à des enfants de manger mieux…Oui j’espère bientôt que ça arrivera. Josée
ce serait logique et avantageux …dans mon livre a moi 30% des assistés sociaux sont apte au travail ..ce serait un incitatif a les encourager a travailler pour arreter la chaine …soit le fait que de père en fils et mere en filles ont se refugie sur l aide DE DERNIER RECOURS …
– 40 % des prestataires ne présentent aucune contrainte à l’emploi, 37 % présentent des contraintes sévères et 20 % ont des contraintes temporaires.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201511/15/01-4921132-championnes-de-lemploi-pauvres-en-assistes-sociaux.php
L’énoncé: « Cette hausse ne pourra être limitée aux employés qui touchent le salaire minimum. Elle devra se répercuter dans une bonne partie de l’organisation afin d’être cohérente et équitable. » est très important. Je travailles dans une entreprise de 150 employés en fabrication mécanique. Nous avons beaucoup de gens pressés par de hautes gammes de fabrication qui sont payés 14$ de l’heure. Sans parler des techniciens qui gagnent 18-20$ de l’heure. Pour qu’un salaire minimum soit possible, toutes les entreprises devront augmenter de 20%, je ne crois pas que je choisirais une job dans une shop sale si je pouvais travailler dans un club vidéo pour plus cher. En terminant, avec le scandale des Panama Papers, ça nous donne une petite idée qu’il y a des gens très riches qui ne participent pas à notre beau projet de société…
Mr Taillefer,
Pour réellement réduire l’écart entre les pauvres et les riches, ce n’est pas le prix plancher pour un travailleur que nous devons revoir, mais bien le plafond de rémunération.
Tant qu’il n’y aura pas de limite à l’accumulation de richesse, les même individus s’enrichirons et les autres tenteront simplement de ne pas tomber en retard…
Hausser le salaire minimum est une mesure populiste et temporaire, et je suis certains que vous le savez.
Dans une lettre adressée au président Obama, 75 économistes réputés, incluant sept prix Nobel, dont Joseph E. Stiglitz, ont plaidé en faveur d’une augmentation importante du salaire minimum.
Pourquoi, pensez-vous ?
Augmentation de la productivité, diminution substantielle du taux de roulement et par conséquent, des frais de formation répétés (chaque formation est un investissement… Donc un risque.) Ceci étant dit, le mouvement #fightfor15 est plutôt désuet avant même son ère, c’est la main d’oeuvre spécialisée qu’il faut règlementer à la hausse, sinon on détermine qu’un commis de dépanneur mérite le même salaire qu’un mécanicien qui sort de deux ans d’études. En Australie (parce que je connais cet exemple, possiblement ailleurs aussi) le salaire minimum est réglementé en fonction de l’âge, car on juge qu’un père de famille de 35 ans n’a pas les mêmes responsabilités financières qu’un étudiant de 18 ans, et les employeurs y adhèrent, car l’expérience de travail, l’expérience de vie et le rapport : « productivité/compensation » reflète le respect mutuel d’un rapport sain entre employeur et employés puisque les deux partis reconnaissent l’importance primordiale de cet équilibre et sa préservation. Qui plus est, dans les états où le salaire minimum atteindra 15$/h en 2022, il me semble qu’en suivant un courant naturel d’inflation, c’est à peu près une évolution normale, pas une victoire ni un changement, quoique je ne suis pas qualifié en finances ou en économie pour vérifier cette hypothèse adéquatement. En conclusion, ce mouvement ne me semble être guère plus qu’une distraction, au même titre que d’augmenter le taux d’imposition pour les mieux nantis (ie: ceux qui gagnent plus que 100 000$/an devraient payer plus d’impôts). C’est la corruption qu’il faut arrêter. Le revenu du gouvernement l’an passé, 48% en provenance des impôts des particuliers, 14% en impôts aux entreprises. Et je ne parle pas ici des PME qui ont peine à rester la tête hors de l’eau. Ce sont les grandes multinationales, « foreign and domestic », qui profitent des paradis fiscaux et qui sont émancipées de toute responsabilité morale en tant que membres actifs de la société. Si aux yeux de la loi, elles profitent des mêmes avantages qu’une personne morale, en réalité, aucune personne morale ne dispose de ressources comparables. Bref, ne nous emballons pas trop avec ce 15$/h, la réalité c’est que la majorité des employeurs sont déjà « accotés à la gorge », et les grosses entreprises ben… elles offrent déjà des salaires supérieurs. Le seul gagnant dans l’histoire, c’est celui qui aura réussi s’acheter du temps en vous divertissant, le temps de continuer à s’en mettre plein les poches quelques années encore. Ce mouvement est un pas dans la direction qui nous ramène à la même case que d’habitude.
« Qui plus est, dans les états où le salaire minimum atteindra 15$/h en 2022, il me semble qu’en suivant un courant naturel d’inflation, c’est à peu près une évolution normale […] »
Pas vraiment. Le salaire minimum augmente de 15 à 25 sous par année depuis belle lurette. Pour atteindre 15$/h, il faudrait attendre encore au mieux 17 ans, soit 2033 et au pire 30 ans, soit 2046.
Et le Québec est en avance sur les États-Unis, qui généralement sont autour de 8,50$/h.
En fait oui il faut tirer les plus pauvre vers le haut mais pour faire cela il faut aussi tirer les 2% plus riches vers le bas pour ce qui est de la classes moyenne ou moyenne supérieur (170k et moins) vous avez bien raison il faut commencer a les laisser tranquille parce qu’ils paye déjà 70% en impôts et taxes Puis avec ce qui leurs reste, c’est eux qui font vraiment rouler l’économie parce qu’ils peuvent se payer plus que de la survie (épicerie, logement, habillement) et de plus ce n’est pas eux qui utilisent l’évitement ou l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux. Les paradis fiscaux c’est l’affaire des 500K et Plus.
Le salaire minimum ne devrait pas être une option de long terme pour qui que ce soit. Ce sont souvent des emplois à temps partiel et/ou des emplois qui n’exige aucune qualification. C’est très facile d’obtenir des qualifications nécessaires pour ne pas avoir à gagner 10,75$ de l’heure de façon permanente.
En théorie, très peu de gens veulent faire carrière dans un McDonald. En réalité, c’est le seul choix que beaucoup de personnes ont. Aller à l’école n’est pas une option pour quelqu’un qui travaille 60 heures/semaine et qui paie à peine son logement.
Dans tous les cas, même si cette personne était dans un emploi temporaire, elle mérite un salaire qui lui permet de souvenir à ses besoins. Et quand on travaille 40/semaine au salaire minimum, on est encore en dessous du seuil de la pauvreté, et ça, c’est innacceptable.
Une job au salaire minimum demande souvent le bilinguisme, de travailler sur des »chiffres » d’effectuer des travaux dangereux et bien souvent mal sécurisé. De travailler auprès du public qui te prend pour une merde de par ta situation de travailleurs au salaire minimum…d’autres exemples encore?
Je ne comprends ce que vous dites jai des etudes universitaires, trois DEC êt je recherche désespérément un emploi je suis chef de famille êt mon chômage se termine dans 4 chèques. J’accepterais de travailler dans les conditions que je viens de vous décrire avec un salaire de 15$. Êt je serais heureuse de pouvoir envisager le futur plus sereinement. Alors arrêter de penser que les travailleurs au salairenont aucunes formation ou qu’il est tellement facile de se former pour gagner plaisir que 10$/h. Merci
Je ne dis pas que l’on ne devrait pas augmenter le salaire minimum, mais ça ne peut être simple comme une baguette magique. Si tout le monde a 15$ de l’heure tout augmentera dans une proportion similaire.
Étant donné que les gens auront plus de revenu, on pense qu’il pourrait potentiellement s’acheter une maison. Toutefois ce sera faux, car le marché de l’immobilier suit l’offre et la demande. Étant donné que la demande sera plus haute, le prix de vente des propriétés augmentera proportionnellement.
Les gens gagnant déjà un revenu de 15$/hr voudront avoir plus ainsi de suite. Ce qui est tout à fait normal. La problématique viendra des entreprises de production qui exporte. Comment feront-il pour garder des coûts de production compétitif à l’échelle planétaire? Je crois que vous êtes capable d’en déduire les conséquences à long terme.
On dit que des entreprises ont compris en donnant des salaires descents à leur employé. Certes, le traitement est bon, car il est meilleur que le seuil minimum. Si on augmente tout le monde, alors le salaire qui était considéré bon ne sera plus compétitif.
Il y a d’autres moyens pour donner plus sans avoir trop de dommages collatéraux. Certains pays, par exemple l’Australie, ont adoptés le salaire minimum échelonné sur plusieurs critères tel que l’expérience et l’âge. Par exemple, un étudiant qui travaille au dépanneur aura un salaire minimum moindre qu’une personne de 30 ans. Une personne de 30 ans pourra avoir un salaire minimum moins élevé qu’une personne de 25 ans si cette dernière a plus d’expérience de travail.
Une autre voie possible serait d’avoir un salaire minimum garantie comme on entend c’est temps-ci dans les médias.
Si on revient à l’article, je crois que beaucoup de gens ont la pensée magique et je dirais que cet article suit cette tendance.
Taillefer : « Le salaire minimum passera à 10,75$ le 1er mai prochain. Donc, quelqu’un qui travaillerait 40 heures par semaine gagnerait annuellement 22 360$, ne dépassant donc pas le seuil de la pauvreté »
A moins d’exception, on est toujours le riche de quelqu’un, ou le pauvre de quelqu’un.
Faites le test pour voir à quel percentil mondial de la richesse vous vous situez, avec cet ouil de calcul : http://www.globalrichlist.com/
Pour utiliser l’outil de calcul globalrichlist, il faut entrer les revenus après les taxes. Au Québec, il faut donc entrer les revenus bruts après les impots fédéral et provincial, la RQAP et la cotisation à l’assurance emploi. On peut utiliser cet calculatrice de déduction à la source pour connaitre le revenu brut après ces dépenses : http://www.impot.net/fr/entreprises/das/
Les revenus après les taxes d’une personne vivant seule et travaillant à temps plein au salaire minimum sont de 19676$ par an(359,08 par semaine après les taxes et la rrq. Puisque la rrq n’est pas une taxe proprement dite car l’argent revient à la personne rendue à sa retraite, on l’ajoute au revenu net, ce qui donne 378,39$ par semaine et 19676$ par an).
Une personne qui gagne un revenu de 19 676$ par an se situez parmi les 7.61% des personnes les plus riches au monde!
Est-ce à dire qu’il faudrait couper le revenu de ces gens afin de le distribuer partout dans le monde pour réduire les inégalités?
Taillefer : « Quel serait l’impact pour le secteur de l’alimentation, celui qui offre les marges nettes les plus bas Et si on augmentait nous aussi le salaire minimum de façon importante? …. En fonction du type de commerce, la main-d’œuvre représente entre 6 et 10% des frais d’exploitation. Une hausse de 20% des salaires augmenterait donc les frais d’exploitation du détaillant en moyenne de 1,6%. Il faut ajouter la hausse des coûts liés aux produits fabriqués ici et celle liée au transport. Cette hausse totale estimée à moins de 4% serait facilement absorbée par l’augmentation des ventes des détaillants et par une légère inflation du prix des produits. Une inflation qui sera largement compensée par la hausse des salaires des moins nantis et qui sera tout à fait acceptable par les plus riches, certainement plus qu’une autre hausse d’impôts »
Une inflation qui sera largement compensée par la hausse des salaires des moins nanties? Je suis loin d’être convaincue par ces prédictions. À moins que cette hausse des salaires se fasse naturellement, c’est-à-dire en toute liberté (je crois que c’est le cas pour la compagnie Cosco). Certainement pas si l’État doit payer pour cela et, au final, les contribuables.
Beaucoup d’économistes ne seraient pas d’accord avec ses prédictions. Je doute fort qu’au final les pauvres auraient un meilleur niveau de vie, pas si on force les entreprises à donner un salaire x. Cela doit se faire naturellement, autrement un déséquilibre se créé :
« Des études économiques ont démontré qu’en réalité, ce ne sont pas les sociétés qui assument les coûts de l’impôt sur leurs bénéfices, mais bien la population.
…
Les études révèlent également que les impôts auxquels sont assujetties les sociétés érodent la productivité et minent la croissance, et que les récentes réductions des impôts
des sociétés aux paliers fédéral et provincial ont pour effet d’accroître les investissements et de créer des emplois au Canada.»
(référence : Comptables agréés du Canada. 2013. Fraude fiscale, évitement fiscal et concurrence :analyse de la problématique des impôts sur les bénéfices des sociétés et solutions possibles
file:///D:/download/TaxEvasionWhitepaper_FR.pdf
Citant ces 2 études :
Duanjie Chen et Jack Mintz. Federal and Provincial Business Tax Reforms: A Growth Agenda with Competitive Rates and Neutral Treatment of Business Activities. School of Public Policy, Université de Calgary, SPP Research Papers, volume 4, numéro 1, janvier 2011. file:///C:/Users/Nat/AppData/Local/Temp/SSRN-id1920860.pdf
2012 Annual Global Tax Competitiveness Ranking: A Canadian Good News Story. http://www.policyschool.ucalgary.ca/…/2012-tax-competitiven…)
Taillefer : « De nombreuses entreprises ont compris que le traitement qu’elles offrent à leurs employés avait un lien direct avec la qualité du service offert à leurs clients, la diminution du taux de roulement, les coûts de formation et leur productivité globale. Et malgré ces salaires plus élevés que ceux payés par leurs compétiteurs, elles figurent parmi les entreprises les plus performantes dans le secteur des bas prix. On pense par exemple à Costco. Ce dernier, qui offrait déjà les meilleures conditions de l’industrie, a récemment annoncé que le salaire minimum qu’il offrait au Canada était haussé à 13,50$. Un caissier qui y travaille depuis cinq ans gagne environ 25$ de l’heure. Vous avez bien lu, 50 000$ par année. Costco semble y trouver son profit »
Ok. Si Costco semble y trouver son profit, parfait! Que monsieur Taillefer fasse la même chose, s’il trouve, lui aussi, son profit! Seulement, le problème est que, justement, il veut forcer les gens à encourager son modèle d’affaires, parce que sans l’aide extérieur, son modèle n’est pas profitable, n’est-ce pas?
La différence entre Costco et Alexandre Taillefer est que Costco ne demande pas à l’État d’intervenir dans son entreprise. En tout cas pas à ma connaissance. Monsieur Taillefer, pour que son modèle d’affaires fonctionne, dépend beaucoup de l’intervention de l’État :
-Absence de réelle concurrence en s’opposant à la libéralisation de l’industrie du taxi
-Le prix d’essence à la pompe doit être à 1.50$ le litre
(http://www.lesaffaires.com/…/xpndcroissance-le-fond…/585733…)
-Je serais prête à parier qu’il encourage le gouvernement libéral du Québec qui a l’intention de forcer les concessionnaire à vendre un certain quotas de voitures électrique (http://www.quebechebdo.com/…/Vehicules-electriques-%3A-le…/1)
Et le problème majeur avec Alexandre Taillefer est qu’il veut imposer par la force l’augmentation du salaire minimum. En fait, il veut que le peuple soit forcé à plein de choses. La liberté, c’est pas son truc. Lui et moi sommes à des années lumières sur la manière de voir le monde. Dommage, parce que si je n’étais pas forcée, j’aurais pu devenir une cliente de sa compagnie de taxi : payer plus cher pour un service « équitable », je le fais déjà quand j’achète certains produits alimentaires. Personne ne me force, et elle est là toute la différence. Maintenant, il est clair que je n’ai pas du tout envie d’encourager sa compagnie.
Plus les gens sont pauvres et plus tu as le pouvoir sur eux!.
Précisons que l’Institut Fraser ne milite pas pour un salaire minimum le plus bas possible, mais pour son abolition pur et simple.
Avez-vous remarqué que plusieurs petites et moyennes entreprises ne sont pas d’accord pour une augmentation substantielle du salaire minimum. Elles y voient une diminution de leurs profits. Vous êtes-vous déjà demandé comment cela se fait qu’une entreprise qui paie le salaire minimum, les propriétaires et les actionnaires deviennent millionnaires après seulement 10, 15 ou 20 ans d’opération.
Ces entreprises profitent du salaire minimum qui est bas et ce sont les employé(es) eux-mêmes qui en subissent les conséquences. Elles ne sont pas intéressées à partager une part de leurs profits.
Plusieurs employeurs se plaignent quand le salaire minimum augmente de 0.25 cents de l’heure. Pourtant, ces mêmes employeurs sont millionnaires après seulement quelques années. Ils s’enrichissent sur le dos des travailleurs.
J’ai travaillé pour des employeurs qui payaient des salaires très bas et quand on leur demandait une petite augmentation, ils pleuraient quasiment, c’est comme on leur arrachait le coeur, et aujourd’hui ces mêmes employeurs sont multi millionnaires, voire des centaines de millions.
Dans notre société, tout le monde veut être millionnaire à tout prix et vite, au lieu de partager un peu de richesse.
« En augmentant le fossé entre ce que l’on obtient des prestations d’aide sociale et le salaire qu’un travail à temps plein ou à temps partiel peut procurer, il est évident que d’aucuns considéreront retourner sur le marché du travail et que cela entraînera une diminution des coûts sociaux assumés par l’État. ».
Ok mettons que les prestataires d’aide social veulent soudainement travailler, ils vont travailler ou? Et si a la place on insitait les gens a s’instruire et obtenir de meilleurs emplois. C’est vrai que c’est pas tout le monde qui peut faire un travaille intellectuel fort payant mais il y a des metiers manuels tout aussi payant.
Je dis plutot
« En diminuant l’ecart entre le salaire minimum et un emploi qui requiert un peu d’étude, pourquoi étudier? Le salaire minimum ne doit pas etre un salaire a vie et un but »
Oui il faut que ça change bravo!
Si on peut se réjouir lorsqu’un homme d’affaires comme Alexandre Taillefer revendique l’augmentation du salaire minimum à 15 $ et paie ce salaire aux chauffeurs de sa compagnie, Téo Taxi, il y a de quoi sourciller lorsqu’il affirme « ne devrions-nous pas viser à tirer les plus pauvres vers le haut plutôt que de tirer les plus riches vers le bas ? »
Amalgamer ainsi la classe moyenne (ceux qui gagnent entre 50 000 $ et 100 000 $ par année) avec les plus riches (100 000 $ et plus) permet à M. Taillefer de noyer le poisson, soit le fait qu’au Québec, ce sont les impôts sur les bas revenus qu’on a augmentés au fil des années, tandis qu’on a diminué ceux sur les revenus supérieurs à 100 000 $. Les plus riches ont par ailleurs vu leurs revenus augmenter significativement (86 %) entre 1982 et 2010, tandis que le revenu moyen du reste de la population n’augmentait que de 12 % en dollars constants, passant de 25 658 $ à 28 800 $, nous apprend cette étude de l’IRIS, intitulée « Les inégalités : le 1 % au Québec ».
Je vous invite à lire mon billet de réponse à son point de vue sur le blogue de la revue Relations : http://blogue.revuerelations.qc.ca/2016/05/01/salaire-minimum/