Je dois l’avouer, le discours des Montréalais est souvent unidirectionnel. Nous balayons trop souvent du revers de la main le sort des régions en insistant sur l’importance de Montréal à titre de centre économique du Québec.
On se dit: « Si Montréal a du succès, les régions en bénéficieront ». Cette mentalité n’est pas étrangère à l’approche économique promue par les néolibéraux, le trickle down effect ou l’effet de percolation. Si les riches s’enrichissent, ceci aura un effet bénéfique envers toutes les strates de la population.
Nous savons aujourd’hui que cette approche économique ne fonctionne pas. Elle n’aura permis finalement qu’une concentration accélérée de la richesse. Ni pour Montréal, ni pour les centres urbains du Québec, ni pour le monde rural, un tel système n’est viable. Il faut changer notre approche.
Un milieu de vie dynamique et réinventé
Dédé Fortin chantait «qu’y est tombé une bombe su’a rue Principale depuis qu’y ont construit le centre d’achat!» De nombreuses villes ont en effet choisi d’adopter des stratégies semblables à celles que l’on a développées dans les banlieues des grandes villes au cours des années 1970, avec les effets catastrophiques que l’on connaît sur la vitalité de nos centres urbains et sur la qualité de vie.
Les nouvelles approches urbanistiques favorisant un milieu de vie riche et les échanges humains ont toutes autant de chance d’obtenir du succès dans une ville de 50 000 personnes qu’une ville qui en compte 3,8 millions.
À la base de ce renouveau des villes, on retrouve une philosophie de densification urbaine misant sur la force d’un milieu de vie où l’on peut acheter ses produits, consommer de la culture, étudier et travailler. Le développement d’un cocktail transport intelligent favorisant le transport en commun, l’utilisation de vélos ou la voiture en libre-service. Une ville où il fait bon marcher, échanger, faire partie d’une communauté. Où les citoyens veulent s’investir, s’impliquer socialement et faire une différence.
La différence entre Montréal et Saguenay ce n’est pas une métropole versus une ville de région, c’est 25 quartiers versus un ou deux. La configuration des villes doit être revue en profondeur pour favoriser la marche, les échanges, le sentiment de communauté.
Des exemples sont heureusement à suivre. Victoriaville et Saint-Hyacinthe me viennent spontanément à l’esprit. Ce sont des villes où l’on concentre les activités dans un secteur, où l’on bâtit autour des forces de la topographie et de la concentration des infrastructures. Ces villes connaissent des croissances démographiques importantes justement parce qu’elles ont mis en place des quartiers où les gens veulent vivre et se retrouver.
Malheureusement, tout concourt depuis une décennie au rétrécissement de nos communautés rurales. Fermetures de gares, raréfaction du transport interurbain par autocar, réseaux Internet et sans-fil déficients, voire inexistants, abandon des quais fédéraux, sous-financement des musées et des lieux patrimoniaux, centralisation des services publics, industrialisation de l’agriculture, mécanisation et robotisation en foresterie comme dans les mines. On prend ici un grand respire, et on continue: services postaux compressés, fermeture des Conférences régionales des élus et élues, sous-financement des centres universitaires. Tout se passe comme si le droit à l’existence, en région, devait se payer d’une lente agonie.
La granularité des économies
Les stratégies de développement économique des régions ont souvent reposé sur de grands projets liés à l’extraction des ressources, à des alumineries, à des projets énergétiques. Ce sont certes des projets porteurs, mais qui créent malheureusement une grande dépendance envers un seul donneur d’ouvrage. En suivant cette voie, nous ne développons pas une économie forte et résiliente. On extrait le meilleur, au moindre coût, le plus rapidement possible.
Les économies fortes sont composées de nombreuses entreprises. Plus elles sont petites et nombreuses, moins la dépendance conjoncturelle est élevée. Oui à des locomotives industrielles, mais dans un cadre complémentaire, à condition qu’une économie locale se bâtisse dans la diversité.
La mobilité
L’accès facile au territoire est un réel enjeu. Rien ne favorise la mobilité aujourd’hui. Je suis convaincu que nous pouvons trouver des solutions innovantes pour le transport interurbain, comme il s’en développe dans les villes.
Le transport ferroviaire est déficient et pourrait bénéficier d’investissements. Il y a des solutions possibles dans l’axe Québec-Montréal-Gatineau, et d’autres, pour relier les régions entre elles. Nous avons l’expertise à Saint-Bruno et La Pocatière pour construire des trains modernes et efficaces.
Le transport aérien interrégional mériterait aussi un examen attentif. Le coût des billets d’avion pour les villes du Québec est actuellement complètement farfelu: 1000$ pour aller aux Îles-de-la-Madeleine? Pas étonnant que l’on choisisse la côte Est américaine pour nos vacances…
Culture et tourisme
La renaissance de la ville de Québec n’est pas liée qu’à la plus forte cohérence de son modèle institutionnel comparé à celui de Montréal. Elle n’est pas non plus le fait exclusif du dynamisme du milieu des affaires. Il y a de cela plus de 20 ans, feu le maire Jean-Paul L’Allier optait pour la culture et… la beauté. En peu de temps, la capitale est devenue une destination touristique de haut niveau. Une solide infrastructure touristique et culturelle génère de la richesse. Ajoutez de la recherche universitaire de créneau, des ponts avec le milieu des affaires, et vous obtenez le plein emploi.
Je suis convaincu que nous pourrions revitaliser et développer l’ensemble de notre territoire en optant pour l’approche L’Allier. Restaurons nos plus belles églises, soutenons nos musées régionaux, préservons nos paysages et offrons au monde entier notre riche patrimoine.
Nos infrastructures touristiques mériteraient qu’un vaste programme d’investissement soit mis en place. Si davantage de solutions de rechange de qualité jumelées à des stratégies de promotion étaient mises en place, je suis convaincu que les Québécois opteraient pour des vacances chez eux.
Pour une réussite collective
Si Montréal est souvent décrite comme le poumon économique du Québec, il est temps de reconnaître qu’un corps requiert de nombreux organes en santé. Et si nous nous unissions et travaillions tous ensemble à nous rendre respectivement plus forts et plus résilients, en reconnaissant les forces propres à chacune des régions du Québec, de Montréal à l’Abitibi, de l’Outaouais à la Côte-Nord? Être fier de Montréal n’est pas renier Québec ou Amos. Bien au contraire. Nous avons besoin de gens fiers de leurs régions et qui travaillent ensemble à notre réussite collective.
Propos rafraîchissant, merci de tout cœur.
Après quelques années passées entre Calgary, Toronto, Montréal, Ottawa et… Tunis, je suis revenue vivre à Québec, et ne le regretterai jamais. Vous avez mis le doigt sur un problème dont peu de Montréalais ont conscience. Soyons fiers de notre culture et ouvert sur le monde… en commençant pas échanger entre nous! Nous en ressortirons plus riches, dans tous les sens du terme.
Vous devriez aussi tenir compte des régions pour la distribution de votre magasine !
À une demi-heure de Montréal; votre revue est disponible +/- 15 jours après Montréal
Merci de reconnaître l’existence du montréalocentrisme. C’est apprécié. Mais j’aimerais faire quelques commentaires pour poursuivre la réflexion.
1. Si vous citez un exemple, svp, choisissez une autre ville que Québec. Ok techniquement parlant, Québec et Montréal sont aussi des régions… Mais dans ce contexte, c’est un peu comme si le premier millionnaire donnait une conférence à des entrepreneurs de PME en citant l’expérience du deuxième millionnaire… C’est peut-être un bon conseil, mais les entrepreneurs risquent de se demander si ça les concerne vraiment.
2. Ne confondez pas les défis des petites villes et ceux des villages. L’Internet est un point important en milieu rural mais pas en ville. Le transport d’autobus interurbain a diminué dans les petites communautés mais moins dans les plus grandes, qui elles, peinent à trouver des solutions pour réduire la place de la voiture. La perte de subventions pour les musées et lieux patrimoniaux ou les établissements post-secondaires risquent de faire plus jaser en ville. Une baisse de clientèle scolaire n’entraîne pas le même genre d’impacts dans un village où la seule école fermera que dans une petite ville où on répartira les enfants dans d’autres établissements. La réalité n’est pas la même à Montréal-Nord qu’à Outremont, non? Ben c’est pareil pour une région. « Les régions » ne sont pas une masse uniforme.
3. Oui, il y a généralement plus d’un ou deux quartiers dans une ville de région. Dans le cas de ville Saguenay (avec la fusion), il y a 19 districts, répartis dans 3 municipalités. Je sais, avec la place que prend le maire, on croirait pas, mais c’est ce que dit le site web de la ville. Je sais, c’était probablement une figure de style puisque de toute manière, n’avoir qu’un quartier signifie n’en avoir aucun…
4. Je vous rassure: les tendances d’urbanisme qui remettent l’humain au centre de la ville se rendent en région. Le futur plan d’urbanisme de Rivière-du-Loup en est un exemple.
5. Je ne suis pas certaine que de concentrer tous les services dans un même espace entouré de quartier-dortoirs soient idéal… Devoir prendre sa voiture pour une pinte de lait ne m’apparaît pas être la quintessence de l’urbanisme.
6. Le transport collectif en milieu moins dense pose réellement un défi, autant dans les municipalités qu’entre elles que vers les grands centres. Merci d’amener la problématique. Il ne faut pas oublier les régions dans ce dossier.
La situation rapportée n’a pas grand chose à voir avec le néolibéralisme.
Le rapport HMR ( Higgins, Martin & Raynauld) en faisait déjà mention en 1970.
voir ici:
classiques.uqac.ca/contemporains/martin_raynauld/…/orientations_devel_region.pdf
Merci monsieur Vandersleyen pour cette information.
Propos rafraîchissant, merci de tout cœur.
Après quelques années passées entre Calgary, Toronto, Montréal, Ottawa et… Tunis, je suis revenue vivre à Québec, et ne le regretterai jamais. Vous avez mis le doigt sur un problème dont peu de Montréalais ont conscience (je parle en connaissance de cause, j’y ai vécu et travaillé pendant deux ans). Soyons fiers de notre culture et ouvert sur le monde… en commençant pas échanger entre nous! Nous en ressortirons plus riches, dans tous les sens du terme.
Bravo pour un propos clair et réfléchi !
Félicitation pour votre article Mr Taillefer!
Quand est-ce que vous vous lancez en politique?
Dans quel parti politique?
Je voterais pour vous.
Montréal est une ville qui se fait continuellement rabaisser par les régions, pareil comme si nous avions un gros poids attaché au coup en essayant de garder la tête au dessous de l’eau. Pourquoi investir dans les rėgions quand personne veut y rester pour y vivre? Il vaudrait plutôt mieux garder notre argent chez nous et d’insvestir dans nos propres infrastructures que toujours donner aux régions. Une nouvelle structure qui ramènerait les pouvoirs d’impositions et dėcisionnels chez nous que et de rėduire l’influence de Qc serait un bon premier pas. C’est toujours bizarre d’entendre dire que si les conditions seraient meilleurs qu’ on irait séjourner nos vacances dans les īles de la MADELEINES ou ailleurs au Qc, la réalité de la chose est qu’on veut sortir pour quelques semaines afin de pouvoir tolérer pour le reste de l’année. Prendre des vacances au QC c’est comme déplacé le mal de place.
Cher Monsieur, Vos commentaires me blessent profondément. Je suis un pur montréalais qui a émigré au Témiscamingue. Malgré le décès de ma conjointe j’ai pris la décision de continuer à vivre ici et non à MTL. Sortez un peu de chez vous, prenez justement vos vacances au Québec et vous verrez que c’Est justement le peuple des grandes villes comme Montréal qui suce les ressources des régions.
Vous n’êtes pas sorti de chez vous pour parler des régions ainsi. On choisi pas où l’on naît. Moi revitaliser ma région et me battre pour des salaires acceptables est ma priorité. Vous avez raison que des Tim Horton pour des touristes l’été, ça ne feras pas vivre ma famille de 2 enfants et leur payer leurs études. Ça nous prend des entreprises, pour garder nos jeunes dans le coin,également la formation pour aller avec. Je suis bien ici, je vais à Québec au besoin, j’encourage le local et je gagne un salaire décent . Mais j’etouffe à Montréal. Chacun son mode de vie.
Je suis désolé de vous décevoir Mr. Cloutier, mais il y a plusieurs personnes qui vivent en région et qui ne vivraient pas ailleurs. Affirmer avec désinvolture que personne ne veux y rester m’as frisé les oreilles. Je suis moi même originaire de montréal et charlevoisienne depuis maintenant 5 ans. Je seul idée de retourner vivre dans la métropole me donnes de l’urticaire.
Je me demande à qu’elle point, on donne toujours aux régions comme vous dites. Et si se serai l’inverse plutot. Car avec la centralisation et les coupures tel que dans les cld, je trouve que les moyens laissés aux régions pour s’autosuffire sont assez mince.
Je vous souhaite tout de même un bel été, en esprérant que vous serez capable de passer vos vacances à l’extérieur du Québec. Ça fera plus de place aux autre touristes Québécois et internationales qui savent aprécier toute la richesse à découvrir au quatre coins de la province.
Ouf! Ça se passe de commentaire, si tu as fait le tour de la Gaspésie, ce que je doute, tu n’a jamais fait d’arrêt nulle part.
J’espère que ce commentaire ne provient pas d’Alexandre Cloutier aspirant chef PQ… Les régions vont mourrir de leur belle mort…
Wow! J’ai une vision complètement opposée! Il me semble qu’on arrête pas de payer pour Montréal… puis on est quand même une bonne gang à l’extérieur de Montréal. Sortez de l’île! Venez prendre vos vacances dans le bas du Fleuve.
Personne ne veut vivre en région? Vraiment? La région de Montréal et ses banlieues ont la moitié de la population du Québec, ce qui veut dire que l’autre moitié vit en région. Le problème c’est que le gouvernement doit avoir une stratégie d’occupation du territoire, ce qu’elle n’a pas et ce, tout parti confondu. En plus, vu que Lise Thériault est ministre responsable du développement régional, il y a peu de chances qu’elle en parle…
Une société a besoin autant de se grandes villes que de ses régions afin d’assurer une économie variée dans tous les secteurs et supposer que tout le monde devrait vivre en ville est à mon sens une vision qui nuit à cette économie.
Merci M. Taillefer , vos propos sont très rafraichissants . Je suis né à Québec mais après 21 années en plein centre-ville de Montréal et par la suite près de 8 dans le très chic West-West-End les 2 pieds dans l’eau du lac Saint-Louis , j’ai quitté pour la région retrouver la paix et la tranquilité du soi . Cela fais déjà + de 12 ans . La désolation gagne les villages aux alentours . Souvent il ne reste plus que le dépanneur qui a récupéré le service au comptoir du bureau de poste d’en face fermé dorénavant et le guichet automatique de la caisse populaire voisine cadenassée elle aussi . L’école et l’église sont vacantes depuis longtemps déjà . Il y a bien sûr toujours un petit Hôtel-de-ville encore en dépit des fusions et soit un atelier de soudure ou de mécanique sans essence . Souvent un petit restau-snack cuisine canadienne non licencié trône toujours au centre du village pour ces gens qui ont de la difficulté à se préparer à manger . Beaucoup de maisons vidées ou pas arborent un écriteau » À Vendre par le Proprio » fait à la main . La galle s’installe tranquillement au fur et à mesure que les jeunes adultes quittent pour la ville et que les anciens décèdent ou sont placés pour leur sécurité . Les travailleurs forestiers qui occupent la + grosse part des emplois en région habitent bien souvent dans la petite ville la + près où les adultes encore en région travaillent aussi généralement . Échange particulier qui soutient le garagiste avec essence à l’intersection des 2 chemins pas loin . Mais on y est bien , loin de la ville , du bruit et de la pollution . On ne manque de rien , L’univers est au bout de nos doigts de nos jours grâce aux satellites et à la techno moderne . Non , en fait il manque la culture « live « , les restaurants branchés et l’excitation anonyme des villes . Voilà le compromis qu’il faut faire pour admirer la Voie Lactée et danser avec la nature .
troll?
MESSAGE EN ATTENTE D’APPROBATION ! Bons les robots de la techno .
Je ne m’y ferai jamais , quelle touche , manoeuvre inversée ou manquante ? Mon commentaire est parti quelque part , tant pis je ne recommencerai pas. Mais voilà je vous remerciais M. Taillefer pour vos propos rafraîchissants et vous faisais part de mes compromis d’avoir troqué la culture » live » , les restaurants branchés et l’excitation anonyme des villes pour admirer la Voie Lactée et danser avec la nature . Au plaisir ,
Êtes-vous déjà allé aux Iles-De-La-Madeleine ? À Rivière-Du-Loup ? Gaspé ?
Borné pas à peu près…! Tu n’as pas du sortir de ta ville bien souvent!
C’est quand même nous qui payons vos ponts, métro etc. Parce que les gens préfèrent sortir de Montreal pou « vivre »…
Est-ce que vous êtes conscient que vos propos sont significatifs d’étroitesse d’esprit?
Vous faites partie de ces gens dont on peut dire qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leurs ponts. On dit aussi qu’il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut rien voir.
Personne ne veut vivre en région ? C’est exactement le montréalocentrisme que nous essayons de combattre. Les gens veulent habiter en région, l’exode des jeunes n’est-elle pas plus grande à Montréal qu’ailleurs ?
Je vous invite, à prendre un verre, à Amos, lors de votre prochaine visite. J’inviterai le maire et le député… Vous pourrez peut-être comprendre la réalité des régions, notre volonté de l’habiter, de l’animer et d’être considéré inclus dans le nous de votre questionnement : «Il vaudrait plutôt mieux garder notre argent chez nous et d’insvestir dans nos propres infrastructures»
En ce moment, je vis à Montréal, parce que c’est là que se trouvent la majorité des emplois dans mon domaine. Mais si on m’offrait un emploi équivalent dans mon coin de pays (Rivière-du-Loup), je repartirais demain avec plaisir.
Malheureusement, je n’ai pas cette option à cette étape de ma carrière, mais ça viendra. J’aimerais que mes enfants grandissent comme moi en région.
Et oui, il y a des tonnes de beaux coins à visiter au Québec, dont aux îles de la Madeleine, que je visiterais volontiers si le voyage n’était pas si cher!
Le Québec s’est bâti avec Montréal et les régions. Il est un peu ridicule de les opposer. La métropole et les régions font partie de la diversité géographique, historique et culturelle du Québec. La collaboration et la complémentarité sont les meilleures attitudes à développer pour connaître et profiter des richesses de chaque milieu. Cependant, je me désole des propos hautains des montréalo-centristes méprisants qui tentent trop souvent de nous faire passer pour un gang de « BéeSses ». Montréal, à elle seule, ne ferait pas un pays, mais, Montréal + toutes les régions font du Québec un vrai pays, tout comme les régions sans Montréal ne font pas davantage un pays non plus. J’ai vécu dans le Bas-Saint-Laurent (où c’est le commerce de détail qui m’a fait vivre), dans la région de Duplessis-Manicouagan (et là, ce sont les richesses fauniques qui nous ont permis de gagner notre vie), en Gaspésie (où je travaille en tourisme) et au Nouveau-Québec (pour y vivre en exploitant les richesse minières). En touriste, j’ai surtout bourlingué en Chaudière-Appalaches, à Montréal, à Québec et en Outaouais, en Charlevoix et en Estrie (Cantons de l’Est) et dans les Laurentides. Je déplore ma méconnaissance de la Montérégie, de Lanaudière, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Centre-du-Québec, de l’Eeyou Istchee (Baie-James), des Îles-de-la-Madeleine, de Lanaudière, de Laval, de la Mauricie, du Nunavik, de la Mauricie et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. L’immense majorité des gens qui vivent dans une région du Québec sont toujours très fiers de vivre dans leur patelin et ils s’identifient profondément avec leur coin de pays, qu’elles soient nées en région ou qu’elles aient choisi de s’y enraciner. Comme les personnes qui ont eu la chance de vivre dans plus d’une région, j’ai beaucoup apprécié les richesses de chacune et la fierté de chaque personne qui travaillait à mettre en valeur toutes ces régions, malgré les différences contrastées qui existent d’un endroit à l’autre. Alors… l’égo surdimensionné de certaines personnes qui rabaissent les autres pour se rehausser elle-mêmes… c’est toujours un peu risible!
Que c’est bien dit, bravo, j’admire vos réflexions et je suis parfaitement d’accord avec votre point de vue.
Chapeau! Excellente synthèse de tout ce qui se dit de sensé sur les rapports entre les gens des villes et gens des champs. C’est rafraîchissant de constater qu’il y a des gens de calibre qui voient le développement d’une société d’un point de vue global, qui savent et prônent qu’un développement économique véritable ne peut exister que s’il est durable, lié à la culture, au social, à l’humain, à l’environnement, etc. bravo!
Habitant Cap-aux-Os dans la grande ville de Gaspé, j’applaudis à la lecture de ce texte. Espérons que les décideurs de tout acabit le liront et feront leurs les réflexions qui s’y trouvent.
Commentaire très intéressant mais parcellaire, probablement par une connaissance partielle de la condition des régions. Vos constats sont réels m. Taillefer, mais vous ne touchez pas la raison fondamentale du déclin de nombreuses villes de régions. Vos propositions sont sensées, mais elles ne pourront se mettre en place que si la destruction systématique des leviers de concertation et de soutien au développement observée depuis plusieurs années n’est pas stoppée ET inversée. Oubliez au départ les modèles comme St-Hyacinthe et Drummondville, qui bénéficient d’un positionnement stratégique, il y a à mon avis 2 classes de régions, les régions périphériques de Mtl et Qc, ainsi que les région excentées (ou souvent appelées régions-ressources, ce qui peut contribuer à les emprisonner dans ce patern économique). Là où ça va vraiment mal, ou bien là où les acquis se dégradent, c’est dans la 2e catégorie. Exit les CLD, exit les CRE, exit les fonds régionaux, combiné à un déséquilibre systémique entre la valeur sociétale de ces régions (ce qu’elles génèrent au PIB) et ce qu’on y investit. Les modèles positifs existent déjà, même s’ils ont la vie difficile ces temps-ci. Regardez ce qui se passe depuis 10 ans à Rouyn-Noranda au chapitre culturel, un élan qui rejaillit sur toute la région de l’Abitibi-Témiscamingue, entre autres via la démarche de CULTURAT. La résilience des gens de région est rudement mise à l’épreuve ces derniers temps, donnez leur juste part aux gens de région et vous n’aurez plus besoin de vous préoccuper de leur situation. Il ne faut pas oublier que se sont à la base des développeurs, des défricheurs, des aventuriers des temps modernes!
Comme je suis d’accord avec votre position!
Malheureusement ce n’est pas prêt de changer car le rapport HMR des années 70 est encore et toujours la « bible » de tous les partis politiques…
Les régions sont de véritables lieux de vie et de création qui auraient bien besoin d’un RAPPORT-BIBLE qui inverserait la tendance centralisatrice.
Chapeau à vous, Mr.Taillefer pour cette sortie sur le sens du devoir en tant que société, vous êtes un exemple à suivre. Vous démontrez un carisme, une candeur rafraîchissante et un dynamisme basé sur l’entraide sociale, culturelle, économique et écologique. Bien de gens d’affaires auraient beaucoup à gagner en vous côtoyant. Simplement merci!
Je suis perplexe. Si la prise de conscience affichée de Taillefer est la bienvenue dans un paysage à pensée unique, je ne lis qu’une suite de vœux pieux qui n’ont aucune chance de se transposer en effets dans la réalité. Identifier les carences et réclamer des investissements est une perte de temps quand l’électorat est concentré dans une zone métropolitaine qui détient, de facto, le pouvoir politique. Le résultat net en est que 90% de tous les investissements et subventions disponibles sont dévolus à la Verrue.
Ironiquement, ce texte puise directement dans la culture montréalaise du bien-pensant, sûr et certain de son jugement et de sa vision d’un Québec global, et tend « charitablement » la main aux «Autres Québécois» que nous sommes. Cependant, lorsque les régions se vident sous les coups de masses des volontés réformatrices de nos élus, assénés sous prétexte de rationalisation et d’efficacité, la dictature de «nos Taxes» obtient toujours gain de cause pour centraliser, économiquement, médiatiquement et culturellement. À Montréal, de préférence.
Je ne croirai en la bonne foi de Taillefer que le jour où il s’établira lui-même en région. Ça serait un acte de foi formidable en ses énoncés, puisque nos propres riches sont trop préoccupés par leurs réussites municipales. Lui qui a investi dans plusieurs fondations y trouverait tout un chantier, vierge et inexploré (abandonné?) où il n’aurait aucune compétition. On saurait comment occuper ses loisirs, dans une région comme le Bas-St-Laurent… et, du coup, on pourrait se mettre à rêver que nos propres cerveaux et talents sauraient trouver le support et l’environnement adéquat pour envisager, ne serait-ce qu’un moment, qu’il vaille la peine de prendre racines ici, plutôt que de chercher gloire et fortune in Montréal.
Que votre billet est vrai. J’ habite en région ( Métis-sur-mer ) Petit village aux portes de la Gaspésie à 10 minutes des Jardins de Métis . Ma fille écrivaine travaille à essayer de redonner espoir à sa région en prouvant que l’ ont peut gagner sa vie dans un domaine aussi fragile que l’ écriture et tout le côté culturel dans lequel elle nage . Ce n’ est pas facile mais elle y arrive. Ici tout ferme et le gouvernement ne fait rien pour revitaliser nos régions bien au contraire, on a le sentiment d’ être abandonné , on a le sentiment qu’ il ne veut que nous exiler davantage pour nous faire disparaître . Qu’ il est bon de vous lire .Merci . Les gens de Montréal n’ ont qu’ à se dire que les carottes ne poussent pas dans les craques de trottoir de Montréal mais dans les terres fertiles de nos régions ……..
Voilà,
Tout ou presque est dit.
Le retour aux micro-économies plus vivifiantes, durables et personnalisées..un retour aux sources avec d’autres ressources….a voir
Un belle exemple est le Lac Saint-Jean. Rempli de gens fiers qui se regroupent et encourage le local et par le fait même le tourisme. Des petites PME qui se tiennent font la forcent d’un région. Montréal est différente tout comme tous les autres régions, c’est ce qui fait leur force.
Merci pour votre article. J’ai habité sur l’île de Mtl environ 10 ans. Et je suis à Drummondville depuis 7 ans. Je savais que Montreal était fermé sur lui même, mais je ne réalisais pas jusqu’à quel point. Et puis si j’avais une suggestion à faire au gouvernement, Donnez des subventions aux bâtiments agricoles pour leur rénovations. Notre paysage est sauvagement défiguré par ces honteuse constructions sans goûts et sans respect pour notre yeux… Le Quebec qui a des paysages magnifique devrait pouvoir se vanter de ses territoires agricoles bucoliques….
M. Alexandre,
Vos propos sont vraiment rafraîchissants! Un jour un certain Sergi Moussaly, Ph.D. et enseignant à l’UQAC, m’avait raconté avoir découvert que le bilan des transferts $$$ du central vers les régions n’était pas celui que l’on pensait! Il avait alors découvert que le central comptabilisait les contributions en provenance du lieu des sièges sociaux pour la plupart installé à Montréal et à Québec tel que disons Noranda Mines qui expédiait ses impôts fait avec l’exploitation du cuivre à Murdochville à partir de Montréal….plusieurs exemples dans d’autres secteurs tel que la forêt faussait ainsi les vrais chiffres au profit de ces deux centres urbains majeurs du Québec…etc…
Le rôle de nos gouvernements n’est-il pas de redistribuer équitablement la richesse? Alors comment expliquer qu’à l’heure des TI on en soit encore à tout vouloir centraliser la masse des fonctionnaires de l’État à Montréal ou Québec???? Même dans ces gros centres administratifs gouvernementaux, combien de fonctionnaires se parlent par courriel alors qu’ils sont à deux pas du voisin ou collègue avec lequel ils veulent échanger????
Il y a depuis belle lurette, et dans un processus d’écart qui s’accentue, de plus en plus deux Québec dans un! Bravo pour votre audace à dénoncer une situation qui n’a que trop durée!
Amquiennement & Solidairement vôtre
Gaëtan Ruest ing.
Maire d’Amqui
Cell: 418 629 7334
On a montréalisé le Québec non pas seulement économique, mais aussi politique, médiatique, culturel, artistique, scientifique, technique, sociétal et immigratoire, on a partitionné le Québec, on l’a centralisé à outrance à Montréal, ce qui étouffe autant le Québec que Montréal, ce qui, notamment, menace gravement le caractère français de Montréal. 2M de personnes dont la moitié ne parle pas français à la maison, ne peuvent intégrer à la majorité de langue française du Québec 50k immigrant,es/an, soit 7 x le taux immigratoire de la France ou des É-U.
Nous sommes à un point tournant… Il faut non seulement pendre fait et cause pour la décentralisation du Québec montréalisé, mais il faut poser des gestes concrets porteurs. Dont, un réseau de monorail à grande vitesse à moteur-roue électrique reliant Rimouski à Montréal en passant par Québec avec un arrêt en face de Trois-Rivière, une ligne qui serait en lien avec un monorail urbain de banlieue pour Montréal. La deuxième vague viendrait relier la Côte-Nord à Québec et le Lac-St-Jean à cette ligne, en passant par Baie-St-Paul par exemple.
Il faut donc mettre sur pause projet de train de banlieue actuel. Un Monorail Trois-rivières NYC complèterait le travail… On développe ainsi non seulement une technologie québécoise inédite, mais aussi des outils pour démontréaliser le Québec tout entier, tout en s’attaquant de manière tangible au tout à l’auto fossile, et au tout à l’auto tout court…
Il faut aussi pour Québec un pôle de production télé/cinéma digne de ce nom, qui déplateauise le Québec médiatique et artistique. Le monorail grande vitesse permet à des artistes de Montréal de venir travailler dans l’Est du Québec désormais à 1heure de monorail des centres-villes. Mais pour ce faire il faut plus que des voeux pieux… il faut une politique et les moyens de la mettre en oeuvre…
J’ai 40 ans de vie artistique derrière la cravate à Québec en tant que peintre, sculpteur, etc… mais INCONNU au bataillon de Montréal… c juste pas normal…
En tant qu’ancien plateauiste et néo-trifluvien, je peux vous confirmer les dires de monsieur Taillefer. Je suis estomaqué d’entendre, de voir et de lire les commentaires des gens de la grande ville face aux régions. Ce qui me surprend le plus est combien on parle à travers son chapeau puisque beaucoup ne connaissent même pas les « autres quartiers ». J’étais du Plateau et je suis du nouveau côteau de Trois-Rivières.
C’est très rafraîchissant de vous lire. Vous me faites croire, à nouveau, que nos solitudes, urbain versus rural, devraient davantage communiquer. Un véritable plan d’investissement dans nos infrastructures, à tous les niveaux, carrément abandonnées, serait un bon début. Notre goût de réussir et d’améliorer notre situation pourrait faire le reste. Cela permettrait de relever, ensemble, le défi du développement local et régional et pourrait constituer un bon en avant pour participer au mieux-vivre. L’occupation adéquate et durable de tout territoire nous oblige à imaginer et mettre de l’avant des solutions réalisables et respectueuses de ce que nous sommes en région comme ailleurs. Et surtout, de ce que nous voulons comme développement !
Bien dit monsieur Taillefer. Il me nous reste qu’à espérer que quelques étincelles naîtront de votre discours dans la tête de quelques élus et décideurs régionaux. Le néolibéralisme se porte bien dans les régions vous savez. La résignation et la démobilisation prennent le pas sur le goût du débeloppement.
Il doit y avoir une réel volonté de tout les acteurs du milieux à tous les niveaux de décision Du proprétaire de terrain, au maire, au préfet, aux organisations comme ZEC, SEPAQ ( réserve et parc), aux Ministères, aux députés et ministre. Il y a toujours quelqu’un qui a une bonne raison pour gardé un statu quo qui interdit d’avancée en région. Comme une législation sur la responsabilité civil, un animal comme le caribou, de vieille histoire du passé suite à de vieux jugement de tribunaux. L’appropriation du territoire par des chasseurs avec des pancartes et des caches illégal et la tolérance des autorités sur ce sujet, etc.
Bravo et merci monsieur Taillefer c’est rassurant de lire un montréalais qui fait une si brillante analyse des capacités de développement des si belles et nécessaires régions du Québec
M. Taillefer votre article est excellent. Vous comprenez bien les enjeux régionaux, le développement doit se faire partout sans exception si on veut une économie forte et prospère et les régions ont toutes leur importance. Faut pas se fermer les yeux ce n’est pas Montréal qui fait vivre les régions mais bien les régions qui font vivre Montréal, il ne pousse pas des patates à Montréal, je crois non ? IGA n’achète pas les légumes et les viandes à partir de Montréal n’ont plus…Malgré tout vous voyez dans les commentaires que M. Alexandre Cloutier crois que Montréal fait pitié, et bien je lui dis tout simplement que si tous les gens des régions vont vivre en ville, c’est triste mais il va perdre sa job et bien des gens de son entourage aussi vont perdre leurs jobs et en plus ceux de nous qui trouveront rien rejoindront les assistés sociaux, alors les gens de la big Montréal devront payer plus pour ces gens là…..alors avant de parler M. Alexandre, réfléchissez et sortez voir les fameuses régions.
Bravo M. Taillefer! Ça me fait du bien de vous lire… Le Québec est magnifique et rempli de gens aux multiples talents et possibilités qui ne demandent qu’à s’exprimer sous toutes sortes de formes… Il faut leurs en donner l’occasion et les moyens…. Le Québec, c’est chez moi et je suis fière d’y vivre…
Au cours de mes 25 ans comme conseiller économique au fédéral, je n’ai cessé d’entendre dans les officines gouvernementales, et dans le privé, que Montréal était le moteur économique du Québec. Un mythe et un tabou de gens venant surtout des grosses villes. J’avais fait le choix de vivre en régions et la perspective était fort différente. Je voyais mes forêts rasées à blanc, sans de retombées significatives pour les régions, sauf pour quelques emplois (!) ; même constat pour l’agriculture et les PME qui avaient souvent des allures de succursales. Je disais parfois que Montréal était un vampire…J’étais vu comme un mouton noir ! Je ferai exception ici pour quelques agents au service du développement régional du Québec.
Par ailleurs, sur le plan local, j’ai toujours déploré cette mentalité d’esprit de clocher encore bien vivant en certains endroits. Ce fut une erreur magistrale du gouvernement Couillard d’abolir les conférences régionales des élus. Il faut regrouper les forces vives d’une région dans des projets d’occupation du territoire tel que proposé par Roméo Bouchard (son livre : « Y a-t-il un avenir pour les régions? »). Mais la tendance actuelle est la dite <>, la mondialisation via les gros centres-villes, des états dans l’état !
Je vous dirai que c’est triste de voir ma belle petite région (la Petite-Nation en Outaouais) se vider de ses jeunes et devenir une sorte de réserve pour babyboomers ! Le gros des investissements est souvent la construction…de routes !
Dans cette même veine d’idées. J’invite tous à regarder le documentaire ´Demain’.
Il s’y trouve la preuve par deux que l’on peut penser et réaliser collectivement, autrement.
Bonjour M. Taillefer,
J’habite en région à Sutton et je suis tout à fait d’accord avec votre propos. Moi aussi je voterais pour vous si vous vous lanciez en politique. Et en passant vous avez une plume extraordinaire!
Salutations!
Texte qui mène à la réflexion. Habitant non pas en région mais plutôt en banlieu de Montréal, je suis souvent confrontée à devoir choisir entre aller manger en « ville » ou bien dans mon coin. Maintenant avec un quartier des spectacles tout près (10/30), nous avons le choix de nos sorties, soir d’aller tout près de chez nous ou à MTL. Sauf que, des amis habitant la « ville » sont beaucoup moins enclins à traverser les ponts pour sortir en banlieu, tandis que nous les banlieusards allons à MTL avec plaisir! Les régions doivent être confrontées encore plus grandement à ce « problème » s’il en est un. J’en ai visité plusieurs, c’est toujours un plaisir de côtoyer les gens et de constater parfois le différent mode de vie, nous qui sommes pourtant qu’à quelques heures de distance les uns des autres.
J’abonde au rêve d’Alexandre Taillefer de favoriser l’émergence de Municipalités qui axent leur développement sur l’économie du savoir en favorisant l’arrimage des connaissances des gens du milieu (chasseurs, pêcheurs, croisiéristes et autres entrepreneurs) avec les sciences appliquées dédiées à l’archéologie, la biodiversité, la faune et la flore aquatique et terrestre, la foresterie et la pédagogie du MÉQ; à des séances du Conseil municipal conduites par des élèves du secondaire et du primaire afin de prouver la symbiose du scolaire avec le municipal. Bref, les régions forment des alvéoles nécessaires à la santé pulmonaire du Québec.
Heureux de lire votre point de vue sur les régions au Québec. Ils sont peu nombreux les gens d’affaires des grands centres à prôner une telle vision du développement territorial axée sur le développement complémentaire entre les grandes villes, les régions et les milieux ruraux. Professeur retraité de l’UQAM j’ai consacré ma carrière et mon implication sociale à promouvoir un développement territorial plus équilibré au Québec faisant de chaque MRC des bassins de vie et d’activité complémentaires aux grands pôles urbains. Je vous invite à prendre connaissance de quelques textes que vous trouverez en cliquant sur les liens suivant. Vous verrez que nos visions se rejoignent :
http://www.ruralite.qc.ca/fr/Enjeux/La-passion-du-rural
http://nousblogue.ca/project/bernard-vachon/
http://nousblogue.ca/et-si-le-gouvernement-couillard-portait-un-autre-regard-sur-les-regions/
http://nousblogue.ca/pour-une-geographie-volontaire-de-lespace-habite-1ere-partie/
http://nousblogue.ca/pour-une-geographie-volontaire-de-lespace-habite-au-quebec-2e-partie-2/
http://nousblogue.ca/les-vieux-modeles-sont-comme-les-vieilles-chaussettes-il-faut-savoir-sen-debarrasser/
http://neorurale.ca/category/points-de-vue/prof/
Bien à vous,
Bernard Vachon, Ph.D.
Professeur honoraire de l’UQAM
Spécialiste en développement local et régional
et Québec rural
Le plus important problème des régions est la rareté de main d’œuvre. Nous avons une belle qualité de vie à offrir en région mais comme le dit M Taillefer les services publics de transport, entre autre sont nettement déficients ou comme c’est le cas pour le transport aérien, très couteux. Le déploiement du service internet haute vitesse est très inégal. Cela nuit aux entreprises et surtout à la rétention de notre jeunesse. Ce service est aujourd’hui aussi important que le téléphone. Le réseau cellulaire n’offre pas une couverture de tous les territoires régionaux. Pour les agriculteurs c’est problématique.
Les régions se démarquent également par la forte participation citoyenne dans leurs institutions publiques. Les gens se connaissent. Les relations humaines sont différentes si on compare aux grandes villes. (Rien n’est plus bizarre quand on arrive à Montreal et que l’on prend le métro, de voir que personne ne se regarde. Tous cherche à éviter le regard de l’autre. J’ai voyagé beaucoup et ce comportement est typiquement urbain.) C’est peut être aussi ce qui rend l’intégration des nouveaux arrivants plus difficiles en région?
Merci M Taillefer d’aborder cette question dans cette revue. . Je suis depuis peu le nouveau president de SRQ. (Solidarite Rurale du Quebec). Et vous dites vrai lorsque vous comparez une nation au corps humain. Tous les organes sont essentiels. Si on néglige l’un d’eux, tôt ou tard c’est le corps qui va en souffrir.
Alors député du PQ, j’avais proposé lors de la rédaction d’une plate-forme électorale de développer au Québec un TOURISME D’APPRENTISSAGE.
Nous possédons au Québec un très vaste et très vivant réseau de collèges et de campus universitaires implantés dans toutes les régions du Québec. On y trouve des historiens nationaux et régionaux, des biologistes, des géographes, des scientifiques de l’environnement agro-forestier et aquatique, des chercheurs et professeurs férus des traditions culturelles et des arts émergeants. On a tout pour recevoir intelligemment les visiteurs et leur faire découvrir et apprendre tant et tant de choses. Le Québec est un immense territoire, riche en diversité culturelle, économique et géophysique. L’offrir à partir des connaissances développées dans nos institutions de recherche est à portée de cerveau!
Monsieur Bouchard, j’imagine, par exemple, quel bel investissement ce serait de proposer aux finissants de la 5e secondaire, sur l’île de Montréal, une virée le long du Saint-Laurent pendant, disons, une semaine (4 nuitées). Peut-être que pour beaucoup d’entre eux, ce serait une première fois : première fois hors de l’île, première fois à Québec, à Rivière-du-Loup… Prendre un traversier, revenir par Charlevoix, ramasser des fraises à l’île d’Orléans… Arrêter à Deschambault, marcher sur la grève… que sais-je. Et pour les jeunes en régions, partir en virée montréalaise, visiter les musées, les sites d’intérêt, prendre le métro, etc. Oui, un tourisme d’apprentissage qui pourrait donner le goût simplement de la nature, le goût de la culture, et qui fait accepter bien des différences, comprendre bien des choses. Oui, ça peut changer des vies et transformer notre société…
J’ai peine à croire que les gens des grandes villes déconnectés de leurs racines tout comme les décideurs régionaux avides de richesse à court terme vont être très sensibilisés par cet article si songé et sérieux soit-il .
Malheureusement les premiers ont un poids politique qui leur permet de mener à leur volonté nos gouvernement populistes et les seconds ont les capitaux afin de tirer les ficelles de ces gouvernements qui ne pensent que le temps d’une élection.
Ils comprendront trop tard que ce sont les humbles racines qui donnent à l’arbre toute sa majesté.
L »être humain est la seule espèce animale qui détruit son propre environnement, et notre performance actuelle en ce sens est inégalée dans l’histoire humaine. Continuez à pester des heures dans les bouchons de circulation en produisant des GES et à vider les régions de leur ressources pour payer vos vacances dans le sud, si c’est là votre bonheur…
Votre vision du développement urbain est intéressante. Cependant, je crois que le débat concernant les régions et les deux grandes villes : Montréal et Québec est un faux débat. Nos dirigeants politiques durant les années 80, 90 et 2000 ont été incapables de saisir les enjeux de l’époque. Ils ont cédé au chantage de la grande industrie qui demandait toujours plus de subventions pour demeurer en région. Ce manège a permis de calmer le jeu afin d’éviter que les populations se révoltent. De façon insidieuse, les dirigeants des grandes entreprises ont permis de mettre en place un modèle économique basé sur l’industrialisation outrancière de tous les secteurs d’activités. L’agriculture, la foresterie, les pêches ont été les premiers à mettre en place un modèle basé sur les volumes. Les entreprises familiales ont disparu au profit des entreprises capables de répondre à la norme : produire plus à moindre coût. Cette folie du toujours plus pour moins cher a gangrené les services financiers : les banques, les commerces de détail, les dépanneurs au début des années 2000. Aujourd’hui, toutes les villes du Québec ayant une population supérieure à 50 000 habitants ont vu débarquer sur leur territoire, les Best Buy, Bureau en Gros (Staples), les St-Hubert, les Canadian Tire, etc. Nos autoroutes construites avec les taxes des citoyens ont été envahies par de milliers de camions : remorques, semi-remorques, trains routiers (camions+ remorques) qui alimentent dans un flux continu les grandes chaînes d’alimentation, de fast food, etc. Les profits de ces entreprises retournent aux investisseurs américains et canadiens. ( Très peu de Québécois). Pendant ce temps là, les villages de 1500 à 10 000 personnes ont été abandonnés par les gouvernements. On attend que la Grande faucheuse
( la mort) fasse son oeuvre. Les grandes villes ont elles-aussi goûté aux conséquences désastreuses de ce modèle économique. Des quartiers au complet ont été laissés à l’abandon à Montréal et Québec. Jean-Paul L’Allier a été le premier dirigeant politique qui a fait la preuve que l’on pouvait revitaliser les quartiers pauvres et leur insuffler une nouvelle vie. Des loyers à prix modique, des restaurants qui s’installent dans de vieilles bâtisses désaffectées permet de recréer des communautés dynamiques qui sont à quelques pas de leur lieu de travail. Ce petit miracle de revitalisation des quartiers ne peut malheureusement pas été importé dans les régions. Les villages sont à 25, 40, 100 kilomètres des lieux de travail ou de services. Les services gouvernementaux sont centralisés dans quelques-unes des grandes villes. D’ici 10 ans, les employés qui travaillent pour des ministères en région seront tous à la retraite et les services seront rapatriés à Québec. En 2026, les citoyens devront tous communiquer avec un numéro sécurisé sur internet. En 2020, les citoyens des régions recevront leurs chèques par Internet et paieront leurs services à des entreprises (étrangères) qui n’ont rien à cirer de l’économie locale. Depuis le début des années 1980, les régions se sont vidées de leur force vive. Les jeunes diplômés universitaires ne reviennent plus en région. Lorsqu’ils reviennent chez leurs parents durant la période des Fêtes, ils n’osent pas aborder la question du développement économique en région. Ils ne sortent même pas de la demeure familiale, car ils savent que tout autour c’est la désolation.
Une autre région a été abandonnée par nos élus. Entre Québec et Sherbrooke l’économie est des plus anémiques. Le Ministère des Transports a acheté le Québec-Central, M Jean Charest le disait essentiel à la relance économique, il pourrit car aucun investissement entre Vallée-Jonction et Sherbrooke.
Une zone touristique et au potentiel économique incomparable !
Mais on abandonne !! Nous ne sommes pas importants !
Très bon article, c’est bien vrai, Montréal a une importance majeure dans le développement économique, mais sans les régions pour les ressources premières, sans l’agriculture, il n’y aurait de grand centre. L’un et l’autre sont inter-dépendants et d’oublier de développer adéquatement les régions, fera en sorte que les grands centre vont tout simplement mourir eux aussi, faute d’avoir les produits de bases aussi simple que le lait et les céréales pour faire les toasts de nos petits déjeuners le matin. Simple d’ouvrir le frigo et le garde-manger le matin pour ce faire le petit déjeuner, mais pas si simple de garder les région en santé et ça nous l’oublions facilement.
Je vote pour vous au prochaines élections ;)
enfin quelqu’un qui reprends les réflexions des années 90 avec Solidarité rural . Il faut investir ds le communautaire et mettre en place des politiques appuyant ces groupes et le personnes qui sont prêtes depuis longtemps à s’investir ds l’action de développement de projets innovateurs pour les communautés régionales et les municipalités .Mais, mais peu de volonté POLITIQUE!
Bravo Alexandre pour ta position franche et honnête. J’habite le Bas St-Laurent là où la qualité de vie est une richesse. Je n’a la changerais pas pour tout l’or au monde.
Viens faire un tour on t’y attend.
J’habite a Victoriaville et je ne reconnais pas ma ville dans ce que vous dites
Il y a deux centres d’achats excentrés, l’arrivée d’un Walmart a fait fermé plusieurs commerces, nous n’avons plus de supermarché au centre ville. Le terminus d’autobus est excentré. Une grosse partie des restaurants servent de la mal bouffe, le centre ville se meure et tout le monde a des voitures.
C’est une belle ville certes, avec de nombreux attraits mais je suis loin de la considérer comme un modèle à suivre. Désolée
Merci pour l’oxygène, on a besoin de sortir de notre léthargie, ouvrir nos horizon pour effectivement aller vers l’autre et nous enrichir collectivement. Notre territoire Québécois est vaste et magnifique, il est essentiel aujourd’hui de revoir notre façon de le parcourir et le développer.
Je dis exactement la même chose que vous depuis quelque décennies. Il est faut d’affirmer qu’ainsi va Montréal, ainsi vont les régions.
La plupart des commentaires sont intéressants à la limite ils représentent des pierres pour construire l’édifice. Mais le solage devra reposer absolument sur leur (les régions) capacité à relever le défit de la création de richesse et d’emploi. Sinon elles continuerons à perdre leurs éléments les plus dynamiques.
Mais pour se faire, elles devraient disposer de moyens fiscaux et démocratiques à l’image des 10 pays les plus riches, soient des gouvernements régionaux. Sans cela, elles sont dans l’impossibilité de se mobiliser et d’adopter des stratégies de développement économique, social et environnemental. Elles se présentent dans la compétition totalement divisées, un village ou une ville contre l’autre.
Je suis 100% d’accord. Combien j’aimerais que nos décideurs politiques s’en inspirent. Malheureusement ceux et celles qui sont en place présentement semblent incapables de saisir les richesses des régions du Québec. L’ancienne ministre fédérale du transport qui les conseille sur la révision des programmes n’est certainement pas la personne qui va les aider à penser «région», elle qui m’a déjà avoué qu’elle ne comprenait pas ce que signifie « occuper le territoire ».
Pensez-vous que ce sont les Caisses Populaires de Montréal qui ont fourni pour construire le Complexe Desjardins ou les quelques Caisses de Lévis qui ont fourni pour construire Le Complexe Desjardins à Lévis. Demandez-vous maintenant pourquoi les régions s’appauvrissent et pourquoi il est pratiquement impossible d’avoir un emprunt s’il y a le moindre risque…