Difficile de s’inquiéter pour le français quand on ne visite pas Montréal. Le problème n’existe pas vraiment à l’extérieur de la métropole. Il y a bien entendu quelques communautés traditionnellement anglophones qui survivent en Estrie, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine ou ailleurs, comme dans l’Ouest-de-l’Île, aussi. Mais lorsqu’on s’inquiète du recul du français – ou de l’avancée de l’anglais, ce qui revient au même –, ce n’est pas dans ces lieux que résident nos plus grandes craintes, mais à Montréal, ou le grand Montréal, pour être plus précis, incluant la couronne nord et la couronne sud.
Quand papa a commencé à travailler dans l’assurance dans le milieu des années 1960, sa langue de travail était l’anglais. S’il avait été banquier, avocat ou comptable, ça aurait été pareil.
Il y avait aussi les «grosses madames de chez Eaton», comme on les appelait, celles qui ne connaissaient pas un traître mot de français ou le reniaient.
Au tournant du siècle dernier, la loi 101 a été un mal nécessaire. De plus en plus d’anglophones le reconnaissent. Ils reconnaissent que c’était notre prérogative absolue de nous assurer que nous pourrions continuer à naître, à grandir, à travailler, bref, à vivre en français. Elle a entraîné un recul économique du Québec. Des capitaux ont fui, ont quitté Montréal pour nourrir Toronto, avec comme impact le développement spectaculaire de la capitale ontarienne qui est désormais la métropole du Canada.
Aurions-nous dû faire autrement? Aurions-nous dû agir moins fermement, tenter une meilleure cohabitation, de plus importants allègements? Non. Aucun doute, la situation le demandait. Montréal aurait pu être anglophone. Assimilée. Ce pas en arrière économique a eu beaucoup de bon aussi. Nous avons sauvé notre langue. Nous nous sommes affranchis économiquement, culturellement. Et cela a aussi produit des effets latéraux, plus subtils. Une ville moins riche a attiré des gens moins fortunés, en quête de loyers moins chers, où il fait bon vivre. Elle a sauvegardé notre authenticité et notre joie de vivre, nos deux plus importants atouts. Nous sommes prêts pour la prochaine étape, avec une base francophone beaucoup plus solide.
En quittant son poste de directeur du Devoir, Bernard Descôteaux, dans son dernier éditorial publié le 6 février 2016, évoquait trois craintes qu’il avait pour l’avenir du Québec: l’indifférence des Québécois pour l’autonomie politique, le peu d’importance accordée à l’éducation et la progression de l’anglais à Montréal. Quand Bernard Descôteaux conclut ainsi après sept années à titre de directeur du média le plus sérieux au Québec, il faut l’écouter. Je suis de ceux qui croient que le français est effectivement menacé, qu’il régresse. Je le crois encore plus depuis que j’habite au centre-ville de Montréal.
Je pose, par conviction, des petits gestes qui peuvent sembler banals. Comme remplacer email par courriel dans mon vocabulaire ou installer une version française du logiciel d’exploitation de mon téléphone. Des petits gestes au quotidien, comme on sort son bac à recyclage à défaut de pouvoir planter soi-même une forêt ou dépolluer une rivière.
Je continue à réfuter un mot comme gaminet, mais j’ai troqué brainstorm pour remue-méninges, et feedback pour rétroaction. J’encourage ma fille à introduire quelques acronymes en français en sus des LOL, LMFAO et TMI. Comme MDR, PTI et TJR. Je réponds systématiquement en français lorsqu’on m’interpelle dans la langue de Cohen dans un commerce. Gentiment, jamais avec arrogance ou esprit conquérant. Et on me répond systématiquement en français. C’est arrivé à plusieurs reprises que la serveuse, en revenant me voir, commence à me reparler en anglais pour rapidement se corriger, en s’excusant et en mentionnant que c’est par habitude. Pas de quoi s’offusquer.
Alors on fait quoi devant ce constat, devant l’accroissement de l’usage de l’anglais dans plusieurs quartiers de Montréal, devant l’assimilation de nos jeunes par les réseaux sociaux?
On se calme.
Une chose m’apparaît bien claire. Nous ne pouvons pas nous permettre plus de confrontations ou de mesures ostracisantes. La loi 101 est apparue, non sans heurt, dans un contexte bien différent. Pas d’internet, pas d’immigration aussi importante, pas autant de mobilité. Et pas un climat aussi favorable au bilinguisme, voire au trilinguisme à prédominance francophone. Les anglais qui ne voulaient rien savoir des français sont pas mal moins nombreux qu’on aime parfois l’imaginer sur la base de vieux réflexes.
La sortie de Mitch Garber à la mi-septembre n’est pas un cas isolé. Ils sont nombreux parmi les anglophones influents à être francophiles, à reconnaître que le français doit prédominer, qu’il doit être protégé et qu’on doit travailler à le répandre. Mais pas au détriment de l’anglais et des autres langues.
Nous ne sommes plus à l’heure de la boxe et encore moins à celle du combat de rue, mais à celui du judo, en tout respect, avec calme et avec classe.
Le meilleur de Montréal se trouve dans les quartiers où le respect de l’autre s’est installé, où l’intégration harmonieuse s’est déroulée tranquillement, sur des années. Il se trouve au coin de Saint-Viateur et Clark, au coin de Shamrock et Casgrain, au coin de Monkland et Wilson, celui de Notre-Dame Ouest et Charlevoix.
Il est temps que nous essayions une nouvelle façon de promouvoir le français, de le rendre cool, ludique, incontournable pour vivre Montréal. Je vais vous décevoir en ne vous proposant pas l’exemple ultime; ils sont multiples ces petits gestes que nous pouvons mettre de l’avant. Avec une seule philosophie: faire adhérer plutôt qu’obliger.
Voici le résultat de mon remue-méninges: créer des événements bilingues. Se débarrasser du sempiternel Allo, Hi et promouvoir Bonjour. Installer des logiciels en français par défaut. Créer des événements de rapprochement entre les cégeps et les universités anglophones et francophones. Augmenter de 10% les quotas francophones dans les radios anglophones. Lancer une campagne «100 mots français en 100 jours pour vivre Montréal». Offrir des menus bilingues plutôt que seulement en anglais dans les restaurants. Lancer une campagne «Mes 5 coups de cœur francophones» présentée par des figures de proue de la communauté anglophone. Une autre campagne, «Je remplace 5 mots anglais», ou alors on fait tous des efforts pour remplacer email par courriel. Lancer une ligue d’improvisation bilingue. Créer des productions entre troupes théâtrales anglophones et francophones. Développer un programme de cocréation entre artistes. Mettre en ondes une émission bilingue diffusée simultanément sur les ondes de Radio-Canada et de CBC. Lancer un t-shirt «J’aime le français».
Ajoutez vos propres idées ici. Elles doivent être simples, drôles, non intrusives et permettre à tous d’y adhérer.
Montréal est une ville multilingue à prédominance française. Une ville où nous sommes de moins en moins des solitudes et où les stratégies pour faire perdurer le fait français doivent être acceptées, voulues et promues par tous, avec les anglophones et les francophones aux premières loges.
Toutes de bonnes idées mais je m’inquiète pour les plus jeunes! Mes petits-fils, malgré que leurs parents travaillent tous deux dans le domaine de la culture et leur en font entendre et voir, n’aiment que Virgin radio et connaissent toutes les chansons! Et leurs amis de même! Pourtant ils écoutent Vrak TV, lisent en français mais la bonne musique pour ces jeunes, c’est en anglais!
Compréhensible quand on constate,en France même,que beaucoup de chanteurs et groupes français ne chantent qu’en anglais,donc la pression doit être encore plus forte au Québec.
Bonjour,
Si ça peut vous rassurer, le phénomène est le même dans les pays européens francophones. Pour y avoir passé pas mal de temps, on se moquait volontiers de moi lorsque je disais «courriel» ou «téléphone intelligent». Les radios commerciales ne passent que de la matière Virgin Radio. Je crois que la passe «culture de masse US» est un passage obligé chez les jeunes de partout dans le monde, moi y compris, mais qu’avec de la maturité et une conscience linguistique, vos petit-fils reviendront vers la culture francophone dans laquelle ils ont été berçés.
Bien à vous.
La semaine dernière, j’ai eu le bonheur d’assister à la traditionelle cérémonie organisée par la faculté de médecine de l’Université McGill pour souligner le début des stages pratiques en milieu hospitalier des étudiants de 2e année. Le doyen de cette faculté s’est d’abord adressé à tous en français et pour près de la moitié de son discours. Le serment prononcé en choeur par les étudiants a d’abord été récité en français même par ceux qui semblaient avoir un peu de difficulté puis, en anglais par tous ! Un bel exemple de respect par l’institution pour tous ses étudiants.
Une attention spéciale aux Anglo qui s’exprimeront en français. Comme ( merci monsieur, votre français Est très bon !!! ) car le renfort de comportement est très payant.
Oui! Étant un anglophone provenant du sud de l’Ontario, c’est très apprécier quand les gens continuent de me parler en français même si je fais des erreurs ou que je ne connais pas un mot d’argot. L’encouragement, patience et rétroaction est très apprécié. Dalleurs, j’apprécie l’opportunité de vivre dans un milieu francophone; je suis fier que mes enfants apprennent le français. Il y en a bien des canadiens anglophones qui sont enthousiastes d’apprendre le français; admission aux écoles d’immersions est très compétitive. Un des problèmes c’est qu’ils manquent d’opportunités de s’exprimer en français au quotidien. Je trouve l’idée de l’auteur concernant une émission de nouvelles bilingue et simultanée est très pertinente. Merci
Je retiens : les anglophones INFLUENTS…
J’ajoute : j’habite la Petite Italie depuis 4 mois (après Outremont)… Il y a longtemps que je n’ai entendu autant d’anglais dans les commerces!
J’adore : lançons différentes campagnes ‘de mots français’.
Je suis linguiste… Pour moi, c’est pas mal facile (trop).
Allez, GO! Monsieur Taillefer.
J’aimerais que ce « Allez, GO! » soit un clin d’oeil sarcastique
Lise la coquine…
Pourquoi ne pas dire : Allez, C’EST PARTI! Monsieur Taillefer
…. c’est de l’humour… opportuniste!
Il y a un mouvement qui vient de poindre qui s’appelle 101 victoires pour le francais . Il faut en parler vous savez en region nous pensons que ce n’est pas un enjeu mais il est intéressant de prévenir . Pour Montreal nous proposons entre autre de valoriser les commerces qui s’affichent en francais avec des menus en francais comme Le Gros Luxe j’ai aussi féliciter à une jeune fille qui me servait dans un restaurant et qui avait de la difficulté à parler francais je lui ai dit mon plaisir à être servie en francais elle etait tellement contente , voilà le renforcement positif moi j’y crois …..et la vigilance !
Salut Alexandre,
J’ai fait de la radio pendant 4 ans à CISM, il y a une bonne quinzaine d’années.
Pour Montréal, j’ai toujours chéri comme rêve d’avoir une radio bilingue. Non pas par des émissions parlé dans une langue spécifique, mais bien avec des animateurs qui se parlent et interagissent dans les deux langues.
Je côtoie des anglophones tous les jours.
Ils me comprennent en français, je les comprends en anglais. Et nous arrivons à avoir des discussions qui ont du sens.
La musique est aussi bonne en français qu’en anglais, alors pourquoi pas ne pas amener la discussion dans les deux langues, en ondes ? :)
Très bonne article,véridique et honnête !
« UN » « BON » article.
Article: nom masculin.
Le rapprochement entre les francophones et les anglophones doit nous permettre d’en arriver à pouvoir compter sur l’appui de la communauté anglophone dans la promotion ou la défense du français. Les francos ont toutefois beaucoup de chemin à faire pour convaincre les anglophones de les appuyer activement dans cette démarche. J’enseigne le français langue seconde dans un cégep anglophone de Montréal et mes étudiants n’ont pas tous la vision de Mitch Garber, loin de là. Si les tensions linguistiques ont presque disparu du discours public québécois, elles font toujours partie de la vie des jeunes anglophones. Les idées proposées par M. Taillefer s’inscrivent dans ce qu’il est convenu d’appeler les jumelages interculturels, une pratique qui a ses codes et ses règles de l’art. Ça tombe bien, nous avons des spécialistes du domaine à Montréal: http://www.puq.ca/catalogue/livres/jumelages-interculturels-2614.html
Créer une radio 100 % bilingue avec une musique 100 % montréalaise.
Organiser des 5 à 7 de type rencontres rapides (speed dating) où l’on met face à face des FR et des ENG pour qu’ils prennent une bière ensemble.
Jumeler Westmount avec Hochelaga, Baie-d’Urfée avec Pointe-aux-Tremble, Brossard avec Laval-des-Rapides,…
Dans les bureaux « dowtown » instaurer la journée « pas un seul mot d’anglais ».
Bannir les « meeting » et organiser uniquement des « réunions »
Organiser un méga spectacle de type Osheaga mais avec uniquement des duos improbables Anglo+Franco (Patrick Watson et Cœur de Pirate, Arcade Fire et Jean-Leloup, Leonard Cohen et Pierre Lapointe,…) On appellerait ça le « Festival Montreal avec un accent »
J’en ai d’autres, faites-moi signe ;)
Chapeau, Pascal des idées à profusions…. amene-z-en. Que W0W!.
Bravo Pascal!
Excellentes idées. Alexandre aura l’embarras du choix…
Excellent article! Excellentes suggestions! Toutefois, immenses réserves quant au quatrième paragraphe. Montréal a perdu son statut de métropole du Canada en 1959, bien avant l’avènement des mouvements indépendantistes et une quinzaine d’années avant la loi 101. Et malgré le fait qu’à cette époque le Montréal « public » ait été presque assimilé, presque totalement anglicisé. Je suggère plutôt qu’un travail de sape de longue haleine de l’économie de Montréal, et par voie de conséquence du Québec, au bénéfice de Toronto et de l’Ontario, s’effectue, parfois au grand jour, continuellement en sourdine, depuis la création du Haut-Canada. Mais ça c’est de l’histoire… C’est ringard de nos jours! Lire absolument Jane Jacobs et, via Google, « La dette fédérale dans une perspective historique ».
Les sources que j’ai consultées confirment que Montréal a perdu son statut de métropole dans les années 1970. Lors de l’Expo 67, il était affirmé haut et fort que Montréal était la métropole du Canada, par exemple.
@René Ricard
La canalisation du Saint-Laurent est une cause importante du déclin économique de Montréal. L’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959 a permis aux cargos de naviguer sans transbordement de l’océan Atlantique aux Grands-Lacs. Les ports de Montréal, Québec et Trois-Rivières ont perdu une part importante de leur activité . De plus les Québécois ont contribué à payer ces travaux qui ont nui à leur économie.
C’est pourquoi, j’ai trouvé particulièrement «ironique» la valse-hésitation du Gouvernement fédéral concernant la réfection et la construction d’un nouveau Pont Champlain qui doit enjamber la Voie Maritime. Il aurait été plus simple et beaucoup moins coûteux et avantageux pour l’économie de Montréal de construire un pont plat et fermer la Voie Maritime.
Merci Monsieur Taillefer,
Une approche d’inclusion est toujours gagnante et le respect permet de s’ouvrir aux autres et démontre notre propre assurance.
Nul n’est riche que par lui-même.
J Lahaise
Cher M. Taillefer,
Vous avez toute mon admiration, Bravo de nous représenter pour celles et ceux qui sont comme vous aimant la langue française mais qui n’ont pas l’occasion d’exprimer à haute voix ou par écrit par l’intermédiaire des médias. J’ai également le souvenir vers l’âge de 14 ans je me faisait répondre chez Eaton « Excuse me, I don’t speak French » j’en étais offusquée. Je suis née au Québec dans une famille francophone et j’ai toujours été fière de parler un bon français. Donner l’exemple aux jeunes générations est d’une grande importance et c’est notre responsabilité à chacun en tant que société.
Avec gratitude M. Taillefer,
Mme Paré
Bravo et vive cette initiative de M. TAILLEFER. Plus de touristes de pays francophones peut être à Montréal !? : français , wallons, bruxellois, suisses romands, luxembourgeois et pourquoi pas plus de liens avec les franco-ontariens (ayant gardé la pratique du français) et les Acadiens du Nouveau Brunswick? Développons les circuits touristiques de francophones vers le Québec
J’habite au Mile-End depuis 15 ans. Les discussions que j’entendais dans ma cours arrière l’été, c’était des anglophones, des grecs, des portugais, des québécois dans le temps.
Aujourd’hui je n’entends presque que du français (de France) dans le quartier.
Je ne fait pas de jugement, mais qu’est-ce que ça en dit sur la culture québécoise et la francophonie?
Est-ce plus important que ce soit notre culture Montréalaise / Québécoise qui rayonne ou la langue française?
Choquée de voir que vous ne considèré pas le nord du QUEBEC qui représente presque la moitié du territoire comme faisant partie de la province! Sachez que toutes les communautés anglophones et on parle de 15000 rien que pour la baie James ne parlent pas Francais. Malgrés la loi 101, la langue de travail est l’anglais pour tout le monde! Donc s’il y a bien un endroit où le Francais et oublie cest bien au nord du 50 e parallèle!
Un autre beau constat jovialiste. La réalité est que l’arrogance des anglophones à Montréal va en s’accentuant. Je le sais très bien, j’ai grandi dans le West Island. Il y a une vingtaine d’années, jamais on n’y aurait osé aborder un client en anglais seulement, comme ça se voit tous les jours partout à Montréal (et dans le 450 de plus en plus).
Les francophones sont de plus en plus bilingues et de plus en plus acceptent volontairement de vivre et travailler dans un environnement anglophone. Pendant ce temps, nous formons toujours davantage d’étudiants à nos frais à McGill et Concordia, qui passeront de nombreuses années dans la métropole sans jamais apprendre le français. Nous finançons des hôpitaux et de nombreux services publics au-delà de la taille de la population anglophone, où des employés francophones travaillent en anglais mur à mur. Et on ne parle même pas du secteur privé, à commencer par des compagnies comme Air Canada ou Bombardier (si on peut vraiment appeler ça le secteur privé).
Croire qu’une approche douce et jovialiste va faire changer d’avis à une population qui refuse d’apprendre ou d’utiliser l’anglais, parfois violemment, c’est se mettre le doigt dans l’oeil. Vous n’avez qu’à lire la Gazette (je ne parle même pas des commentaires qu’ils permettent d’écrire sous leurs articles) pour vous en dissuader.
M. Taillefer partage une perspective rafraîchissante sur le sujet et l’histoire illustre que l’inclusivité est continuellement plus puissante que la force. On est toujours étroit d’esprit quand on applique un stéréotype à tous les membres d’un groupe afin d’appuyer son argument. Le fait de supposer que tous les anglophones ignorent le français en est un exemple. En tant que Montréalaise fière d’être bilingue, je peux continuer de répondre uniquement en français mais mon »arrogance » anglophone m’oblige le contraire. An attitude conveying that Anglophone individuals and institutions are virtually second-class (« nous formons toujours davantage d’étudiants à nos frais à McGill et Concordia ») only perpetuates the tension and fuels that « arrogance » as a form a defense against hurtful comments such as your own. Break the cycle and don’t encourage such forms of cynicism. You’d be surprised at how many Anglophones are proud to be bilingual, and to work, speak and live in « la langue de Molière”. Like me.
Je partage (à regret) votre pessimisme… Et je ne vois vraiment pas pourquoi les choses changeraient. Après tout, le Canada est une conquête anglaise! Alors, pourquoi un vainqueur accepterait-il de partager le pouvoir avec le conquis, voire d’obliger les siens à apprendre sa langue? Il n’y a qu’au Québec qu’on continue à se bercer d’illusions là-dessus.
@ Amanda
Merci de ton intervention… très subtile. Je crains toutefois qu’elle n’ait pas trouvé d’écho chez François et pas davantage chez Jean-Pierre Denis.
J’apprécie beaucoup ton propos.
Une nouvelle plaque d’immatriculation qui dit tout simplement: « Vive la différence »
Ça donne envie de s’identifier à une belle culture et à sa joie de vivre.
Le « Je me souviens » a-t-il fait son temps?
Brigitte,
J’aime beaucoup cette idée… inclusive et simple. Je suis sidérée de toutes ces brillantes idées qui ressortent à l’invitation d’Alexandre.
L’OQLF est vu comme une police de la langue payée avec leurs taxes et provoque un blocage chez les anglos. Son efficacité est aussi limitée. Il est temps de moderniser le concept et faire une sorte de Yelp où les clients pourront identifier les lieux où ils n’ont pas été capables de se faire servir en français. Les commerces voulant garder une bonne cote feront l’effort d’embaucher des gens qui parlent français. Money talks.
Il parait que je fais partie du problème – une nuisance pour le futur du Québec. Apparemment beaucoup de mes amies en font, eux aussi, autant de mal à notre chère société.
Étant « allophones » (ex: l’espagnol est parlé à la maison), on est considérés dans les sondages comme un RECUL de la langue Française.
Pourtant on s’exprime tous couramment dans la langue de Molière, et nos échanges sociales (travail, amis, etc) sont majoritairement francophones.
Comment arrêter ces atrocités? Comment empêcher ces méchantes personnes de parler leur langue maternelle à la maison?? Il faut agir avant qu’il soit trop tard!
Qui veut vous empêchez de parler votre langue maternelle à la maison exactement ?
Je suis allophone, ici depuis quelques années. Dès la première journée je me suis forcé à penser en français. Quand un francophone ou étranger bilingue me pose la question si je voudrais parler en français ou en anglais, je réponds « en français bien sûr, nous sommes au Québec ». En même temps, je ne vais pas commencer à parler avec un anglophone en français, ni avec quelqu’un qui a de la difficulté avec le français. Impossible aussi d’envisager que j’installe des logiciels en français ou dans ma langue maternelle. Je travaille dans le domaine informatique, la langue de ma profession est l’anglais. Je ne vais pas baisser ma productivité (exemple recherches sur google, c’est en anglais qu’on y trouve les solutions dans mon domaine) pour protéger le français.
La langue n’est qu’un véhicule pour les pensées. Le français, c’est beau – mais il ne perdurera pas, il va se transformer et disparaître comme toutes les langues. Et dire que c’est bien d’avoir sacrifié du développement économique important pour le français … je trouve cette logique très étrange.
Vous voyez, je vis à Montréal et je suis resté ici à Montréal. Le Québec, c’est beau, mais l’article démontre très bien pourquoi je ne pourrais jamais vivre hors de la métropole : nous, les allophones et immigrants de première génération, pouvons devenir des Canadiens et des Montréalais, mais jamais des Québécois. On peut seulement naître un vrai Québécois, on ne peut pas le devenir. Le même principe qu’en Europe s’applique ici.
La bataille entre les langues, elle est créé par ceux et celles qui essaient d’en conserver et promouvoir l’une vis-à-vis de l’autre Par ceux et celles qui n’en parlent qu’une seule et qui en sont fiers.
Et une chance que Montréal soit restée bilingue, que je puisse inviter ma mère en vacances et qu’elle puisse se promener et interagir avec la ville entière en anglais, sans les limites que la langue française lui impose car elle ne la parle pas. En même temps elle peut voir le charme du français et est entourée de cette société majoritairement francophone quand elle est ici. Et pour moi, c’est merveilleux d’avoir ces conversations enrichissantes dans des langues si différentes avec des gens des quatre coins du monde.
Ma suggestion c’est donc une autre. À nous Montréalais, laissez-nous notre belle ville de Montréal avec sa culture franco, anglo et allophone. Si vous voulez protéger le français, peut-être commencez à enseigner un bon orthographe et une bonne grammaire à vos enfants. Je n’ai jamais vu autant de personnes qui ne savaient pas bien écrire le français en France. Et je ne parle pas d’anglophones ou d’allophones ici. Je parle de francophones Québécois qui ne savent vraiment pas écrire le français, les gens qui confondent ce/se/ça/sa/c’est/sait, et pas juste par faute de frappe. Et qui crient en même temps à haute voix qu’il faut protéger le français en voie d’extinction.
Mon point étant que, dans les sondages, un allophone est automatiquement interprété comme un RECUL de la langue française (à tort, je pense).
HM> Complètement d’accord! travailler sur la qualité du français enseigné aux enfants, est une façon beaucoup plus constructive et productive de préserver la langue!!
Grand merci de votre message plus que pertinent. J’habite en région mais je demeure stupéfaite de la prédominance de l’anglais lorsque je vais à Montréal. J’insiste toujours poliment pour me faire servir en français dans les commerces et restaurants. Et souvent avec humour à qui utilise des termes anglais pourquoi il fait cela ? Cela entame parfois un échange cordial. Il faut aussi réagir aux francophones dont le langage est truffé d’anglicismes dont mes petits-enfants de 20 et 17 ans!
Bravo Alexandre, je suis tout à fait d’accord avec toi. Je crois qu’il y a moyen de défendre et de promouvoir la langue française avec une approche qui n’est pas agressive mais inclusive. Montreal bouillonne de créativité qui se nourrit, bien sûr du français, mais aussi de l’interaction de différentes communautés qui s’y côtoient. Il faut tabler la dessus tout en restant vigilant. Pour ma part , je consulte toujours la version française des sites internet. Les propriétaires de ceux ci se renseignent sur la consultation des versions française et anglaise. Plus on consulte la version française, plus ils prendront soin de la version française de leur site.
Monsieur Taillefer,
Je ne sais pas si vous êtes toujours le propriétaire (ou actionnaire de contrôle) de Stingray musique, mais j’ai porté à l’attention des dirigeants de ce réseau de musique continue et ce, à trois reprises, le fait que l’on n’entend plus un seul mot en français sur les postes de musique classique. Je n’ai jamais reçu de réponse satisfaisante. Ne croyez vous pas que cela serait indispensable que les annonces soient faites dans les deux principales langues parlées au Québec, comme c’était le cas il y a moins d’un an ? Croyez vous donc que seuls les anglophones écoutent la musique classique ? Personnellement, je suis extrêmement déçu de cette situation. Si vous êtes toujours impliqué dans cette entreprise, vous devriez commencer par respecter vos auditeurs avant de donner des leçons aux autres. Si cette entreprise ne vous concerne plus, j’aimerais le savoir afin que je puisse m’excuser auprès de vous.
D’après ce qu’on peut lire sur cet article du Montreal Gazette, M. Taillefer aurait quitté Stingray Digital en 2010.
http://www.montrealgazette.com/entertainment/Stingray+Digital+growth+groove/10063214/story.html
Je suggère que les contoires d’accueil dans les hôtels montréalais adoptent un affichage prédominant en français pour les services offerts dans leurs établissements. Je comprends que leur clientèle provient majoritairement de l’extérieur du Québec. Toutefois, le caractère francophone de la ville y est totalement occulté. On y passe The Gazette et pas le Devoir. On s’adresse automatiquement à vous en anglais, présumant que vous êtes nécessairement anglophone. Mais qui peut inciter ces entreprises à se conformer à l’affichage et au travail en anglais. Nous savons tous que les inspecteur/trices de l’OLF ne suffisent pas à la tâche. Peut-on compter sur les gens d’affaires qui se réunissent fréquemment dans ces hôtels afin qu’ils et elles puissent y porter une attention particulière et faire les représentations souhaitées lorsque nécessaire? C’est ce que je souhaite.
Madame Mérineau, vous vouliez sans doute parler de « comptoirs».
« Contoire » étant une commune dans le nord de la France.
Faire un outil de communication via des vêtements unisexe pour homme et femmes (sac jeans ou autres) non sexiste mais qui dirait : parce que c’est séduisant de parler en français, surtout au Québec!
Les gens ont oublié leur histoire, c’est honteux d’ainsi ridiculiser nos ancêtres par l’ignorance.
«101 a été un mal nécessaire»,
– MAL nécessaire..? MAL???
«a entraîné un recul économique du Québec. Des capitaux ont fui, ont quitté Montréal pour nourrir Toronto»
– Non mais il est sérieux? Il aurait préféré qu’on s’oublie nous-même? Qu’on se mette à genoux pour eux? FUCK IT non jamais! C’est la plus belle chose qui soit arrivée, que ces cie. décalissent. Je préfère un appauvrissement économique à l’assimilation impérialiste. La langue ma patrie avant tout! Si elle ont quitté c’est aussi grâce aux manigances fédéralistes je vous ferai remarquer! Est-ce que les cie. s’empêchent de s’installer au Mexique parce qu’ils parlent espagnol? C’est un discours tellement ridicule que celui-ci!
«en revenant me voir, commence à me reparler en anglais pour rapidement se corriger, en s’excusant et en mentionnant que c’est par habitude. Pas de quoi s’offusquer.»
– Oui il y a de quoi s’offusquer!!! C’est une démonstration du je m’en foutisme anglo-montréalais qu’ils se pensent au Canada en mettant les pieds ici. nenenon, le Canada monsieur, ils nous l’ont volé, qu’ils le gardent, ici c’est en français intègre-toi à notre culture ou change de province. À Rome comme chez les romains!
On est pas à Luxembourg ou à Bruxelles, ici c’est UNILINGUE FRANÇAIS. Ce n’est PAS une province bilingue, deal with it. D’ailleurs le Canada n’est bilingue que parce que le Québec existe, il n’a rien de bilingue quoi…
«faire adhérer plutôt qu’obliger.» «créer des événements bilingues»
– Pour qu’on nous regarde comme un vieux folklore qui persiste? Eille, l’art d’avoir l’air fous et de se faire passer un séquoia anglo-saxon et tomber dans l’oublie en moins de 2! Les règles sont simples, encore une fois, À Rome comme les romains. Ici, c’est pas une province bilingue point barre.
Oui obligeons les, disons non à l’anglicisation, non à l’oblitération de notre culture. Oui à notre histoire, oui à notre culture, oui à notre langue!
«Offrir des menus bilingues plutôt que seulement en anglais dans les restaurants»
– NON, blocus contre ces restos à défaut d’y foutre le feu.
Ça suffit l’à-plat-ventrisme!
Patriotes levez-vous, on les tasse une fois pour toute ou on meurt tous dret là avec des idées comme celles-là. La coexistence doit se terminer maintenant, c’est archi faux que les entreprises vont se passer d’un potentiel de 7-8 millions de personnes… L’indépendance et la souveraineté linguistique (notre culture) avant le reste.
Français de France vivant à Montréal depuis près de 2 ans, ayant vécu de nombreuses années en Angleterre et aux E-U et tout à fait bilingue, je suis frappé par la place de l’anglais dans une métropole censée être d’abord francophone, par l’arrogance des anglophones qui ne font presque jamais l’effort de communiquer en français, par la propension des francophones à basculer en anglais dès qu’un non-francophone est présent, par l’impression qu’ils s’excusent presque de parler un peu français de temps en temps, mais aussi par la dominance quasi-totale de l’anglais dans les populations allophones, même d’origine latine (italiens notamment).
Il me semble que, certes il ne faut pas rechercher la confrontation pour la confrontation, mais il faut être très ferme en n’ayant pas peur d’exiger de pouvoir communiquer en français en toute circonstance, quelles que soient les circonstances, ce qui suppose certes pas d’interdire aux non-francophones d’employer la langue de leur choix entre eux, mais une exigence véritable que chaque résident du Québec sache communiquer couramment en français, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Ayant, au cours de ma carrière, vécu dans 6 pays différents, il m’a toujours paru de la plus élémentaire politesse d’être capable au plus vite d’échanger des salutations et politesses dans la langue du pays, et à terme de pouvoir communiquer dans cette langue. Vivant aujourd’hui en terre francophone, j’attend la même courtoisie des autres résidents.
Très bon article. Je suis complètement d’accord avec Bernard Descôteaux. Je suis native de Montréal et je vis à Sydney, Australie depuis 22 ans. Je reviens à Montréal à chaque année et à chaque fois je suis surprise et déçue de voir comment Montréal est devenue anglophone. Je suis pour le multiculturalisme mais je vois que si on continue comme ça Montréal va perdre sa touche francophone.
Je fais aussi la même chose que Monsieur Descôteaux quand je vais dans des places publiques et on m’accueille en anglais, je continue en français.
Je me souviens qu’en 1977, je graduais d’un collège d’études commerciales et à ce moment là j’ai eu la chance d’être embauchée par Air Canada. Le Gouvernement Lévesque était entré au pouvoir en 1976 et Air Canada devait embaucher plus de francophones. Cette nouvelle loi a causé toute une différence et un regain de la langue française au Québec. Je me souviens aussi qu’avant 1976, il était courant que les anglophones avaient les postes de hautes directions et que les francophones avaient des postes moins importants. Heureusement que ce n’est plus le cas et que c’est partagé maintenant. Il faut continuer à promouvoir le français au Québec.
Merci pour cet article M. Taillefer. Je me permets d’élargir les solutions (on jase, là) en proposant que médias sociaux aient des logiciels de correction automatique des fautes (et non photes comme je l’ai vu récemment :( ) de grammaire.
Pour moi, ce problème constitue une menace aussi grande, sinon plus grande, à l’érosion générale de la qualité du français au Québec.
Je sais que je sors un peu du contexte avec ma suggestion, mais honnêtement je pense qu’il serait difficile d’arriver à des résultats intéressants….
Savez-vous comment faire décoller une pétition?
Mes quelques voyages
en France ont suffit pour me convaincre de faire un effort de ce côté. La facilité qu’ont les Français d’employer les mots justes pour exprimer leurs idées de façon claire et limpide étonnent.
Un petit exemple : Je ne coupe plus le gazon mais je tonds la pelouse. Le gazon n’étant qu’une des graminées avec laquelle on fait des pelouses.
Nous n’embarquons pas ni de débarquons d’une voiture. On monte et on descend plutôt. Embarquer vient du mot barque; ie : ce qui va sur l’eau. Embarquer est une expression héritée des soldats du régiment de Carignan-Salières qui était un régiment de la Compagnie Franche de la Marine.
En France il faut peut-être commander un « Ice Tea » au lieu d’un thé glacé mais ils sont loin des : “genre”, “tsé veux dire” et des “comme” qui sont des traductions des expressions anglaises “like” et “you know what I mean”. C’est rendu que l’on est tellement peu sûr d’avoir exprimé clairement son idée que l’on doit demander à l’autre s’il a bien comprit ou au lieu de décrire ce que l’on exprime on y va par association, par comparaison:
D’où le « comme » pour terminer une phrase.
Si les Québécois s’investissaient autant à améliorer leurs connaissances de la langue française qu’ils le font à améliorer leur connaissances du hockey nous serions des champions.
Malheureusement ils valorisent l’un et dévalorisent l’autre allant jusqu’à critiquer (j’ai presque osé écrire mépriser) ceux qui s’expriment mieux que nous.
Ajouter des chaînes de langue française dans notre paysage télévisuel ne ferait sûrement pas de tort car pour nous Québécois francophones actuellement c’est le tiers monde ici.
Mon épouse qui est Mexicaine a droit à 6 chaînes en langue espagnole sur Illico dont TVe (TV España). 6 chaînes d’au moins 4 pays différents.
Imaginez, les gens de culture espagnole ont accès à Montréal à plus de chaînes provenant d’horizons différents que nous francophones!
Il y a plusieurs façon d’assimiler un peuple, le priver de son histoire et le couper de ses sources d’approvisionnements culturelles font sûrement parti de celles-ci.
Genre…
Bonjour,
La difficulté réside dans chacun des individus. M. et Mme Tout le Monde, qui, comme vous le dites, envoie des »emails », vont aussi »liké » des »poste », au lieu d’écrire un courriel et aimé une publication.
L’exemple devrait venir de l’endroit où le peuple regarde et écoute, les publicités écrites et auditives, les animateurs et collaborateurs radiophoniques et télévisuels. Radio-Canada, qui selon moi devrait donner l’exemple, n’a plus la rigueur d’antan.
Les mots »anglos » lut et parlé en »franco » sont lancé par ce que nous voyons ou entendons. Si la radio et la télévision parle ou écrit de cette façon alors le Peuple s’imagine que c’est la façon de faire.
Le problème est la rigueur, le manque d’effort, la paresse. M. et Mme Tout le Monde, ne se donne pas la peine de réfléchir, de porter attention à son quotidien à sa façon de parler / d’écrire. Le problème est le »je m’en foutisse » / »c’est pas grave » (au lieu de ce n’est pas grave) généralisé, la consommation rapide qui ne demande pas à réfléchir.
Pour vous dire, j’ai beaucoup de difficulté, le matin, à écouter soit Arcand ou Gravel. Les animateurs sont presque sans faille. Le GROS problème est leur collaborateurs. Ils sont épouvantables.
Bref, nous (malheureusement) récoltons ce que nous semons.
En juillet dernier, je suis allée à un vernissage dans une galerie d’art de Montréal: tout s’est déroulé en anglais, et personne se semblait s’en offusquer!!!
Nous devons rester vigilants. Montréal a tout intérêt à conserver sa prédominance francophone: cela nous différencie des autres villes, attire le tourisme, et contribue à notre développement. Je suis bien contente qu’elle ne soit pas devenue une ville très riche comme Toronto, avec des loyers inabordables, et qu’elle ait conservé ses caractéristiques tout en s’ouvrant au monde.
Et j’aime beaucoup les suggestions de monsieur Taillefer.
Excellent article. Ma suggestion: donner aux jeunes et moins jeunes une alternative aux mots « cool », « chill », « chiller » et autre mots du même style. Les mots « divertissant », « discuter », « se détendre » par exemple pourrait redevenir à la page! Remarquez, j’utilise aussi ces mots pour faire, si j’ose dire « in » ou plutôt « dans le coup »! Merci!
Merci Monsieur taillefer! Le français est ma langue d’adoption , ma langue maternelle étant le Polonais. Je suis un francophile et je suis triste de voir l’état du français à Montréal mais aussi aussi triste de voir les affrontements que cela occasionne . La démarche que vous proposez est saine et bienvenue
Je partage votre opinion M. Taillefer, la violence et l’arrogance ne mènent à rien; elles ne servent qu’à créer un fossé plus profond entre les deux cultures. Dans nos gestes de tous les jours, il faut tout francophone que nous sommes être fiers de nos acquis et les développer davantage par tous les moyens possibles et dans toutes les activités que nous pratiquons. Comment peut-on demander aux autres cultures de s’ouvrir à la nôtre (culture francophone) lorsque nous avons peur de la perdre; ce n’est pas très vendeur. Un bon vendeur se doit d’avoir confiance en son produit et le promouvoir. En 2016, il faut innover si on veut avancer; il faut foncer sans regarder en arrière et je crois surtout qu’il faut s’ouvrir aux autres cultures tout en faisant la promotion de la nôtres. Il faut se parler.
Un grand homme a dit: « Ne demandez pas ce votre pays peut faire pour vous; demandez-vous plutôt ce que vous pouvez faire pour lui. » Donc c’est à chacun de nous d’agir…
Merci pour cette initiative. M. Taillefert. Mon opinion est que la Loi 101 demande à être sérieusement améliorée. Donner un visage français au Québec, c’est fait. Mais c’est un visage à deux faces. Lorsqu’on entre dans un commerce, que ce soit dans le vêtement, la décoration, les accessoires de cuisine, etc., tous les articles ou presque qui comportent un mot, une phrase, sont en anglais. Le «paraître» m’horripile. Comme dans tous masques, le vernis est mince… Comment peut-on prétendre vouloir défende sa langue et se promener, tel un homme-sandwich, dans les rues sans s’en soucier? Pour ma part, en tant que francophone, je n’achète rien avec une inscription en anglais. Je vous le dis c’est tout un exploit…
Ça fait plus de 50 ans que je vis dans des provinces majoritairement de langue anglaises (Ontario, Colombie-Britannique, Alberta) et ce que M. Taillefer suggère ça fait belle lurette que moi et mon épouse le font pour garder notre langue et pour que nos enfants et nos petits-enfants parlent français et gardent leur culture française. C’est le cas pour des milliers de franco-canadiens vivant en situation minoritaire au pays. Si on ne l’avait pas fait nos enfants et leurs enfants ne parleraient plus français. Je suis fier de dire que mes oetits-enfants parlent mieux français que bien des jeunes Québécois. Ils parlent aussi l’anglais car comme on dit ici à Edmonton, l’anglais ça s’attrape!
Bravo pour le constat, monsieur Taillefer, mais je crois que vous dépolitisez les rapports linguistiques à Montréal et au Québec. Il faut replacer les choses en contexte : le Québec n’est encore qu’une province majoritairement francophone chez elle, mais très minoritairement francophone dans un Canada majoritairement anglophone. Et ça, les Anglophones de Montréal le savent. Ils veulent vivre dans un pays à majorité anglaise, le Canada, le leur. Et ils n’ont pas tort, mais voilà : et si nous aussi, nous voulions vivre dans un pays où la majorité serait reconnue comme française, soit le Québec? Ils n’ont rien à faire d’un Québec qui assumerait sa majorité française, puisqu’il signifierait leur condamnation à un statut d’ethnie minoritaire, soit la situation de tous les Francophones du Canada, Québécois inclus. Nous ne vivons malheureusement pas dans un contexte où on peut choisir de vivre dans une langue ou dans une autre par sympathie ou bon voisinage, compte tenu la situation de déséquilibre géopolitique que connaît le Québec français par rapport à l’ensemble qui l’avale, soit le Canada anglais. Le français doit devenir le dénominateur commun de cette biosphère qu’est Montréal, non le bilinguisme, qui est, vous le savez pourtant, anglicisant.
Je suis d’accord : il faut que la langue française s’impose par la séduction plutôt que par la coercition.
Il faut multiplier les initiatives comme À propos, une émission de radio anglophone sur la chanson francophone animée par Jim Corcoran.
Ou Cinémania, un festival de cinéma français où les films sont sous-titrés en anglais.
Mais dans les faits, c’est généralement l’inverse : les Dead Obies font le spectacle d’ouverture des Francofolies et le Festival BD de Montréal devient bilingue.
Les francophones obtiennent des miettes au Festival international de Jazz, à Osheaga ou à Heavy Montréal. Et les chanteurs français ne se donnent plus le mal de faire un détour par le Québec, sans oublier le cinéma français ou belge qui est de moins en moins distribué à Montréal. Quand je vais au Carrefour Laval et que je regarde les bannières commerciales, je pourrais aussi bien être à Plattsburgh.
Oui, les petits gestes comptent. Je ne parle jamais anglais dans un commerce, mon lexique est presque exempt de mots anglais, j’ai 20 fois plus de disques de chanson française qu’anglaise, je vois les films américains en français parce que si personne ne le fait on finira par nous les livrer uniquement dans la langue de Woody Allen. Mais je ne crois pas que ce soit suffisant.
En fait, il faut d’abord que le Québec soit fier de sa langue… même entre le 25 juin et le 23 juin de l’année suivante. Et être fier de sa langue, c’est aussi la parler convenablement. Quand nous respecterons notre langue, il sera bien plus facile de demander aux anglophones et aux allophones d’en faire autant.
Des suggestions : un festival de la littérature-cinéma-chanson-BD de langue originale française (pas de traductions), des vrais cours de français dans les écoles anglaises, des cours d’histoire dans lesquels on explique que les racines du Québec sont en France, l’application de la Charte de la langue française, une offensive promotionnelle sur les réseaux sociaux ou encore laisser immigrer sans condition tout francophone détenteur d’une maîtrise (et reconnaître ses diplômes).
J’aimais votre article jusqu’à ce que vous recommandiez d’angliciser Montréal encore plus avec toutes vos activités projetées bilingues. Le français est la seule langue officielle, nationale et commune au Québec. Le français est la seule langue officielle de Montréal. Il faut donc renforcer la Loi 101 et l’étendre aux Cégeps et aux universités. Il faut cesser de surfinancer toutes les institutions anglophones par rapport aux poids démographiques des Anglophones de souches. Il faut cesser d’inclure les allophones aux Anglophones. Il faut aussi et surtout que le Québec devient un pays.
Je ressens le même malaise. Dans le texte de M. Taillefer, mais également dans les commentaires de nombreux lecteurs. La rectitude politique fait des ravages.
Par exemple, un (autre) festival de 3 jours à Montréal. Un événement bilingue qui condenserait le meilleur du Québec franco, anglo et allo.
On spécule là: Karim Ouellet, Half Moon Run, Les Cowboys Fringants, Plants and Animals, Les Trois Accords, Louis-Jean Cormier, Keith Couna, Foreign Diplomats, The Posterz, Dead Obies, Charlotte Cardin, Leonard Cohen, Rufus et Martha Wainwright, Salomé Leclerc, Les Soeurs Boulay, Pierre Kwenders, Boogat, Koriass, Alex Nevsky, Laurence Nerbonne, Ingrid St-Pierre et combien d’autres…
Une formule qui prônerait le partage de la scène et la mixité de la foule.
Constat très intéressant. Par contre, je ne crois pas au croisement linguistique « organisé » en art, dans tous les arts en fait. Il faut plutôt, je crois, promouvoir les « bons coups » artistiques d’une autre langue, des toutes les autres langues. Plutôt que de vouloir les diluer, l’une dans l’autre, il serait plus attirant de faire connaitre l’autre pour ce qu’il est et non pour ce qu’on l’on voudrait qu’il soit. Le clivage sociologique s’émancipera ainsi tout naturellement.
Monsieur Taillefer, si vous saviez à quel point je suis heureuse de lire vos commentaires! Un homme d’affaires respecté comme vous aura certainement une grande influence sur les personnes qui n’osent pas s’affirmer. MERCI, MERCI ET ENCORE MERCI! Je vais diffuser votre message à mes ami-es Facebook et aux autres.
Il s’agit d’un article intéressant. Même si je suis en faveur de l’apprentissage de plusieurs langues, il faudrait améliorer la qualité du français dans les médias et dans la vide de tous les jours de même que dans nos écoles. Cela rehausserait le prestige de notre <> tout en gardant une culture forte et ouverte. Tout un mandat pour notre société qui banalise tout!
Merci pour votre commentaire, je suis bien d’accord avec vous. A mon avis, essayer de bien parler et d’écrire francais dans la vie de tous les jours est le meilleur exemple qui soit.
J’approuve et je salue la pertinence de cet article extraordinaire. Vive notre riche et belle langue et promouvons-la en harmonie avec les anglophones et tous les autres allophones! Bravo Monsieur Taillefer!
Diffusion des matchs des Canadiens uniquement en français.. Allez les glorieux allez!!!
Pour moi le problème n’est pas qu’à Montréal; le Canada est un pays bilingues (très peu de pays le sont officiellement), donc dans ce sens, je crois que le français devrait être obligatoire dans toutes les organisations gouvernementales, et je suis bien heureuse d’avoir pu me faire servir au fin fond du parc national de Banff en français ! J’ai toujours été surprise par cette attirance du français dans les autres province, attirance et curiosité ! Soutenons le français d’un océan à l’autre ! Favorisons les échanges/correspondance entre écoles, apprenons à nos enfants à écrire et parler un « bon » français québécois avec nos expressions et nos propres mots reconnus (grammaire, vocabulaire, rimes, jeux de mots…) de manière ludique, instaurer des après-midi en français et un autre jour en anglais dans les écoles, des comptines bilingues, redécouvrons à l’école nos classiques québécois (L’avalée des avalés, Hubert Aquin…) ainsi que notre histoire pour comprendre d’où nous venons, pourquoi nos parents ont été tiraillés entre le français et l’anglais. Mon père (anglophone) avait honte de nous parler en anglais à l’époque de la loi 101, quelle est cette loi, pourquoi…il faut l’expliquer et l’enseigner….Je pense qu’il faut miser sur les enfants, leur donner la fierté de parler deux langues !
Les français de France, utilisent aussi beaucoup d’anglicisme, parfois même plus que nous ! gardons nos magasinage, char, peinturer, chaudron, abreuvoir !!!!!
Je crois fermement que les 2 communautés doivent se mélanger en commençant par la culture. Et les jeunes l’ont bien compris, le mixage des 2 cultures ne peut qu’être favorable aux 2 et créer une identité québécoise autant pour les anglos que les francos. Ce qui me préoccupe c’est la «batardisation» des 2 langues. À force de parler les 2 langues simultanément celles-ci s’appauvrissent. Quand je vois 2 francophones se parler en anglais ça me désole, ça ressemble plus à de l’assimilation qu’à une ouverture à une autre langue.
Beau plaidoyer pour le français à Montréal!
Utilisez l’anglicisme fin de semaine, plutôt que week-end… C’est une expression que l’on dit toujours avec enthousiasme et qui représente le repos mérité d’une semaine remplie. Elle mérite d’être dite en français! Mon pastis du vendredi soir rime toujours avec fin de semaine! ;-)
Et si on commençait par proposer un nouveau nom pour l’émission BBQ non-stop avec Hugo Girard. Non-stop, vraiment??
À travers les 25 pays que j’ai visité, je n’ai jamais rencontré une culture si militante, et si insulaire, que celle du Québec. Au Canada, on encourage depuis enfance à parler le français, écouter le français, aimer le français. Dans des régions où la langue n’existe même pas (et où il y a d’autres langues, comme l’Inuktituk, qui sont beaucoup plus utilisées), on oblige à apprendre le français. Partout dans les écoles, à la télévision, dans les espaces publics, on voit T-shirts et épinglettes qui lisent « J’aime le français!, » « En français, s’il vous plait!, » Français! Français! Français!
« Parler français est un énorme atout, » disent-ils. « Ça ouvre des portes! » disent-ils. « Le bilinguisme fait du Canada un pays divers. »
Mais au Québec? Pas d’anglais. Pas sur les placards, pas dans les métros, pas dans les menus. Au Canada, c’est OUI! au bilinguisme. Un(e) francophone à l’extérieur du Québec a tous les services dont il/elle pourraient avoir besoin. Au Québec, fermeture complète. Full stop (oops — désolez pour l’anglais!).
Et si vous croyez que ce de l’amertume dans mes mots, je vous le jure: c’est de l’experience.
Ma famille a quitté Terre-Neuve quand j’avais 8 ans pour aller vivre à Québec. C’était 1992 – l’année du referendum. L’intolerance culturelle dont les enfants et enseignants dans mon école ont fait preuve m’a gravement marquée à l’époque. Nous avons quitté après un an. Je suis retourné comme adulte pour perfectionner mon français à l’université. J’ai dû quitté encore, à cause du manque de travail (même avec un français assez fort, je n’ai pas eu de suite des employeurs). Après 2 ans en France et ayant complété 2 bacs (un en français, l’autre en traduction), j’ai déménagé à Montréal. Dans l’espace de 4 ans, j’ai eu un seul job permanent. Avec le salaire très bas, et les impôts extrêmement élevés, j’ai dû quitté le Québec pour la troisième — et dernière — fois.
Après m’avoir réinstallé à St. Jean, Terre-Neuve, j’ai eu un poste dans un association communautaire francophone. 20 personnes venant de la France et du Québec y profitent des salaires élevés, payés avec des fonds fédérales, pour « aider » la communauté francophone de Terre-Neuve (cette communauté constitue 0,5% de la population) en voyageant partout dans le pays pour encourager d’autres personnes à parler LEUR langue. La plupart d’entre-eux parle un anglais pourri.
Il est passé où ce bilinguisme?
La tendance vers l’utilisation de l’anglais est une tendance globale, et il n y a une seule ville au monde qui en est épargné. Je me permets de vous rappeler qu’à travers son histoire, la population de Montréal était majoritairement anglophone. Elle est devenue ville internationale non pas à cause de, mais MALGRÉ la présence des francophones. C’est directement dû au militantisme des francophones que l’exode des québécois vers l’ontario a commencé, et vous en souffrez encore (Montréal demeure la plus pauvre des 29 grandes villes en Amérique du nord). Vous désirez la croissance économique, mais vous refusez de suivre le seul chemin qui peut vous la porter. Prenez un lesson de votre histoire et ouvrez-vous sur le bilinguisme. C’est cette ouverture qui vous a porté la seule bonne fortune que vous avez jamais eue —pas un calisse de T-shirt.
Bravo et merci!
Quel dilemme que vous vivez ! Quel rétrospective intéressante a lire ! Surtout arrête toi pas au bout de ton nez ! Pourquoi pas avoué comment vous parlez des anglophones et des immigrants quand vous êtes entre Quebecois en cachète? Qu’a tu appris a tes enfants a propos des anglos, des juifs, des grecques, des arabes et des italiens ? Soit honnête ! Soit vraiment honnête ! Les jeunes d’aujourd’hui préfère Virgin Radio, les LOL et les brainstorms mais d’un autre coté savent très bien la phrase … RETOURNE DANS TON PAYS, ON EST AU QUEBEC ICITTE, OST… D »IMMIGRANT A MARD… pour en nommez une couple ? Est-ce que les Quebecois enseigne ces phrases a leur jeunes de generation en generation? …. OUI …. je l’ai tous entendu au moins 150 000 fois dans ma vie … et je suis jeune … je suis blanc et je suis nee au Quebec ! S’agit juste d’avoir un nom de famille qui n’est pas des colons …. Alors les jeunes quebecois d’aujourd’hui l’apprennent encore a quelque part. Vous aimez pleurer a la penser que votre langue s’efface mais elle est sain et sauve et vous le savez !!! Vous le savez très bien avec vos lois nationaliste pro française. Arrêtez de vous cachez derriere le bouclier de la langue française et réaliser que vous vivez dans une province ou la langue principale est juste le FRANCAIS. Ca n’affecte pas Julie Tibodeau de Sainte-Marguerite des Profondeurs du Lac caché mais ca affecte Gilles Séguin Tremblay de Montreal qui veut agrandir son marché a l’extérieur du Quebec voir peut-être le monde. (CA EXISTE DES PLACES A L’EXTERIEURE DU QUEBEC) Vous handicapé notre population avec cette idée d’une seule langue. Tu veux la preuve …. Tu mettras une photo de Toronto la prochaine fois que tu decides d’en parler comme des bons a rien qui paye trop de loyer …. ALLO !!! c’est eux qui payent pour votre joie de vivre et vos bougons su’l BS. Oui les loyer sont plus chère partout au Canada … c’est parce que le monde qui y habite peuvent se le permettre…
J’aime vos idées sans affrontements et dans le respect de l’autre. Félicitations!
J’aime cet article. Il n’est pas provocateur et des idées de petits gestes nous incitent à fournir des efforts pour préserver notre belle langue française. L’usage d’autres langues ( anglais, espagnol, ou autres) devrait être perçu comme une richesse afin de nous permettre des échanges culturels.
L’influence du prof!!!! Quoi de plus fort! Reprendre en classe les anglicismes et n’accepter que de « comprendre » la correspondance française…. Facile et permet de perdre ou de prendre l’habitude! Les enfants ne sont pas rébarbatifs lorsqu’il s’agit de fierté de soi!
Je ne comprends pas ce besoin de vouloir protéger la langue Française au Québec à tout prix. Les langues partout dans le monde et depuis toujours, sont en constante évolution, on se prête des mots du Français vers l’Allemand, de l’Allemand vers l’Anglais.
On a bel et bien arrêté de parler Latin à un moment donné, pourquoi le Français ne devrait pas aussi subir une évolution voire à terme disparaitre.
Je lis plus bas beaucoup d’aigreur et de ressentiment contre l’arrogance Anglophone, mais quant est-elle de celle Francophone??
Aussi et surtout je ne comprends pas cette bataille à vouloir que le Français soit la langue officielle du Québec. Qui a amené cette langue ici? Pourquoi ne nous battons-nous avec autant de force pour conserver et valoriser la culture Autochtone?
Excellente chronique, merci.
“Je réponds systématiquement en français lorsqu’on m’interpelle dans la langue de Cohen dans un commerce,” écrit M. Taillefer.
La langue de Cohen?
Mais quel Cohen? Je présume que Taillefer veut indiquer Me. Thierry Cohen, écrivain et lauréat du Grand Prix Jean d’Ormesson en 2007, prix récompensant un roman pour sa capacité à défendre la langue française.
Non? Peut-être il pense à Marcel Cohen, lauréat du Prix Jean Arp de littérature francophone. Ou à Albert Cohen, écrivain des romans comme Ô vous, frères humains et lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française.
Aucun de ces Cohen? Ah, je comprend! L’anglais, c’est la langue de commerce d’aujourd’hui, et les gens nommés Cohen, mêmes les francophones de souche, par nature parlent bien la langue de commerce.
Quelle Trumperie abominable! En retour aux années trentaines en la belle province, grâce à Voir et Taillefer.
Bravo Monsieur Taillefer,
Même si je réside à St-Jérôme, le constat est semblable à celui de Montréal. J’aime le français et tente de l’appliquer et d’en faire la promotion. Ces petits gestes personnels font boule de neige et finissent par avoir un effet positif.
J’ai 2 copines francophones qui vivent en anglais, la majorité du temps, et l’une d’elle a eu une telle influence que maintenant toute la famille, allant aux petits-enfants, s’exprime en anglais au quotidien.
En conclusion:
Méconnaissance de l’histoire du Québec, notre passé, nos racines.
Et, côté musique, tout tourne en anglais voire même ces petits bout-de-choux qui ne chantent, presqu’exclusivement en anglais, à l’émission la Voix.
Merci de cette initiative et merci d’être cette belle personne qui s’exprime avec conviction sur la voie publique.
Jocelyne
St-Jérôme.
J’aimerais commencer par remplacer l’expression « cool » par «sympa» ou «super!» et encore mieux « fantastique ». Quoi que les jeunes auront tôt fait « raccourcir » ce mot…
La vigueur d’une langue c’est d’abord la démographie: dans notre cas 330M d’anglos -nord américains ( incluant les anglos québécois) versus $ 7.5M de francophones. C’est un miracle que nous existions encore. Il n’y a que 2 autres pays que je connaisse qui sont dans une situation semblable en Occident: Laitonie et Estonie, 175M de Russes versus 4M de laitons et estoniens. Après l’effondrement de l’Union Soviétique, ils ont adopté notre loi 101 mais 2 x plus contraignante et avec 2 x plus de vigueur.
La tendance lourde pour Montréal c’est : l’anglicisation. Les Anglos s’y comportent comme le restant du continent et franchement la plupart du temps en touristes en s’adressant partout en anglais: restaurant , boutiques etc.. J’ai vécu 26 ans en Ontario et à Vancouver. Dans cette dernière ville j’ai parlé français presqu’aussi souvent que dans l’ouest de l’île de Montréal ou au centre-ville: cela n’est pas normal. J’ai aussi enseigné l’économie , en français, dans l’école de langue anglaise où Justin Trudeau a enseigné. Le français des élèves était impeccable . Je n’ai jamais vu semblable chez les jeunes anglos de Montréal: à peine ils peuvent dire 5 mots en français. Qu’en ait-t-il de l’enseignement du français aux jeunes anglophones. C’est pitoyable et cela n’est pas normal.
Il faut dire que notre société ne les aident pas: for » English Press 9″ presque partout: gouvernements , commerces etc. L’équivalent n’existe pas systématiquement pour les francophones des autres provinces. D’ailleurs ceux-ci parlent anglais à 100%. Je me souviens d’un étudiant de McGill qui m’a affirmé: » J’ai essayé de parler français à Montréal mais on ne ma jamais donné la chance ».
Les francophones ont une part de responsabilité mais les anglos ont peu d’égard pour la langue de la majorité. C’est un manque de respect flagrant. Je vis aussi aux E.U. et je remarque un intérêt et un respect pour le français supérieur au Canada et à Montréal. D’après Statistique Canada il y aurait presque 60% de non francophones qui ne parle pas français dans le grand Montréal. C’est inacceptable ! Ce qui est obérant, 3.1M d’américains parlent français dans un pays anglophone et seulement 1.6M de Canadiens parlent français à l’extérieur du Québec (incluant les francophones) dans un pays bilingue !
Nous sommes minoritaires de façon écrasante et nous devons prendre des mesures collectives et individuelles afin de nous faire respecter mais d’abord il faut être fière de ce que nous sommes et il faut s’affirmer. La prospérité va aussi supporter notre langue, c’est un élément important. On changera pas la démographie mais on peut vivre notre langue et culture sereinement comme le font des petits peuples tels les danois, les finlandais, les norvégiens etc.
Petite française que je suis, je remarque les même problèmes au France, bien que moins marqués.
Certains mots sont définitivement adoptés en anglais: chewing-gum, email, running, roller, hello, bye…Pas grand ne me vient au final car nous sommes plus tournés vers le langage français et ne mangeons pas dans des chaînes de restauration rapide. Les radios ont normalement un quota pour passer des chansons en langues étrangères mais je me demande s’il est adopté par toutes.
Pour les enfants je pense que repasser vers un échange de courriers écrits en français avec des français (pourquoi pas?!) serait une bonne occasion de pratiquer positivement la langue.