J’ai été très étonné de lire le compte-rendu des commentaires émis lundi par l’économiste Pierre Fortin à Radio-Canada concernant la hausse du salaire minimum à 15$. Un compte-rendu coiffé d’un titre-choc: «Le salaire minimum à 15$, “une bombe atomique”, selon Pierre Fortin» (http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2016/10/17/002-salaire-minimum-fortin-15-dollars-emplois-education.shtml).
Pierre Fortin, dans un ton peu nuancé qu’on ne lui connaît pourtant pas et dans un style qui étonne de la part d’un économiste sérieux, semble avoir choisi des formules qui appuient un scénario catastrophe… Une «bombe atomique», ce n’est pas rien! Et que dire de cette prophétie alarmiste qui prévoit une «perte potentielle de 100 000 emplois»! On voudrait clore ce débat une bonne fois pour toutes en faisant peur au monde qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
C’est très étonnant, car Pierre Fortin fait des raccourcis en communiquant les chiffres qu’il utilise pour supporter son analyse. De nombreuses erreurs factuelles majeures méritent d’être mentionnées et corrigées, comme celle de ne pas avoir ajouté les charges sociales aux ponctions retenues sur le revenu brut (voir ci-dessous) :
- Le revenu net découlant d’un revenu brut de 20 833$ est présenté à 19 030$ alors qu’il est réellement de 17 783$, soit un écart de 1 247$;
- Le seuil de pauvreté après impôt au Québec est présenté à 17 300$ pour une personne seule alors qu’il s’établit en fait à 19 463$, soit un écart de 2 163$;
- Le tout entraînant un écart total au net de 3 410$ entre les chiffres présentés et la réalité pour une personne vivant seule.
Par ailleurs, Pierre Fortin ignore-t-il à quel point la pauvreté est aussi une lutte pour l’égalité des sexes? 58% des employés touchant le salaire minimum sont des femmes dont la moyenne d’âge est de 35 ans (36% ont 40 ans et plus) et 34% ont des enfants. Deux autres erreurs, encore plus importantes, se retrouvent dans le résumé présenté sur le site de Radio-Canada:
- Le revenu net après impôt et prestations sociales et familiales d’une mère monoparentale avec un enfant est présenté à 32 474$ alors qu’il s’établit en fait à 27 272$;
- Le seuil de pauvreté après impôt et prestations sociales et familiales est présenté à 21 055$ alors qu’il s’établit en fait à 27 525$;
- Le tout entraînant une différence au net de 11 672$ entre les chiffres présentés et la réalité pour une mère monoparentale avec un enfant à charge.
Pour une personne seule, un salaire net disponible de 3 410$ de plus fait un monde de différence. C’est en fait environ le montant net qu’une hausse du salaire minimum à 15$ pourrait générer (on l’estime à un peu plus de 5 000$ net de l’inflation). Mais pour une mère monoparentale, un écart de 11 672$ par rapport à ce que Pierre Fortin a affirmé, ça, c’est une vraie bombe atomique.
L’économiste ne mentionne pas que moins de 41% des employés touchant le salaire minimum ont un emploi à temps plein, ce qui implique un salaire brut encore plus bas que les 20 833$ utilisés dans ses calculs.
N’oublions pas que de nombreuses entreprises doivent composer avec des fluctuations importantes dans le prix des matières premières ou du dollar sur de très courtes périodes, mais que ces variations n’ont jamais entraîné le genre de cataclysme auquel il fait référence. Les entreprises ont appris à composer avec ces situations, comme elles apprendront à le faire dans le cadre d’une hausse des salaires sur 5 ans. Il serait plus avisé que Pierre Fortin estime l’impact qu’aurait une hausse du salaire minimum sur l’IPC et nous fournisse ses calculs. De mon côté, j’estime une hausse de l’inflation inférieure à 1% par année sur 5 ans si la hausse des salaires était entièrement refilée au consommateur.
Dans l’article, il affirme que le salaire à 15$ serait possible en 2029, mais passe sous silence le fait que les partisans du mouvement actuel pour le salaire à 15$ proposent d’atteindre ce niveau en 2022, donc pas immédiatement. Vouloir y arriver deux fois plus rapidement mérite-t-il une référence à la bombe atomique?
Mais le plus étonnant est qu’il ne propose aucune solution pour régler une situation qui est inacceptable, soit celle de maintenir des centaines de milliers de Québécoises et de Québécois qui travaillent dans des conditions d’extrême précarité. L’introduction d’un salaire minimum à 15 $ pourrait se faire avec une certaine flexibilité et avec des mesures compensatoires comme un salaire plus bas pour les jeunes, un crédit d’impôt remboursable pour les petites entreprises ou pour les employés du secteur agricole ou dans certaines régions.
Le débat actuellement en cours nécessite selon moi un forum public où nous mettrons toutes nos idées et nos solutions au service de la diminution des écarts entre les plus riches et les plus pauvres, au service de l’amélioration des conditions de vie des Québécoises et des Québécois les moins favorisés. La hausse du salaire minimum n’est qu’un des outils pour y arriver, elle n’est certainement pas une panacée. Le débat devrait accueillir tous ceux et celles qui reconnaissent que cette situation ne peut plus durer et qui sont prêts à analyser la situation avec rigueur et diligence.
Références :
Seuil de pauvreté après impôts
Seuils du faible revenu, MFR-seuils après impôt, selon la taille du ménage, Québec, 2012-2013
Année | $ courants | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
1 pers. | 2 pers. | 3 pers. | 4 pers. | 5 pers. | 6 pers. | |
2012 | 18 407 | 26 032 | 31 882 | 36 815 | 41 160 | 45 089 |
2013 | 18 805 | 26 594 | 32 571 | 37 609 | 42 048 | 46 062 |
Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur le revenu (ECR), fichiers maîtres, adapté par l’Institut de la statistique du Québec
http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/conditions-vie-societe/revenu/faible-revenu/seuilsmfr_qcapi_.htm
IPC utilisé pour l’estimé du seuil de pauvreté en 2016
Impact de l’IPC estimé à 3,5% total pour 2014, 2015 et 2016.
18 805 + 3,5% = 19 463 $
26 594 + 3,5% = 27 524 $
http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/econ09f-fra.htm
http://www.banqueducanada.ca/taux/indices-des-prix/ipc/
Calcul des déductions à la source
Seuils du faible revenu, MFR-seuils après impôt, selon la taille du ménage, Québec, 2012-2013
Paramètres | |
---|---|
Nombre de périodes de paie | 52 |
Montant de base/provincial | 11 550.00 |
Montant de base/fédéral | 11 474.00 |
Assujetti à l’assurance emploi | oui |
Salaire imposable | 20 833.00 |
Déductions à la source | |
---|---|
Régime des rentes du Québec | 923.00 |
Prime d’assurance-emploi | 316.68 |
Régime québécois d’assurance parentale | 114.40 |
Impôt provincial du Québec par période | 842.40 |
Impôt fédéral par période | 852.96 |
Total des déductions | 3 049.44 |
Salaire net | 17 783.56 |
Sources :
Calculateur de l’Agence de revenu du Canada
http://www.cra-arc.gc.ca/esrvc-srvce/tx/bsnss/pdoc-fra.html
Revenu Québec
WinRAS2016.07
Allocation canadienne pour enfants
Établi à 7 097 $, incluant crédit TPS, pour mère monoparentale avec 1 enfant
Source : Calculateur de l’Agence de revenu du Canada
http://www.cra-arc.gc.ca/bnfts/clcltr/cfbc-fra.html
Soutien aux enfants québécois
Établi à 2 392 $ pour mère monoparentale avec 1 enfant
http://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/programmes/soutien_enfants/paiement/Pages/montant.aspx
M. Taillefer, une fois de plus, toujours heureux de lire la vision que vous appuyez depuis quelques temps. Porter à bout de bras ou de mots un tel changement ne se fait pas sans heurter nos bonnes vieilles habitudes. J’appui une telle orientation qui voudrait sortir notre Québec de sa pauvreté. Mais une telle orientation doit aussi être appuyée par d’autres volets. Le maintien sur les bancs d’école des jeunes, jusqu’à l’âge de 18 ans, en est la première. Je me verrai très mal comme employeur offrir un salaire de 15$/h à un étudiant qui faciliterait fort probablement son décrochage. Nous devrons ici donc prévoir une barrière à cette possibilité. Avant 18 ans, tu ne peux toucher que le salaire minimum actuel. D’ailleurs, si on veut vraiment favoriser le maintien des jeunes sur les bancs d’école, ils ne devraient pas toucher un plafond salariale « x » même pour un professionnel long avant 21 ans. De plus, tout comme l’Allemagne, la responsabilité parentale doit aussi suivre cette voie. Ils pénalisent le décrochage avant 18 ans, nous devons nous en inspirer et penser différemment. Vos enfants restent sur les bancs d’école: nous devons penser à un incitatif pour eux et non pour les jeunes. Ils sont une partie importante qui fait que les jeunes restent accrochés à leur avenir. Notre société doit prendre le virage concret du savoir. Nous ne sommes plus une société de production. De retour au salaire minimum, il doit suivre en parallèle à ces réformes, l’indice des prix à la consommation. Plusieurs domaines ne pourront suivre cette réforme du 15$/h. Nous pourrions aussi nous pencher sur la réforme de la taxation à palliera multiples et une carte citoyenne. En fonction de ton revenu et du type d’achat que tu fais, ton niveau de taxation sur les biens à la consommation est « paramétré ». Tu fais des choix de consommer de la restauration, tu paies un niveau de taxation plus élevé que tout le monde. Tu fais le choix des bien de luxes, tu paies plus cher pour les taxes. Tu fais des choix santé (inscription gym, activités sportives, etc.) et environnementaux (achat locaux, voiture électrique, etc.) = pas de taxes… Mais ce n’est que le début d’un long combat!! Merci à vous
Chers Québécois qui veulent tout arranger à grand coup de législation
Je sais que vous êtes pleins de bonnes intentions. Il faudrait si, il faudrait ça, il faudrait que ceci soit illégal et ainsi de suite.
La route qui mène en enfer est pavée de bonnes intentions. Je vous vois depuis toujours demander plus de lois, plus de législations, des mesures plus strictes. Mais cela ne marche jamais. Au lieu d’avoir une nation prospère, nous avons un gouvernement vampirique et corrompu. Les petits entrepreneurs sont étouffés par des règles toujours plus restrictives tandis que les plus gros sont de mèche avec votre cher gouvernement pour que EUX s’en mettent plein les poches pendant que VOUS vous quémandez pour un plus gros gouvernement !
Ils sont morts de rire, laissez-moi vous dire.
Changer le salaire minimum ne changera strictement rien. Si le fait de monter le salaire minimum hausserai la qualité de vie, je pense qu’il faudrait le voter à 1000$ de l’heure au moins ! Mais malheureusement, les arguments de M. Fortin tiennent la route.
Vous voulez une économie plus prospère ? Que diriez vous de payer moins d’impôts pour des fonctionnaires trop grassement payés et des programmes sociaux qui fonctionnent trop mal?
Vous voulez avoir des emplois qui payent mieux que le minimum ? Mettez un effort mieux que le minimum et étudier, travaillez fort, augmentez votre valeur sur le marché. Ou lancez-vous en affaires. Cessez de quémander et de niaiser avec les politiciens.
En fait, j’irai plus loin. Il est grand temps de se débarasser de ces merdeux parasitaires qui ne nous aident en rien.
Ou bien, ne faites rien. Après tout, c’est beaucoup plus facile de chialer à un autre qu’on voudrait tout en n’offrant rien. Et après, on se demandera pourquoi les Chinois ont tous nos emplois et qu’il ne nous reste plus rien.
Bon, un autre conard qui mets tout les maux sur les fonctionnaires.
Votre commentaire est insipide et outrageant .
J’aimerais vous voir essayer de me suivre une journée complète.
Il y a des lustres que la vie de fonctionnaires n’est plus un voyage de plaisirs et de bonheur!
Et en passant imbécile encore une fois un sans cerveau comme vous s’attaque aux femmes qui sont majoritaire comme employés des gouvernements.
Et tout les idiots de votre acabit veules des femmes soumises à vos désirs.
En résumé fermer la et retourner vous coucher.
Bonne journée.
Vous avez raison Rob, voyez mon commentaire qui suivra en réponse à M. Taillefer.
Votre commentaire n’a aucune pertinence.
Vous avez parfaitement raison Rob et je suis surpris que le modérateur de cet endroit ait laissé passer les commentaires totalement déplacés de Robert Lussier du 20 octobre 2016, à 07:14 qui confirment cependant ce que j’i toujours expérimenté avec la gogoche caviar, à savoir que l’insulte leur sert d’argument et que si l’on est pas d’accord avec leurs idées, on n’a qu’à se fermer la gueule, comme au bon vieux temps de leur idole Staline.
Bonjour M. Taillefer,
Bien humblement, vous semblez également errer dans vos calculs. Ainsi, pour le simple cas du travailleur célibataire sans enfant (plus rapide à calculer), vous oubliez de prendre en compte environ 1400$ de prestations supplémentaires pour travailleurs à faible revenu (crédit d’impôt pour solidarité provincial et cocktail de mesures fédérales). Le revenu de notre travailleur théorique passerait donc à 19 200$, beaucoup plus proche du calcul de M. Fortin et du seuil de faible revenu. À ce propos, si je n’ai pas pu retrouver la provenance du seuil avancé par l’économiste, je me permettrai quand même de souligner qu’il existe de légères différences entre entre faible revenu, pauvreté, etc. et qu’il convient de ne pas substituer simplement l’un pour l’autre (bien que les deux mesures soient apparentées).
Je dois avouer ne pas avoir fait les mêmes calculs pour une famille monoparentale, mais au regard des «annexes» de M. Taillefer, le même oubli semble avoir été commis et il conviendrait une fois de plus de bonifier le chiffre qu’il avance.
Qui plus est, il m’apparaît important de rappeler que M. Taillefer ne prend pas la peine de répondre au chiffre majeur de «± 100 000 perdus» de M. Fortin, si ce n’est que pour souligner qu’il ne lui apparaît pas justifié, sans autre explication que le changement ne deviendrait effectif qu’en 6 ans, plutôt qu’en 13, comme ce serait le cas dans le cours actuel des choses. Il est un peu frustrant que l’élément majeur de l’argumentaire de M. Fortin soit aussi rapidement balayé pour faire place à d’autres critiques, car cette pièce qui contribue le mieux à nous rappeler ce qui devrait être le coeur du débat : non pas si l’amélioration des conditions de vie des travailleurs les plus démunis est nécessaire (sur ce point, MM Taillefer et Fortin m’ont l’air de partager des sensibilités similaires – tout comme moi, pour ce que ça vaut), mais plutôt si le 15$/heure est la meilleure manière d’y arriver.
En effet, on peut très bien suggérer des manières plus efficaces d’aider nos concitoyens au bas de l’échelle. C’est d’ailleurs ce qui est le plus étonnant dans l’article de M. Taillefer : contrairement à ce qu’il avance, M. Fortin propre des «solution[s] pour régler une situation qui est inacceptable». Ainsi, dans son apparition à RDI, il suggère, et je cite, que «les deux gouvernements devraient réduire les impôts [pour les travailleurs à bas salaire, comme il le précise préalablement]. Deuxièmement, on pourrait augmenter la prime au travail, qui est un programme québécois. Et on pourrait aussi augmenter le crédit d’impôt [pour] solidarité, si on désire aller plus loin.» À cela, il ajoute bien évidemment l’importance de mieux former nos travailleurs, pour qu’ils aient d’emblée de meilleurs revenus.
Pour conclure, M. Taillefer, votre engagement civique est admirable. Néanmoins, vous semblez confondre ici la défense d’un objectif noble avec celle d’un moyen précis d’y parvenir. Comme vous le soulignez vous-même, «[l]e débat devrait accueillir tous ceux et celles qui reconnaissent que cette situation ne peut plus durer et qui sont prêts à analyser la situation avec rigueur et diligence»; il convient donc de respecter le sérieux dont fait preuve M. Fortin et de lui répondre avec un sérieux équivalent.
Précision : l’article du site Internet ne propose effectivement aucune piste de solution alternative. Néanmoins, elles sont exprimées clairement dans l’entrevue correspondante qu’il donne à Gérald Fillion pour RDI Économie.
(https://www.facebook.com/rdieconomie/videos/547286012123608/)
Avant d’aller au vif du sujet, une petite remarque. Une personne célibataire n’est pas synonyme d’une personne vivant seul. Un célibataire est une personne dont le statut social est qu’il n’est pas marié, on peut être célibataire et vivre en couple.
Alexandre Taillefer reprend l’hypothèse de Pierre Fortin d’un travailleur au salaire minimum à temps plein travaillant 37.5 heures par semaine durant 52 semaines avec un revenu de 20 833 $. Ajouter le crédit d’impôt pour solidarité – qui n’est pas automatique en passant, il faut le demander – viendrait défaire l’hypothèse de base de Pierre Fortin d’un revenu BRUT à 20 833 $.
Vous êtes d’une grande générosité avec l’argent du peuple, surtout qu’à cela vous demanderiez une baisse d’impôt aux travailleurs à faible revenu. J’aimerais bien connaître votre réaction quand ce sera le temps d’aller chercher ce surplus de générosité dans vos poches.
Effectivement, dans mon emportement, j’ai écrit «célibataire» pour «personne seul», vous avez bien raison. Mes excuses!
Il est plutôt frustrant de parler de «revenu brut» et «revenu net», alors que dans le contexte, il est plus clair de parler de «revenu de marché» (salaire et cie) et de «revenu disponible» (moins impôts, plus transferts). Toujours est-il qu’il n’est pas très pertinent de nous obstiner sur ce qu’un tel voulait dire avec tel mot et de nous recentrer sur le raisonnement. Ici, on peut bien vouloir parler de «revenu net» du salaire moins les impôts, mais c’est impertinent : pourquoi prendre en compte ce que prend le gouvernement, mais pas ce qu’il redonne? Ça nous donne un portrait incomplet qui ne reflète pas réellement la situation d’une personne à faible revenu au Québec. On peut bien s’intéresser au revenu de marché pour analyser ce que ce dernier génère ««naturellement»» ou au revenu disponible pour connaître la situation réelle des individus, mais le «revenu net» dont se sert M. Taillefer est incomplet et vient biaiser son analyse.
Vous pourriez bien me répondre que le crédit pour solidarité n’est pas automatique (effectivement, je n’allais pas rentrer dans le fonctionnement du crédit d’impôt quand ce n’était pas le point), mais ça ne le rend pas inexistant. À moins de rentrer dans une discussion sur la littératie fiscale de nos concitoyens et l’utilisation des mesures anti-pauvretés qui sont disponibles, il semble raisonnable de penser que les gens au salaire minimum tentent de leur mieux d’aller chercher le ± 7% de bonus à leur revenu que représentent le crédit pour solidarité et les crédits fédéraux.
Finalement, j’aimerais vous rappeler que toutes les interventions gouvernementales ont un coût, direct ou non. La question est de savoir laquelle permet d’atteindre un certain objectif au moindre coût. Ainsi, l’hypothèse (réfléchie, modélisée, empiriquement testée) de M. Fortin, c’est qu’une baisse d’impôts à un faible revenu bien financée (sans connaître son opinion, suggérons une modeste hausse d’impôts aux salaires plus élevés, ou une baisse des subventions aux cimenteries et amphithéâtres de ce monde) a un impact négatif plus faible sur l’économie qu’une hausse de 40% du salaire minimum en quelques années.
@Nicolas
Votre réplique sue l’aveuglement et la mauvaise foi. Ainsi donc, ce serait impertinent d’utiliser le revenu net. Que devient alors cette « hypothèse (réfléchie, modélisée, empiriquement testée) de M. Fortin » ?
Évidemment quand Pierre Fortin utilise le revenu net, ça fait partie d’une « hypothèse (réfléchie, modélisée, empiriquement testée) » et quand Alexandre Taillefer reprend le même exemple dans les mêmes termes avec le même mode de calcul, mais avec des données corrigées, ça devient une analyse biaisée, un revenu net « incomplet » !
Vous refusez de regarder le fonctionnement du crédit d’impôt pour solidarité, pourtant, vous auriez du. Le calcul du crédit d’impôt pour solidarité tout comme le remboursement de la TPS se fait sur un revenu net, à partir de la déclaration d’impôts – sans doute trop impertinent selon vous. Un revenu brut (pas uniquement le salaire brut comme dans l’exemple de Pierre Fortin) dont on soustrait une série de déductions énoncées, ce qui rend impraticable le calcul du crédit d’impôt pour solidarité pour un individu fictif, à moins de croire comme les économistes néoclassiques à l’agent représentatif qui modélise tout une population en une seule personne, faisant de nous tous des parfaits clones. On comprend pourquoi même Pierre Fortin s’est abstenu de l’utiliser dans son modèle.
Quant à l’impact qu’aurait une « modeste » baisse d’impôt sur les revenus faibles, enlever un rien à presque rien, ça donne moins que rien.
Excellente analyse M. Taillefer ! Merci de donner l’heure juste.
L’augmentation du salaire n’est qu’une façon de lutter contre la pauvreté parmi plusieurs. Quel serait l’impact économique si 55000 employés du milieu communautaire et les 100000 bénévoles non sollicités et mobilisés se fragilisent par cette augmentation de salaire?
Si les salaires minimums augmentent à 15$/heure (+40%), il va falloir revoir la formule de financement par projets gouvernementaux des OSBL drastiquement. En 9 ans, peu importe le palier gouvernemental, aucun de nos projets annuels ou pluriannuels n’a été indexé au coût de la vie afin de permettre une augmentation de salaire de nos chargés de projets. Rappelons-le, les OSBL complètent l’offre de services des institutions. À long terme, un investissement en prévention est une économie de 6$ à chaque dollar dépensé. Il n’y aura pas de développement économique sans investir dans le développement social. Nous devons constamment diversifier et augmenter nos sources de financement afin de conserver notre expertise. Ça coûte cher des gens qualifiés, même dans le secteur de l’action communautaire… Un secteur où il y a plus de diplômés universitaires que dans tous les autres secteurs.
Le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) est sur la glace depuis trop longtemps. Cela contribue à l’appauvrissement des travailleurs du secteur social en OSBL. La formule de gestion de programmes sociaux par projets annuels « la gouvernance entrepreneuriale » engendre un coûteux roulement de personnel, une surévaluation couteûse des actions effectuées et créer un important climat d’insécurité chez les travailleurs.
Ceci dit, je me questionne à savoir comment le secteur social peut survivre à une augmentation de 40% de son poste budgétaire opérationnel le plus important, soit les salaires. Ça veut aussi dire, moins de collaboration intersectorielle et plus de philanthropie si le gouvernement n’ajuste pas systématiquement ses programmes en conséquence. Je crois qu’il faut apprendre de nos voisins les États-Unis, la charité ne règle pas les problèmes sociaux. Chez AJOI par exemple, les salaires représentent 85% des dépenses d’opérations. Imaginez l’impact chez les 8000 organismes communautaires québécois, c’est 55 000 emplois. Un secteur à 80% féminin. Allez-vous augmenter vos dons de 40%? Est-ce que le financement des organismes communautaires sera augmenté de 40%?
Je crois qu’au même titre que les PME, les OSBL vont devoir couper des heures et réduire leurs impacts sociaux et économiques.
Peut-être n’aurons-nous plus besoin de services communautaires de lutte à la pauvreté comme le laisse sous-entendre le Forum social mondial?
Sincèrement, j’en doute, considérant les difficultés d’accès de la population aux services institutionnels. À court terme, à moins que les services de santé privés deviennent abordables pour les moins nantis, les enjeux d’accès seront toujours d’actualité. La ministre de la Santé du Canada, Mme Jane Philpott, le dit : « Plus d’argent dans la santé pour les provinces ne résulte pas en davantage de services en santé ». Plus d’argent provincial pour la lutte à la pauvreté irait-il à la lutte à la pauvreté? Les recettes d’imposition générées par cette augmentation vont-elles réelement aller dans la lutte à la pauvreté?
Je pense que cette proposition est intéressante, mais qu’une analyse d’impact plus en profondeur mériterait d’être faite.
Je lutte contre la pauvreté depuis 9 ans à Montréal, mais je me méfie des recettes miracle et je pense que toutes les initiatives créatives comme celle-ci méritent notre attention. Une chose est certaine… Cela fait progresser le débat sur les inégalités et ça c’est très positif.
D’accord avec vous… j’ajouterai un commentaire aussi.
Vous êtes payé combien pour ce que vous faites vous ? Un salaire sérieux ou pas sérieux ? Tout le monde mérite un salaire permettant de vivre dignement ! Plus haut dans la pyramide y’a cette clique d’enfants de riches déconnecté qui a tout en faisant que du tord ! Prolétaires, révoltez-vous !
Je propose à M. Taillefer de vivre avec le salaire minimum pendant trois mois. Ensuite, il pourra nous dire comment il s’en ai sorti sans s’endetter. Critiquer c’est facile, mais il y a au moins 25% de la population travaillante qui sont obligés de faire avec et ce avec la hausse constante des prix, Essaie pour voir et tu m’ens donneras des nouvelles.
Euhhh… je pense que t’as compris totalement à l’envers le commentaire de M. Taillefer. M. Taillefer dit que le salaire minimum n’est pas suffisant. C’est plutôt à M. Fortin qu’il faudrait que tu lances le défi.
En fait beaucoup de gens aiment qu’il y ait des pauvres. Ca les fais se sentir riche.
Quelle message lance t-on aux jeunes en ayant un salaire minimum à 15$. Vous êtes pas obliger de vous spécialiser et de vous éduquer car un employé de casse croûte gagnera autant qu’un diplômé ayant un DEC ou même un BAC en main. Pour moi, tu mérites un salaire tel que $15 / h quand tu as mis des efforts pour te développer et que tu as des habilités acquises au travers de ton éducation.
15 de l’heure n’est pas un panacée en passant, tu ne fait que sortir de la précarité et de la pauvreté, c’est pas vrai que sa motiverais les jeunes a décrocher, faudrait pas dire que parce que sa commence a être décent que tu vire plein au as!
Certaines études démontrent que le salaire minimum a bel et bien un effet sur le décrochage scolaire.
Je ne suis pas contre l’idée de le hausser, mais je crois qu’il faut bien analyser les éléments qui sont en jeu ici.
Sources: http://www.ncpa.org/pub/ba550
http://repository.wellesley.edu/thesiscollection/37/
https://www.fraserinstitute.org/sites/default/files/EconomicsofMinimumWage.pdf
Personnellement, je vois l’idée d’augmenter le salaire minimum à 15$ comme mettre un Band-Aid Sesame Street sur une fracture ouverte à la colonne vertébrale; l’intention est honorable certes, mais la solution, en plus de ne rien régler à long terme, risque de créer de l’infection dans la plaie.
Il y a deux vecteurs extrêmement importants pour la bonne marche de l’économie qui font grandement défauts présentement: La corruption et l’éducation.
La corruption c’est l’ensemble de tous ces gens qui font pencher la balance de leur coté au détriment des autres. On parle des travailleurs du marché noir, des politiciens véreux, des entrepreneurs qui évitent les taxes et impôts en plus de manipuler le système pour parvenir à leurs fins. Notre gouvernement actuel baigne dans une culture du mensonge et de la corruption qui nuit considérablement à la bonne marche de nos programmes sociaux; on coupe, on désinvestit, on engraisse généreusement les amis du pouvoir aux yeux de tous sans aucune gène et surtout, sans conséquence. La population est rendue cynique face à nos grandes institutions publiques et valorise désormais l’évitement de ses obligations sociales. Résultat? Le partage de la richesse ne s’opère plus correctement, on voit la classe moyenne s’effriter, les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent. Nos valeurs en tant que société sont amochées… une des plus amochées de ces valeurs, c’est l’éducation.
L’éducation c’est la base, le socle sur lequel repose toute la société. Une société bien éduquée, c’est une société en santé. Le système d’éducation forme les citoyens de demain. Aujourd’hui notre système d’éducation a plutôt l’apparence de la ville d’Alep en Syrie. Il est démoli, détruit, ses professeurs abattus et laissés à eux-mêmes sans support, sans espoir, sans reconnaissance de leur misère et surtout de leurs efforts. On y forme des robots maintenant. On privilégie l’apprentissage de tâches précises qui feront de l’étudiant un employé fonctionnel sans plus. La culture générale, l’histoire, la morale, l’apprentissage des valeurs importantes d’une société n’ont pratiquement plus leur place, c’est à ces endroits qu’on coupe, à quoi ça sert l’histoire de toutes façons hein? On garde le plus possible les étudiants dans l’ignorance, on nivelle par le bas, on abaisse les standards, on prône l’idiocracie.
Alors quand j’entends que la solution à nos problèmes de pauvreté c’est d’augmenter le salaire minimum à 15$, je trouve qu’on passe à côté de la track comme on dit. Cette mesure ne règle en rien l’hémorragie de cette fracture ouverte à la colonne vertébrale. Au contraire, ça devient une excuse de continuer à nier cette situation et de la laisser perdurer…
La vraie solution c’est de mettre fin à cette culture de la corruption, mobiliser la population à ne plus tolérer la corruption, arrêtez l’hémorragie à la source et ensuite investir massivement dans l’avenir de nos enfants. Il faut former de bons citoyens avec des idées, un goût du dépassement, le goût de l’entrepreneuriat, le goût de contribuer à un projet collectif plus grand qu’eux. 80% des emplois au Québec c’est les PME qui les créent, pas le gouvernement.
Aussi, il faut revoir notre système de redistribution de la richesse i.e. notre système fiscal. Il faut s’assurer que tous les contribuables payent leur juste part, mettre fin aux abris fiscaux. Il faut également s’assurer que les grandes entreprises multinationales, les banques, etc., contribuent à la société eux aussi pas juste aux intérêts de leurs actionnaires et ça commence par leurs employés. Il faut s’attaquer à la pauvreté à la source, offrir des programmes sociaux efficaces et qui aident réellement les gens à sortir de la pauvreté et/ou de vivre dans la dignité.
Just my 2 cents ;)
15$/h… La belle affaire !!!! Une autre belle idée pour faire disparaître des gros sous par des fonctionnaires qui perso, s’en calisse ben de dépenser des gros salaires à penser au comment, quand, qui, où…
Pensons donc aux vrais affaires : »ON POURRAIS-TU ÊTRE PAYÉ À TOUTE LES SEMAINES!!!! » ( ET NON PAS AUX DEUX SEMAINES )
Et si les riche qui ce mette tellement dargent dans les poche arrettais de voler les pauvre
Je suis d’accord avec vous sur le fond et sur vos calculs. Le point que vous omettez sans doute est le fait que bien des entreprises paient leurs employés 15 $ l’heure actuellement puisque c’est presque 50 % mieux rémunéré que le salaire minimum. L’impact va nécessairement faire une onde de choc sur toutes les entreprises, même les Syndiquées où il serait légitime d’exiger des hausses salariales équivalentes. Donc, dans vos calculs sur l’IPC, avez-vous tenu compte de ces effets (qui vont se produire) ?
Comme le dit Rob, je suis partisan d’arrêter de demander, mais plutôt de prendre en main notre économie avec mon commentaire. Alors, si nos dirigeants, les employés publiques et les travailleurs des secteurs non importables ( dentistes, menuisiers, policiers, medecins, professeurs, etc) gagnent un salaire et ont des conditions très élevées par rapport aux autres travailleurs, c’est simplement parceque les gouvernements, villes et organismes parapubliques les protègent avec des lois empêchant les travailleurs des pays pauvres de venir occuper leurs jobs à 1-3$/h comme dans leurs pays. Notre gouvernement est le premier qui agit avec sexisme ou plutôt préférence: il privilège ainsi les groupes de gens qu’il choisis. Les autres travailleurs et leurs patrons n’y arrivent que très difficilement avec les achats en ligne. Posons-nous la question: 15$ minimum, mais pour qui? On est pas communiste pour offrir cela à tous… Tous les employés au public gagnent plus de 15$/h. Il faut plutôt se demander d’où viendra les fonds pour payer ces 15$ si à la fin, notre argent continu de fuire vers la Chine et autres pays pauvres. Demandez-vous pourquoi on accepte des guatémaltèques pour travailler dans mnos champs maraîchers? Car on ne pourrait être compétitif sinon. À 15$/h, le resterons-nous? Vous voyez le problème à l’envers, pourquoi ne pas voir qu’en Asie, il y a un million de fois plus de développement et des milliardaires. Ces gens achètent nos terres avec leurs profits sur les cossins à 1$ qu’on achète ici… Baissons plutôt les salaires protégés, faisons de même avec le plus de gens trop payes possibles et nos oeufs, notre beurre, nos taxes devront baisser aussi. Ensuite il y aura un équilibre entre nous et bien plus important avec les pays pauvres, oups, il faudrait plutôt dire maintenant: les vrais pays riches….
Au-delà du débat sans fin (et un peu stérile) sur les chiffres, la question à se poser est la suivante : Peut-on accepter dans un pays riche que des gens qui travaillent à temps plein se retrouvent sous le seuil de la pauvreté? Maintenir un salaire minimum sous ce seuil, c’est officialiser et institutionnaliser la pauvreté.
Cette situation est inacceptable. Nous devons nous retrousser les manches pour y trouver des solutions et la hausse du salaire minimum a, entre autres, le mérite d’entre être une. Pas une personnes critiquant cette mesure n’a jusqu’ici été capable d’en proposer d’autres…
Bravo pour votre rigueur M. Taillefer. Votre texte arrive à point.
Mais surtout, n’oubliez pas. La précarité, pour ce genre d’emplois, elle se retrouve aussi dans la sécurité d’emploi. Admettons-le : comment se r’virer de bord au salaire minimum quand on perd son emploi pour avoir pèter de travers ou avoir été moins souriant une journée.
Les p’tits boss, sachant que vous vivez pour la prochaine paye, vous soumettent à leur régime de terreur. Et vous n’êtes pas en position de rouspéter.
Ni Fortin ni Taillefer ne parlent de l’effet multiplicateur d’une hausse du salaire minimum, c’est décourageant.
Au niveau macro économique, toute dépense engendre nécessairement un revenu du même montant, à la cenne pres pour quelqu’un quelquepart.
Quand on est au bas de l’échelle et qu’on reçoit une augmentation, on dépense 100% ou presque de cette augmentation.
Donc une augmentation de X de la masse salariale au bas de l’échelle engendrera une augmentation de X dollars (moins quelques poussières) de revenus dans l’économie, là où ces salarirés vont dépenser. Ce revenus seront aussi dépensés (en partie), et ainsi de suite, c’est l’effet multiplicateur.
Nick Hauer l’explique très bien : https://www.bloomberg.com/view/articles/2013-06-19/the-capitalist-s-case-for-a-15-minimum-wage
Tout-à-fait d’accord. C’est dans ce sens qu’une augmentation du salaire minimum est réellement pour moi un moteur de croissance économique bénéfique pour tous.
La question que je me pose c’est pourquoi personne ne parle de productivité. Depuis des années des rapports locaux et internationaux disent que nous avons des problèmes de productivité. Si peu productifs que dès que le dollar canadien monte à parité avec le dollar américain, les exportations diminuent. Si la productivité était au rendez-vous, avoir un salaire minimum à 15 $ serait moins problématique. La productivité n’est pas uniquement liée au personnel, mais à un ensemble de facteurs impliquant également les employeurs.
Je me demande en quoi monter le salaire minimum a 15$ va aider les plus pauvres. Je me rappelle du pain a 1$ ainsi que le litre de lait mais maintenant je paie mon pain 3$. Va de meme pour tous les bien de consommation. Il ne serait t-il pas preferable de viser sur une contribution obligatoire patronale plus élevé sur les assurances medicaments, maladie, dentaire, visuelles… que sur une augmentation qui sera englouti par une augmentation de tous les autres bien.
Votre proposition est un échappatoire à la mise en oeuvre d’une composante essentielle pour un vraie politique de justice sociale et économique.. Votre proposition camoufle la nécessité et la légitimité d’un ajustement salarial nécessaire. Cette hausse du salaire minimum à 15 $, tout-à-fait légitime selon moi, devrait être complétée par un ajustement fiscal protégeant le consommateur et son pouvoir d’achat. Certains biens dits biens de luxe pourraient être assujettis à des taxes spécifiques.
Merci Monsieur Taillefer de votre intervention à ce propos de chronique…Sans être économistes, mon conjoint et moi-même trouvions les propros de M. Fortin à l’emporte-pièce, sans nuances… On voit que M. Fortin n’a pas à vivre, élever une famille, se soigner lui et les siens, et à se bâtir une retraite en étant rémunéré au taux horaire du salaire minimum actuel et une semaine régulière de travail de 37.5hr.
Je signale aussi une manœuvre indigne de qui que ce soit qui manipule les statistiques: L’utilisation de la notion de « moyenne ».
Il donne la part du salaire minimum par rapport avec le « salaire moyen ».
Mais n’importe qui ayant la moindre notion en statistiques sait à quel point la notion de moyenne, seule, ne veut strictement rien dire; surtout quand on omet de parler de l’écart-type. Quand PKP a pris sa carte du PQ en 2013, la MOYENNE de la richesse des membres du PQ a soudainement bondit que quelques milliers de dollars par tête.
Alors si on compte le salaire (même sans les bonis de toutes sortes) des hauts gestionnaires et l’existence d’une classe de très hauts salariés spécialisés, on peut avoir un portrait totalement faussé selon les régions.
Une mesure beaucoup plus fidèles aurait été de comparer le salaire minimum avec le salaire médian (le salaire au milieu: 50% des gens gagnent plus et 50% gagnent moins) qui est beaucoup moins sensible aux variations d’écarts-types.
Utiliser des moyennes sans tenir compte de l’écart-type et ne pas regarder aussi les médiannes, beaucoup plus représentatives dans ce type de cas, dénote, soit une incompétence totale en statistiques de base (totalement indigne d’un économiste, et même d’un simple étudiant de CEGEP dans un domaine mathématique), soit une mauvaise foi plus que suspecte et qui devrait sonner chez tout le monde une sonnette d’alarme sur ses intentions.
J’espérais un tel article, avec tableaux à l’appui, pour répondre à celui, effectivement très alarmiste, de Pierre Fortin. Merci à vous.