Vous voyez le nom qui coiffe chacune de mes chroniques? «De la main gauche». J’ai choisi cette petite phrase afin de désancrer la perception qu’a un vaste pan de la population: un homme d’affaires, ce que je suis avant tout, ne peut avoir un discours progressiste et se soucie avant tout de la liberté individuelle avant le bien commun.
Cette façon de nous qualifier d’un côté ou de l’autre nous enferme, il me semble, de plus en plus dans un dialogue de sourds, un monologue qui alimente l’incompréhension, le durcissement des positions de tout un chacun. Il me semble que ça commence à ressembler à un prélude à des jours moins heureux, que nous semblons avoir oubliés, ceux des bottes bien cirées qui bruissent sur le pavé, un pied après l’autre.
Monologue donc, parce que l’on cantonne les compétences, les objectifs et les moyens de chaque côté du spectre, comme des compétences ou des attributs exclusifs. Comme si la violence et le racisme ne pouvaient émaner que de la droite, comme si l’éducation gratuite pour tous ne pouvait être qu’un rêve de la gauche, qui ne saurait pas compter et ne rêverait que d’État-providence sans prendre en compte les impacts financiers.
On a entendu des propos qui sous-entendent tous la même chose: on va se positionner afin de tirer le meilleur de chacun des côtés, histoire de plaire à un plus large électorat. Combien de fois avons-nous entendu des partis politiques tenter de se définir sur le spectre gauche-droite et nous dire: «Nous avons le cœur à gauche et la tête à droite» ou «Nous sommes pour une gauche efficace»? Bref: «Nous sommes une droite de cœur».
Je ne suis pas un intellectuel – je me le fais d’ailleurs souvent rappeler par ceux qui rigolent de mes réflexions inspirées de Simplet. Ça ne m’empêchera pas de vous dire que je pense que nous sommes arrivés à la fin de notre mécanique politique actuelle.
Une mécanique où l’on change de direction à chaque élection, ou chacun souhaite implanter sa réforme, où les intérêts de segments importants de notre population sont mis en veilleuse périodiquement. Une mécanique qui compresse pour mieux réinvestir quelques mois avant que ça compte. Où les décisions ne sont rationnelles qu’en fonction d’élections prochaines. Où le pouvoir est concentré auprès de quelques personnes proches du grand manitou, influencées par les lobbys les plus efficaces. Et un pouvoir qui n’a souvent comme influence que celle de déterminer vaguement la direction à prendre, avant que la machine n’accapare le reste. Cette réalité est vraie au municipal, au provincial, au fédéral. Elle est vraie ici et ailleurs.
Bref, une mécanique politique bien usée. «On n’a rien inventé de mieux que le capitalisme», dit-on, en rappelant les échecs des systèmes socialistes, englobés dans le fourre-tout démoniaque du communisme. Comme si nous étions tenus au statu quo mécanique parce que l’utopie incarnée par la Russie était morte et enterrée. Ça n’a strictement rien à voir.
Alors, on s’y prend comment? Je ne prétends pas avoir la réponse à cette question, mais je vais me permettre quelques pistes de réflexion. Quelques lacunes nous empêchent d’avoir un système politique plus efficace visant un meilleur dialogue entre les citoyens de toutes classes et de toutes allégeances. On pourrait déjà commencer par permettre une meilleure représentativité des différentes strates de notre population.
D’abord, le mode de scrutin. Élire un gouvernement majoritaire avec moins de 35% des voix qui aura carte blanche pendant un ou plusieurs mandats m’apparaît dépassé. Il existe de nombreuses versions d’un mode de scrutin proportionnel. Pourquoi ne pas établir les objectifs que l’on viserait, les écueils que l’on veut éviter et proposer quelque chose en conséquence?
Ensuite, la gouvernance. Devoir choisir parmi des députés élus qui sera ministre alors que des individus extrêmement compétents pourraient être responsables de ministères gérant des milliards de dollars annuellement, est-ce vraiment ce qui est le mieux pour nous comme société? Ne pourrions-nous pas aussi mettre en place un Conseil des Sages pour chacun des ministères, constitués des ressources les plus compétentes en la matière, et qui pourrait jouer un rôle important sur la détermination des orientations et des moyens pour y arriver?
Puis, l’imputabilité. Quelles sont les variables concrètes sur lesquelles on veut avoir de l’impact dans notre société? Comment les mesure-t-on et quels objectifs transmet-on à ceux qui en ont la responsabilité? Je m’étonne toujours des budgets anémiques attribués à la récolte de statistiques qui nous permettaient de mieux gérer et de calculer les impacts réels des politiques mises en place.
Et puis, bien entendu, la mécanique comme telle. Peut-on imaginer par exemple une meilleure utilisation du temps de nos députés que les heures passées en chambre à se répondre de manière partisane?
La question nécessite des réflexions bien plus exhaustives, j’en conviens. On effleure à peine un sujet si complexe dans une chronique de 900 mots. Mais j’aimerais connaître vos idées pour réinventer notre parlementarisme et le rendre plus collaboratif, plus constructif, plus en lien avec notre siècle. Quelque chose me dit que les avancées technologiques nous y aideront beaucoup.
Nous entrons dans une nouvelle ère qui nécessite une révision en profondeur de notre système démocratique. Pour éviter son implosion, il faut diminuer le cynisme ambiant et augmenter la confiance qu’on lui accorde.
Sans devoir élire un M. Alexandre Taillefer, il faut au moins prendre exemple et s’élever haut et fort partout où nous le pouvons. Ce sera la meilleure façon de faire valoir nos demandes sans devoir rendre de compte à une partie de la population qui aurait des attentes envers l’élection. Bravo monsieur Alexandre Taillefer.
Juste une toute petite réflexion: Quand Justin Trudeau a été élu, il m’aurait vraiment plu s’il avait nommé Elizabeth Mai comme ministre de l’environnement…. Le meilleur de chacun, il me semble que ça irait mieux… Non? Peu importe le palier de gouvernement. J’aime vraiment votre façon de penser le futur.
Justin Trudeau avait pris un changement du système électoral vers un système proportionnel. Il a aussi pris de légalisé le pot… et ses priorités on été vers le pot!
Un grand sens des priorités ce Justin!!!
P.S.: Justin Trudeau a justifié que s’était trop compliqué de changer le système électoral… mais il semble que pour légaliser le pot, c’est plus simple!!!
Je me trompe peut-être, mais dans certains pays scandinaves, le parti au pouvoir peut nommer quelqu’un d’un autre parti par exemple comme ministre. La partisannerie sent parfois tellement mauvais et est aussi dans certaines situations tellement réductionniste.
Moi, ce que j’aimerais, c’est que les députés et ministres en chambre nous tiennent un discours intelligent. Arrêter de se narguer, de s’obstiner. Se mettre en mode solutions, comme on nous demande à nous sur le marcher du travail. Des solutions, il y en a pour ceux qui veulent bien en trouver. Arrêter de chercher le pouvoir et la richesse. Ce qui est réellement important, c’est la possibilité pour chacun de manger, d’avoir un toit descend, de travailler si possible, de pouvoir se faire soigner et d’être traité avec dignité. J’apporte ici une idée bien personnel, j’aimerais qu’on se penche sur la privatisation de notre système de santé, que l’on voit venir à l’horizon. Je ne crois vraiment pas que ce soit une bonne idée. On doit préserver nos institutions de santé et d’éducation, et, rendre le tout disponible à toute la population.
C’est payant la santé, d’autant plus que des « clients » malades ont tendance à être très captifs et dociles!
Je fus un homme d’affaire sociale démocrate et il m’a toujours semblé dangereux d’être une gauche désorganisée, manquant de réalisme et tombant souvent dans la critique gratuite. Ils faut dire que là pensée général du monde des affaires et le capitalisme n’ayant pas aidé. Je ne me suis pas retrouvé dans c’est deux camp.Effectivement je crois que nous nous dirigons vers des blocs de pensées monolithiques. On aurait bien besoin de débats libre et respectueux pour ainsi trouvé consensus et solution.
La liberté sans la réalité, le respect, la communication, la responsabilisation, peut nous conduire dans des idéologies d’opposition et de radicalisme
Le tout sous fond de faux altruisme partisans. Bonne article lucide.
Merci!
L’organisation est souvent une question de moyen… et de hiérarchie verticale, ce qui n’est pas l’apanage de la gauche!
J’ai bien aimé lire votre texte. Il me fait réfléchir car je déteste le système en place politiquement parlant. Un système qui nous laisse sur place comme société tout en nous coûtant plus cher (endettement inclus).
Quelques idées me viennent:
– système de votation permanente en ligne…
– une majorité plus représentative de la population
– pas d’élections à terme, les gens sont là pour rester s’ils font le travail!
– impôts plus justes concernant les entreprises
– abolir les strates de dédoublement administratifs (commissions scolaires!)
– les politiciens doivent décrire leur programme plutôt que dénigrer celui des
autres
– pour avoir le droit de voter, on devrait être au courrant des différents programme
et faire la preuve qu’on peut faire partie des preneurs de décisions.
Ce sont quelques idées humbles mais qui me ferait reprendre goût à la politique!
Stéphane Joyal
Sherbrooke
J’abonde dans votre sens cher monsieur… la politique du GBS.
Tout d’abord, je ne crois pas qu’il existe un système parfait ! Par exemple, la suggestion de remplacer le système actuel par une représentation proportionnelle, aurait également ses lacunes. Pensons à la Grande-Bretagne, Theresa May qui a dû négocier avec le parti nord-irlandais DUP pour former le gouvernement. Ce dernier parti obtient en échange plus de pouvoir pour l’Irlande du Nord. Bref, les résultats des élections avec des représentations proportionnelles pourraient donner des pouvoirs disproportionnés à des petits partis qui ne réflèterait pas Les choix de la majorité. Notre système actuel est loin d’être parfait, il a par ailleurs, la qualité d’assurer une certaine stabilité. Aux politiciens d’en assumer la responsabilité qui sied à la majorité. Sinon, les électeurs sont assez intelligents pour procéder à un changement de gouvernement.
Au contraire, cette supposé garantie de stabilité à scléroser notre système électoral et a directement participé à la désaffection des électeurs. Minimalement, il faut que le vote des gens qui n’ont pas voté pour le député élu compte. Le système uninominal à un tour ne tient pas compte de ces votes. Nous n’avons pas à prendre une proportionnelle pure, il existe des systèmes de proportionnelles plus fonctionnels. Je considère que ce choix nous permettrait de prendre la direction d’une meilleure démocratie; l’idée étant qu’il faut en finir avec le système actuel, si ce n’est pas au Canada, que ce soit au moins au Québec.
Sauf que la Grande-Bretagne n’a pas du tout un systeme proportionnel, c’est au contraire exactement le même système que le notre, uninominal a un tour.
Des bons exemples de systèmes proportionnels sont : L’Allemagne, La Nouvelle-Zélande.
Excellent texte ! Merci M.Taillefer
Depuis un moment, en analysant la politique des divers paliers de gouvernance, on jase beaucoup sur les grands changements qui s’imposent. On ne va nulle part avec cette façon de faire.
Pensons au provincial oū un ministère serait formé de 3 personnes les plus compétentes et tel un jury, aurait l’obligation de présenter UNANIMEMENT son projet de loi. S’il y a dissension, on fait appel à un bassin de personnes qui ont acquis des compétences réelles dans le domaine et on s’adjoint une ou deux personnes afin de s’assurer une unanimité en cohésion pour le bien être des citoyens. Le Québec regorge de citoyens compétents, retraités et actifs dans toutes les sphères et qui ont à cœur une société plus juste.
Prenons juste un moment, oublions nos allégeances et pensons à un ministère de la santé composé de Diane L’amarre, Gaétan Barrette et Amir Khadir obligés de s’entendre. Leur bassins de Sages: le président des usagers, dr Julien et dr Thomas.
Finies les discussions sans fin, les acrimonies.
Solange ùcossette.
J’adore votre ministère de la santé ainsi que son bassin des sages!
Alexandre, tu nous propose une réflexion en profondeur, mais à la base depuis que j’ai le droit de vote, je dois m’afficher Fédéraliste ou Séparatiste, car au Québec c’est le premier choix que l’on se doit de cibler. Libéral ou Péquiste, peu importe la valeur des candidats. On prédit la disparition du PQ, pas de problème ce sera Libéraux ou Caquistes, on continue à tourner en rond. Peut-on éventuellement voter pour le Candidat de notre circonscription sans allégeance affichée & offrir aux Québécois une vraie association avec le Canada dans le contexte de deux États égaux. Pour ce faire une majorité de nos élus, indépendamment de leur allégeance, se doivent de pousser du même bord.
Bonne réflexion. Mode de scrutin, démocratie participative i.e. sages et/ou citoyen.nes du milieu ciblé et imputabilité je crois pouvoir voter pour le bon parti QS
Les régions et les Premières Nations du Québec devraient être davantage représentées politiquement. Ils ont peu d’influence sur le développement de leur milieu de vie, et cela a des conséquences négatives.
Bonjour Alexandre,
C’est un texte vraiment inspirant qui pousse à réfléchir sérieusement à notre système démocratique. Je te remercie d’avoir osé en parler.
J’adore votre façon de penser. Et je suis certain qu’il y en a plusieurs qui seront d’accord avec moi.
Ce sont des personnes comme vous qui me faire croire en un avenir meilleur.
Merci
Excellente réflexion. Parfaitement d’accord.
Bonjour M. Taillefer,
Excellente chronique! Selon moi, c’est un sujet très pertinent, qui a été abordé d’une manière constructive (et réaliste) et qui mérite de s’y attarder vu son importance. C’est rafraîchissant!
Je suis du même avis que vous en ce qui a trait à la manière actuelle dont la politique fonctionne: la partisannerie nous prive souvent d’objectivité et de constructivité, les qualifications des décideurs ne sont pas toujours prises en considération lors de leur nomination et (le plus important de tous selon moi) il y a une trop grande part de notre vision collective qui est à court terme (capitalisme, va!)
Ceci étant dit, il y a certainement des changements, aussi minimes soient-ils, qui nous permettraient de changer petit à petit certaines des facettes du modus operandi actuel. Je pense entre autres à:
– Vote en ligne (afin d’aller chercher davantage de participation)
– Référendum en ligne pour diverses questions (afin de cibler les enjeux différemment que par le parti pour lequel nous votons..)
– Établissement de balises prédéterminées pour entériner les différentes décisions (50%+1 pour les élus et enjeux mineurs, 66%2/3 ou 75% pour enjeux majeurs, niveau de participation minimale, etc.)
– Retrait des partis (candidatures individuelles soumises par tout un chacun le désirant et étant acceptées / analysées/ chapeautées par un CA ou un organe similaire qui lui serait élu par la population)
– Présentation sommaire, suivis et mesures facilement accessibles sur les projets de société mis de l’avant (insufflons un peu plus de transparence!)
Très intéressant!
Cette description des politiciens est aussi la description de beaucoup de personnes qui font des choix à très court terme dans leur vie personnelle.
Je viens de terminer la lecture de «Comment tout peut s’effondrer» de Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Il me semble que toute réflexion sur l’avenir qui ne tient pas compte des graves dangers qui nous menacent est un château de carte construit sur des sables mouvants. Je crois que la motivation pour dépasser le clivage gauche vs droite devrait venir d’une prise de conscience aiguë de l’imminence des catastrophes qui nous pendent au bout du nez.
Vous n’êtes pas simplet du tout M. Taillefer! Je suis tellement d’accord avec votre propos, en particulier *la gouvernance* ;
Monsieur Taillefer.
J’aime bien votre texte qui pose de réels problèmes et évoque quelques pistes de solutions. Si vous ne l’avez pas déjà vu, le documentaire »Demain » va alimenter votre réflexion.
Monsieur Taillefer, vous dites ne pas être un intellectuel mais vos chroniques sont inspirantes et nous incitent à la réflexion. Merci aussi d’aborder certains sujets difficiles de façon positive. Ça donne un peu d’espoir pour la suite de notre monde très mal en point.
Bien d’accord avec vous, nos sociétés démocratiques sont bien malades, il faut en convenir. La mécanique démocratique telle qu’elle a été créé il y a deux siècles ne répond plus aux besoins actuels. Avant que les dictatures ne viennent balayer nos régimes politiques, il serait temps d’organiser de grandes tables de réflexion pour réformer notre mode de gouvernement. Particulièrement le mode d’élection. Dans les sociétés complexes comme les nôtres, il est extrêmement dangereux pour la démocratie de donner le pouvoir à des individus ignorants et d’en faire de puissants ministres ou des chefs d’états. Des Donald Trump au pouvoir, il y en a plus que nous croyons .
À mon avis, M. Taillefer voit juste. Je milite depuis longtemps pour une réforme du mode de scrutin, d’où ma déception vis-à-vis du gouvernement Trudeau à cet égard. Le plus difficile est de changer les mentalités. La partisanerie est totalement contre-productive.
Oui, notre démocratie a besoin d’un sérieux coup de barre. ! Et une réforme du mode de scrutin serait un des éléments qui permettrait de changer plusieurs aspects de notre culture politique.
Premièrement avec un mode de scrutin de type proportionnel c’est réellement une majorité de l’électorat qui élirait le gouvernement. En ce moment, 41 % des votes au Québec ont élu les libéraux, ce qui représente 29 % de l’électorat. De plus ils ont 56 % des sièges donc 100 % du pouvoir. Aussi est-juste et équitable qu’il y ait un écart aussi grand de votes entre les partis pour obtenir un siège à l’Assemblée nationale. (PLQ-25 000 PQ-35 000 CAQ-44 350 QS-107 700). Certainement pas.
Deuxièmement: Les régions sont aussi très mal représentées. Un exemple : région de la Mauricie/5 circonscriptions qui vont au PLQ qui a obtenu 39,6 % des votes contre 27,5 % pour le PQ, 25,6 % pour la CAQ 5,91 % pour QS et ON 0,56 %. Et ce n’est qu’un exemple.
Troisièmes : Les femmes ne réussissent pas à obtenir plus de 30 % des sièges.
Quatrièmenet : La culture de confrontation avec le système majoritaire ne nous sert bas bien. Il est temps même avec des points de vue divergeant de travailler ensemble aux problèmes complexes. Avec un mode de scrutin de type proportionnel, une culture de coopération, de conciliation serait nécessaire si un parti ne réussit pas à se faire élire avec une majorité. Des coalitions devraient travailler ensemble pour gouverner.
Cinquièment : On nous raconte qu’avec un mode majoritaire nous avons des gouvernements forts quand ils sont majoritaires. Ces gouvernements majoritaires en représentation, mais élus avec des minorités de votes prennent des tangentes extrêmes. Au fédéral les conservateurs nous ont serré la ceinture pendant 10 ans pour équilibrer le budget. Maintenant avec les libéraux les vannes sont ouvertes et les déficits sont très grands. Que devons-nous y comprendre. Des positions extrêmes s’affrontent et ces gens nous gouvernent avec une minorité des votes. Est-ce de la démocratie telle que nous pouvons la concevoir au 21e siècle ?… Je ne le crois pas. Nos valeurs diffèrent de celles-là. Nous avons un mode de scrutin et une culture démocratique du 19e siècle où les bourgeois mâles décidaient de l’avenir du peuple… c’est aujourd’hui dépassé. Le peuple est éduqué et veut prendre part aux décisions.
Il y a 85 % des pays industrialisés qui ont un mode de scrutin proportionnel. Et dans aucun de ces pays, les citoyens et citoyennes ne militent pour le réformer. Ce qui n’est pas dans les pays avec un mode majoritaire où plusieurs mouvements militent pour une réforme.
Une réforme du mode de scrutin ne devrait être qu’un élément à renouveler pour vivre dans une démocratie meilleure. Mais cela pourrait être un point de départ. Oui, engageons-nous pour réformer notre culture politique dans un premier geste ; la réforme du mode de scrutin. Cela est à portée de main, puisque les 5 partis de l’opposition (CAQ-PQ-QS-ON_PVQ) ont signé une entente le 7 décembre 2016 moment historique démontrant que les partis peuvent travailler ensemble sur des enjeux. Oui, 70 % des Québécois et Québécoises se disent pour une réforme du mode de scrutin. (CROP 2015) Mais la partie n’est pas gagnée. Voulons-nous réellement une autre démocratie ? Nous devons démontrer notre engagement citoyen. C’est une condition essentielle pour chaquevoixcompte.com au Québec.
Et si on revoyait également la période électorale. Chaque parti part avec le MÊME budget sur lequel il y a eu consensus et présente un plan d’action (qui remplacerait les fameuses «promesses électorale») réaliste sur lequel le parti sera évalué à chaque année (sans repartir en élection, on s’entend, juste un suivi à la population).
J’aime beaucoup l’idée d’un conseil des sages. Et je suis d’avis que de gauche ou de droite il y a des dossiers que tous nous voulons faire avancer donc pourquoi n’y a-t-il pas un moyen qu’importe l’allégeance du gouvernement en place de faire aboutir les dossiers ex. Rénovation des écoles, revoir le système hospitalier, etc. Je crois que pour se faire un budget specifique devrait être alloué par exemple pour 3 projets d’envergure et suivi par le conseil des sages un peu d’accomplissement concret ça ferait du bien!
Les politiciens devraient peut être plus se consacrer aux projets de lois ou autres enjeux plus législatifs….
Je ne suis pas d’accord avec votre phrase: « Où les décisions ne sont rationnelles qu’en fonction d’élections prochaines. » Elles sont peut-être plus attrayantes pour le bon peuple et certainement payantes pour le parti au pouvoir, mais rationnelles? Ceci dit, beaucoup de belles idées à débattre et à analyser dans votre texte; oui, notre mécanique politique est « très » usée. Merci!
Vous me faites rêver car votre analyse met en évidence la réalité que le bien commun n’est certes pas le leitmotiv des politiciens en exercice. Si on devait prioriser une action je choisirais le changement de mode de scrutin comme élément majeur et motivateur pour les élus et les électeurs si ce changement permet une représentation réelle et active dans les décisions gouvernementales.
J’ajoute à vos propositions qu’il faudrait transformer en profondeur notre système parlementaire qui favorise l’opposition systématique. Suite aux élections chacun des partis politiques devrait obtenir un nombre de ministres proportionnels à son pourcentage de votes récoltés.
D’autre part, il faut mettre de l’avant un nouveau modèle de développement basé sur l’autonomie de chacune des régions. Comme le disait René Lévesque: « la décentralisation est un acte de confiance envers les régionaux dans leur capacité à trouver des solutions adaptées à leur réalité. »
Il me fera plaisir d’en discuter avec vous au besoin.
Denis Trottier
Ex.député de Roberval
Président d’Option régions
La technologie blockchain pourrait aider dans cette transition. Faites moi signe
J’apprécie le temps que vous avez consacré Monsieur Taillefer à partager vos réflexions pertinentes.
J’espère en effet notre entrée dans une nouvelle ère et je ne crois malheureusement pas que ce soit encore acquis. J’exprime ce doute simplement à partir de l’élection de notre voisin. Nous sommes à l’ère du planétaire de plus en plus. Cet élément oui fait partie de nouveauté de plus en plus. Nous sommes également très rapidement à l’ère des communications rapides et des avancées technologiques.
Les communications rapides style texto n’en disent toutefois pas assez long pour inclure des éléments de réflexions plus approfondis. En plus, n’importe qui est en train de prendre la parole.
Je suis d’accord avec la nécessité de revoir complètement notre système de gestion des affaires publiques pour qu’il devienne démocratique. Je serais très intéressé de mieux connaître nos voisins des pays scandinaves. Je les trouve très avant gardistes dans leur organisation sociale. Ils ont déjà testé des formules. On est pas obligé de commencer au bas de l’échelle.
J’ai confiance en notre capacité collective de faire valoir nos valeurs de partage, de solidarité, de respect, d’entraide et d’engagement responsable.
Comment rédiger un tel texte sans écrire le mot « constitution »?… Simplet ou pas, je prends le nain dans mon top sept, bien avant vous…
Je ne connais pas Alexandre Taillefer, oui, un tantinet via la tv , via ses présences où il confronte ou éveille les jeunes sur le suicide . Ben oui, il est sympa MAIS, je lis et relis ce texte magnifique qui aurait pu être écrit par un Thomas d »Aquin , par un René Levesque, par un Guy Rocher, par un Camil Bouchard, par mon paternel .
Je vois cet homme comme , non seulement comme ministre de l’Éducation, du Commerce mais comme PM du Québec .
Suis un vieux de 85 ans qui rêve et espère la présence d’un leader québécois de l’envergure de ce monsieur.
Nous achevons la première partie du XXIe siècle avec des institutions du XIXe, une polarisation politique installée dans la première moitié du XXe, et un système de justice qui se débat entre l’humanisme des Lumières et la moralité de l’Ancien Testament.
Notre parlementarisme fédéral à deux chambres est le legs d’une époque où ce que l’on cédait d’une main à la démocratie dont on se méfiait du sens commun, on le reprenait de l’autre par une méritocratie douteuse issue d’une élite qui s’assurait qu’on pouvait élire des cancres, les faire superviser par des mieux habillés et finalement voir changer ce qu’on voudra bien, pourvu que ne soient pas menacés certains invariants : une bonne dose de pouvoir héréditaire, un avenue vers l’enrichissement qui ne va que s’élargissant tout en acceuillant que très peu de nouveaux coureurs et un paysage mental commun modulé par ce qui fait le travail selon l’idéologie : le danger de la chute, la possiblité du triomphe, qu’ils soient ceux de la masse ou de l’individu.
Aux échelles qui comptent vraiment, il y a peu d’idéologie ou alors celle-ci est très simple, utilitaire, amorale et ultimement apolitique. Simultanément, on peut se demander s’il y a une véritable sagesse des masses. L’Allemagne des années 30. Les 40% d’appui indéfectible à Trump. Des peuples entiers qui gravissent sur les genous les marches de lieux de culte pour se prosterner devant des restes sanctifiés.
Ça n’est pas très concret dit comme ça, mais on compose avec ça bon an mal an. Nous sommes ça, tous ensemble, riches, moyens, pauvres, lettrés, illettrés, croyants, athées, futés, moins futés, malades, bien portants.
Il faut réécrire notre pacte social depuis la constitution. Pas pratique ? Non. La commodité n’est pas un attribut de la révolution dont nous avons besoin, comme elle ne l’a pas été des précédentes. Les institutions suivront. Il n’est pas dit que le législatif ne sera plus le législatif ou que l’exécutif ne sera plus l’exécutif, mais il est possible que ce qui est une note de bas de page ou amendement aujourd’hui devienne demain un droit ou une disposition qui couvre large.
Tout va de plus en plus vite. Il est inconcevable, qui plus est avec les moyens de maintenant et ceux qui s’annoncent pour demain, que nous ne puissions pas avoir un système consultatif permanent. Il est tout aussi inconcevable que, paradoxalement, nous ne tentions pas de donner au long terme un poids plus grand. Ça valait pour la construction des cathédrales hier et ça vaut pour l’environnement, l’urbanisme ou les transports à haut débit aujourd’hui.
Les enjeux de plus en plus prégnants n’ont pas de solution idéologique à gauche ou à droite qui vaille. Les changements climatiques, l’automation et la génétique sélective se produisent ou se produiront partout, sous tous les drapeaux et sous tous les régimes. Quelle est la solution de gauche ou de droite à un million de chômeurs aux portes d’une ville, à un million de réfugiés climatiques à la frontière d’un pays, à un million de malades qui n’ont pas accès à l’enfilade de molécules qui existe et qui guérit, à un million de pauvres qui meurent à 80 ans alors que les riches leur font mettre 200 chandelles sur leurs gâteaux d’anniversaire. Marx, quelqu’un ? Voltaire ? Milton Friedman ? Maynard Keynes ? Mère Theresa ? Warren Buffett ? Ayn Rand ?
C’est pas seulement l’imagination qu’il faut mettre au pouvoir, pour faire rétro mais juste, c’est beaucoup, beaucoup de monde. Nous tous. Pour vrai.
Ça dépasse un peu l’idée d’un sénat élu ou la note de frais d’un député de carrière.
En tant que radical du juste milieu, je n’utiise Plus ces termes gauche-droite. Je leur préfère : progressiste-régressiste. La concentration des richesses et de l’information entre de moins en moins de possédants, c’est régressiste. La redistribution de la richesse et l’accès de l’information et des connaissances au plus grand nombre, c’est progressiste. Le progrèes économique à l’exclusion du progrès socio-environnemental, c’est régressiste. La conservation de la biodiversité culturelle et naturelle, c’est progressiste. L’accord du droit de vote aux seules personnes volontaires qui ont pris la peine de s’éduquer à la citoyenneté, c’est progressiste. L’abolition de tous les partis politiques , c’est progressiste. La démocratie directe, c’est progressiste. La dictature des experts et des docteurs en santé, en génie de l,intelligence artificielle, en administration publique, c’est régressiste. Cette idée de mettre en place des structures supraministérielles du type Conseil des Sages, c’est régresssiste si leur argumentation est hermétique et incompréhensible. C’est progressiste si ces Conseils ne sont que consultatifs et font l’effort de vulgariser et de s’ouvrir Dans leurs débats et argumentations au savoir traditionnel et populaire. IL nMy a pas meilleur expert d’un terrain particulier que l’usager au quotidien du territoire en cause
Pour commencer: abolissons les partis politiques.
Procédons à l’élection de nos représentants territoriaux parmi des volontaires qualifiés tirés au sort, afin de composer une Assemblée législative.
Enclenchons un processus constituant d’initiate Citoyenne
Instaurons un système de votation universel sur tous les projets de Loi.