N'avez-vous pas l'impression que l'été prend parfois des allures de transe mystique généralisée?
Comme si, soudainement, quelque part entre la Saint-Jean et la mi-juillet, se mettait à souffler un air de béatitude, inondant notre petit monde d'une paix salvatrice.
Québec devient alors cet endroit sans histoire où les stagiaires qui remplacent les Miss Météo sont condamnées à prendre des airs de génocide chaque fois qu'on envisage une goutte de pluie, où les détenteurs de la désormais trop populaire chaise-pliante-qu'on-met-dans-le-sac-à-bandoulière-pour-accrocher-les-gens-avec-avant-de-prendre-toutes-les-places-aux-premiers-rangs-des-parterres se chargent de nous rappeler que la ville ne répond plus au mouvement, mais à l'inertie.
Le malheur, c'est que même le Festival d'été de Québec semble avoir sombré dans ce demi-sommeil.
Arrgh! Ça fait mal, je sais. À moi aussi, mais c'est pourtant l'impression que m'a laissé le Festival pour la deuxième année de suite. Malgré les quelques belles rencontres (Billy Bragg, Howe Gelb, Mary Gauthier, Antibalas, Lunasa, Hawksley Workman, The Sadies) et une petite poignée de temps forts (Franti, Lanois, les Rita, les Cowboys Fringants et Daniel Bélanger), sur 11 jours, le bilan est plutôt faiblard. Et côté francophone, carrément apocalyptique. Juste d'imaginer mes pauvres collègues couvrant le spectacle de Philippe Lafontaine, celui de Natasha St-Pied, le Gala ça m'chante ou les horripilants shows-hommages, j'en ai des frissons d'horreur.
Et là, je ne vous parle même pas du volet classique où, entre Robert Marien et André Gagnon, on aurait pu s'attendre à voir surgir Gino Quilico et sa grenouille à grande bouche. Où se cachaient les découvertes du Festival cette année? Certainement pas en salle, dans ce bouquet de spectacles québécois, déjà pour la plupart passés chez nous. Encore moins dans la prestation impeccable mais sans nouveauté d'un Ramasutra exécutant une world-tech pour yuppies bienséants ou dans le lénifiant jazz de salon de Michael Bublé. Pas plus que dans le blues à peine digne d'un show de l'Autre Caserne proposé par Jimmie Vaughan ou dans le folk catatonique des Bruce Cockburn et Gord Downie.
Même au spectacle des Rita Mitsouko, les mononcs semblaient avoir pris le contrôle d'une foule aimable, mais bien trop tranquille à mon goût, comme empêtrée dans ces putains de chaises pliantes… Comment se fait-il que le party se déroulait dans la rue ce soir-là?
Refusant de lancer la pierre à qui que ce soit, sachant pertinemment que les programmateurs doivent jongler avec un conseil d'administration exigeant (combien ça va faire vendre de macarons, combien ça va faire vendre de bière?), des musiciens – ou des gérants – parfois cupides et des horaires de tournées à vous donner la nausée, j'aimerais pourtant comprendre ce qui s'est passé pour qu'on en arrive à un tel désaveu. Non seulement de la critique, mais aussi de la part du public qui, outre pour quelques gros noms et l'accessible scène de la place D'Youville, a carrément boudé le Festival. La dégringolade des ventes de macarons en fait foi.
Je vous jure, ça m'égratigne le coeur de l'écrire tellement j'ai de l'affection pour cet événement et ses artisans qui me procurent encore de beaux moments, mais j'ai la nette impression que notre Festival vieillit très mal et qu'on tente de le rajeunir à coups d'injections de Botox. Sans succès.
Faudrait y réfléchir avant qu'il ne soit plus qu'un hoquet venant à peine perturber la doucereuse transe estivale.
Je suis bien d’accord qu’il commence à faire pitié ce Festival. De plus en plus de retraités se présentent la chaise à la main sur la Main pour aller voir des spectacles presque gratis. Ce n’est pas très attrayant de partager une soirée avec un petit monsieur qui a des petits bas blancs dans ses souliers d’été sans compter la madame qui a sa petite laine sur les épaules et sa sacoche blanche.
Contrairement aux Francofolies il manque de gros noms et de spectacles avec tarif pour y aller. Des spectacles en salles, comme ça, beau temps mauvais mauvais temps, la participation serait bonne. Aussi de séparer les chaises et les pas chaises pour les spectacles en plein air serait un élément important à envisager. Sauvons le Festival d’été.
Le Festival d’été de Québec vieillit, dit David, dans son épître aux Voiriens. Et il vieillit prématurément, ce Festival. D’accord chef ! Mais, il n’y a pas que les-petits-vieux-et-les-petites-vieilles-à-chaises-pliantes que vous auriez dû cravacher. Les célibataires-à-chiens, les-astiqués-qui-se-carrossent-en-triporteurs-et-chaises-électriques, les-foufous-et-les-fofolles-en-manque, les-flushés-de-la-désinstitutionnalisa-tion, les-potteux-et-robineux, les-petits-couples-à-bébés-en-pochettes-et-stock-en-poussettes, les-planches-et-les-roues-alignées, et toutes ces meutes bigarrées qui ont besoin du bruit et des foules pour meubler leur silence et tromper leur solitude, n’ont-ils pas, eux et elles aussi, pris le pied de vos susceptibilités ? C’est la Société plutôt que le Festival, cher Botox, qu’il vous faudrait stériliser ou épurer. Rédacteur en chef un peu réducteur, n’auriez-vous pas remarqué que le Festival d’été de Québec, si populaire et si rassembleur fut-il, est devenu sélectif. À babord, le privé pour les patriciens. À tribord, le public pour les plébéiens! Un volet «sanctuaire» et liqueurs fines (Grand Théâtre & Cour intérieure) pour les uns. Un volet «perron» et grosse bière (Grosse Scène & Champ de batailles) pour les autres. Il m’apparaît donc très-patates-frites-deux-sauces-trois-fromages que de faire un plat avec le rajeunissement d’une population qui vieillit par les deux bouts, ou de chercher un substitut aux maudites chaises qui vous ont coincé l’humeur. C’est au Festival plutôt qu’aux festivaliers et à l’été qu’il faut donc s’en prendre. Et, si on le réinventait ! Il faut que les organisateurs soient des imaginatifs, des rêveurs, des passionnés, des créateurs capables de s’émerveiller et de nous séduire. Capables de s’enchanter et de nous ravir. Capables de s’illuminer et de nous éblouir. Que les audacieux osent! N’est-on pas aux débuts d’un nouveau millénaire? J’aurais aimé VOIR quelques cultures des jardins de votre vivacité, Monsieur David.
Je suis tout à fait d’accord!!! le Festival d’été a réellement besoin de se renouveler et de façon sérieuse !!! Cette année on a subi une hausse du prix du macaron de 2$ mais on a eu un diminution de qualité. Je ne sais pas si les organisateurs prennent les gens pour des crétins mais il est évident que les ventes de macarons sont en baisse. Personnellement, cette année je l’ai acheté mais aucun de mes amis n’a fait de même. Normalement, nous étions une dizaine à faire le tour des spectacles pour ne rien manquer. Cette année, nous étions la moitié!! Si ce phénomène est généralisé, le festival aura des problèmes bientôt. Le plus choquant dans cette histoire c’est que l’organisation ne peut pas blâmer un manque d’argent pour justifier le manque d’originalité de sa programmation. En effet, la question ici n’en est pas une d’argent mais plutôt de vision. Il faut avoir une volonté d’innover et de faire des démarches pour inviter des nouveaux artistes et groupes. Cependant, on comprendra qu’il est plus facile d’arpenter son carnet de téléphone et de rappeler les artistes qui sont déjà venus les années précédentes. De plus, il faudrait penser un peu plus aux jeunes. Les groupes de années 80 ne les intéressent pas, ceux des années 2000 oui!!! alors qu’est ce qu’on attend..ils sont en vacances et ne demandent rien de mieux que d’assister à des spectacles en plein air. Si c’est intéressant, ils paieront leurs macarons!!!
Eh oui de Québec…pourquoi tant d’invités qui viennent d’ailleurs du Québec. J’ai regardé cet été la programation et honnêtement, y a pas grand chose qui était accrocheur et que l’ on pouvait dire..oui je veux pas manquer ça….Au contraire…Il est vrai, où sont nos artistes québécois. Ceux qui sont vivants et que l’on veut voir…Arrêtez avec vos hommage à Pierre Jean Jacques, et amenez-nous nos artistes de l’heure que l’on entend en 2003 à la radio…Alors je pense que l’organisation de l’ événement est à revoir un peu…Mais une chose est certaine il ne faut pas nous enlever ce festival.
Le Festival d’été de Québec, c’est pour tout le monde. Dans ce sens, je perçois une volonté des organisateurs, de faire une programmation qui attire le plus grand nombre sans faire de distinction d’âge, d’origine sociale, d’origine tout court. Ce festival persiste et signe, bon an mal an, un nombre incroyable de spectacles de qualité, malgré quelques menues critiques de part et d’autres. Par contre, il est bon de noter, parfois, comment des chroniqueurs et des critiques sont allergiques à la présence de la différence (les vieux, les babyboomer, les retraités, les classes-sociales, les chaises-pliantes, etc.) dans un lieu commun. Est-ce un signe d’intolérance devant cette société vieillissante qu’est la nôtre ? Afin de soulager tous les mots (maux « sic ») de cette classe bienveillante pour la santé du festival d’été de Québec je leur prescrit un peu d’ATARAX (Ce médicament est utilisé pour traiter les anxiétés mineures mais aussi les symptômes des allergies : rhume des foins, conjonctivite, urticaire).
Ainsi, avec un peu plus de tolérance envers notre population, le festival continuera de jouir de cette popularité par laquelle il contribue à rassembler tout ce beau monde. Inviterons-nous Martin Stevens au festival ? : Love is in the Air…
Histoire de « chaises pliantes » ou de « petits ronds de cuir »? Un Festival qui est à la merci de « petits politiks » dont le complexe national de la pensée capitale ainsi que le débit de la verbosité internationale ont fini par débouter les joyeux festivaliers locaux et régionaux, ce tourisme vrai dont Québec a tant besoin. Un Festival qui est à la merci de grandes gueules qui se croient les seules à pouvoir célébrer les nuits et se payer les farnientes d’été. Le Festival d’Été de Québec se voulait et fut une fête populaire et rassembleuse, à l’image de ses créateurs et de la belle humeur de tous ses visiteurs. Mais, là comme ailleurs, quelques enfoirés veulent en faire une petite foire de foireux qui préfèrent tituber et s’effoirer plutôt que de faire appel au confort d’une chaise pliante. Là comme ailleurs, les succès des laborieux et des preux contiennent un certain sucre auquel s’incrustent d’oiseux parasites. Ce Festival appartenait aux « 7 à 77 ans ». Il appartenait au peuple qui devra le rapatrier, laissant à certains petits baveux et grands poisseux le loisir de retourner à leurs marres à nénuphars de la Grande Allée ou d’ailleurs.
Ce qui me semblait une évidence depuis quelques années est maintenant confirmé. Le festival d’été de Québec est sur une pente descendante. Le prix du macaron est une aberration certes, mais la programmation doit être revue. Ce festival qui se targue de nous avoir fait découvrir Richard Desjardins ne laisse qu’une très minime place à la relève. Où sont les Vincent Vallières, Caïman Fu, René Flageolles, Richard Pellan, Bori et autres. Donnons aux jeunes artistes québécois une tribune pour qu’ils se fassent connaître un à un et non pas en showcase pour se donner bonne conscience comme pour Yann Perreault, Martin Léon et cie. Je conviens que faire plaisir à tous est impossible mais, donnons-nous une direction, un fil conducteur. Il est temps de se retrousser les manches et de chercher à innover car le bateau commence à prendre l’eau et les gens se mettent à déserter ce festival qui jadis était le chouchou des gens de Québec. Après avoir vu des noms comme Jean-François Breault, Natasha St-Pierre et autres Sylvain Cossette dans la programmation, je n’ose pas imaginer l’avenir avec Star Académie et un hommage à Jeunesse d’aujourd’hui. Et s.v.p peut-on dire à Éric Lapointe de rester chez lui l’an prochain?
D’accord, la programmation de cette année n’était pas la plus originale ni la plus décapante…(Philippe Lafontaine???!!!… j’imagine que ce devait être un restant d’horaire qu’il fallait booker!) …mais je commence à être tanné d’entendre dire que le macaron a augmenté de 2 dollars et qu’il commence à être cher! Premièrement, en pré-vente durant le mois de juin, il était vendu 10 dollars au lieu de 12. Et même à 12 piastre, ça revient vraiment pas cher pour tout le festival. Vous n’avez pas aimé la cuvée 2003? Fair enough! Mais ne venez pas me dire que le macaron coûte trop cher… même pour un ou deux show, ça vaudrait la peine!… c’est pas comme si on vous demandait 25 $ pour voir des poissons…
Je suis aussi une partisane (presque) inconditionelle du FEQ. Depuis que j’ai l’âge de sortir de chez moi toute seule, je me suis toujours fait un plaisir de courir acheter mon macaron, de dresser avec application le calendrier des spectacles que j’allais aller goûter, de me promener au hasard des rues, en quête de ces découvertes sans prix parce qu’imprévues… Mais avec le temps, la flamme bat de l’aile. Pour dire, cette année, je n’ai pas acheté le fameux macaron. Ce n’est pas la hausse de prix qui m’a fait peur, je crois même que les gens ont tort de se plaindre à ce sujet: certains festivals vendent leur laisser-passer quelques 20$ et c’est encore bien peu pour deux semaines complètes d’accès à des spectacles de qualité! Mais justement, la programmation manquent de corps depuis quelques années… Je ne recherche pas, comme certains de ceux dont les commentaires figurent sur cette page, les hits de l’heure, ni les « grands noms québécois ». Pas nécessairement. Je ne serais pas non plus la première à me précipiter sur un « show hip-hop », si le Festival en organisait un. Sauf que je sais que le festival est le festival de TOUTES les musiques et, par conséquent, qu’il se doit d’avoir une programmation variée. Et je crois que l’on s’éloigne de cette notions fondamentales. Les soirées se ressemblent toutes… Il y a quelques années, il y avait durant certaines soirées, toute la musique du monde représentée sur les différentes scènes: rap français ici, métal symphonique allemand là, folk américain là-bas, percussions nord-africaines ailleurs… Comme un feu d’artifice multicolore. Dans ce temps-là, le plus dur pour moi était d’établir mes priorités, pour choisir quels spectacles j’allais aller voir aux détriments de quels autres. Cette année, ça n’a pas été possible pour moi d’aller au festival et, ça me fait de la peine de le dire mais c’est vrai, ça ne m’a pas tant manqué que cela…
Je n’ai pas été au festival cette année, mais les autres années j’ai trouvé ca très bien…J’aime cette ambiance sympathique entre les festivaliers que l’on ne retrouve pas à Montréal…Le macaron n’est pas cher et en plus les bars à Québec sont géniaux…J’ai déja hâte à l’an prochain!
Cet été, je croyais comme à l’habitude, prendre mes vacances en juillet pour aller au Festival d’été (je suis originaire de Québec mais habitant à Montréal). Cependant, quand j’ai pris connaissance de la programmation, j’ai changé d’idée et j’ai décidé d’aller plutôt aux fêtes de la Nouvelle-France (assez bizarre, pour une fanatique de spectacle de musique). Eh oui, cela me faisait beaucoup de peine, mais gaspiller une semaine de vacances pour aller voir Natacha St-Pier, Plume (que ça fait comme 100 fois que je vois), Jean-François Brault… Au moins si les spectacles extérieurs de qualité avaient été nombreux, cela aurait justifié le fait que le coût du macaron a encore augmenté. Mais non, si on voulait vraiment être dans le festival, il fallait aller aussi dans les petites salles et ce n’est pas gratuit (une bière à l’Emprise du Clarendon, ça ne coûte pas 3$) Un instant… Ça suffit!
Je suis d’accord avec ceux et celles qui disent que le festival d’été n’a plus le même souffle qu’à ses débuts et que les découvertes coups de coeur s’y font de moins en moins nombreuses pour ne pas dire plus. Vieux croulant, je ne parlerai pas de la musique ‘rock’ que je n’aime pas et que je n’ai jamais aimée, même à l’époque de ma jeunesse. À part les Beatles et quelques autres peu nombreux qui me semblaient capables de faire passer la poésie de leur époque dans leurs compositions, je n’ai jamais pu supporter les autres qui tentaient de mesurer leur talent au nombre de leurs décibels. Des artistes à découvrir, il y en a pourtant et même dans ce domaine de la musique qui me rebute ou que je connais mal. Pour s’en rendre compte, il n’est par exemple qu’à entendre les artistes que d’autres artistes nous font découvrir dans le cadre d’une émission comme celle du ‘Plaisir croît avec l’usage’ que nous présente Télé-Québec le dimanche soir. Je sais, ca ne fait pas très branché que cette référence, mais je m’en bats l’oeil car je crois que le vrai talent ne suit pas le même parcours que celui de la publicité, des managers, des cotes d’écoutes ou des coteries un peu factices. Et pour ce qui est des aptitudes pour décrouvrir les vrais talents, je dirais comme Brassens « que le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con on est con, petit cons de la dernière averse ou vieux cons des neiges d’antan », vous vous valez tous. Il doit donc être possible que le festival d’été s’adjoigne de ces personnes talentueuses qui nous feront redécouvrir de bons artistes novateurs en même temps que notre festival.